« Comment t’en vouloir au fond ? Tu appartiens à une génération à laquelle personne n’a appris à être Français ; à une génération à laquelle personne n’a expliqué ce qu’être Français voulait dire et surtout, tu appartiens à une génération à laquelle personne n’a expliqué pourquoi être Français, c’est important. »
A une « citoyenne du monde », Stanislas Berton répond par « Être Français », plaidoyer vibrant pour une France digne de son rang et fière de ses racines. Un texte qui invite les français à relever la tête et à ne jamais oublier que leur destin est d’étonner le monde.
“J’ai retrouvé une sensation de lecture que je ne retrouve que chez les anciens auteurs français du 19ème siècle […] ce véritable amour de la France.” The Conservative Enthusiast
“Avec beaucoup de pédagogie, de tendresse, et de talent, Stanislas Berton entreprend d’expliquer à sa sœur ce que c’est vraiment, Être français”, Pierre Cassen
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Rien n’est plus difficile que de faire admettre à un individu ou à un groupe que les principes sur lesquels ils ont fondé leur conception du monde sont désormais faux ou inadaptés. Dans son film, « Invasion Los Angeles », le réalisateur John Carpenter a magistralement mis en scène la lutte aussi bien physique qu’émotionnelle qu’implique tout changement de paradigme.
Dans son livre « Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie », le géographe et biologiste Jared Diamond a montré qu’à travers l’histoire, les sociétés qui survivent sont celles qui, en période de grande crise, sont capables de remettre radicalement en cause leur système de valeurs pour assurer leur survie. Jared Diamond donne l’exemple de la petite île de Tikopia en Polynésie. Confrontés à une crise sans précédent, les Tikopiens parvinrent à survivre en régulant de façon drastique leur population via l’interruption de coït, le quasi-suicide (des membres de la tribu partirent pour des expéditions en mer dont ils ne revinrent pas), le changement de régime alimentaire mais surtout en sacrifiant, littéralement, leurs vaches sacrées, en l’occurrence leurs troupeaux de porcs, animaux d’une importance symbolique considérable dans la culture polynésienne.
Plus proche de nous, le Japon, menacé de colonisation par les puissances occidentales à la fin du XIXe siècle, opéra un changement de politique brutal connu sous le nom de l’ère Meiji. Rompant avec plusieurs siècles d’isolement, le Japon envoya des dizaines de milliers d’étudiants en Occident pour apprendre ses techniques et ses sciences et renonça à certaines pratiques traditionnelles, notamment en matière d’habillement. Quelques décennies plus tard, le Japon était devenu une puissance industrielle dont l’impérialisme était en mesure de concurrencer celui des occidentaux en Asie.
Aujourd’hui, confrontées à une crise sans précédent de leur modèle, les sociétés occidentales jouent leur survie sur leur propre capacité à changer totalement de paradigme. Les sociétés occidentales ont cru pendant deux siècles à la croissance et à son corollaire philosophique, le progrès. Elles doivent redécouvrir que la croissance n’était pas la règle mais l’exception, que le « progrès » n’est qu’une illusion de la modernité et que le temps n’est pas linéaire mais circulaire.
Elles ont cru que le seul horizon était celui de leurs imaginations et de leurs désirs ; elles doivent redécouvrir la contrainte et la limite. Elles ont cru que l’homme était la mesure de toute chose et que tout n’était que « construction sociale » ; elles doivent redécouvrir que l’homme n’est qu’un élément du cosmos soumis aux mêmes lois que le reste de la Nature. Elles ont cru que tout dépendait de l’économie ; elles doivent redécouvrir que tout procède en réalité du religieux, du politique et du sacré.
Sur le plan politique, les sociétés occidentales ont cru qu’il était possible de mettre fin à la guerre ; elles doivent redécouvrir l’irréductible permanence de la violence et du conflit. Elles ont cru qu’il était possible de résoudre tous les problèmes par le dialogue, le droit et le commerce ; elles doivent redécouvrir la guerre, la force et la puissance. Surtout, elles ont cru aux Droits de l’Homme, à l’État de Droit et aux valeurs universelles ; elles doivent redécouvrir qu’à part les lois de la nature, rien n’est universel et que ce qui est légal n’est pas forcément ce qui est légitime. Elles doivent aussi comprendre que bien que déchristianisées en surface, nos sociétés restent marquées en profondeur par la pensée chrétienne et que le particularisme culturel européen, universel et laïc, qui en est issu n’est en réalité que l’expression d’une anthropologie et d’un système de valeurs bien spécifiques. En chinois, il n’existe même pas de mot pour désigner les Droits de l’Homme, pas plus qu’il n’en existe en terre d’islam pour la laïcité.
S’il veut survivre, l’Occident va devoir surmonter son incommensurable orgueil et rompre avec l’universalisme, ce qui signifie clore le chapitre ouvert avec le rationalisme du XVIIIe siècle, la Révolution Française et les Droits de l’Homme. La tâche est d’autant plus ardue, en premier lieu pour la France, puisqu’il s’agit de renoncer à des idées qui ont fait la gloire de la civilisation européenne et lui ont permis pendant plusieurs siècles d’imposer sa suprématie au reste du monde. Cette opération de chirurgie spirituelle et culturelle à haut risque se trouve d’autant plus délicate à réaliser que l’Occident, empoisonné depuis plusieurs décennies par des valeurs périmées, se trouve déjà considérablement affaibli et diminué. Là où il faudrait un peuple jeune, vigoureux et plein d’audace, similaire à celui qui fit la Révolution Française, il n’y a plus que des hommes vieux, apeurés et doutant d’eux-mêmes ainsi que de leurs forces.
« Nous autres civilisations, nous savons désormais que nous sommes mortelles » écrivait Paul Valéry au sortir de la première guerre mondiale. Même si la mort est une fatalité, son échéance peut être repoussée par ceux qui ont encore la volonté de vivre. Pris au piège, de nombreux animaux n’hésitent pas à s’amputer d’un membre pour s’échapper et survivre. Si l’Occident veut faire de même, mais le désire-t-il réellement, il doit être capable de s’amputer spirituellement en renonçant à ses si chères valeurs, ainsi qu’à sa prétention délirante à l’universalité.
Dans son dernier livre, le philosophe René Girard écrivait : « Nous devons entrer dans une pensée du temps où la bataille de Poitiers et les croisades seront plus proches de nous que la Révolution Française et l’industrialisation du Second Empire ».
“Il y a une guerre des classes, bien évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre et nous sommes en train de la gagner.“
Pour comprendre l’ampleur et l’obscénité du casse du siècle, il suffit de regarder et de comprendre le graphique ci-dessous.
La ligne du
bas représente la croissance du PIB.
Celle du
haut, celle de la dette et des prêts.
Ce graphique concerne l’économie américaine mais la dynamique est la même pour l’Europe et le reste du monde. En 2020, une situation aggravée par la crise du COVID-19, la dette publique des États-Unis représentait 130% du PIB, contre un peu de plus 50% dans les années 60, soit environ 80 000 dollars par habitant. En France, la dette publique a dépassé les 120% du PIB soit environ 40 000€ par habitant.
Dans un précédent article, j’ai expliqué comment depuis les années 70, l’endettement massif avait permis de compenser la chute du taux de rendement énergétique (TRE).
Normalement, au lieu de s’engager dans une véritable fuite en avant, les économies développées auraient dû peu à peu ralentir la machine économique pour aligner l’économie et les niveaux de vie sur la contraction énergétique. Comme je l’ai également expliqué, le dogme économique, politique et psychologique de la croissance a empêché cet ajustement.
En termes
réels, l’économie se contracte depuis plus de quarante ans, ce que le bon sens
populaire appelle « la crise » mais l’hyperclasse mondialisée a
trouvé le moyen, non seulement d’échapper à cette contraction mais de réaliser
au passage le casse du siècle, voire du millénaire.
Pour
comprendre ce qui est en train de se produire, il faut revenir à la question de
la création monétaire. Depuis les années 70, pour simplifier, la monnaie n’est plus adossée à un métal
précieux comme l’or. Nous sommes entrés dans l’ère de ce qui s’appelle la
monnaie fiduciaire (fiat money).
La création
monétaire est gérée par les banques centrales qui n’ont qu’à , pour
simplifier, créditer ex nihilo des
lignes de compte sur un serveur. Depuis
quarante ans et avec une accélération depuis la crise de 2008, les banques
centrales injectent des quantités faramineuses de liquidités dans le système économique
et financier international pour éviter son effondrement. Cette politique qu’elles
présentent sous le titre ronflant de quantitative
easing (QE) n’est rien d’autre en réalité que l’utilisation de la bonne
vieille planche à billets.
Le recours massif au QE se traduit par une augmentation à la fois de l’endettement et des liquidités en circulation mais aussi à l’apparition d’une anomalie, les taux d’intérêts négatifs, qui sont en train de détruire le système bancaire et financier ainsi que le concept même d’épargne. Le problème, c’est que si le QE s’arrête, le système économique s’effondre et des millions de gens se retrouvent sans emploi.
Avec une candeur rare, la nouvelle directrice de la BCE et ancienne directrice du FMI, Christine Lagarde a d’ailleurs récemment expliqué qu’il valait mieux que les gens aient un emploi plutôt que de l’épargne.
Ceci étant
posé, comment cette situation profite t’elle à l’hyperclasse mondialisée ?
Tout simplement parce que les banques centrales arrosent de liquidités tous ceux qui possèdent les banques, les grandes entreprises et tout le système financier en général.
Sous couvert de « sauver l’économie », cette politique permet à ceux responsables de cette situation de s’enrichir comme jamais auparavant via de la création monétaire débridée dont les conséquences vont être apocalyptiques. Rappelons que l’argent crée par les banques centrales et qui se trouve inscrit sur les comptes ne vaut en réalité plus rien. Il n’est plus qu’une convention. Mais ceux qui bénéficient de cette manne financière l’utilisent pour acheter des choses, elles, bien réelles : de la force de travail, de l’immobilier, des parts dans les entreprises, des terres agricoles, des métaux précieux…
Imaginez un
moment que votre meilleur ami possède dans sa cave une planche à billets.
Chaque mois,
il vous remet un sac avec un million en liquide.
Le premier mois, vous l’utilisez pour rembourser l’emprunt sur votre maison et acheter une résidence secondaire. Le mois suivant, vous rachetez la maison du voisin et l’entreprise de votre collègue qui connaît des difficultés de trésorerie. Le mois d’après, vous rachetez encore d’autres maisons et d’autres entreprises. Quelques mois plus tard, vous prêtez à la ville car appauvrie, elle n’a plus les moyens de boucler son budget. Au bout d’un an, vous contrôlez toute l’activité économique de la ville et ses habitants sont devenus de nouveaux serfs du Moyen-Age enchaînés financièrement soit par la dette, soit par le paiement de loyers.
Et tout ça, grâce à l’argent crée par votre copain qui, en réalité, ne vaut rien Loin d’être abstraite et théorique, cette manipulation financière prend des formes tout à fait concrètes. Fin 2019, aux Etats-Unis, le patrimoine des 1% des les plus riches était sur le point de dépasser l’intégralité de celui de la classe moyenne américaine et la politique monétaire accommodante a permis aux grandes entreprises de se lancer dans des programmes massifs de rachat de leurs propres actions.
Ce qui est en réalité en train de se passer dans l’indifférence générale n’est tout simplement que l’un des plus grands accaparements de richesses de l’histoire et l’asservissement économique des populations des pays développés. Pendant que la majorité des français sont à découvert le 15 du mois et que les classes moyennes se serrent la ceinture, les responsables de la crise sont arrosés d’argent « gratuit » qu’ils utilisent pour s’enrichir encore plus tout en se convainquant que cela est nécessaire pour éviter le chaos. En réalité, nous assistons la collectivisation de fait de l’économie mais au seul profit des banques, de la finance et des très grandes entreprises : le communisme pour les ultra-riches et l’ultralibéralisme pour les classes moyennes et les pauvres !
L’hyperclasse a la chance inouïe que ce casse du siècle se déroule de façon aussi abstraite et nécessite pour être compris de solides notions financières et économiques car sinon la colère du peuple ne connaitrait plus de limites.
Pour finir, arrêtons-nous un instant sur ce qui a rendu une telle situation possible.
Que les pauvres trinquent et que les riches se débrouillent pour échapper à leurs responsabilités tout en s’en mettant au passage plein les poches sans la moindre considération pour l’intérêt général, tout cela n’a malheureusement rien de bien nouveau. Ce qui est nouveau en revanche, c’est qu’il n’existe plus de distinctions entre les pouvoirs politiques et financiers ou pour dire les choses autrement, plus de différence entre la classe des princes et celles des marchands. Le phénomène le plus important et le plus sous-estimé de notre époque est la victoire définitive de la bourgeoisie sur la noblesse. Jusque dans les années 60, il existait encore une frontière, certes de plus en plus mince, entre les serviteurs de l’Etat et le monde des affaires.
Aujourd’hui, cette frontière a été totalement abolie : ceux qui dirigent les pays développés font désormais partie du même monde et ont été formés sur le même moule que ceux qui dirigent le monde de la banque ou de la finance. Comment maintenir un équilibre social quand il n’y a plus de garde-fous, ni de contre-pouvoirs ? Qui pour défendre le peuple ? Qui pour défendre l’intérêt général et remettre les féodaux à leur place ?
Extraits de l’article original publié par Nassim Nicholas Taleb sur Medium.Le texte est tiré du livre « Jouer sa peau » (Les Belles Lettres) – « Skin in the Game » (Random House)
Traduit de l’anglais par Stanislas Berton
De la dictature de la minorité: pourquoi les plus intolérants gagnent
La situation suivante est le meilleur exemple que je connaisse pour
expliquer le fonctionnement d’un système complexe : il suffit qu’une
minorité intransigeante, un certain type de minorité intransigeante, atteigne
un niveau de l’ordre de trois ou quatre pourcent de la population totale pour
que l’ensemble de la population se soumette à ses préférences. De plus, la
domination de la minorité bénéficie d’une illusion d’optique : un
observateur naïf a l’impression que les choix et les préférences sont ceux de
la majorité. Si cela semble absurde, c’est parce que nos intuitions
scientifiques ne sont pas calibrées pour ça
(oubliez les intuitions scientifiques et universitaires et les jugements
à l’emporte-pièce; cela ne marche pas et les raisonnements standards échouent à
comprendre les systèmes complexes, ce n’est en revanche pas le cas de la
sagesse de grand-mère).
L’idée principale qui sous-tend les systèmes complexes est que
l’ensemble se comporte d’une façon qui ne peut être prédite à partir de
l’analyse des parties. Les interactions sont plus importantes que la nature des
éléments eux-mêmes. L’analyse d’une fourmi ne permettra jamais (dans ce genre de situation, on peut dire « jamais »
sans risque), de comprendre comment fonctionne la fourmilière.
Pour cela, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement de la
fourmilière en tant que fourmilière, pas plus, pas moins et pas en tant que
groupe de fourmis. Cela s’appelle une propriété « émergente » de l’ensemble
où la partie et le tout diffèrent car ce qui compte ce sont
les interactions entre les parties. Et les interactions peuvent obéir à des
règles très simples. La règle que nous allons étudier dans ce chapitre est la
règle de la minorité.
La règle de la minorité va nous montrer comment un petit groupe de gens intolérants et vertueux avec du skin in the game, sous la forme de courage, suffit pour faire fonctionner correctement la société.
De façon ironique, l’exemple de cette complexité me frappa alors que je participais à un barbecue organisé par l’institut des systèmes complexes de Nouvelle-Angleterre. Tandis que les hôtes dressaient la table et sortaient les boissons de leurs emballages, un ami pratiquant et ne mangeant que kasher passa nous dire bonjour. Je lui offris un verre de cette eau jaune et sucrée parfumée à l’acide citrique que les gens appellent parfois de la limonade, certain qu’il allait le refuser au nom de ses prescriptions alimentaires. Il ne le fit pas. Il but le liquide appelé « limonade » et une autre personne mangeant kasher fit remarquer qu’ici « les liquides étaient kasher ». Nous regardâmes l’emballage de la boisson. En tout petit caractère, on pouvait voir un « U »à l’intérieur d’un cercle indiquant que la boisson était kasher. Ce symbole sera détecté par ceux qui ont besoin de savoir et qui savent où le trouver. Quant à tous les autres qui, comme moi, avaient parlé en prose pendant des années sans le savoir, ils avaient bu kasher sans savoir que c’était kasher.
Une étrange idée me frappa. La population qui mange kasher représente moins de trois dixième de pourcent des résidents des Etats-Unis d’Amérique. Pourtant, il semble que presque toutes les boissons sont kasher. Pourquoi ? Parce que passer au kasher permet au producteur, à l’épicier, au restaurant, de ne pas distinguer entre kasher et non-kasher pour les liquides et ainsi éviter un marquage particulier, des rayons dédiés, un inventaire spécifique et différents entrepôts de stockage. Et cette simple règle qui va changer complètement le total est la suivante :
Quelqu’un qui mange kasher (ou
halal) ne mangera jamais de la nourriture non-kasher (ou non-halal) mais il est
permis à quelqu’un qui ne mange pas kasher de manger kasher.
[…]
Appelons une telle minorité le groupe intransigeant et la majorité le groupe, flexible.
Et la règle est l’asymétrie dans les choix.
[…]
Deux autres choses. Premièrement, la géographie du terrain, c’est-à-dire la structure spatiale a son importance. La situation n’est pas du tout la même si les intransigeants vivent dans leur propre quartier ou s’ils sont mélangés au reste de la population. Si les gens qui suivent la règle minoritaire vivent dans des ghettos avec leur économie séparée, dans ce cas la règle minoritaire ne s’applique pas. Mais si la population est distribuée spatialement de façon égale, disons que le ratio de cette minorité dans le quartier est le même que celui dans le village, que celui du village est le même que celui dans le département, que celui du département est le même que celui de la région et que celui de la région est le même que celui du pays alors la majorité (flexible) devra se soumettre à la règle de la minorité.
[…]
Considérons à présent cette manifestation de la
dictature de la minorité.
Au Royaume-Uni, où la population musulmane (pratiquante) représente entre 3 et 4% de la population, une proportion élevée de la viande est halal. Près de 70% des exportations d’agneau de Nouvelle-Zélande sont halal. Près de 10% des enseignes de la chaîne Subway sont uniquement halal, c’est-à-dire qu’ils ne vendent pas de porc et cela malgré les pertes enregistrées par ces magasins. La même logique est à l’œuvre en Afrique du Sud où, en dépit d’une proportion similaire de musulmans, un nombre disproportionnellement élevé du poulet produit est halal.
[…]
Par conséquent, la règle de minorité peut produire
une proportion de produits halal dans les commerces plus importante que celle
des consommateurs de halal dans la population.
La voie à sens unique des religions
De la même manière, la diffusion de l’islam au Proche-Orient où le
christianisme était très bien implanté (il est né là-bas) peut être attribuée à
deux asymétries simples. Les premiers dirigeants islamiques ne cherchèrent pas
vraiment à convertir les chrétiens car ces derniers généraient pour eux des
revenus fiscaux (le prosélytisme de l’Islam ne s’intéresse pas à ceux qu’il
appelle « les gens du livre », c’est-à-dire les individus pratiquant
une religion abrahamique). En l’occurrence, mes ancêtres qui vécurent pendant
plus de treize siècles sous domination musulmane trouvèrent des avantages dans
le fait de ne pas être musulmans, notamment le fait d’être exempté de
conscription militaire.
Les deux asymétries étaient les suivantes. Premièrement, sous la règle
islamique, si un non-musulman épouse une femme musulmane, il doit se convertir
à l’Islam et si l’un des deux parents de l’enfant est musulman, l’enfant sera
musulman. Deuxièmement, devenir musulman est irréversible étant donné que selon
cette religion, l’apostasie est considérée comme le crime le plus grave et à ce
titre punie de mort. Le célèbre acteur égyptien Omar Sharif, né Mikhael Demetri
Shalhoub, était à l’origine un chrétien libanais. Il se convertit à l’islam
pour épouser une célèbre actrice égyptienne et changea son nom pour en prendre
un d’origine arabe. Plus tard, il divorça mais ne renia pas sa nouvelle
religion pour retourner vers celle de ses ancêtres.
En appliquant ces deux asymétries, il est possible de réaliser des simulations très simples permettant de voir comment un petit groupe islamique occupant l’Égypte chrétienne (copte) peut conduire au cours des siècles les coptes à devenir une petite minorité. Il suffit pour cela d’un petit nombre de mariages interreligieux. De la même manière, il est possible de comprendre pourquoi le judaïsme ne se diffuse pas et reste une minorité étant donné que cette religion obéit à la logique inverse : la mère doit être juive, poussant ainsi les mariages interreligieux à être exclus de la communauté.
En réalité, il a suffi que l’islam se montre plus têtu que le christianisme qui lui-même avait gagné grâce à sa propre obstination. En effet, bien avant l’islam, la diffusion originelle du christianisme peut être largement attribuée à l’intolérance aveugle des chrétiens, à leur prosélytisme récalcitrant, inconditionnel et agressif. Le paganisme romain était à l’origine très tolérant à l’égard des chrétiens car la tradition était de partager les dieux avec les autres membres de l’empire. Ils ne comprenaient pas pourquoi ces Nazaréens ne voulaient pas procéder à cet échange de dieux et offrir ce type nommé « Jésus » au panthéon romain en échange d’autres dieux. Les « persécutions » dont souffrirent les chrétiens furent conditionnées en grande partie par l’intolérance de ces derniers pour le panthéon des dieux locaux plutôt que le contraire. L’Histoire que nous lisons aujourd’hui est celle qui fut écrite par les chrétiens et non par les gréco-romains.
En réalité, nous observons dans l’histoire des « religions »
méditerranéennes, ou plutôt des rituels et des systèmes de comportements et de
croyances, une dérive dictée par les intolérants contribuant à resserrer les mailles de ces systèmes pour
les transformer en ce que l’on peut appeler une religion.
Le Judaïsme a failli perdre à cause de la transmission par la mère et du confinement de son origine tribale mais le christianisme, et pour les mêmes raisons l’islam, prirent le dessus. L’islam ? Il y a eu de nombreux islams, la version finale étant bien différente des plus anciennes. Car l’islam lui-même est en train d’être dominé (dans la branche sunnite) par les puristes, tout simplement parce qu’ils sont plus intolérants que les autres : les Wahhabis, fondateurs de l’Arabie Saoudite, furent ceux qui détruisirent les sanctuaires et qui imposèrent les règles les plus intolérantes, un procédé qui fut imité par la suite par l’État Islamique. Chaque version de l’islam sunnite semble être là pour répondre aux exigences de ses branches les plus intolérantes.
Conjecturons à présent que la formation des valeurs morales dans une société ne proviennent pas de l’évolution du consensus. Non, la personne la plus intolérante impose sa vertu aux autres grâce à son intolérance. La même logique s’applique pour les droits civiques.
Alexandre déclara qu’il était préférable d’avoir une armée de moutons menée par un lion qu’une armée de lions menée par un mouton. Alexandre (ou plus vraisemblablement celui qui fut à l’origine de ce proverbe apocryphe) comprenait la valeur d’une minorité active, intolérante et courageuse. Hannibal terrorisa Rome pendant plus d’une décennie avec une petite armée de mercenaires, remportant vingt-deux batailles contre les Romains, batailles où ses troupes se trouvaient à chaque fois en nombre inférieur. Lui aussi était inspiré par cette maxime. A la bataille de Cannes, il répondit à Gisco qui se plaignait du fait que les Carthaginois étaient moins nombreux que les Romains : « Il y a une chose qui est plus merveilleuse que leur nombre…dans toute cette multitude, il n’y a pas un homme qui s’appelle Gisco. »
Unus sed leo: un seul mais un lion
Le courage obstiné paie et pas seulement à la guerre
Toute l’évolution de la société, économique ou morale, émane d’un petit groupe d’individus.
Ainsi, nous concluons ce chapitre avec une remarque sur le rôle du skin in the game dans l’état de la société. La société n’évolue pas par consensus, vote, majorité, comité, réunions, conférences universitaires et sondages : seule une poignée de gens suffit à faire bouger les choses. Il suffit d’agir de façon asymétrique. Et l’asymétrie est présente en toute chose.
Note du traducteur :
L’argument sur la dictature des minorités de Nassim Nicholas Taleb s’applique parfaitement à l’histoire de la Révolution Française. A l’origine, la République était un projet largement rejeté par le peuple français et une large majorité des révolutionnaires eux-mêmes mais porté par une minorité organisée, active et intransigeante . Au final, c’est bien ce projet qui s’est imposé, en grande partie par la terreur, l’intimidation et le massacre, au point que la plupart des Français confondent aujourd’hui la République avec la France. Pour en savoir plus, lire la remarquable étude de Claude Quétel « Crois ou Meurs : histoire incorrecte de la Révolution Française ».
NB: Cet article ne fait pas partie du recueil, l’Homme et la Cité
Derrière le gouvernement visible se tient fermement assis sur son trône un gouvernement invisible qui n’admet ni responsabilité ni allégeance envers le peuple. La destruction de ce gouvernement invisible, le démantèlement de cette alliance impie entre un monde de l’entreprise corrompu et le monde politique qui l’est tout autant doit constituer la première tâche inscrite à l’agenda de tout homme d’État. Théodore Roosevelt (1913)
Depuis plusieurs décennies, les peuples occidentaux subissent les assauts d’une guerre invisible qui leur est menée par une oligarchie mondialiste bien décidée à les éliminer ou à les asservir. Dans cette lutte à mort qui s’est engagée à l’insu de la majorité de la population, il est nécessaire de désigner clairement l’ennemi et d’en révéler la nature.
Pour commencer, déchirons le voile du mensonge : oubliez la démocratie, le pouvoir des présidents ou des institutions officielles. Toute cette hiérarchie officielle sert à dissimuler le fait que le véritable pouvoir se trouve concentré entre les mains d’un petit nombre de familles multimilliardaires dont les plus connues sont les Rockefeller, les Rothschild, les Wallenberg, les Warburg ou encore les Saoud, associées à des individus tels que George Soros, Bill Gates ou Klaus Schwab.
Ayant principalement connu leur ascension au cours des trois derniers siècles, ces familles dominent le monde via leur contrôle des institutions financières comme la Banque des Règlements Internationaux (BIS) ainsi que les banques centrales, qui, pour la majorité d’entre elles comme la Federal Reserve américaine (FED) ou la Banque Centrale d’Angleterre, appartiennent en réalité non pas à l’État mais à des intérêts privés. Comme l’écrivait le Baron Nathan de Rothschild : « Je ne me soucie guère de la marionnette qui est assise sur le trône d’Angleterre. Qui contrôle la masse monétaire anglaise contrôle l’empire et je contrôle la masse monétaire.»
Loin d’être limité à la création monétaire et aux prêts aux États, ce contrôle économique s’étend à l’économie mondiale via des fonds d’investissement ou des holdings comme Vanguard et Blackrock détenant des participations dans 90% des entreprises cotées ainsi que dans les grands conglomérats médiatiques comme Disney ou Comcast. Sur le plan politique, des institutions internationales telles que la Commission Trilatérale, le groupe Bildeberg, le Council on Foreign Relations (CFR) ou encore le World Economic Forum (WEF) décident d’une feuille de route qui sera ensuite mise en application, sous couvert de démocratie, par des représentants soigneusement identifiés, formés et sélectionnés en amont et le plus souvent élus grâce à un système sophistiqué de fraude électorale.
“Nous sommes très fiers d’avoir pénétré tous les gouvernements de la planète et d’avoir des gens à nous comme Trudeau et Macron à la tête des états” Klaus Schwab – 2017
Alors qu’elles se trouvent en réalité au cœur de l’exercice du pouvoir à l’échelle mondiale, ces différentes instances demeurent méconnues d’un grand public maintenu à dessein dans l’illusion d’un choix démocratique exercé à l’échelle nationale. Notons qu’en plus de leur contrôle effectif de la politique et de l’économie, les mondialistes utilisent les normes, les institutions et le droit international pour orienter le système dans la direction voulue tandis que leur emprise sur les médias, l’industrie du divertissement (Hollywood), le monde universitaire, les ONG, est utilisée pour mettre en œuvre un programme de changement anthropologique d’une ampleur inouïe soutenu par des techniques sophistiquées de programmation mentale et d’ingénierie sociale. Prenez n’importe quelle évolution ayant marqué les sociétés occidentales au cours du dernier siècle de l’immigration de masse à la normalisation de l’homosexualité en passant par le travail des femmes, la déchristianisation ou la promotion de la contre-culture des années soixante et vous êtes certain d’y trouver la main des agents d’influence de l’oligarchie mondialiste.
Ne tolérant aucune véritable opposition à son projet, l’oligarchie mondialiste utilise la technique de « l’opposition contrôlée » pour maintenir l’illusion démocratique et neutraliser tout danger en amont mais n’hésite pas non plus à éliminer tous ceux susceptibles de lui faire obstacle comme le président Kennedy assassiné en 1963 ou le Général de Gaulle, victime de la « révolution de couleur » de mai 68. Ces dernières années, les attaques des mondialistes se sont concentrées en majeure partie sur la Russie de Vladimir Poutine ou l’Amérique de Donald Trump, deux pays et deux dirigeants coupables de défendre l’idée nationale et de refuser le projet et la tutelle du Nouvel Ordre Mondial. Pour exécuter leurs basses œuvres, les mondialistes peuvent s’appuyer sur leur contrôle des médias et de la justice mais aussi sur des services de renseignement noyautés et corrompus de longue date (FBI, CIA mais aussi le réseau Five Eyes), des groupes de mercenaires ainsi que sur l’organisation militaire à leur solde qu’est l’OTAN.
Malgré des variations selon les pays ou les époques, le mode opératoire des mondialistes pour déstabiliser un pays et en prendre le contrôle reste toujours le même :
-diaboliser la cible ou le régime que l’on cherche à abattre via des campagnes médiatiques calomnieuses
-utiliser des « experts » à leur solde pour promouvoir le changement qu’ils cherchent à mettre en œuvre ou pour décrédibiliser ceux qui s’y opposent
-financer une fausse opposition recrutée dans les milieux associatifs ou le nouveau lumpenprolétariat et l’utiliser comme cinquième colonne sous couvert de défense des minorités, de la démocratie ou des droits de l’homme
-créer un incident ou une crise pour déstabiliser la société
-utiliser cette crise pour justifier une intervention extérieure, renverser le pouvoir en place et le remplacer par un autre totalement inféodé à l’oligarchie mondialiste.
Démoralisation, déstabilisation, crise, normalisation : 4 étapes pour une stratégie de subversion parfaitement analysée et décrite par le transfuge du KGB et spécialiste de la subversion Yuri Bezmenov.
Dans le cadre de la lutte contre l’oligarchie mondialiste, il est nécessaire de comprendre que ses membres ne se contentent pas d’exercer le pouvoir ou de subvertir celui qu’ils cherchent à remplacer mais qu’ils entreprennent de façonner la réalité, voire même de réécrire l’Histoire dans un sens conforme à leurs intérêts de façon à donner l’impression d’un « progrès » continu et inéluctable tout en désignant systématiquement ceux qui s’y opposent comme des extrémistes, des réfractaires ou des complotistes.
Si les mondialistes aiment à se présenter comme des bienfaiteurs et des philanthropes ne souhaitant rien d’autre que d’utiliser la science et la technologie pour conduire l’Humanité vers la Raison et le Progrès, ils ne sont réalité qu’un groupe de psychopathes particulièrement brillants ayant réussi à transformer leurs troubles mentaux en un système politique et social, la pathocratie, et pour lesquels le reste de l’humanité n’est que du bétail, un simple cheptel devant être géré par une élite « éclairée ».
Dans ses grandes lignes, le projet des mondialistes pour l’humanité pourrait être résumé aux objectifs suivants :
-la destruction des États-nations et leur remplacement par une gouvernance mondiale
-l’élimination de la population inutile excédentaire, rendu possible et nécessaire par les développements de l’intelligence artificielle et de la robotique ainsi que l’épuisement des ressources
– la mise en place d’un néo-féodalisme combinant la suppression de la propriété privée et la mise en place d’un système sophistiqué de contrôle social via l’identité numérique et le crédit social.
Bien qu’ils cherchent à détruire les sociétés traditionnelles et les religions qui les structurent au nom de la « Raison » et du « Progrès », les mondialistes sont en réalité profondément religieux et vouent un culte à une religion archaïque qui est celle de Lucifer, le “porteur de lumière”. Derrière les portes closes de leurs temples impies, les mondialistes vénèrent Satan, « le prince de ce monde », créature transgenre chez laquelle tout n’est qu’inversion, corruption et rébellion contre l’ordre naturel créé par Dieu. En parfaits psychopathes, les mondialistes s’identifient à cet ange déchu en révolte contre Dieu et considèrent que la morale traditionnelle fondée sur une distinction claire entre le bien et le mal ou le vrai et le faux ne concerne que la masse du troupeau et non la minorité « d’élus » capables de penser, vivre et agir « au-delà du bien et du mal ».
Ces considérations philosophiques ne servent en réalité qu’à justifier et à couvrir d’ignobles perversions et d’infâmes abus. Le culte luciférien exigeant de ses adeptes des sacrifices rituels, ceux-ci participent régulièrement à des messes noires ou à des cérémonies occultes durant lesquelles des victimes, souvent de jeunes enfants, sont tuées, violées et dans certains cas, dévorées. À l’échelle de la planète, c’est une industrie entière, le plus souvent sous couvert d’humanitaire, de soutien à l’adoption ou d’aide à l’enfance qui est chargée de fournir l’oligarchie mondialiste en « chair fraiche » pour leurs rituels sataniques et leurs orgies décadentes.
Malgré le secret dont ils s’entourent et leur propension à éliminer tous ceux qui pourraient être tentés de révéler aussi bien leur nature que celle de leurs plans, l’existence des mondialistes a fini par être portée à la connaissance de certains décideurs qui, confrontés à leur pouvoir, ont entrepris non seulement d’y faire obstacle mais également de le neutraliser. Pendant des décennies, ces forces de la résistance, aux États-Unis et en Europe, ont mené une guerre invisible mais implacable contre l’oligarchie mondialiste, remportant des victoires et subissant des revers tout en cherchant à mettre au point un plan permettant à la fois de révéler l’existence de cette Cabale et de détruire une fois pour toute son emprise sur le monde.
Au cours de ces dernières années, cette véritable guerre de l’ombre entre mondialistes et patriotes a gagné en intensité, allant jusqu’à frôler la confrontation ouverte. Loin d’être limitée aux États-Unis, cette guerre a mobilisé une coalition internationale incluant à la fois des chefs d’États patriotes tels que Donald Trump et Vladimir Poutine mais aussi des membres de la société civile : chefs d’entreprise, journalistes, chercheurs, écrivains… Un des aspects de cette guerre invisible, totalement ignorée par les médias, mais aussi par une large partie des conservateurs et des« dissidents», fut cette guerre de l’information dans laquelle s’illustra l’opération Q présentée en détails dans un précédent article.
Le fait que cette guerre contre l’oligarchie mondialiste soit menée à la fois par des forces conventionnelles chargées d’arrêter et de neutraliser les mondialistes ainsi que par un groupe important de civils et de digital soldiers ne doit pas pour autant encourager le reste de la population à la passivité. Au-delà du démantèlement du système corrompu des mondialistes, cette guerre vise surtout à aider les peuples et les individus à retrouver leur liberté ainsi que leur souveraineté sur eux-mêmes.
Pour contribuer à l’effort de guerre, tous les citoyens concernés peuvent :
-participer à cette guerre de l’information par la réinformation et le combat culturel ou spirituel
-sortir du système créé par les mondialistes en cessant de consommer leurs produits, leurs médias et en reprenant le contrôle sur leur alimentation, leur sécurité, leur travail et l’éducation de leurs enfants
-retrouver ou promouvoir la foi chrétienne car la meilleure arme contre le système mondialiste s’appelle la famille chrétienne enracinée.
Nous vivons aujourd’hui un moment historique : le démantèlement d’un système satanique d’exploitation de l’Homme et de la Nature par une clique de psychopathes déterminés à mettre l’ensemble de l’humanité en esclavage et à prendre la place de Dieu. Il appartient à chacun d’entre nous de comprendre la réalité mais aussi l’horreur de ce projet et de tout mettre en œuvre à la fois pour neutraliser et juger ses organisateurs mais également rendre à tout jamais impossible leur retour au pouvoir.
« Ce serait une consolation pour notre faiblesse et nos œuvres si toutes choses devaient périr aussi lentement qu’elles adviennent ; mais il est ainsi, la richesse est lente, et le chemin de la ruine est rapide. » Sénèque,
Même les économistes commencent à comprendre que la situation économique est extrêmement grave : la récession guette, les banques sont virtuellement en faillite et les taux d’intérêts négatifs sont en train de détruire le système financier et plus largement le concept d’épargne.
En revanche, ils n’ont toujours pas compris les causes profondes de
cette crise et par extension le fait qu’il ne s’agit pas d’une simple phase
mais bien de la fin d’un cycle.
Pour comprendre, il faut revenir à la base, c’est-à-dire aux modèles
économiques.
Depuis plusieurs siècles, ces derniers violent allégrement les lois fondamentales de la physique, sans que personne ne s’en émeuve. L’absence de véritable formation scientifique empêche les économistes de comprendre que toute activité économique est en réalité une activité de transformation de la matière et que cette activité nécessite de l’énergie. Notre monde moderne est né de la Révolution Industrielle qui fut une révolution scientifique mais surtout une révolution de l’exploitation des énergies fossiles, charbon puis pétrole. La production économique, mesurée par le PIB, devrait donc être au premier ordre une fonction linéaire de la quantité d’énergie consommée.
Production de pétrole et variation PIB ( source: The Shift Project)
Pendant plus de deux siècles, une paille à l’échelle de l’histoire économique, nous avons considéré les ressources naturelles, pétrole, charbon, gaz mais aussi le bois, l’eau, le cuivre, le sable, le zinc, le phosphate et un grand nombre d’éléments présents dans le tableau de classification de Mendeleïev comme des ressources infinies. Malheureusement, elles ne le sont pas et depuis le début de l’industrialisation leurs stocks n’ont cessé de diminuer.
Au lieu d’admettre cette réalité et d’accepter qu’à l’horizon du
XXIème siècle, la croissance ne pouvait que mécaniquement décroître, les
gouvernements ont préféré se lancer dans une véritable fuite en avant
économique dont les conséquences sont en
train de nous rattraper. Cette fuite a pris la forme de dette, j’y reviendrai,
et de l’exploitation de plus en plus coûteuse de ressources naturelles de plus
en plus rares. A titre d’exemple,
l’exploitation des gisements de gaz de schiste a offert aux USA vingt ans de
répit mais il s’agit d’une activité non-rentable dont la faillite est évitée
par les subventions massives versées par le gouvernement américain.
Dès lors que l’on parle d’énergie, il ne faut regarder ni le volume, ni le prix, mais le taux de rendement énergétique (TRE/EROI). Le TRE, c’est la quantité d’énergie nécessaire pour extraire une quantité d’énergie. Plus le TRE est faible, plus il est coûteux d’aller chercher de l’énergie supplémentaire comme dans le cas du gaz de schiste. Même s’il existe encore des gisements de ressources, si cela vous coûte plus cher de les extraire que ce que cela vous rapporte, énergétiquement parlant, leur exploitation n’a aucun sens. Quand le TRE chute, l’économie se contracte en termes réels et la part discrétionnaire du revenu diminue.
C’est pour cela qu’en réalité, tous les débats sur la réalité de l’épuisement des ressources naturelles sont absurdes. Dans les faits, nous en subissons déjà les conséquences et l’effondrement du TRE est une des clés qui permet d’expliquer l’évolution économique à partir du premier choc pétrolier en 1973.
A ce sujet, la crise de 1973 constitue l’une des premières manifestations concrètes de la chute du TRE (voir graphique). Par ailleurs, si un employé de bureau pouvait élever toute une famille sur un seul salaire et que ce n’est plus le cas aujourd’hui, c’est principalement à cause de la chute du TRE. De la même manière, l’échec imprévu des politiques keynésiennes dans les années 70 s’explique clairement par la chute du TRE (si l’économie se contracte à cause d’un manque d’énergie, les politiques de relance ne servent à rien et ne font que créer de l’inflation). Il en est de même pour la crise des subprimes de 2008 (les créances pourries et le surendettement ne sont que des stratagèmes pour repousser un peu plus loin les conséquences de la contraction énergétique, voir plus bas). Enfin, depuis 2007, l’Europe a passé son maximum d’approvisionnement énergétique et par conséquent, la croissance de la zone n’a cessé de diminuer.
La chute du TRE est une réalité physique indiscutable : l’énergie que nous extrayons de notre environnement pour faire tourner notre machine économique se raréfie en quantité ainsi qu’en qualité et par conséquent, l’économie se contracte en termes réels.
Pour essayer de contrer cette tendance, nos gouvernements ont décidé d’avoir recours à une solution : la dette, c’est-à-dire transférer la nécessité de l’ajustement sur les générations futures. Pendant plusieurs décennies, la création monétaire ex-nihilo a été utilisée pour compenser l’effondrement du TRE, maintenant l’illusion de la prospérité en Occident et accompagnant le décollage dans les pays en développement comme la Chine. Le problème, c’est que cette ruse économique a fait long feu. Les gouvernements et les institutions financières se trouvent désormais entre le marteau et l’enclume : la création monétaire massive est en train, via les taux d’intérêts négatifs, de détruire le système bancaire et financier mais en même temps, arrêter la création monétaire ne peut que conduire à l’effondrement du système économique mondial.
Evolution de la dette US totale, représentative de la tendance généraleAugmentation de la masse monétaire des banques centrales
*
Les conséquences de l’effondrement du TRE sont inévitables et le rééquilibrage du système va être brutal.
Cet effondrement ne signifie pas la fin de la civilisation ni le
retour à l’âge de pierre.
Si vous gagnez 5000€ par mois mais que vous dépensez comme si vous en gagniez encore 10 000, vous n’êtes pas pauvre mais vous vivez largement au-dessus de vos moyens et c’est le décalage entre vos revenus et vos dépenses qui va entraîner votre faillite complète. Il en va de même pour nos économies. Le pire aurait pu être évité si au lieu de nous lancer dans une fuite en avant, nous avions compris les conséquences de l’épuisement des ressources naturelles et diminué année après année notre train de vie en conséquence.
Tous nos systèmes productifs, nos infrastructures et même nos niveaux de vie sont en réalité surdimensionnés comparés à notre “budget” énergétique et les importantes inégalités générées par la mondialisation et la sécession des élites n’ont fait qu’aggraver la situation.
Nous aurions pu :
-en finir avec le dogme de la croissance économique et démographique
et stabiliser nos sociétés à des seuils soutenables
-laisser les économies et les populations occidentales vieillissantes décroître naturellement plutôt que de chercher à les faire croître de façon artificielle via l’immigration de masse et l’endettement
-Ne pas encourager l’endettement massif des entreprises et la prise de risque excessive des investisseurs via la politique monétaire accommodante menée par les banques centrales et le FMI
-définir un niveau de confort, de services et d’infrastructures
essentiels que nous devons conserver et supprimer l’accessoire, réduisant ainsi
au passage le gaspillage, la bureaucratie et la dépense publique
-développer une production durable qui recycle, répare et produit localement plutôt que d’encourager la consommation, le renouvellement et l’import/export.
-préparer véritablement la transition énergétique en investissant massivement dans le nucléaire plutôt que dans les énergies dites “renouvelables” , l’habitat durable plutôt que les grandes métropoles et dans les moteurs à très basse consommation plutôt que dans les véhicules électriques.
Ces ajustements se produiront inévitablement mais ils se feront dans la douleur et la précipitation plutôt que de façon méthodique et organisée. Nous allons être les témoins de la plus grande contraction économique de l’histoire et nous sommes dans l’ensemble, économiquement, politiquement et mentalement très peu préparés pour y faire face.
C’est pour cela qu’il faut traiter de charlatans tous les responsables politiques qui promettent le retour de la croissance et l’augmentation du niveau de vie, tout comme les économistes ou les “experts” qui ne comprennent rien au TRE et à son importance pour les systèmes économiques.
La croissance ne reviendra pas, notre niveau de vie va baisser et
aucune solution technologique miracle ne viendra nous sauver. C’est une évidence
physique thermodynamique.
L’avenir sera à la frugalité, au local et à la limite. Ça ne sera pas la fin du monde mais ça sera la fin d’un monde. A nous de gérer le nouveau mieux que le fut l’ancien.
« La France, le plus beau royaume après celui du ciel »
Grotius
Développé en partie par Alexandre Douguine dans son livre « Théorie d’un monde multipolaire » et repris depuis aussi bien par des diplomates chinois que par le président Vladimir Poutine lui-même, le concept « d’État-civilisation » s’est peu à peu imposé dans les débats concernant la géopolitique et les relations internationales.
Construit en opposition au modèle européen d’État-nation ainsi qu’à celui de gouvernement mondial unifié, ce concept s’appliquerait à des États dépassant le cadre national pour représenter une aire civilisationnelle dans son ensemble. Comme l’écrit Douguine : « L’État-civilisation peut interagir avec le monde extérieur, mais il n’en devient jamais dépendant et conserve toujours son autosuffisance, son autonomie et son autarcie. L’État-civilisation est toujours plus qu’un simple État, tant sur le plan spatial que temporel (historique) ».
D’après Douguine, la Chine constituerait l’exemple le plus emblématique d’État-civilisation et la Russie serait en train d’évoluer vers un tel statut car « la Russie est plus qu’un État-nation (ce qu’est la Fédération de Russie). La Russie est un monde à part ». Quant à l’Occident, il serait, toujours selon Douguine, un État-civilisation, divisé en deux parties : l’Amérique du Nord et l’Europe.
Si le concept d’État-civilisation apparaît comme pertinent, il s’agit en revanche d’une grave erreur de parler de l’Europe comme d’une entité civilisationnelle en ignorant qu’il existe déjà un État-civilisation au sein du continent européen et que celui-ci s’appelle la France.
En effet, comme nous allons le démontrer, la France possède toutes les caractéristiques lui permettant de prétendre au statut d’État-civilisation et de constituer une entité politique, sociale, économique et culturelle parfaitement autonome.
Tout d’abord, il existe un véritable « monde français ». Celui-ci se compose de la métropole, l’hexagone, ouvert sur la mer méditerranée et l’océan atlantique, territoire contenant à lui seul une incroyable diversité d’ensembles topographiques, de paysages naturels et de terroirs, des plateaux fertiles de la Beauce ou de la Brie aux voies de passage naturelles comme la vallée du Rhône en passant par les littoraux de la Côte d’Azur ou de la Bretagne. À cette richesse de la métropole vient s’ajouter celle des territoires ultra-marins qui permettent à la France d’être présente sur les cinq continents, sous tous les hémisphères et de posséder le deuxième domaine maritime au monde après les États-Unis soit une surface de plus de 10 millions de kilomètres carrés. À cette réalité territoriale et géographique vient s’ajouter une zone d’influence historique et culturelle caractérisée, entre autres, par l’usage du français recouvrant le Québec (Amérique du Nord), la Wallonie (Belgique) et la Suisse romande. À cette zone d’influence directe vient s’ajouter, de façon beaucoup plus lâche, la Francophonie dans son ensemble ainsi que les anciennes possessions impériales (la rive gauche du Rhin ainsi qu’une partie de l’Italie du Nord) et coloniales (Syrie, Liban, Maghreb, Afrique de l’Ouest, Indochine).
Sur le plan de l’économie et des ressources, bien que dépourvue de pétrole et de gaz, la France a pu longtemps compter sur l’existence de gisements de charbon dans le Nord et dans l’Est. Si ceux-ci sont aujourd’hui épuisés ou inexploitables, la France possède néanmoins une abondance de ressources naturelles telles que son important domaine forestier, quatrième en Europe, la fertilité de ses sols, le colossal domaine maritime que nous venons d’évoquer, sa richesse hydrographique (fleuves, sources, cours d’eau), atout crucial dans un monde où l’eau va devenir une ressource de plus en plus rare. La présence de zones montagneuses et d’importants dénivelés permet de surcroît une importante production hydroélectrique mais ouvre également la possibilité, aujourd’hui sous-exploitée, de recours à des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP). Mais la ressource la plus précieuse de la France est sans aucun doute le génie créatif, artisanal et industriel du peuple français. Celui-ci permit à notre pays d’être pionnier dans de nombreux domaines (automobile, aviation, textile, agriculture, cinéma) et de posséder encore aujourd’hui des savoir-faire uniques au monde aussi bien dans le domaine de l’artisanat d’art que celui de la technologie de pointe. Sous réserve de pouvoir accéder à certaines matières premières et de mettre en place des mesures adaptées de soutien à l’activité productive, la France peut redevenir une grande puissance industrielle capable de tout produire par elle-même et pour elle-même tout en maintenant des relations commerciales avec le reste du monde lorsque les termes de l’échange lui sont favorables.
Si la France peut donc bien être considérée comme un État-civilisation par ses caractéristiques matérielles, elle l’est encore davantage par ses qualités immatérielles.
Comme nous l’avons expliqué dans notre livre, « Être Français : lettre à ma sœur », il existe en effet un génie français qui s’est exprimé de façon continue dans l’Histoire aussi bien à travers la vie quotidienne du peuple que les productions économiques, politiques et culturelles des élites. Sur ce point, force est de constater que la France a su donner au monde un nombre impressionnant de génies, de la science aux arts en passant par l’architecture, l’industrie et l’artisanat, sans oublier ces « génies de Dieu » que sont les saints et les bienheureux. Tous ces talents ont contribué à travers les siècles à forger une culture et un authentique style français admiré, envié et souvent imité par l’ensemble des peuples du monde.
Au-delà de ces grandes figures emblématiques, il existe chez le peuple une forme de génie simple et populaire, un « être au monde » spécifiquement français constitué, comme l’a démontré Geert Hofstede, de l’alliance unique de caractéristiques habituellement opposées : l’individualisme et le sens du collectif, la familiarité et le sens de la hiérarchie, la finesse et la robustesse, la légèreté et la profondeur. C’est à cet esprit français, à son rapport particulier au temps, aux hommes et à l’espace que l’on doit l’art de vivre, le sens de l’honneur et l’amour des terroirs. C’est à ce même esprit français que l’on doit le repas gastronomique, la révolte des gilets jaunes et le rejet de la mondialisation libérale. C’est enfin à cet esprit français que l’on doit cette douceur de vivre, cette bonté parfois un peu naïve et cet amour souvent excessif de tout ce qui est lointain ou étranger aux dépens de ce qui est proche et national.
Mais surtout, si la France peut prétendre au titre d’État -civilisation, c’est parce qu’elle est avant tout une puissance catholique dont l’acte fondateur reste le baptême du roi des Francs, Clovis, par l’évêque Saint Rémy à Reims, le jour de Noël 496. Par cette passation de pouvoir de la royauté davidique à la royauté française, le peuple français se voyait confier une mission divine, le roi de France devenant le « lieutenant de Dieu sur Terre » et jurant « premièrement, de faire conserver en tout temps à l’Église de Dieu, la paix par le peuple chrétien ». Cette alliance entre la France et le catholicisme sera réactualisée le 21 juin 1429 lors de la triple donation de Sainte Jeanne d’Arc qui viendra réaffirmer la royauté du Christ sur la France et l’exercice, par le roi, du pouvoir en son nom.
En tant que « fille aînée de l’Église », la France a pour mission de défendre la foi catholique dans le monde, distincte sur ce point d’une Russie orthodoxe ou d’une Amérique protestante. En tant que protectrice de la foi catholique et soutien de la Sainte Église, la France doit agir dans le monde selon sa vocation et intervenir, lorsque la situation l’exige, partout où la foi catholique se trouve menacée et les chrétiens en danger.
Si la réalité de la France comme État-civilisation semble aujourd’hui plus difficile à admettre ou à saisir, c’est parce que depuis plus de deux siècles, notre pays s’est détournée de sa vocation à travers le rationalisme des Lumières et son expression politique que fut la Révolution française. En décapitant Louis XVI, le peuple français a rompu le lien qui l’unissait avec Dieu et en chassant le catholicisme de la sphère publique, il a renié le sens même de son existence et de sa mission. Comme nous l’avons expliqué dans notre essai consacré au mondialisme et dans notre livre « La France Retrouvée », ces événements catastrophiques ont été le fait d’une minorité d’idéologues fanatiques qui ont trompé le peuple français et l’ont conduit à la ruine matérielle, spirituelle et morale.
L’empoisonnement des consciences françaises a été si profond que la plupart des Français, y compris nombre de patriotes, persistent à croire qu’il serait possible de redresser la France sans la rétablir en tant que puissance catholique et sans retour massif du peuple, comme des élites, à la religion de leurs pères. Faute de comprendre la mission divine de la France et le lien intime qui unit la puissance française au catholicisme ainsi qu’à l’Église, un grand nombre de Français, pourtant attachés à la survie et à la défense de leur pays, continuent de professer l’athéisme, défendent les dogmes et les superstitions de la Modernité contre les vérités de la Tradition et poursuivent, en promouvant le paganisme ou en réduisant la France à une composante de la civilisation européenne, l’œuvre de destruction de notre pays.
Un tel aveuglement révèle de façon éclatante le principe satanique à l’œuvre depuis plus de deux siècles. Dans l’esprit du peuple comme dans celui de l’élite, la confusion règne. Des vérités pourtant simples et évidentes ne sont plus comprises. Le renoncement et la lâcheté sont préférés à l’épreuve et au combat. Au lieu d’être encouragés et soutenus, ceux qui croient encore en la France et rappellent sa mission divine sont ignorés ou marginalisés. Le peuple béni de Dieu, celui qui avait reçu tant de dons, de richesses et de talents, celui qui devait rayonner le plus pour rendre témoignage de Sa puissance et de Sa gloire, doute de lui-même, de sa mission et de son génie. Ce peuple donné au monde pour être une force d’équilibre, pour tempérer les excès des autres grandes puissances et incarner une alternative catholique fondée sur la foi, l’honneur et le bien commun à un monde anglo-saxon protestant, dominé par l’argent, l’individualisme et le contrat, n’ose plus assumer sa singularité et multiplie les marques de soumission à l’égard de puissances rivales.
Au lieu de tracer sa propre voie, le peuple français court derrière les autres, se compare, cherche à leur ressembler et à gagner leur approbation ; ce peuple qui devrait être un modèle pour les autres peuples, ce peuple qui « ne peut être lui-même qu’au premier rang » est devenu une petite chose rabougrie qui ne se croit plus capable de se tenir debout toute seule sans la béquille de l’Europe et qui ne comprend plus que lorsqu’elle est elle-même, la France est l’Europe.
En rompant avec le catholicisme et les réalités surnaturelles, les dogmes et les superstitions des Lumières ont fait perdre à la France son statut d’État-civilisation pour en faire une simple nation, une insignifiante « puissance moyenne ». Alors qu’elle se trouve aujourd’hui au bord de l’abîme, La France se trouve aujourd’hui confrontée à un choix : poursuivre dans l’erreur de la modernité et se fondre dans une « grande Europe » dominée par une Russie orthodoxe, qui, malgré le communisme, aura su rester fidèle aux vérités de la Tradition ; ou bien, guidée par une élite catholique et patriote, rompre avec la modernité qu’elle a contribué à diffuser dans le monde, retourner à la foi catholique de ses ancêtres et, après un long travail de rénovation matérielle et spirituelle, redevenir l’État-civilisation qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, puissance européenne d’un monde multipolaire, à l’égal de la Russie ou de la Chine.
Dans une interview donnée en 2018, Vladimir Poutine affirmait : à quoi bon vivre dans un monde dans lequel la Russie n’existe plus ? Aux Français d’ajouter : à quoi bon vivre dans un monde où la France n’est plus la France ?
Instructions de Bismarck au comte von Arnim, ambassadeur à Paris datées du 16 novembre 1871 et citées par Gaudin de Vilaine au Sénat, le 6 avril 1911 (Journal Officiel du 7 avril 1911)
“Nous devons enfin désirer le maintien de la République en France pour une raison qui est majeure : la France monarchique était et sera toujours catholique ; sa politique lui donnait une grande influence en Europe, en Orient et jusqu’en Extrême-Orient. Un moyen de contrecarrer son influence au profit de la nôtre, c’est d’abaisser le catholicisme et la papauté qui en est la tête.Si nous pouvons atteindre ce but, la France est à jamais annihilée. La monarchie nous entraverait dans ces tentatives. la République nous aidera… J’entreprends contre l’Église catholique une guerre qui sera longue, et peut-être terrible! On m’accusera de persécution et j’y serai peut-être conduit, mais il le faut pour achever d’abaisser la France et établir notre suprématie religieuse et diplomatique, comme notre suprématie militaire. Eh bien, je le répète : ici encore les républicains m’aideront ; ils joueront notre jeu ; ce que j’attaque par politique, ils l’attaquent par formalisme anti-religieux. Leur concours est assuré. Entretenez dans les feuilles radicales française à notre dévotion la peur de l’épouvantail clérical, en faisant propager les calomnies ou les préjugés qui font naître cette peur… Faites aussi parler dans ces feuilles des dangers de la réaction, des crimes de l’absolutisme, des empiètements du clergé. Ces balivernes ne manquent jamais leur effet sur la masse ignorante. Oui, mettez tous vos soins à entretenir cet échange de services mutuels entre les républicains et la Prusse ! C’est la France qui paiera les frais!”
“Le peuple français est le plus facile à tromper, le plus difficile à détromper, le plus puissant à tromper les autres.” Joseph de Maistre
L’anthropologie est une rivière qui, même détournée, finit toujours par retrouver son lit.
Pour dire les choses plus clairement : l’anthropologie de chaque peuple détermine une forme bien spécifique de gouvernement, d’organisation économique et sociale ainsi que de philosophie politique.
L’histoire récente de la Russie offre la meilleure preuve de la
validité de cette thèse.
En 1917, une minorité de bolcheviks, organisés et intransigeants, prend le pouvoir et impose par la force et la terreur un système politique totalitaire et un matérialisme athée à tout un peuple.
Quatre-vingt ans plus tard , le système soviétique s’effondre et voilà
la Russie éternelle qui réapparaît et reprend ses droits : le christianisme
orthodoxe fait son grand retour, le pays retrouve son tsar sous les traits de
Vladimir Poutine et les Romanov sont exhumés de leur fosse commune pour
retourner reposer parmi leurs prédécesseurs dans le mausolée de la cathédrale
Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg, où les jours de fête nationale, comme j’ai
pu personnellement le constater, une foule immense et populaire vient leur
rendre hommage comme si près d’un siècle de communisme n’avait jamais existé.
Comprendre la puissance des déterminants anthropologiques, c’est
comprendre pourquoi l’universalisme est un leurre et pourquoi son application
ne peut que déboucher sur le plus absurde et le plus violent des
totalitarismes. C’est aussi comprendre
pourquoi il est grotesque de demander aux Chinois de respecter les Droits de l’Homme,
au monde arabo-musulman de rejeter l’Islam pour embrasser la laïcité et
d’imaginer que la France puisse rester encore longtemps une république.
Comme je l’ai déjà expliqué, la France est le cas typique d’un peuple qui a pris ses vessies anthropologiques pour de lumineuses lanternes. En effet, il se trouve encore dans notre pays un nombre considérable d’intellectuels, d’éditorialistes et d’hommes politiques qui n’ont toujours pas compris que la République Française, qu’ils confondent désormais avec la France, est une forme d’organisation politique née à la fois d’une anthropologie bien spécifique, le système familial nucléaire égalitaire du bassin parisien mais aussi de la pensée chrétienne universaliste dont la séparation du temporel et du spirituel permet la laïcité. Ainsi, les francs-maçons et les laïcards les plus farouches sont, le plus souvent sans en avoir conscience, de véritables croyants possédés par ces fameuses vertus chrétiennes devenues folles.
Cette analyse nous révèle la situation politique pour ce qu’elle est :
La République Française est à la France ce que le bolchevisme fut à la Russie : un projet d’une minorité imposé à une majorité s’appuyant sur une base anthropologique réelle mais néanmoins minoritaire à l’échelle du pays. Pour plus de détails, lire les travaux d’Emmanuel Todd sur les systèmes familiaux ainsi que la remarquable étude que Claude Quétel a consacré à ce sujet dans son livre “Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution Française“.
Comprendre cela, c’est comprendre pourquoi la République Française est
condamnée à terme en tant que régime. Ultime ironie, c’était précisément le
maintien d’une religiosité chrétienne forte qui assurait l’équilibre du
système. Mais le phénomène de déchristianisation progressive à partir des
années 70 a rompu cet équilibre, ce qui, à terme et en vertu des forces
anthropologiques à l’œuvre, ne peut que mécaniquement conduire l’effondrement
total du système. Par conséquent, la seule
vraie et grande question politique française est : comment gérer l’effondrement et la disparition programmée de la République sans trop de dégâts pour le
pays et sans effusion de sang ?
Une fois ce fait admis, la grande question qui se pose ensuite est la
suivante : par quel système politique les Français doivent-ils remplacer
la République ?
Là encore, l’apport de l’anthropologie politique et culturelle se
révèle décisif.
Comme l’a démontré Geert Hofstede, la France est un système culturel unique combinant des caractéristiques partout ailleurs opposées que sont la distance hiérarchique et l’individualisme forts. De plus, comme je l’ai expliqué, il s’agit d’une nation de surdoués auxquels il est impératif de fournir un cadre social, culturel et philosophique sous peine de voir ces derniers tomber systématiquement dans la division, le désordre et la dissipation de leurs énergies. Enfin, la diversité géographique, anthropologique et culturelle française nécessite une véritable clé de voûte pour faire tenir l’ensemble.
Par ailleurs, la tendance générale à la dépersonnalisation de l’autorité politique a permis à une caste de technocrates et à des réseaux d’influence opaques de jouir de des privilèges du pouvoir sans pour autant être exposés aux risques et aux responsabilités inhérentes à l’exercice de ce dernier, sans parler de l’absurdité institutionnelle de la Vème République qui impose au candidat à la présidentielle d’être d’abord le chef de son camp politique pour ensuite tenter de rassembler derrière lui la majorité des Français.
Par conséquent, la forme de gouvernement la plus adaptée à l’anthropologie française et la réponse aux dysfonctionnements politiques actuels est la concentration du pouvoir politique entre les mains d’un homme porté aux responsabilités par la volonté populaire, placé de façon décisive au-dessus du régime des partis et dont le seul véritable contre-pouvoir serait le peuple.
Les principes fondateurs d’un tel régime pourraient s’inspirer en partie de ceux vigoureusement rappelés et synthétisés par le roi Louis XV le 3 mars 1766 lors de son discours au parlement de Paris. Pour résumer : « c’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison ; que c’est de moi seul que mes cours tiennent leur existence et leur autorité ; que c’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif, sans dépendance et sans partage ; que l’ordre public tout entier émane de moi : que j’en suis le gardien suprême ; que mon peuple n’est qu’un avec moi ; et que les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du monarque, sont nécessairement unis avec les miens, et ne reposent qu’en mes mains. […] Enfin, ce spectacle scandaleux d’une contradiction rivale de ma puissance souveraine me réduirait à la triste nécessité d’employer tout le pouvoir que j’ai reçu de Dieu, pour préserver mes peuples des suites funestes de telles entreprises. »
Ceux qu’une conception aussi absolutiste pourrait choquer doivent comprendre que malgré la Révolution Française et en vertu des principes présentés ici, la rivière anthropologique française n’a jamais cessé de retrouver son lit. A chaque période de crise, le plus souvent ouverte par les défauts structurels de la République et du régime parlementaire, la France a dû faire appel à un monarque pour la sauver, restaurer son unité et faire avancer le pays :
-Napoléon met fin aux troubles révolutionnaires et réalise l’unité
administrative du pays
-Napoléon III met un terme à l’instabilité de 1830 et 1848 et industrialise la France tout en y introduisant les premières mesures sociales
-Clemenceau devient dictateur de fait et conduit la France à la victoire en 1918
-De Gaulle sauve la France des occupations allemandes et américaines et la modernise via une politique de grands projets
En réalité, tous les débats sur la restauration d’une forme d’organisation d’inspiration monarchique sont vains car en vertu du principe de permanence anthropologique présenté ici, la France n’a, dans les faits, jamais cessée de tendre vers une telle forme d’organisation et de pratique du pouvoir.
Aujourd’hui, le peuple élit un monarque au suffrage universel, ce monarque réside dans un palais où il gouverne entouré de conseillers et dont l’autorité s’exerce en France via des préfets nommés par ses soins. Le Parlement n’est plus qu’une chambre d’enregistrement ; la justice n’est pas indépendante ; via l’audiovisuel public, les subventions et les commandes publiques, la presse ne l’est pas davantage et enfin, une nouvelle aristocratie d’état jouit de privilèges inouïs et d’une impunité totale vis-à-vis de ses échecs, de ses dérives et de ses trahisons.
Dans les faits, la France fonctionne déjà comme une monarchie mais elle dépense une énergie et des ressources considérables à tenter de maintenir les apparences républicaines, sans parler du fait que le caractère impersonnel du régime et les dérives inhérentes à la démocratie (électoralisme, clientélisme, court-termisme, influence disproportionnée des minorités) font que la France à tous les inconvénients d’un système monarchique centralisé sans aucun des avantages.
Aujourd’hui, confrontée aux périls du Grand Remplacement, de l’islamisation, du mondialisme, du déclassement économique et de la trahison des élites, la France attend le nouveau monarque capable de sauver le peuple français de l’anéantissement, de reprendre le pays en main et de lui faire retrouver son rang. Là encore, c’est une erreur de croire que le salut de la France viendra des prétendants historiques au trône de France. C’est par son courage, sa valeur, son engagement et son amour profond pour son pays et pour son peuple que le futur monarque se distinguera et se fera connaître des Français.
Ce serait par ailleurs une grave erreur de croire que les malheurs et les dysfonctionnements français proviennent justement de cette dérive monarchique et seraient susceptibles d’être corrigés en donnant plus de pouvoir au Parlement ou à d’autres organes de prise de décision, les expériences de la IIIe et de la IVe République sont, sur ce point, particulièrement dissuasives.
Le vrai problème, c’est que la République est une monarchie dévoyée et que depuis plus de cinquante ans, la France est dirigée par de mauvais monarques qui ont trahi le peuple et la nationen servant des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.
Au vu des crises qui menacent et de la colère qui gronde, l’effondrement de la République n’est désormais qu’une question de temps. Aveuglés par leur idéologie et incapables de prendre du recul vis-à-vis de leur époque, ses défenseurs n’arrivent pas à voir que ce régime ne représentera au final qu’une courte parenthèse dans l’histoire de la France.
De Gaulle disait que la Russie absorberait l’Union Soviétique comme le
buvard absorbe l’encre.
Quel que soit le terme retenu, la « douance » est à la mode et de nombreux psychologues se sont empressés d’exploiter ce juteux filon. Aux yeux des sceptiques, cet engouement suspect achève de décrédibiliser un concept qui semblait déjà au départ un peu fumeux : si mon enfant est incontrôlable et indiscipliné, ce n’est pas parce que je l’ai mal éduqué mais parce qu’il est “hyperactif” ou surdoué. Ce serait pourtant une erreur de jeter le bébé du surdon avec l’eau du bain de l’époque car il s’agit d’une réalité observable et observée de longue date sur laquelle les psychologues ont tout simplement fini par mettre un nom.
Sur les plans biologiques et neurologiques, l’existence du surdon est aujourd’hui admise de façon indiscutable. Pour résumer, le cerveau d’un surdoué se distingue par une concentration plus importante de neurones dans le cortex préfrontal et par un meilleur gainage de la myéline neuronale. Ces différences biologiques qui pourraient être d’origine génétique et constituer un exemple d’adaptation évolutive permettent aux surdoués de traiter beaucoup plus rapidement l’information et de disposer d’une meilleure mémoire de travail. Ces différences neuronales et biologiques, se manifestent par ailleurs sur le plan comportemental par un ensemble de traits clairement définis et identifiés.
Les traits les plus saillants du surdon sont : une soif de connaissance qui se manifeste dès l’enfance, une hypersensibilité souvent invisible de l’extérieur, une pensée en arborescence qui fonctionne souvent par intuitions et fulgurances, une capacité de concentration et une mémoire largement supérieure à la moyenne, une maturité intellectuelle souvent en décalage avec la maturité affective, un perfectionnisme qui peut parfois être paralysant.
Pour résumer, comme l’explique avec humour l’association de de surdoués Mensa : « Tu sais que tu es surdoué quand tu as voulu écrire ta propre encyclopédie à sept ans parce qu’il manquait des trucs dans celle que tu avais… »
Traditionnellement, la détection du surdon s’est faite par le biais de tests de QI, le standard retenu étant un résultat standard de 130 sur l’échelle de Wechsler. Cependant, de nombreux spécialistes considèrent, à l’instar du philosophe et statisticien Nicholas Taleb, que les tests de QI ne sont pas des outils adaptés pour mesurer la grande intelligence et ne rendent pas compte de la capacité à extraire et manipuler l’information dans un environnement réel et par conséquent, complexe.
En réalité,
le meilleur moyen de détecter le surdon reste d’observer le fonctionnement du
cerveau en temps réel via un IRM.
Malheureusement, pour d’évidentes raisons financières et logistiques,
cette méthode reste limitée à des activités de recherche et ne peut être
largement déployée à l’échelle d’une population dans le cadre d’une campagne de
détection du surdon, pour le plus grand bonheur des psychologues et autres
spécialistes du développement personnel.
Ceci étant dit, l’observation reste encore le meilleur moyen de détecter les surdoués.
Avec l’expérience et en sachant identifier les traits caractéristiques, il est possible de détecter le surdon chez un interlocuteur au bout de quelques secondes d’interaction. Cette identification est facilitée par le fait que les surdoués ont tendance à se regrouper : les surdoués épousent d’autres surdoués, travaillent avec des surdoués et ont des amis qui sont eux-mêmes surdoués, les membres du groupe ignorant le plus souvent cette spécificité qui pourtant les réunit.
Pourquoi est-il
si important de parler du surdon ?
La première raison est d’ordre psychologique.
Pour
beaucoup, se savoir surdoué, c’est le soulagement de mettre enfin un mot sur
une différence constatée et ressentie de longue date mais qui ne pouvait
jusque-là être précisément nommée.
Face à cette révélation, le premier réflexe de nombre de surdoués consiste à rejeter le diagnostic car comment concilier ce sentiment de n’être jamais assez bon, jamais à la hauteur, toujours imposteur avec cette étiquette de surdoué ? L’ironie du surdoué, c’est d’être justement excellent parce qu’il n’est jamais satisfait.
Se savoir
surdoué, c’est aussi connaître ses forces, ses failles et éviter les pièges
tendus par la vie.
La spécialiste Christel Petitcollin a montré dans plusieurs livres que les surdoués sont extrêmement sensibles à la manipulation par les pervers et les psychopathes dont ils sont les véritables « proies naturelles ». Quand on se sait surdoué, on apprend à détecter les signaux d’alerte et on se protège, dans son travail comme dans sa vie, des personnalités et des organisations toxiques pour notre psychologie.
La deuxième question posée par le surdon est d’ordre politique.
Pour
commencer, les surdoués sont en France, et de loin, la minorité la plus
discriminée.
Contrairement à d’autres pays comme la Suisse, la Belgique, la Russie ou Israël, la France, au nom de l’égalité républicaine, ne propose pas d’écoles ou de véritables filières adaptées aux enfants surdoués. Cette ignorance et cette négation de la différence conduisent souvent à l’échec scolaire, et plus tard professionnel, d’enfants qui ne demandaient pourtant qu’à apprendre, gravant définitivement en eux l’idée qu’ils ne peuvent pas être surdoués puisqu’ils n’étaient pas bons à l’école.
La discrimination se poursuit dans le monde du travail où le surdoué peut rapidement devenir au pire un souffre-douleur et au mieux, un bourreau de travail qui fait tourner la boutique à lui tout seul.
Posant des questions que personne ne se pose, voyant des choses que personne d’autre ne voit et refusant de surcroît l’autorité non légitime, le surdoué se retrouve souvent en conflit avec un monde du travail qui célèbre sur le papier la différence et l’altérité mais la refuse et la rejette lorsque cette dernière dépasse le cadre du simple slogan pour responsable des ressources humaines.
Bien qu’il existe aujourd’hui des RH et des chefs d’entreprise sensibilisés à la question ainsi que des cabinets de recrutement spécialisés, la différence neuronale et cognitive continue d’être la seule diversité qui ne soit pas valorisée et encouragée dans le monde de l’entrepriseet dans la société.
Ceci étant dit, la question du surdon dépasse de loin la simple question de l’épanouissement personnel ou du bien-être au travail. Il s’agit en effet d’un véritable enjeu de civilisation.
Le travail de recherche que je mène depuis des années sur cette question m’a convaincu que, s’il existe des surdoués sur tous les continents et dans toutes les ethnies, il existe en revanche des groupes humaines contenant une plus forte concentration de surdoués que d’autres et surtout, des groupes dont la culture permet l’épanouissement et la pleine expression des qualités latentes des surdoués.
Ce fut notamment le cas de la civilisation européenne.
L’histoire de l’Europe, c’est l’histoire d’une civilisation de surdoués et l’histoire de la France, c’est l’histoire d’une nation de surdoués, qui jusqu’à récemment, avait réussi l’exploit d’attirer à elle les surdoués du monde entier qui y trouvaient enfin une patrie. Pour des raisons évidentes, il est pratiquement impossible de tester cette hypothèse à grande échelle, il faudrait faire passer dans des IRM un échantillon représentatif de milliers de personnes de tous les pays du monde mais je suis certain qu’un jour, probablement via la détection des marqueurs génétiques du surdon, cette hypothèse se trouvera validée.
Pour l’instant,
ce qui devrait inquiéter les sociétés européennes, c’est le fait que les
surdoués soient rongés par un véritable mal-être lié à l’évolution récente de
ces dernières.
Dans le cadre de mon travail, j’ai rencontré des policiers surdoués en burn-out qui n’en pouvaient plus de l’impunité et du laxisme, des fonctionnaires surdoués en dépression qui ne supportaient plus la perte du bien commun et la gestion de services publics comme des entreprises privées, j’ai également rencontré des entrepreneurs et des commerciaux surdoués qui n’en pouvaient plus des normes, des règles, des barrières érigées par des médiocres pour empêcher ceux qui font d’agir.
Et je ne parle même pas des enfants surdoués persécutés à l’école, parfois jusqu’au suicide et de tous les penseurs, écrivains, journalistes surdoués pourchassés et interdits d’antenne par les chiens de garde du système.
Confronté à
cette situation désastreuse, ma théorie
est la suivante :
La grandeur de la civilisation européenne fut d’avoir su poser un cadre politique, social et philosophique dans lequel le talent des surdoués a pu pendant des siècles s’épanouir. Or, depuis la moitié du XXème siècle, en grande partie via le développement de la technique et des phénomènes sociaux comme l’immigration de masse, le multiculturalisme et l’accès massif à l’enseignement supérieur, une sorte d’étau s’est peu à peu refermé sur les surdoués réduisant leur autonomie, niant leur différence et surtout punissant tous ceux osant penser hors des clous. Dans la société actuelle, les traits distinctifs des surdoués que sont la curiosité, l’esprit critique, la propension à poser les questions qui dérangent, la volonté farouche d’ indépendance et d’autonomie et surtout la recherche du bien commun ne sont non seulement plus valorisés mais ils conduisent le plus souvent à la stigmatisation et à l’exclusion sociale. De plus, l’accès massif à l’enseignement supérieur a noyé les surdoués dans la masse des diplômés alors que, de Napoléon à l’après-guerre, le lycée et l’Université étaient de facto réservés pour l’essentiel aux seuls authentiques surdoués.
Au lieu de mettre à profit les immenses talents de surdoués comme elle sut le faire par le passé, la civilisation européenne est en train d’étouffer, voire de tuer les individus qui ont rendu possible sa prééminence. Pire, elle valorise et porte au pouvoir des médiocres ou des surdoués dévoyés qui mènent une guerre sans pitié contre le surdon et ses manifestations.
Au sein de
l’Europe, la France est le pays où ce phénomène trouve son expression la plus
avancée.
Aujourd’hui, la France ne tient que parce que des surdoués malmenés, méprisés, humiliés continuent dans les entreprises, dans les services publics, dans les hôpitaux, dans les commissariats, dans les casernes à porter le pays à bout de bras. Leur cas, étendu à toute une nation, est un cas d’école du surdoué qui « ne voit pas le mal » manipulé par des pervers narcissiques et qui, au lieu d’assumer de « voir ce qu’il voit », et de sortir du petit jeu de manipulation de ses tortionnaires passe son temps à douter de lui et à se culpabiliser.
Aujourd’hui,
cette France des surdoués est arrivée au bout de ses forces.
Arrivé à ce stade, soit le surdoué se suicide, soit il se réveille et découvre à quel point, il a été trompé, manipulé, blessé. Dans ce cas, sa fureur et sa soif de justice ne connaissent plus de limites. C’est pour cela que la France est depuis toujours un pays qui se réforme à coups de révolutions.
1-Par sa différence cognitive, comportementale mais aussi verbale, le surdoué possède souvent les caractéristiques du bouc-émissaire idéal (membre du groupe mais en même temps différent et doté de pouvoirs “magiques”), d’après la grille de lecture développée par le philosophe et anthropologue René Girard.
Cette hypothèse se trouve confortée par le phénomène actuel de harcèlement, aussi bien par les professeurs que par les élèves, qui peut conduire jusqu’au suicide les élèves les plus brillants et les plus sensibles.
Sentant instinctivement le danger d’être désignés comme boucs-émissaires, un grand nombre de surdoués développent, en réaction, ce que les spécialistes ont appelé le “faux self”, un masque de normalité qui leur permet de dissimuler à leur entourage et à la société leur différence et leur véritable nature de surdoués. Si elle peut fonctionner un temps, notamment lors de l’adolescence, cette stratégie de dissimulation n’est pas sans risque car la tension croissante entre son faux self et sa nature “réelle” peut conduire le jeune adulte, confrontés aux exigences de son travail ou de sa vie de famille, à des comportements destructeurs (conduites à risques, auto-mutilations, addictions) parfaitement documentés par les psychologues spécialistes de ces questions.
Ces troubles peuvent être évités quand le surdoué a la chance de grandir dans un environnement social ou familial dans lequel sa différence est acceptée, reconnue et peut pleinement s’épanouir sans risquer de déclencher une crise de rivalité mimétique ou sacrificielle.
Pour ce que l’humanité possède, cognitivement, de meilleur, l’indifférenciation, l’égalité et le refus de la complémentarité se révèlent, une fois de plus, destructeurs, meurtriers et régressifs.
Le nombre, le poids et la mesure ne se négligent pas impunément.
Jacques Bainville
Le terme de « Grand Remplacement » dont la paternité est attribuée à l’écrivain français Renaud Camus désigne le phénomène de remplacement des populations européennes sur leur propre sol par des populations étrangères issues pour l’essentiel des pays d’Afrique ou du Moyen-Orient. Pour Renaud Camus, le Grand Remplacement doit être compris comme un véritable génocide des peuples européens car à terme, il signifie la disparition de ces derniers et de leur culture.
Le Grand Remplacement est considéré par la quasi-totalité du spectre médiatique et politique comme une théorie complotiste d’extrême droite et à ce titre, indigne d’être discutée ou débattue.
En réalité, les choses sont simples : soit le Grand Remplacement constitue un phénomène bien réel et auquel cas il est tout à fait possible de le quantifier et de le mesurer de façon précise ; soit il s’agit bel et bien d’une élucubration sans fondement et il est également possible de le prouver.
Il est d’autant plus difficile de s’y retrouver que les médias ont dit sur le sujet à peu près tout et son contraire. En effet, pendant des années, ces derniers ont désigné le Grand Remplacement comme un fantasme d’extrême droite pour changer tout à coup de discours et expliquer, à l’instar du démographe Hervé le Bras, longtemps pourfendeur du concept, qu’il y avait bien un grand remplacement mais qu’il ne fallait pas s’en inquiéter car la France avait toujours été une terre d’immigration, que la diversité était une chance et que les phénomènes migratoires étaient de toute façon une fatalité qu’il était illusoire de vouloir combattre.
Pour y voir plus clair, il est nécessaire, avant de rentrer dans le
vif du sujet, de tordre le coup à plusieurs contre-vérités.
« La France a toujours été une terre d’immigration ».
Cette affirmation est tout simplement fausse.
Les études historiques, démographiques et généalogiques ont montré que la population française est restée d’une grande homogénéité durant l’essentiel de son histoire. Pendant des millénaires, les gens vivaient et mourraient à dix kilomètres de leur lieu de naissance et encore aujourd’hui, la mobilité se fait pour l’essentiel d’un département limitrophe à un autre. En 1851, les étrangers représentaient en France à peine 1% de la population.
Au XIXème, la France connut les premières vagues migratoires issues de pays comme le Portugal, L’Espagne, l’Italie ou la Suisse mais ces dernières concernèrent en réalité quelques millions de personnes au total, dont un grand nombre retournèrent ensuite dans leur pays d’origine, et surtout elles furent d’origine exclusivement intra-européennes, c’est-à-dire de pays appartenant à la même civilisation européenne et chrétienne que la France.
Ce n’est en réalité qu’à partir des années 70 et la mise en place du regroupement familial que l’immigration en provenance de l’Afrique et du Maghreb cessa d’être une immigration de travail pour devenir une immigration massive de peuplement. A ce sujet, profitons pour rappeler que la France de l’après-guerre n’a pas été construite ou reconstruite par les immigrés car ceux-ci ne représentaient alors que 5% de la population active, à peu près la même proportion que les troupes coloniales dans l’armée française.
La deuxième contre-vérité concerne la part des étrangers en France.
Selon les commentateurs, cette part serait stable depuis des décennies, se situant autour de 10% de la population totale. Pour l’INSEE en 2018, sur 65 millions de français, 9,7% étaient des immigrés . Ce chiffre cache en réalité un redoutable tour de passe-passe démographique et statistique. En effet, à partir du moment où des parents nés à l’étranger mais résidant en France, donc immigrés, ont des enfants qui acquièrent la nationalité française, ces derniers et leurs descendants ne sont plus considérés comme des immigrés mais comme des français. En prenant en compte les immigrés et leurs descendants directs, le chiffre grimpe à 20,9% de la population et la courageuse démographe Michèle Tribalat estimait en 2011 que sur trois générations, la part des français d’origine étrangère dans la population chez les moins de 60 ans s’élevait en réalité à près de 30%. Rappelons que ces chiffres ne prennent pas en compte l’immigration illégale. En 2018, un rapport parlementaire estimait que pour le seul département de la Seine Saint Denis, entre 150 000 et 400 000 personnes se trouveraient en situation irrégulière. Récemment, l’Etat avouait qu’il n’était pas capable d’évaluer de façon précise le nombre de personnes présentes dans ce département.
Tout ce débat sur la réalité du Grand Remplacement pourrait être facilement réglé s’il existait des statistiques ethniques en France. Or, ces dernières sont malheureusement interdites mais comme dit le proverbe : quand on veut, on peut.
La drépanocytose est une maladie héréditaire qui touche quasi-exclusivement les populations d’Afrique et du Moyen-Orient. A ce titre, son dépistage est obligatoire pour tous les nouveau-nés issus de ces groupes ethniques. A partir des chiffres communiquées par les agences de santé régionales, le site Fdesouche a réalisé en 2016 une carte de France du taux de dépistage de la drépanocytose permettant d’avoir une idée de la part des populations d’origine africaine ou moyen-orientale dans les naissances.
En 2016, la moyenne française était de 39% contre 31% en 2010 avec un
pic à 73% en île de France.
Curieusement, en 2018, l’agence qui recensait ces chiffres a fermé.
De son côté, le politologue Jérôme Fourquet a réalisé pour son livre « L’Archipel Français » une grande étude sur les prénoms donnés aux enfants en France. Cette dernière a révélé qu’en France, en moyenne, 18% des nouveau-nés reçoivent un prénom arabo-musulman. Ces chiffres sont à mettre en relation avec l’affirmation d’Ahmet Ogras, président du conseil français du culte musulman sur Radio Maghreb 2 : « nous avons plus de dix millions de musulmans en France dont six millions d’origine algérienne ».
Cette réalité démographique doit également être comprise à l’aune de la fécondité. Le taux de fécondité en France se situe à 1,8 enfants par femme, c’est-à-dire légèrement en-dessous du seuil de renouvellement des générations. En dépit de ces chiffres, la population française n’a cessé d’augmenter. Pourquoi ? Cela est dû d’une part aux naturalisations (entre 60 000 et 80 000 par an) mais surtout grâce à la fécondité des femmes immigrées : 2.6 enfants par femme selon l’INED dont 3.5 pour celles originaires du Maghreb.
Tous ces éléments sont nécessaires pour comprendre la dynamique du Grand Remplacement : d’un côté une population jeune, féconde, d’origine étrangère, de culture musulmane en augmentation constante ; de l’autre, une population autochtone, blanche et de culture chrétienne dont le nombre stagne ou diminue et dont une large part est vieillissante.
D’ici une dizaine d’années, la population française originelle connaîtra un véritable effet ciseau : la nouvelle génération d’origine étrangère, déjà très nombreuse, commencera à arriver en âge de procréer tandis que la génération du baby-boom, largement autochtone, aura presque entièrement disparu. Cette dynamique en faveur des populations étrangères se trouve encouragée par une politique sociale généreuse qui profite aux familles nombreuses et aux ménages aux bas revenus, ainsi que par l’implantation de ces populations en banlieue, à proximité des bassins d’emploi des métropoles, sans oublier une importante solidarité ethnique ou religieuse qui ne trouve plus d’équivalent chez les français de souche.
La réalité du Grand Remplacement est la suivante: dans l’indifférence quasi-générale, le peuple français est en train d’être mis en minorité sur une terre qu’il occupe depuis des millénaires et ce phénomène se trouve aggravé voir encouragé par des responsables politiques qui ne semblent guère soucieux d’y mettre un terme. Parmi ces derniers comme parmi les français, peu semblent comprendre pourquoi le Grand Remplacement est de loin la plus grande menace qui n’ait jamais pesée sur notre pays et notre peuple.
Passons rapidement sur le fait que via les taux d’imposition et de prélèvements sociaux parmi les plus élevés au monde, le peuple français finance aujourd’hui en grande partie son propre remplacement, situation absolument unique dans l’histoire de l’Humanité.
Dans un précédent article, j’ai expliqué, à la suite d’un nombre considérable d’études, pourquoi la diversité n’est pas une force ou une chance mais au contraire, une arme de destruction massive des communautés humaines. En effet, plus la diversité ethnique et culturelle augmente, plus le lien social s’effondre et la violence s’accroît. Que ce soit par le biais de la démographie ou de l’immigration, plus l’homogénéité ethnique de la France se réduira, plus le pays sera en proie à des troubles de plus en plus violents et déchiré par des conflits de plus en plus importants entre ses différentes communautés.
En effet, la violence suscitée par le Grand Remplacement prend chaque jour des formes de plus en plus concrètes. Rappelons pour commencer que les populations étrangères ou d’origine étrangère sont surreprésentées dans les statistiques de la criminalité en France comme dans d’autres pays européens. En 2018, un rapport de la gendarmerie passé sous silence révélait que 90% des auteurs de crimes étaient des individus ou de groupes criminels d’origine étrangère, des maghrébins et africains jusqu’aux kosovars, géorgiens et albanais.
En Suède, pays caractérisé depuis les années 90 par une large politique d’accueil des immigrés et qu’il est impossible d’accuser de toute forme d’oppression coloniale ou de politique de ghettoïsation , des pans entiers du territoire sont devenus des zones de non-droit et la police a perdu le contrôle de la troisième ville du pays, Malmö. A ces chiffres viennent s’ajouter les milliers d’agressions quotidiennes dites « gratuites » qui, comme le révèle la lecture quotidienne de la presse quotidienne régionale, sont en réalité le plus souvent des agressions par des individus d’origine étrangère sur les français ou les européens de souche.
Si les Français ne réagissent pas, la dernière phase du Grand Remplacement les verra subir le sort des chrétiens du Moyen-Orient, persécutés pour leurs croyances, ou celui des fermiers blancs d’Afrique du Sud, massacrés en masse pendant que le gouvernement du pays ferme les yeux et que les médias du monde entier détournent complaisamment le regard de cette véritable tragédie.
Face à ce grave péril, le traitement du phénomène de Grand Remplacement par les pouvoirs publics et les médias interpelle. Depuis des années, toutes les mesures qui auraient pu y mettre un terme ou le restreindre ont été interdites. A plusieurs reprises, les plus hautes institutions de l’Etat comme le Conseil d’Etat ou le Conseil Constitutionnel se sont prononcées contre la fin du regroupement familial ou la simple réduction du délai de recours des étrangers menacés d’expulsion. A l’heure actuelle, la direction du renseignement militaire connaît avec précision les chemins empruntés par les migrants et l’identité des trafiquants et pourtant aucun ordre n’est donné pour stopper les flux. Chaque jour, les chiffres du Grand Remplacement et des troubles qu’il induit remontent à l’Elysée. Avant de partir, l’ancien ministre de l’intérieur Gérard Collomb prit soin de rappeler qu’aujourd’hui, nous vivions côte à côte mais que demain nous risquions de vivre face à face.
Dans le même temps, des consignes sont données aux médias de ne pas parler du sujet de priver d’antenne tous ceux qui voudraient témoigner de la réalité du Grand Remplacement ou de ses conséquences désastreuses.
Face à ces faits, une seule conclusion s’impose : le Grand Remplacement ne peut être qu’un projet politique délibéré et voulu. Sur le site du département “population” de l’ONU, il est d’ailleurs possible de trouver un rapport parlant de de “migration de remplacement” face au vieillissement des populations occidentales. Récemment, le haut-commissaire français aux retraites, Jean-Paul Delevoye affirmait qu’il fallait faire venir 50 millions d’étrangers en Europe d’ici 2050 pour équilibrer la population active. Si le Grand Remplacement procède bien d’une volonté politique , les responsables politiques qui cherchent à le mettre en place se rendent responsables non seulement d’un crime envers leur peuple mais aussi d’un très mauvais calcul.
A bien des égards, les responsables politiques français et le patronat sont en train d’être dépassés par le monstre qu’ils ont créé. Si le premier but de l’immigration massive était de faire pression à la baisse sur les salaires ou de créer une armée de domestique, livreurs, nounous, serveurs vigiles destinées à servir les populations aisées des métropoles tandis que les français de souche se trouvaient relégués à la périphérie, le plan a merveilleusement fonctionné.
Le problème, c’est que la démographie, c’est le destin. Dès la fin des années 60, le Général de Gaulle avait compris le risque d’une France où les musulmans seraient dix millions, puis vingt, puis trente et c’est l’anticipation de ce danger qui, en partie, le conduisit à séparer la France de l’Algérie. Se croyant plus malins, ses successeurs ouvrirent les vannes et pensèrent sans doute pouvoir gérer le phénomène.
Mais le monstre de Frankenstein est en train d’échapper à son
créateur.
Les populations étrangères ont bien compris le rôle que les dirigeants de la France ont voulu leur assigner mais elles ont également compris qu’à partir d’un certain seuil, une quantité devient une qualité et qu’il leur suffisait d’attendre et de se multiplier pour gagner la partie par KO démographique.
Pendant des années, les maires de banlieues ont acheté le vote communautaire en fermant les yeux sur l’islamisation et en déversant l’argent public sur les quartiers. Mais quand les mouvements islamiques prendront le pouvoir, ils n’auront alors aucune gratitude envers leurs anciens maîtres et quand toute la Seine Saint Denis sera devenue un califat ou une zone de non-droit, il ne fera pas bon vivre à Paris. Enfin quand d’ici vingt ou trente ans, la majeure partie de la France sera islamisée ou africanisée, nos élites se demanderont si cela valait vraiment la peine de « régner en enfer plutôt que de servir au paradis ».
Enfin, pour certains, le Grand Remplacement trouve sa justification dans l’économie et la nécessité de maintenir l’équilibre des comptes sociaux, notamment les retraites, par l’injection de « sang frais » dans des économies vieillissantes et en stagnation. Passons sur le fait que l’immigration de masse a un coût et des externalités négatives jamais vraiment mesurées, pour rappeler qu’il est délirant d’imaginer que des populations issues de pays pauvres à faible niveau éducatif pourront contribuer et s’insérer dans des économies matures marquées par le chômage de masse et qu’il l’est tout autant de croire que des populations jeunes de culture arabo-musulmanes finiront un jour par se sentir solidaires d’une bande de vieux kouffars.
En réalité, le véritable problème est que la croissance ne reviendra pas et qu’il est illusoire de chercher à maintenir en vie à tout prix un système économique qui se trouve depuis dix ans en soins palliatifs. J’ai longuement expliqué pourquoi la crise correspond à une réalité physique thermodynamique, celle de la contraction énergétique manifestée par la chute du Taux de Rendement Énergétique (TRE) et comment un douloureux mais nécessaire rééquilibrage a été différé par un endettement massif qui permet à l’hyperclasse de réaliser le casse du siècle et aux taux d’intérêts négatifs de détruire le concept même d’épargne.
Dans un tel contexte, encourager le Grand Remplacement représente un véritable crime contre son peuple mais aussi un non-sens économique total, l’exemple type d’une politique contra-cyclique !
Au lieu de forcer la croissance via l’immigration et la dette, il faudrait en réalité cesser cette fuite en avant et accompagner le cycle de décroissance dans lequel nous sommes entrés sans chercher à différer un ajustement auquel il sera de toute façon impossible d’échapper. Avec le Grand Remplacement, nous créons les véritables conditions d’une guerre entre des populations qui seront demain en concurrence sur un même territoire pour des ressources de plus en plus rares. Cette guerre a d’ailleurs déjà commencé et la France périphérique est en train de la perdre.
Face au Grand Remplacement, l’aveuglement et l’incompétence des responsables politiques et économiques ne mettent pas seulement en péril le bien-être et le confort du peuple français mais tout simplement sa survie. La France a survécu à la guerre, à la peste, aux privations. Elle peut survivre à une crise économique, à la fin du pétrole et même à l’effondrement de la civilisation moderne mais elle ne peut pas survivre à la disparition pure et simple du peuple français.
Face au péril du Grand Remplacement, il n’existe en réalité qu’une seule solution : la remigration.
Il s’agit là du seul véritable enjeu politique de ce début du XXIème siècle : islamisation, insécurité, chômage, accès au logement logement, charges sociales, imposition, qualité des services publics : tout le reste en découle.
La remigration n’est pas une utopie pas plus qu’elle ne doit nécessairement conduire à une effroyable guerre ethnique sur le territoire national. Pour peu qu’elle soit menée avec fermeté, humanité et intelligence, cette politique est la seule capable de sauver le peuple français, de garantir sa prospérité et d’éviter la guerre.
La remigration pourrait être mise en en place de façon graduelle en commençant par exemple par une déchéance de la nationalité française suivie d’une expulsion de tous les terroristes, les islamistes et les criminels d’origine étrangère ainsi que tous les migrants arrivés en France au cours des dix dernières années. De telles mesures concerneraient des millions d’individus et permettraient d’enrayer la dynamique du Grand Remplacement ainsi que de traiter les problèmes les plus urgents qui menacent la France.
Si cette politique peut encore être menée, la fenêtre d’action est en revanche très étroite.
La France a dix ans pour mettre en œuvre et accomplir la remigration. Au-delà, l’inversion du rapport de force démographique et la réalité de la crise énergétique rendront cette option impossible et la partition, suivie d’une reconquête pouvant durer jusqu’à plusieurs siècles, inévitable. Ce qui se joue aujourd’hui n’est en réalité rien de moins que le destin de la France et l’avenir de notre peuple. A nous de tout mettre en œuvre pour que notre grande nation resurgisse une fois de plus, régénérée et triomphante, de l’abîme dans lequel l’aveuglement, l’incompétence et la trahison de ses chefs l’ont plongé. La France peut encore être sauvée mais pour ce faire, nous allons devoir radicalement changer de paradigme.