Monthly Archives: November 2019

Être Français: lettre à ma sœur

« Comment t’en vouloir au fond ? Tu appartiens à une génération à laquelle personne n’a appris à être Français ; à une génération à laquelle personne n’a expliqué ce qu’être Français voulait dire et surtout, tu appartiens à une génération à laquelle personne n’a expliqué pourquoi être Français, c’est important. »

A une « citoyenne du monde », Stanislas Berton répond par « Être Français », plaidoyer vibrant pour une France digne de son rang et fière de ses racines. Un texte qui invite les français à relever la tête et à ne jamais oublier que leur destin est d’étonner le monde.

Disponible ici

J’ai retrouvé une sensation de lecture que je ne retrouve que chez les anciens auteurs français du 19ème siècle […] ce véritable amour de la France.The Conservative Enthusiast

Avec beaucoup de pédagogie, de tendresse, et de talent, Stanislas Berton entreprend d’expliquer à sa sœur ce que c’est vraiment, Être français”, Pierre Cassen

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-les Deux Cités (Nancy)

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Du changement de paradigme

Invasion Los Angeles/They Live – John Carpenter

Rien n’est plus difficile que de faire admettre à un individu ou à un groupe que les principes sur lesquels ils ont fondé leur conception du monde sont désormais faux ou ­inadaptés. Dans son film, « Invasion Los Angeles », le ­réalisateur John Carpenter a magistralement mis en scène la lutte aussi bien physique qu’émotionnelle qu’implique tout changement de paradigme.

Dans son livre « Effondrement : comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie », le géographe et biologiste Jared Diamond a montré qu’à travers l’histoire, les sociétés qui survivent sont celles qui, en période de grande crise, sont capables  de remettre radicalement en cause leur système de valeurs pour assurer leur survie. Jared Diamond donne l’exemple de la petite île de Tikopia en Polynésie. Confrontés à une crise sans précédent, les Tikopiens parvinrent à survivre en régulant de façon drastique leur population via l’interruption de coït, le quasi-suicide (des membres de la tribu partirent pour des expéditions en mer dont ils ne revinrent pas), le changement de régime alimentaire mais surtout en sacrifiant, littéralement, leurs vaches sacrées, en l’occurrence leurs troupeaux de porcs, animaux d’une importance symbolique considérable dans la culture polynésienne.

Plus proche de nous, le Japon, menacé de colonisation par les puissances occidentales à la fin du XIXe siècle, opéra un changement de politique brutal connu sous le nom de l’ère Meiji. Rompant avec plusieurs siècles d’isolement, le Japon envoya des dizaines de milliers d’étudiants en Occident pour apprendre ses techniques et ses sciences et renonça à certaines pratiques traditionnelles, notamment en matière d’habillement. Quelques décennies plus tard, le Japon était devenu une puissance industrielle dont l’impérialisme était en mesure de concurrencer celui des occidentaux en Asie.

Aujourd’hui, confrontées à une crise sans précédent de leur modèle, les sociétés occidentales jouent leur survie sur leur propre capacité à changer totalement de paradigme. Les sociétés occidentales ont cru pendant deux siècles à la croissance et à son corollaire philosophique, le progrès. Elles doivent redécouvrir que la croissance n’était pas la règle mais l’exception, que le « progrès » n’est qu’une illusion de la modernité et que le temps n’est pas linéaire mais circulaire.

Elles ont cru que le seul horizon était celui de leurs imaginations et de leurs désirs ; elles doivent redécouvrir la contrainte et la limite. Elles ont cru que l’homme était la mesure de toute chose et que tout n’était que « construction sociale » ; elles doivent redécouvrir que l’homme n’est qu’un élément du cosmos soumis aux mêmes lois que le reste de la Nature. Elles ont cru que tout dépendait de l’économie ; elles doivent redécouvrir que tout procède en réalité du religieux, du politique et du sacré.

Sur le plan politique, les sociétés occidentales ont cru qu’il était possible de mettre fin à la guerre ; elles doivent redécouvrir l’irréductible permanence de la violence et du conflit. Elles ont cru qu’il était possible de résoudre tous les problèmes par le dialogue, le droit et le commerce ; elles doivent redécouvrir la guerre, la force et la puissance. Surtout, elles ont cru aux Droits de l’Homme, à l’État de Droit et aux valeurs universelles ; elles doivent redécouvrir qu’à part les lois de la nature, rien n’est universel et que ce qui est légal n’est pas forcément ce qui est légitime. Elles doivent aussi comprendre que bien que déchristianisées en surface, nos sociétés restent marquées en profondeur par la pensée chrétienne et que le particularisme culturel européen, universel et laïc, qui en est issu n’est en réalité que l’expression d’une anthropologie et d’un système de valeurs bien spécifiques. En chinois, il n’existe même pas de mot pour désigner les Droits de l’Homme, pas plus qu’il n’en existe en terre d’islam pour la laïcité.

S’il veut survivre, l’Occident va devoir surmonter son incommensurable orgueil et rompre avec l’universalisme, ce qui signifie clore le chapitre ouvert avec le rationalisme du XVIIIe siècle, la Révolution Française et les Droits de l’Homme. La tâche est d’autant plus ardue, en premier lieu pour la France, puisqu’il s’agit de renoncer à des idées qui ont fait la gloire de la civilisation européenne et lui ont permis pendant plusieurs siècles d’imposer sa suprématie au reste du monde. Cette opération de chirurgie spirituelle et culturelle à haut risque se trouve d’autant plus délicate à réaliser que l’Occident, empoisonné depuis plusieurs décennies par des valeurs périmées, se trouve déjà considérablement affaibli et diminué. Là où il faudrait un peuple jeune, vigoureux et plein d’audace, similaire à celui qui fit la Révolution Française, il n’y a plus que des hommes vieux, apeurés et doutant d’eux-mêmes ainsi que de leurs forces.

« Nous autres civilisations, nous savons désormais que nous sommes mortelles » écrivait Paul Valéry au sortir de la première guerre mondiale. Même si la mort est une fatalité, son échéance peut être repoussée par ceux qui ont encore la volonté de vivre. Pris au piège, de nombreux animaux n’hésitent pas à s’amputer d’un membre pour s’échapper et survivre. Si l’Occident veut faire de même, mais le désire-t-il réellement, il doit être capable de s’amputer spirituellement en renonçant à ses si chères valeurs, ainsi qu’à sa prétention délirante à l’universalité.

Dans son dernier livre, le philosophe René Girard écrivait : « Nous devons entrer dans une pensée du temps où la bataille de Poitiers et les croisades seront plus proches de nous que la Révolution Française et l’industrialisation du Second Empire ».

Tout est dit.

Du casse du siècle

Il y a une guerre des classes, bien évidemment, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène cette guerre et nous sommes en train de la gagner.

Pour comprendre l’ampleur et l’obscénité du casse du siècle, il suffit de regarder et de comprendre le graphique ci-dessous.

La ligne du bas représente la croissance du PIB.

Celle du haut, celle de la dette et des prêts.

Ce graphique concerne l’économie américaine mais la dynamique est la même pour l’Europe et le reste du monde. En 2020, une situation aggravée par la crise du COVID-19, la dette publique des États-Unis représentait 130% du PIB, contre un peu de plus 50% dans les années 60, soit environ 80 000 dollars par habitant. En France, la dette  publique a dépassé les 120% du PIB soit environ 40 000€ par habitant.

Dans un précédent article, j’ai expliqué comment depuis les années 70, l’endettement massif avait permis de compenser la chute du taux de rendement énergétique (TRE).

Normalement, au lieu de s’engager dans une véritable fuite en avant, les économies développées auraient dû  peu à peu ralentir la machine économique pour aligner l’économie et les niveaux de vie sur la contraction énergétique. Comme je l’ai également expliqué, le dogme économique, politique et psychologique de la croissance a empêché cet ajustement.

En termes réels, l’économie se contracte depuis plus de quarante ans, ce que le bon sens populaire appelle « la crise » mais l’hyperclasse mondialisée a trouvé le moyen, non seulement d’échapper à cette contraction mais de réaliser au passage le casse du siècle, voire du millénaire.

Pour comprendre ce qui est en train de se produire, il faut revenir à la question de la création monétaire. Depuis les années 70, pour simplifier,  la monnaie n’est plus adossée à un métal précieux comme l’or. Nous sommes entrés dans l’ère de ce qui s’appelle la monnaie fiduciaire (fiat money).

La création monétaire est gérée par les banques centrales qui n’ont qu’à , pour simplifier, créditer ex nihilo des lignes de compte sur un serveur.  Depuis quarante ans et avec une accélération depuis la crise de 2008, les banques centrales injectent des quantités faramineuses de liquidités dans le système économique et financier international pour éviter son effondrement. Cette politique qu’elles présentent sous le titre ronflant de quantitative easing (QE) n’est rien d’autre  en réalité que l’utilisation de la bonne vieille planche à billets.

Le recours massif au QE se traduit par une augmentation à la fois de l’endettement et des liquidités en circulation mais aussi à l’apparition d’une anomalie, les taux d’intérêts négatifs, qui sont en train de détruire le système bancaire et financier ainsi que le concept même d’épargne. Le problème, c’est que si le QE s’arrête, le système économique s’effondre et des millions de gens se retrouvent sans emploi.

Avec une candeur rare, la nouvelle directrice de la BCE et ancienne directrice du FMI, Christine Lagarde a d’ailleurs récemment expliqué qu’il valait mieux que les gens aient un emploi plutôt que de l’épargne.

Ceci étant posé, comment cette situation profite t’elle à l’hyperclasse mondialisée ?

Tout simplement parce que les banques centrales arrosent de liquidités tous ceux qui possèdent les banques, les grandes entreprises et tout le système financier en général.

Sous couvert de « sauver l’économie », cette politique permet à ceux responsables de cette situation de s’enrichir comme jamais auparavant via de la création monétaire débridée dont les conséquences vont être apocalyptiques.  Rappelons que l’argent crée par les banques centrales et qui se trouve inscrit sur les comptes ne vaut en réalité plus rien. Il n’est plus qu’une convention. Mais ceux qui bénéficient de cette manne financière l’utilisent pour acheter des choses, elles, bien réelles : de la force de travail, de l’immobilier, des parts dans les entreprises, des terres agricoles, des métaux précieux…

Imaginez un moment que votre meilleur ami possède dans sa cave une planche à billets.

Chaque mois, il vous remet un sac avec un million en liquide.

Le premier mois, vous l’utilisez pour rembourser l’emprunt sur votre maison et acheter une résidence secondaire.  Le mois suivant, vous rachetez la maison du voisin et l’entreprise de votre collègue qui connaît des difficultés de trésorerie. Le mois d’après, vous rachetez encore d’autres maisons et d’autres entreprises. Quelques mois plus tard, vous prêtez à la ville car appauvrie, elle n’a plus les moyens de boucler son budget. Au bout d’un an, vous contrôlez toute l’activité économique de la ville  et ses habitants sont devenus de nouveaux serfs du Moyen-Age enchaînés financièrement soit par la dette, soit par le paiement de loyers.

Et tout ça, grâce à l’argent crée par votre copain qui, en réalité, ne vaut rien Loin d’être abstraite et théorique, cette manipulation financière prend des formes tout à fait concrètes. Fin 2019, aux Etats-Unis, le patrimoine des 1% des les plus riches était sur le point de dépasser l’intégralité de celui de la classe moyenne américaine et la politique monétaire accommodante a permis aux grandes entreprises de se lancer dans des programmes massifs de rachat de leurs propres actions.

Ce qui est en réalité en train de se passer dans l’indifférence générale n’est tout simplement que l’un des plus grands accaparements de richesses de l’histoire et l’asservissement économique des populations des pays développés.  Pendant que la majorité des français sont à découvert le 15 du mois et que les classes moyennes se serrent la ceinture, les responsables de la crise sont arrosés d’argent « gratuit » qu’ils utilisent pour s’enrichir encore plus tout en se convainquant que cela est nécessaire pour éviter le chaos. En réalité, nous assistons la collectivisation de fait de l’économie mais au seul profit des banques, de la finance et des très grandes entreprises : le communisme pour les ultra-riches et l’ultralibéralisme pour les classes moyennes et les pauvres !

L’hyperclasse a la chance inouïe que ce casse du siècle se déroule de façon aussi abstraite et nécessite pour être compris de solides notions financières et économiques car sinon la colère du peuple ne connaitrait plus de limites.

Pour finir, arrêtons-nous un instant sur ce qui a rendu une telle situation possible.

Que les pauvres trinquent et que les riches se débrouillent pour échapper à leurs responsabilités tout en s’en mettant au passage plein les poches sans la moindre considération pour l’intérêt général, tout cela n’a malheureusement rien de bien nouveau. Ce qui est nouveau en revanche, c’est qu’il n’existe plus de distinctions entre les pouvoirs politiques et financiers ou pour dire les choses autrement, plus de différence entre la classe des princes et celles des marchands.  Le phénomène le plus important et le plus sous-estimé de notre époque est la victoire définitive de la bourgeoisie sur la noblesse. Jusque dans les années 60, il existait encore une frontière, certes de plus en plus mince, entre les serviteurs de l’Etat et le monde des affaires.

Aujourd’hui, cette frontière a été totalement abolie : ceux qui dirigent les pays développés font désormais  partie du même monde et ont été formés sur le même moule que ceux qui dirigent le monde de la banque ou de la finance. Comment maintenir un équilibre social quand il n’y a plus de garde-fous, ni de contre-pouvoirs ? Qui pour défendre le peuple ? Qui pour défendre l’intérêt général et remettre les féodaux à leur place ?

Ce triomphe de la bourgeoisie sur la noblesse, c’est l’aboutissement et la fin d’un cycle débuté avec le XVIIIème et la Révolution Française.  Tout l’enjeu politique de ce début du XXIème est de clore ce cycle et de faire émerger une nouvelle noblesse, distincte de l’hyperclasse et protectrice du bien commun.

Pour aller plus loin:

Mécanisme de la création monétaire

De la dictature de la minorité

Extraits de l’article original publié par Nassim Nicholas Taleb sur Medium. Le texte est tiré du livre « Jouer sa peau » (Les Belles Lettres) – « Skin in the Game » (Random House)

Traduit de l’anglais par Stanislas Berton

De la dictature de la minorité: pourquoi les plus intolérants gagnent

La situation suivante est le meilleur exemple que je connaisse pour expliquer le fonctionnement d’un système complexe : il suffit qu’une minorité intransigeante, un certain type de minorité intransigeante, atteigne un niveau de l’ordre de trois ou quatre pourcent de la population totale pour que l’ensemble de la population se soumette à ses préférences. De plus, la domination de la minorité bénéficie d’une illusion d’optique : un observateur naïf a l’impression que les choix et les préférences sont ceux de la majorité. Si cela semble absurde, c’est parce que nos intuitions scientifiques ne sont pas calibrées pour ça  (oubliez les intuitions scientifiques et universitaires et les jugements à l’emporte-pièce; cela ne marche pas et les raisonnements standards échouent à comprendre les systèmes complexes, ce n’est en revanche pas le cas de la sagesse de grand-mère).

L’idée principale qui sous-tend les systèmes complexes est que l’ensemble se comporte d’une façon qui ne peut être prédite à partir de l’analyse des parties. Les interactions sont plus importantes que la nature des éléments eux-mêmes. L’analyse d’une fourmi ne permettra jamais (dans ce genre de situation, on peut dire « jamais » sans risque), de comprendre comment fonctionne la fourmilière.

Pour cela, il est nécessaire de comprendre le fonctionnement de la fourmilière en tant que fourmilière, pas plus, pas moins et pas en tant que groupe de fourmis. Cela s’appelle une propriété « émergente » de l’ensemble où la partie et le tout diffèrent car ce qui compte ce sont les interactions entre les parties. Et les interactions peuvent obéir à des règles très simples. La règle que nous allons étudier dans ce chapitre est la règle de la minorité.

La règle de la minorité va nous montrer comment un petit groupe de gens intolérants et vertueux avec du skin in the game, sous la forme de courage, suffit pour faire fonctionner correctement la société.

De façon ironique, l’exemple de cette complexité me frappa alors que je participais à un barbecue organisé par l’institut des systèmes complexes de Nouvelle-Angleterre. Tandis que les hôtes dressaient la table et sortaient les boissons de leurs emballages, un ami pratiquant et ne mangeant que kasher passa nous dire bonjour. Je lui offris un verre de cette eau  jaune et sucrée parfumée à l’acide citrique que les gens appellent parfois de la limonade, certain qu’il allait le refuser au nom de ses prescriptions alimentaires. Il ne le fit pas. Il but le liquide appelé « limonade » et une autre personne mangeant kasher fit remarquer qu’ici « les liquides étaient kasher ». Nous regardâmes l’emballage de la boisson.  En tout petit caractère, on pouvait voir un « U »à l’intérieur d’un cercle indiquant que la boisson était kasher. Ce symbole sera détecté par ceux qui ont besoin de savoir et qui savent où le trouver. Quant à tous les autres qui, comme moi, avaient parlé en prose pendant des années  sans le savoir, ils avaient bu kasher sans savoir que c’était kasher.

Une étrange idée me frappa. La population qui mange kasher représente moins de trois dixième de pourcent des résidents des Etats-Unis d’Amérique. Pourtant, il semble que presque toutes les boissons sont kasher. Pourquoi ? Parce que passer au kasher permet au producteur, à l’épicier, au  restaurant, de ne pas distinguer entre kasher et non-kasher pour les liquides et ainsi éviter un marquage particulier, des rayons dédiés, un inventaire spécifique et différents entrepôts de stockage. Et cette simple règle qui va changer complètement le total est la suivante :

Quelqu’un qui mange kasher (ou halal) ne mangera jamais de la nourriture non-kasher (ou non-halal) mais il est permis à quelqu’un qui ne mange pas kasher de manger kasher.

[…]

Appelons une telle minorité le groupe intransigeant et la majorité le groupe, flexible.

Et la règle est l’asymétrie dans les choix.

[…]

Deux autres choses. Premièrement, la géographie du terrain, c’est-à-dire la structure spatiale a son importance.   La situation n’est pas du tout la même si les intransigeants vivent dans leur propre quartier ou s’ils sont mélangés au reste de la population. Si les gens qui suivent la règle minoritaire vivent dans des ghettos avec leur économie séparée, dans ce cas la règle minoritaire ne  s’applique pas.  Mais si la population est distribuée spatialement de façon égale, disons que le ratio de cette minorité dans le quartier est le même que celui dans le village, que celui du village est le même que celui dans le département, que celui du département est le même que celui de la région et que celui de la région est le même que celui du pays alors la majorité (flexible) devra se soumettre à la règle de la minorité.

[…]

Considérons à présent cette manifestation de la dictature de la minorité.

Au Royaume-Uni, où la population musulmane (pratiquante)  représente entre 3 et 4% de la population,  une proportion élevée de la viande est halal. Près de 70% des exportations d’agneau de Nouvelle-Zélande sont halal. Près de 10% des enseignes de la chaîne Subway sont uniquement halal, c’est-à-dire qu’ils ne vendent pas de porc et cela malgré les pertes enregistrées par ces magasins. La même logique est à l’œuvre en Afrique du Sud où, en dépit d’une proportion similaire de musulmans, un nombre disproportionnellement élevé du poulet produit est halal.

[…]

Par conséquent, la règle de minorité peut produire une proportion de produits halal dans les commerces plus importante que celle des consommateurs de halal dans la population.

La voie à sens unique des religions

De la même manière, la diffusion de l’islam au Proche-Orient où le christianisme était très bien implanté (il est né là-bas) peut être attribuée à deux asymétries simples. Les premiers dirigeants islamiques ne cherchèrent pas vraiment à convertir les chrétiens car ces derniers généraient pour eux des revenus fiscaux (le prosélytisme de l’Islam ne s’intéresse pas à ceux qu’il appelle « les gens du livre », c’est-à-dire les individus pratiquant une religion abrahamique). En l’occurrence, mes ancêtres qui vécurent pendant plus de treize siècles sous domination musulmane trouvèrent des avantages dans le fait de ne pas être musulmans, notamment le fait d’être exempté de conscription militaire.  

Les deux asymétries étaient les suivantes. Premièrement, sous la règle islamique, si un non-musulman épouse une femme musulmane, il doit se convertir à l’Islam et si l’un des deux parents de l’enfant est musulman, l’enfant sera musulman. Deuxièmement, devenir musulman est irréversible étant donné que selon cette religion, l’apostasie est considérée comme le crime le plus grave et à ce titre punie de mort. Le célèbre acteur égyptien Omar Sharif, né Mikhael Demetri Shalhoub, était à l’origine un chrétien libanais. Il se convertit à l’islam pour épouser une célèbre actrice égyptienne et changea son nom pour en prendre un d’origine arabe. Plus tard, il divorça mais ne renia pas sa nouvelle religion pour retourner vers celle de ses ancêtres.

En appliquant ces deux asymétries, il est possible de réaliser des simulations très simples permettant de voir comment un petit groupe islamique occupant l’Égypte chrétienne (copte) peut conduire au cours des siècles les coptes à devenir une petite minorité. Il suffit pour cela d’un petit nombre de mariages interreligieux. De la même manière, il est possible de comprendre pourquoi le judaïsme ne se diffuse pas et reste une minorité  étant donné que cette religion obéit à la logique inverse : la mère doit être juive, poussant ainsi les mariages interreligieux à être exclus de la communauté.

En réalité, il a suffi que l’islam se montre plus têtu que le christianisme qui lui-même avait gagné grâce à sa propre obstination. En effet, bien avant l’islam, la diffusion originelle du christianisme peut être largement attribuée à l’intolérance aveugle des chrétiens, à leur prosélytisme récalcitrant, inconditionnel et agressif. Le paganisme romain était à l’origine très tolérant à l’égard des chrétiens car la tradition était de partager les dieux avec les autres membres de l’empire. Ils ne comprenaient pas pourquoi ces Nazaréens ne voulaient pas procéder à cet échange de dieux et offrir ce type nommé « Jésus » au panthéon romain en échange d’autres dieux. Les « persécutions » dont souffrirent les chrétiens furent conditionnées en grande partie par l’intolérance de ces derniers pour le panthéon des dieux locaux plutôt que le contraire. L’Histoire que nous lisons aujourd’hui est celle  qui fut écrite par les chrétiens et non par les gréco-romains.

En réalité, nous observons dans l’histoire des « religions » méditerranéennes, ou plutôt des rituels et des systèmes de comportements et de croyances, une dérive dictée par les intolérants contribuant  à resserrer les mailles de ces systèmes pour les transformer en ce que l’on peut appeler une religion.  

Le Judaïsme a failli perdre à cause de la transmission par la mère et du confinement de son origine tribale mais le christianisme, et pour les mêmes raisons l’islam, prirent le dessus. L’islam ? Il y a eu de nombreux islams, la version finale étant bien différente des plus anciennes. Car l’islam lui-même est en train d’être dominé (dans la branche sunnite) par les puristes, tout simplement parce qu’ils sont plus intolérants que les autres : les Wahhabis, fondateurs de l’Arabie Saoudite, furent ceux qui détruisirent les sanctuaires et qui imposèrent les règles les plus intolérantes, un procédé qui fut imité par la suite par l’État Islamique. Chaque version de l’islam sunnite semble être là pour répondre aux exigences de ses branches les plus intolérantes.

Conjecturons à présent que la formation des valeurs morales dans une société ne proviennent pas de l’évolution du consensus. Non, la personne la plus intolérante impose sa vertu aux autres grâce à son intolérance. La même logique s’applique pour les droits civiques.

Alexandre déclara qu’il était préférable d’avoir une armée de moutons menée par un lion qu’une armée de lions menée par un mouton. Alexandre (ou plus vraisemblablement celui qui fut à l’origine de ce proverbe apocryphe) comprenait la valeur d’une minorité active, intolérante et courageuse. Hannibal terrorisa Rome pendant plus d’une décennie avec une petite armée de mercenaires, remportant vingt-deux batailles contre les Romains, batailles où ses troupes se trouvaient à chaque fois en nombre inférieur. Lui aussi était inspiré par cette maxime. A la bataille de Cannes, il répondit à Gisco qui se plaignait du fait que les Carthaginois étaient moins nombreux que les Romains : « Il y a une chose qui est plus merveilleuse que leur nombre…dans toute cette multitude, il n’y a pas un homme qui s’appelle Gisco. »

Unus sed leo: un seul mais un lion

Le courage obstiné paie et pas seulement à la guerre

Toute l’évolution de la société, économique ou morale, émane d’un petit groupe d’individus.

Ainsi, nous concluons ce chapitre avec une remarque sur le rôle du skin in the game dans l’état de la société. La société n’évolue pas par consensus,  vote, majorité, comité, réunions, conférences universitaires et sondages : seule une poignée de gens suffit à faire bouger les choses. Il suffit d’agir de façon asymétrique. Et l’asymétrie est présente en toute chose.

Note du traducteur :

L’argument sur la dictature des minorités de Nassim Nicholas Taleb s’applique parfaitement  à l’histoire de la Révolution Française. A l’origine, la République était un projet largement rejeté par le peuple français et une large majorité des révolutionnaires eux-mêmes mais porté par une minorité organisée, active et intransigeante . Au final, c’est bien ce projet qui s’est imposé, en grande partie par la terreur, l’intimidation et le massacre,  au point que la plupart des Français confondent aujourd’hui la République avec la France. Pour en savoir plus, lire la remarquable étude de Claude Quétel « Crois ou Meurs : histoire incorrecte de la Révolution Française ».

NB: Cet article ne fait pas partie du recueil, l’Homme et la Cité

Des mondialistes

Derrière le gouvernement visible se tient fermement assis sur son trône un gouvernement invisible qui n’admet ni responsabilité ni allégeance envers le peuple. La destruction de ce gouvernement invisible, le démantèlement de cette alliance impie entre un monde de l’entreprise corrompu et le monde politique qui l’est tout autant doit constituer la première tâche inscrite à l’agenda de tout homme d’État. Théodore Roosevelt (1913)

Depuis plusieurs décennies, les peuples occidentaux subissent les assauts d’une guerre invisible qui leur est menée par une oligarchie mondialiste bien décidée à les éliminer ou à les asservir. Dans cette lutte à mort qui s’est engagée à l’insu de la majorité de la population, il est nécessaire de désigner clairement l’ennemi et d’en révéler la nature.

Pour commencer, déchirons le voile du mensonge : oubliez la démocratie, le pouvoir des présidents ou des institutions officielles. Toute cette hiérarchie officielle sert à dissimuler le fait que le véritable pouvoir se trouve concentré entre les mains d’un petit nombre de familles multimilliardaires dont les plus connues sont les Rockefeller, les Rothschild, les Wallenberg, les Warburg ou encore les Saoud, associées à des individus tels que George Soros, Bill Gates ou Klaus Schwab.

Ayant principalement connu  leur ascension au cours des trois derniers siècles, ces familles dominent le monde via leur contrôle des institutions financières comme la Banque des Règlements Internationaux (BIS) ainsi que les banques centrales, qui, pour la majorité d’entre elles comme la Federal Reserve américaine (FED) ou la Banque Centrale d’Angleterre, appartiennent en réalité non pas à l’État mais à des intérêts privés. Comme l’écrivait le Baron Nathan de Rothschild : « Je ne me soucie guère de la marionnette qui est assise sur le trône d’Angleterre. Qui contrôle la masse monétaire anglaise contrôle l’empire et je contrôle la masse monétaire.»

Loin d’être limité à la création monétaire et aux prêts aux États, ce contrôle économique s’étend à l’économie mondiale via des fonds d’investissement ou des holdings comme Vanguard et Blackrock détenant des participations dans 90% des entreprises cotées ainsi que dans les grands conglomérats médiatiques comme Disney ou Comcast. Sur le plan politique, des institutions internationales telles que la Commission Trilatérale, le groupe Bildeberg, le Council on Foreign Relations (CFR) ou encore le World Economic Forum (WEF) décident d’une feuille de route qui sera ensuite mise en application, sous couvert de démocratie, par des représentants soigneusement identifiés, formés et sélectionnés en amont et le plus souvent élus grâce à un système sophistiqué de fraude électorale.

Nous sommes très fiers d’avoir pénétré tous les gouvernements de la planète et d’avoir des gens à nous comme Trudeau et Macron à la tête des états” Klaus Schwab – 2017

Alors qu’elles se trouvent en réalité au cœur de l’exercice du pouvoir à l’échelle mondiale, ces différentes instances demeurent méconnues d’un grand public maintenu à dessein dans l’illusion d’un choix démocratique exercé à l’échelle nationale. Notons qu’en plus de leur contrôle effectif de la politique et de l’économie, les mondialistes utilisent les normes, les institutions et le droit international pour orienter le système dans la direction voulue tandis que leur emprise sur les médias, l’industrie du divertissement (Hollywood), le monde universitaire, les ONG, est utilisée pour mettre en œuvre un programme de changement anthropologique d’une ampleur inouïe soutenu par des techniques sophistiquées de programmation mentale et d’ingénierie sociale. Prenez n’importe quelle évolution ayant marqué les sociétés occidentales au cours du dernier siècle de l’immigration de masse à la normalisation de l’homosexualité en passant par le travail des femmes, la déchristianisation ou la promotion de la contre-culture des années soixante et vous êtes certain d’y trouver la main des agents d’influence de l’oligarchie mondialiste.

Ne tolérant aucune véritable opposition à son projet, l’oligarchie mondialiste utilise la technique de « l’opposition contrôlée » pour maintenir l’illusion démocratique et neutraliser tout danger en amont mais n’hésite pas non plus à éliminer tous ceux susceptibles de lui faire obstacle comme le président Kennedy assassiné en 1963 ou le Général de Gaulle, victime de la « révolution de couleur » de mai 68. Ces dernières années, les attaques des mondialistes se sont concentrées en majeure partie sur la Russie de Vladimir Poutine ou l’Amérique de Donald Trump, deux pays et deux dirigeants coupables de défendre l’idée nationale et de refuser le projet et la tutelle du Nouvel Ordre Mondial. Pour exécuter leurs basses œuvres, les mondialistes peuvent s’appuyer sur leur contrôle des médias et de la justice mais aussi sur des services de renseignement noyautés et corrompus de longue date (FBI, CIA mais aussi le réseau Five Eyes), des groupes de mercenaires ainsi que sur l’organisation militaire à leur solde qu’est l’OTAN.

Malgré des variations selon les pays ou les époques, le mode opératoire des mondialistes pour déstabiliser un pays et en prendre le contrôle reste toujours le même :

-diaboliser la cible ou le régime que l’on cherche à abattre via des campagnes médiatiques calomnieuses

-utiliser des « experts » à leur solde pour promouvoir le changement qu’ils cherchent à mettre en œuvre ou pour décrédibiliser ceux qui s’y opposent

-financer une fausse opposition recrutée dans les milieux associatifs ou le nouveau lumpenprolétariat et l’utiliser comme cinquième colonne sous couvert de défense des minorités, de la démocratie ou des droits de l’homme

-créer un incident ou une crise pour déstabiliser la société

-utiliser cette crise pour justifier une intervention extérieure, renverser le pouvoir en place et le remplacer par un autre totalement inféodé à l’oligarchie mondialiste.

Démoralisation, déstabilisation, crise, normalisation : 4 étapes pour une stratégie de subversion parfaitement analysée et décrite par le transfuge du KGB et spécialiste de la subversion Yuri Bezmenov.

Dans le cadre de la lutte contre l’oligarchie mondialiste, il est nécessaire de comprendre que ses membres ne se contentent pas d’exercer le pouvoir ou de subvertir celui qu’ils cherchent à remplacer mais qu’ils entreprennent de façonner la réalité, voire même de réécrire l’Histoire dans un sens conforme à leurs intérêts de façon à donner l’impression d’un « progrès » continu et inéluctable tout en désignant systématiquement ceux qui s’y opposent comme des extrémistes, des réfractaires ou des complotistes.

Si les mondialistes aiment à se présenter comme des bienfaiteurs et des philanthropes ne souhaitant rien d’autre que d’utiliser la science et la technologie pour conduire l’Humanité vers la Raison et le Progrès, ils ne sont réalité qu’un groupe de psychopathes particulièrement brillants ayant réussi à transformer leurs troubles mentaux en un système politique et social, la pathocratie, et pour lesquels le reste de l’humanité n’est que du bétail, un simple cheptel devant être géré par une élite « éclairée ».

Dans ses grandes lignes, le projet des mondialistes pour l’humanité pourrait être résumé aux objectifs suivants :

-la destruction des États-nations et leur remplacement par une gouvernance mondiale

-la mise en place d’un projet transhumaniste visant à « améliorer » l’Homme  par la science et aboutir à la fusion du physique, du biologique et du digital

-l’élimination de la population inutile excédentaire, rendu possible et nécessaire par les développements de l’intelligence artificielle et de la robotique ainsi que l’épuisement des ressources

– la mise en place d’un néo-féodalisme combinant la suppression de la propriété privée et la mise en place d’un système sophistiqué de contrôle social via l’identité numérique et le crédit social.

Bien qu’ils cherchent à détruire les sociétés traditionnelles et les religions qui les structurent au nom de la « Raison » et du « Progrès », les mondialistes sont en réalité profondément religieux et vouent un culte à une religion archaïque qui est celle de Lucifer, le “porteur de lumière”. Derrière les portes closes de leurs temples impies, les mondialistes vénèrent Satan, « le prince de ce monde », créature transgenre chez laquelle tout n’est qu’inversion, corruption et rébellion contre l’ordre naturel créé par Dieu. En parfaits psychopathes, les mondialistes s’identifient à cet ange déchu en révolte contre Dieu et considèrent que la morale traditionnelle fondée sur une distinction claire entre le bien et le mal ou le vrai et le faux ne concerne que la masse du troupeau et non la minorité « d’élus » capables de penser, vivre et agir  « au-delà du bien et du mal ».

Ces considérations philosophiques ne servent en réalité qu’à justifier et à couvrir d’ignobles perversions et d’infâmes abus. Le culte luciférien exigeant de ses adeptes des sacrifices rituels, ceux-ci participent régulièrement à des messes noires ou à des cérémonies occultes durant lesquelles des victimes, souvent de jeunes enfants, sont tuées, violées et dans certains cas, dévorées. À l’échelle de la planète, c’est une industrie entière, le plus souvent sous couvert d’humanitaire, de soutien à l’adoption ou d’aide à l’enfance qui est chargée de fournir l’oligarchie mondialiste en « chair fraiche » pour leurs rituels sataniques et leurs orgies décadentes.

Malgré le secret dont ils s’entourent et leur propension à éliminer tous ceux qui pourraient être tentés de révéler aussi bien leur nature que celle de leurs plans, l’existence des mondialistes a fini par être portée à la connaissance de certains décideurs qui, confrontés à leur pouvoir, ont entrepris non seulement d’y faire obstacle mais également de le neutraliser. Pendant des décennies, ces forces de la résistance, aux États-Unis et en Europe, ont mené une guerre invisible mais implacable contre l’oligarchie mondialiste, remportant des victoires et subissant des revers tout en cherchant à mettre au point un plan permettant à la fois de révéler l’existence de cette Cabale et de détruire une fois pour toute son emprise sur le monde.

Au cours de ces dernières années, cette véritable guerre de l’ombre entre mondialistes et patriotes a gagné en intensité, allant jusqu’à frôler la confrontation ouverte. Loin d’être limitée aux États-Unis, cette guerre a mobilisé une coalition internationale incluant à la fois des chefs d’États patriotes tels que Donald Trump et Vladimir Poutine mais aussi des membres de la société civile : chefs d’entreprise, journalistes, chercheurs, écrivains… Un des aspects de cette guerre invisible, totalement ignorée par les médias, mais aussi par une large partie des conservateurs et des« dissidents», fut cette guerre de l’information dans laquelle s’illustra l’opération Q présentée en détails dans un précédent article.

Le fait que cette guerre contre l’oligarchie mondialiste soit menée à la fois par des forces conventionnelles chargées d’arrêter et de neutraliser les mondialistes ainsi que par un groupe important de civils et de digital soldiers ne doit pas pour autant encourager le reste de la population à la passivité. Au-delà du démantèlement du système corrompu des mondialistes, cette guerre vise surtout à aider les peuples et les individus à retrouver leur liberté ainsi que leur souveraineté sur eux-mêmes.

Pour contribuer à l’effort de guerre, tous les citoyens concernés peuvent :

-participer à cette guerre de l’information par la réinformation et le combat culturel ou spirituel

-sortir du système créé par les mondialistes en cessant de consommer leurs produits, leurs médias et en reprenant le contrôle sur leur alimentation, leur sécurité, leur travail et l’éducation de leurs enfants

-retrouver ou promouvoir la foi chrétienne car la meilleure arme contre le système mondialiste s’appelle la famille chrétienne enracinée.

Nous vivons aujourd’hui un moment historique : le démantèlement d’un système satanique d’exploitation de l’Homme et de la Nature par une clique de psychopathes déterminés à mettre l’ensemble de l’humanité en esclavage et à prendre la place de Dieu. Il appartient à chacun d’entre nous de comprendre la réalité mais aussi l’horreur de ce projet et de tout mettre en œuvre à la fois pour neutraliser et juger ses organisateurs mais également rendre à tout jamais impossible leur retour au pouvoir.

Pour aller plus loin :

De la guerre de l’information

De la religion de l’Homme

De la guerre hors limites

Plan de Cecil Rhodes

Réseau Maxwell en France

Entretien Archevêque Vigano

Témoignage de Phillipe de Villiers

Entretien Pierre de Villemarest

Cartographie mondialiste:

Des origines du mondialisme

D’après l’article de Richard Poe publié le 27 avril 2021 sous le titre « How the British invented globalism ». Traduit de l’anglais par Stanislas Berton.

La majorité des patriotes s’accorde sur le fait que nous combattons quelque chose qui s’appelle « le mondialisme ». Mais de quoi s’agit-il ? Avant toute chose, il s’agit d’une invention britannique. Le mondialisme moderne est né dans l’Angleterre victorienne et fut ensuite promu par les socialistes fabiens britanniques. Dans le monde actuel, il est désormais le système de croyance dominant. George Orwell l’a appelé l’INGSOC. Dans son roman, 1984, Orwell imagine un futur où l’empire britannique aurait fusionné avec les États-Unis pour former l’Océania, un super-État dont l’idéologie diabolique est l’INGSOC (une abréviation du socialisme anglais). La dystopie d’Orwell s’appuyait sur sa connaissance des véritables plans des mondialistes.

Une fédération mondiale

Au XIXe siècle, tandis que la puissance britannique grandissait, la domination mondiale apparaissait comme inévitable. Les administrateurs impériaux avaient conçu des plans pour un monde unifié sous le joug britannique. Pour que ce plan réussisse, il fallait que la Grande-Bretagne et les États-Unis unissent leurs forces, exactement comme Orwell l’avait imaginé dans son roman. Aux États-Unis, un grand nombre d’anglophiles étaient plus que prêts à mettre en œuvre ce projet. « Nous sommes une grande partie de cette plus que Grande-Bretagne qui semble clairement destinée à dominer le monde » s’enthousiasmait le New-York Times en 1897, lors des festivités pour le Jubilé de la reine Victoria.

En 1842, Alfred Tennyson, qui allait bientôt devenir le poète lauréat officiel de la reine Victoria, écrivait dans son poème « Locksley Hall » qu’il « voyait arriver un âge d’or de la paix » sous une « loi universelle », un « Parlement de l’homme » et une « Fédération du monde ». Les mots de Tennyson préfigurent la Ligue des nations et les Nations unies. Mais Tennyson n’était pas l’auteur de ces concepts. Il ne faisait que célébrer des plans développés par les élites britanniques.

Des générations de mondialistes britanniques ont considéré le poème de Tennyson comme s’il s’agissait des Saintes Écritures. En 1931, Winston Churchill le loua comme « la plus merveilleuse de toutes les prophéties modernes ». Il déclara que la Ligue des nations marquait l’accomplissement de la vision de Tennyson.

Libéralisme impérial

Une autre personnalité britannique influencée par le poème de Tennyson fut le philosophe John Ruskin. En 1870, lors de son premier cours à Oxford, Ruskin électrisa ses étudiants en déclarant que la destinée de la Grande-Bretagne était de « régner ou mourir », de diriger le monde ou d’être dirigée par d’autres. Par ces mots, Ruskin donna naissance à une doctrine qui deviendrait connue sous le nom « d’impérialisme libéral », notion selon laquelle les nations « libérales » doivent conquérir les peuples barbares afin de diffuser les valeurs « libérales ». Un terme plus approprié serait « l’impérialisme socialiste » car la plupart des personnes adhérant à cette doctrine étaient en réalité des socialistes. Ruskin se considérait d’ailleurs comme « communiste » avant que Marx n’eut fini d’écrire Le Capital. Pour Ruskin, l’Empire britannique était le moyen parfait de diffuser le socialisme.

Le socialisme de Ruskin se mélangeait de façon étrange avec l’élitisme. Il vantait la supériorité des races « nordiques », c’est à dire les Normands, les Celtes et les Anglo-Saxons qui avaient construit l’Angleterre. Il voyait l’aristocratie, et non le peuple, comme l’incarnation des vertus britanniques. Ruskin était également un occultiste et, selon certains biographes, un pédophile. Sur ces différents points, ses goûts particuliers semblent encore être à la mode dans les cercles mondialistes actuels.

La fondation Rhodes

Les enseignements de Ruskin inspirèrent une génération d’hommes d’États britanniques. Un des disciples les plus fervents de Ruskin fut Cecil Rhodes (1853-1902). Alors étudiant, Rhodes assista à à la leçon inaugurale de Ruskin et en fit une copie qu’il conserva jusqu’à sa mort. En tant qu’homme d’État, Rhodes fut un inlassable champion de l’expansionnisme britannique. « Plus il y d’endroits dans le monde où nous nous trouvons, mieux la race humaine se porte » affirma-t-il. Dans son testament, Rhodes laissa une fortune pour promouvoir « la domination britannique partout dans le monde », la consolidation de tous les pays anglophones au sein d’une même fédération, et, selon les propres mots de Rhodes, « la réintégration totale des États-Unis comme partie intégrale de l’Empire britannique ». Tout ceci devait conduire, concluait le testament de Rhodes à « la création d’un pouvoir si grand qu’il rendrait les guerres impossibles et permettrait de défendre les intérêts de l’humanité ». En conséquence, la paix mondiale deviendrait une réalité grâce à l’hégémonie britannique. Dans les années 1890, la plupart des dirigeants britanniques partageaient le point de vue de Rhodes.

La « Table Ronde »

Suite à la mort de Rhodes en 1902, Alfred Milner prit la direction de son mouvement et créa des groupes secrets « la Table ronde » pour promouvoir une fédération mondiale de pays anglophones. Dans chaque pays cible, y compris les États-Unis, les membres des « tables rondes » recrutèrent des dirigeants locaux pour agir en tant que « chèvres de Judas ». La chèvre de Judas est un animal conditionné pour emmener ses congénères à l’abattoir. Dans les faits, la Table ronde conduisait littéralement le peuple à l’abattoir.

La guerre avec l’Allemagne était planifiée. La Table ronde chercha à obtenir l’engagement de chaque colonie anglophone d’envoyer des troupes au moment venu. L’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud acceptèrent. La Première Guerre mondiale fit avancer la cause du mondialisme à l’échelle globale, donnant naissance à la Ligue des nations. Cela faisait partie du plan. Le plan britannique. Des générations d’écoliers ont appris que Woodrow Wilson était le père du mondialisme. Mais les « idéaux » de Wilson lui avaient été soufflés à l’oreille par des agents britanniques.

La guerre pour mettre fin à la guerre

Le 14 août 1914, dix jours seulement après que l’Angleterre eut déclaré la guerre, le romancier H.G. Wells rédigea un article intitulé « La guerre qui mettra fin à la guerre ». « Il s’agit maintenant d’une guerre pour la paix », déclara t’il, « elle vise un accord qui mettra un terme définitif à ce genre d’événement ». En octobre 1914, Wells publia son article sous la forme d’un livre. Il écrivit « Si les libéraux du monde entier[…]insistaient pour qu’à la fin de ce conflit, une conférence mondiale ait lieu[…]Celle-ci pourrait donner naissance à une Ligue pour la paix qui contrôlerait le monde ». Wells n’avait pas inventé l’idée d’une « Ligue pour la paix ». Il ne faisait que promouvoir la politique officielle de l’empire britannique. Wells était un agent secret du bureau de la propagande de guerre de la Grande-Bretagne, connu sous le nom de Wellington House.

Des agents britanniques à la Maison Blanche

Les dirigeants britanniques avaient conscience que leur Ligue pour la paix ne pourrait pas marcher sans le soutien des États-Unis. Pour cette raison, le renseignement britannique redoubla d’efforts pour infiltrer l’administration Wilson, ce qui s’avéra être étonnamment facile. Le plus proche conseiller de Wilson était le « Colonel » Edward House, un texan dont les liens familiaux avec l’Angleterre étaient très forts. Durant la guerre civile, le père de House, né anglais, avait fait fortune en forçant le blocus et en échangeant du coton contre des munitions destinées à armer les rebelles. Le jeune Edward House et ses frères étudièrent dans des pensionnats anglais. Tout en conseillant le président Wilson, le colonel House travaillait en étroite collaboration avec des espions anglais, particulièrement Sir William Wiseman, le chef de station aux États-Unis pour les services secrets britanniques (SIS). House, Wiseman et Wilson devinrent des amis proches, allant jusqu’à passer leurs vacances ensemble.

L’idée d’une « Ligue des nations » vint de Sir Edward Grey, le ministre britannique des affaires étrangères. Dans une lettre du 22 septembre 1915, Grey demande au colonel House s’il serait possible de convaincre le président de proposer une « ligue des nations » car l’idée serait mieux reçue si elle venait d’un président américain. Wilson donna son accord. Quand Wilson participa à la conférence de paix à Paris en 1919, Wiseman et House étaient à ses côtés, guidant ses moindres décisions en compagnie d’un aréopage de dignitaires britanniques et américains tous fidèles à l’agenda mondialiste et dont nombre d’entre eux étaient directement liés à la Table ronde.

La relation spéciale

L’ancien officier des services secrets britanniques, John Bruce Lockhart, affirma que Wiseman avait été le « meilleur agent d’influence » que les britanniques n’aient jamais eu. L’historien britannique A.J.P Taylor écrivit que « Wiseman et House avaient fait de la « relation spéciale » une réalité ». De nombreux historiens considèrent que la « relation spéciale » entre les États-Unis et la Grande-Bretagne commença seulement après la Deuxième Guerre mondiale avec la création de l’OTAN et de l’ONU. Cependant, Taylor note, à juste titre, que les graines de la « relation spéciale » furent plantées bien plus tôt, dès 1919 à la conférence de Paris. À Paris, les dignitaires américains et britanniques s’accordèrent en secret pour coordonner leur politique de façon à ce les deux pays agissent de concert. Deux cercles de réflexion furent créés pour faciliter ce processus, Chatham House (Grande-Bretagne) et le Council on Foreign Relations (États-Unis).

Au grand dam des mondialistes britanniques, le Sénat américain refusa de rejoindre la Ligue des nations. Il fallut une autre guerre mondiale, ainsi que les talents de persuasion de Winston Churchill, pour finalement intégrer les États-Unis dans une gouvernance mondiale via l’OTAN et l’ONU.

Winston Churchill, père du mondialisme moderne

La vision de Churchill d’un gouvernement mondial était étonnamment proche de celle de Cecil Rhodes et de la Table ronde. Churchill appelait à la constitution d’une « organisation mondiale » fondée sur une « relation spéciale » entre les pays anglophones. Le 16 février 1944, Churchill déclara qu’« à moins que la Grande-Bretagne et les États-Unis soient liés par une relation spéciale sous la férule d’une organisation mondiale, une guerre destructrice se produira à nouveau ». En conséquence, les Nations unies furent fondées le 24 octobre 1945. Cependant, l’ONU n’était pas suffisant. Cecil Rhodes et la Table ronde avaient toujours maintenu que le véritable pouvoir derrière tout gouvernement mondial devait être une union des peuples anglophones. Churchill réaffirma ce plan dans son discours sur le « Rideau de fer » du 5 mars 1946. Churchill y rappela que l’ONU n’avait ni « force armée internationale », ni bombes atomiques. Il fallait donc que les États-Unis rejoignent la Grande-Bretagne et les autres pays anglophones dans une alliance militaire. Aucune autre force ne serait capable d’arrêter les Soviets, affirma Churchill.

“Une association fraternelle des peuples anglophones”

Churchill affirma qu’une « organisation mondiale » était inutile sans l’association fraternelle des peuples anglophones. Cela signifie une relation spéciale entre le Commonwealth britannique, l’Empire et les États-Unis ».

Les déclarations de Churchill eurent pour conséquence le traité de l’OTAN de 1949 et l’accord « Five Eyes » [NdT : Cinq Yeux] qui permit la mise en commun des efforts des services de renseignement des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Étape par étape, Churchill nous rapprochait du super-État mondial qu’Orwell avait appelé Océania.

Se décrivant comme un « anarchiste de droite », Orwell détestait le communisme soviétique. Si tel avait été son souhait, il aurait pu écrire 1984 comme une version britannique d’Aube Rouge, avec une Angleterre souffrant de l’occupation soviétique. Mais tel n’était pas le message d’Orwell. Orwell voulut nous avertir d’un danger bien plus proche. Son avertissement portait sur les mondialistes britanniques et leur plan d’une union des pays anglophones dominés par l’idéologie INGSOC. À bien des égards, nous vivons dans le monde anticipé par Orwell.

Note du traducteur 

Sans ces éléments, impossible de comprendre que ce qui se joue depuis plusieurs années aux États-Unis, à travers la personne et l’administration de Donald Trump, n’est rien de moins qu’une nouvelle guerre d’indépendance visant à libérer le peuple américain du joug britannique. Confrontés à la perspective d’une défaite, les intérêts mondialistes britanniques tentèrent de déclencher une guerre civile aux États-Unis, dont le point culminant furent les émeutes Black Lives Matter de 2020, visant à détruire l’Union par le chaos et entraîner la sécession de plusieurs États. Cette tentative fut très habilement contrée par Donald Trump qui entrera dans l’histoire comme l’un des plus grands présidents de l’histoire des États-Unis.

Pour aller plus loin 

La société fabienne

Des mondialistes (Stanislas Berton)

Comment les Britanniques ont vendu le mondialisme aux Américains (Richard Poe)

L’invention des révolutions de couleur par les Britanniques (Richard Poe)

L’invention de George Soros par les Britanniques (Richard Poe)

Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine (Carrol Quigley)

Des origines du mondialisme à la grande réinitialisation (Pierre Hillard)

Le Council of Foreign Relations (CFR), le relai de la politique étrangère britannique aux États-Unis

La face cachée de la monarchie anglaise (Pierre Hillard)

De la crise économique

« Ce serait une consolation pour notre faiblesse et nos œuvres si toutes choses devaient périr aussi lentement qu’elles adviennent ; mais il est ainsi, la richesse est lente, et le chemin de la ruine est rapide. » Sénèque,

Même les économistes commencent à comprendre que la situation économique est extrêmement grave : la récession guette, les banques sont virtuellement en faillite et les taux d’intérêts négatifs sont en train de détruire le système financier et plus largement le concept d’épargne.

En revanche, ils n’ont toujours pas compris les causes profondes de cette crise et par extension le fait qu’il ne s’agit pas d’une simple phase mais bien de la fin d’un cycle.

Pour comprendre, il faut revenir à la base, c’est-à-dire aux modèles économiques.

Depuis plusieurs siècles, ces derniers violent allégrement les lois fondamentales de la physique, sans que personne ne s’en émeuve. L’absence de véritable formation scientifique empêche les économistes de comprendre que toute activité économique est en réalité une activité de transformation de la matière et que cette activité nécessite de l’énergie. Notre monde moderne est né de la Révolution Industrielle qui fut une révolution scientifique mais surtout une révolution de l’exploitation des énergies fossiles, charbon puis pétrole. La production économique, mesurée par le PIB, devrait donc être au premier ordre une fonction linéaire de la quantité d’énergie consommée.

Production de pétrole et variation PIB ( source: The Shift Project)

Pendant plus de deux siècles, une paille à l’échelle de l’histoire économique, nous avons considéré les ressources naturelles, pétrole, charbon, gaz mais aussi le bois, l’eau, le cuivre, le sable, le zinc, le phosphate et un grand nombre d’éléments présents dans le tableau de classification de Mendeleïev comme des ressources infinies. Malheureusement, elles ne le sont pas et depuis le début de l’industrialisation leurs stocks n’ont cessé de diminuer.

Au lieu d’admettre cette réalité et d’accepter qu’à l’horizon du XXIème siècle, la croissance ne pouvait que mécaniquement décroître, les gouvernements ont préféré se lancer dans une véritable fuite en avant économique dont  les conséquences sont en train de nous rattraper. Cette fuite a pris la forme de dette, j’y reviendrai, et de l’exploitation de plus en plus coûteuse de ressources naturelles de plus en plus rares.  A titre d’exemple, l’exploitation des gisements de gaz de schiste a offert aux USA vingt ans de répit mais il s’agit d’une activité non-rentable dont la faillite est évitée par les subventions massives versées par le gouvernement américain.

Dès lors que l’on parle d’énergie, il ne faut regarder ni le volume, ni le prix, mais le taux de rendement énergétique (TRE/EROI). Le TRE, c’est la quantité d’énergie nécessaire pour extraire une quantité d’énergie. Plus le TRE est faible, plus il est coûteux d’aller chercher de l’énergie supplémentaire comme dans le cas du gaz de schiste. Même s’il existe encore des gisements de ressources, si cela vous coûte plus cher de les extraire que ce que cela vous rapporte, énergétiquement parlant, leur exploitation n’a aucun sens. Quand le TRE chute, l’économie se contracte en termes réels et la part discrétionnaire du revenu diminue.

C’est pour cela qu’en réalité, tous les débats sur la réalité de l’épuisement des ressources naturelles sont absurdes. Dans les faits, nous en subissons déjà les conséquences et l’effondrement du TRE est une des clés qui permet d’expliquer l’évolution économique à partir du premier choc pétrolier en 1973.

A ce sujet, la crise de 1973 constitue l’une des premières manifestations concrètes de la chute du TRE (voir graphique). Par ailleurs, si un employé de bureau pouvait élever toute une famille sur un seul salaire et que ce n’est plus le cas aujourd’hui, c’est principalement à cause de la chute du TRE. De la même manière, l’échec  imprévu des politiques keynésiennes dans les années 70 s’explique clairement par la chute du TRE (si l’économie se contracte à cause d’un manque d’énergie, les politiques de relance ne servent à rien et ne font que créer de l’inflation). Il en est de même pour la crise des subprimes de 2008 (les créances pourries et le surendettement ne sont que des stratagèmes pour repousser un peu plus loin les conséquences de la contraction énergétique, voir plus bas). Enfin, depuis 2007, l’Europe a passé son maximum d’approvisionnement énergétique et par conséquent, la croissance de la zone n’a cessé de diminuer.

La chute du TRE est une réalité physique indiscutable : l’énergie que nous extrayons de notre environnement pour faire tourner notre machine économique se raréfie en quantité ainsi qu’en qualité et par conséquent, l’économie se contracte en termes réels.

Pour essayer de contrer cette tendance, nos gouvernements ont décidé d’avoir recours à une solution : la dette, c’est-à-dire transférer la nécessité de l’ajustement sur les générations futures. Pendant plusieurs décennies, la création monétaire ex-nihilo a été utilisée pour compenser l’effondrement du TRE, maintenant l’illusion de la prospérité en Occident et accompagnant le décollage dans les pays en développement comme la Chine.  Le problème, c’est que cette ruse économique a fait long feu. Les gouvernements et les institutions financières se trouvent désormais entre le marteau et l’enclume : la création monétaire massive est en train, via les taux d’intérêts négatifs, de détruire le système bancaire et financier mais en même temps, arrêter la création monétaire ne peut que conduire à l’effondrement du système économique mondial.

Evolution de la dette US totale, représentative de la tendance générale
Augmentation de la masse monétaire des banques centrales

*

Les conséquences de l’effondrement du TRE sont inévitables et le rééquilibrage du système va être brutal.

Cet effondrement ne signifie pas la fin de la civilisation ni le retour à l’âge de pierre.

Si vous gagnez 5000€ par mois mais que vous dépensez comme si vous en gagniez encore 10 000, vous n’êtes pas pauvre mais vous vivez largement au-dessus de vos moyens et c’est le décalage entre vos revenus et vos dépenses qui va entraîner votre faillite complète. Il en va de même pour nos économies. Le pire aurait pu être évité si au lieu de nous lancer dans une fuite en avant, nous avions compris les conséquences de l’épuisement des ressources naturelles et diminué année après année notre train de vie en conséquence.  

Tous nos systèmes productifs, nos infrastructures et même nos niveaux de vie sont en réalité surdimensionnés comparés à notre “budget” énergétique et les importantes inégalités générées par la mondialisation et la sécession des élites n’ont fait qu’aggraver la situation.

Nous aurions pu :

-en finir avec le dogme de la croissance économique et démographique et stabiliser nos sociétés à des seuils soutenables

-laisser les économies et les populations occidentales vieillissantes décroître naturellement plutôt que de chercher à les faire croître de façon artificielle  via l’immigration de masse et l’endettement

-Ne pas encourager l’endettement massif des entreprises et la prise de risque excessive des investisseurs via la politique monétaire accommodante menée par les banques centrales et le FMI

-définir un niveau de confort, de services et d’infrastructures essentiels que nous devons conserver et supprimer l’accessoire, réduisant ainsi au passage le gaspillage, la bureaucratie et la dépense publique

-développer une production durable qui recycle, répare et produit localement plutôt que d’encourager la consommation, le renouvellement  et l’import/export.

-préparer véritablement la transition énergétique en investissant massivement dans le nucléaire plutôt que dans les énergies dites “renouvelables” , l’habitat durable plutôt que les grandes métropoles et dans les moteurs à très basse consommation plutôt que dans les véhicules électriques.

Ces ajustements se produiront inévitablement mais ils se feront dans la douleur et la précipitation plutôt que de façon méthodique et organisée.  Nous allons être les témoins de la plus grande contraction économique de l’histoire et nous sommes dans l’ensemble, économiquement, politiquement et mentalement très peu préparés pour y faire face.

C’est pour cela qu’il faut traiter de charlatans tous les responsables politiques qui promettent le retour de la croissance et l’augmentation du niveau de vie, tout comme les économistes ou les “experts” qui ne comprennent rien au TRE et à son importance pour les systèmes économiques.

La croissance ne reviendra pas, notre niveau de vie va baisser et aucune solution technologique miracle ne viendra nous sauver. C’est une évidence physique thermodynamique.

L’avenir sera à la frugalité, au local et à la limite. Ça ne sera pas la fin du monde mais ça sera la fin d’un monde.  A nous de  gérer le nouveau mieux que le fut l’ancien.

English version

Pour aller plus loin :

Quelle croissance demain? (Jancovici, bonne introduction)

La falaise de Sénèque, Ugo Bardi

Our finite world, Gail Tverbeg (site)

Energy and the wealth of nations, Charles A. S. Hall; Kent Klitgaard

Résumé de l’article sur mon fil Twitter

De la civilisation française

« La France, le plus beau royaume après celui du ciel »

Grotius

Développé en partie par Alexandre Douguine dans son livre « Théorie d’un monde multipolaire » et repris depuis aussi bien par des diplomates chinois que par le président Vladimir Poutine lui-même, le concept « d’État-civilisation » s’est peu à peu imposé dans les débats concernant la géopolitique et les relations internationales.

Construit en opposition au modèle européen d’État-nation ainsi qu’à celui de gouvernement mondial unifié, ce concept s’appliquerait à des États dépassant le cadre national pour représenter une aire civilisationnelle dans son ensemble. Comme l’écrit Douguine : « L’État-civilisation peut interagir avec le monde extérieur, mais il n’en devient jamais dépendant et conserve toujours son autosuffisance, son autonomie et son autarcie. L’État-civilisation est toujours plus qu’un simple État, tant sur le plan spatial que temporel (historique) ».

D’après Douguine, la Chine constituerait l’exemple le plus emblématique d’État-civilisation et la Russie serait en train d’évoluer vers un tel statut car « la Russie est plus qu’un État-nation (ce qu’est la Fédération de Russie). La Russie est un monde à part ». Quant à l’Occident, il serait, toujours selon Douguine, un État-civilisation, divisé en deux parties : l’Amérique du Nord et l’Europe.

Si le concept d’État-civilisation apparaît comme pertinent, il s’agit en revanche d’une grave erreur de parler de l’Europe comme d’une entité civilisationnelle en ignorant qu’il existe déjà un État-civilisation au sein du continent européen et que celui-ci s’appelle la France.  

En effet, comme nous allons le démontrer, la France possède toutes les caractéristiques lui permettant de prétendre au statut d’État-civilisation et de constituer une entité politique, sociale, économique et culturelle parfaitement autonome.

Tout d’abord, il existe un véritable « monde français ». Celui-ci se compose de la métropole, l’hexagone, ouvert sur la mer méditerranée et l’océan atlantique, territoire contenant à lui seul une incroyable diversité d’ensembles topographiques, de paysages naturels et de terroirs, des plateaux fertiles de la Beauce ou de la Brie aux voies de passage naturelles comme la vallée du Rhône en passant par les littoraux de la Côte d’Azur ou de la Bretagne. À cette richesse de la métropole vient s’ajouter celle des territoires ultra-marins qui permettent à la France d’être présente sur les cinq continents, sous tous les hémisphères et de posséder le deuxième domaine maritime au monde après les États-Unis soit une surface de plus de 10 millions de kilomètres carrés. À cette réalité territoriale et géographique vient s’ajouter une zone d’influence historique et culturelle caractérisée, entre autres, par l’usage du français recouvrant le Québec (Amérique du Nord), la Wallonie (Belgique) et la Suisse romande. À cette zone d’influence directe vient s’ajouter, de façon beaucoup plus lâche, la Francophonie dans son ensemble ainsi que les anciennes possessions impériales (la rive gauche du Rhin ainsi qu’une partie de l’Italie du Nord) et coloniales (Syrie, Liban, Maghreb, Afrique de l’Ouest, Indochine).

Sur le plan de l’économie et des ressources, bien que dépourvue de pétrole et de gaz, la France a pu longtemps compter sur l’existence de gisements de charbon dans le Nord et dans l’Est. Si ceux-ci sont aujourd’hui épuisés ou inexploitables, la France possède néanmoins une abondance de ressources naturelles telles que son important domaine forestier, quatrième en Europe, la fertilité de ses sols, le colossal domaine maritime que nous venons d’évoquer, sa richesse hydrographique (fleuves, sources, cours d’eau), atout crucial dans un monde où l’eau va devenir une ressource de plus en plus rare. La présence de zones montagneuses et d’importants dénivelés permet de surcroît une importante production hydroélectrique mais ouvre également la possibilité, aujourd’hui sous-exploitée, de recours à des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP). Mais la ressource la plus précieuse de la France est sans aucun doute le génie créatif, artisanal et industriel du peuple français. Celui-ci permit à notre pays d’être pionnier dans de nombreux domaines (automobile, aviation, textile, agriculture, cinéma) et de posséder encore aujourd’hui des savoir-faire uniques au monde aussi bien dans le domaine de l’artisanat d’art que celui de la technologie de pointe. Sous réserve de pouvoir accéder à certaines matières premières et de mettre en place des mesures adaptées de soutien à l’activité productive, la France peut redevenir une grande puissance industrielle capable de tout produire par elle-même et pour elle-même tout en maintenant des relations commerciales avec le reste du monde lorsque les termes de l’échange lui sont favorables.

Si la France peut donc bien être considérée comme un État-civilisation par ses caractéristiques matérielles, elle l’est encore davantage par ses qualités immatérielles.

Comme nous l’avons expliqué dans notre livre, « Être Français : lettre à ma sœur », il existe en effet un génie français qui s’est exprimé de façon continue dans l’Histoire aussi bien à travers la vie quotidienne du peuple que les productions économiques, politiques et culturelles des élites. Sur ce point, force est de constater que la France a su donner au monde un nombre impressionnant de génies, de la science aux arts en passant par l’architecture, l’industrie et l’artisanat, sans oublier ces « génies de Dieu » que sont les saints et les bienheureux. Tous ces talents ont contribué à travers les siècles à forger une culture et un authentique style français admiré, envié et souvent imité par l’ensemble des peuples du monde.

Au-delà de ces grandes figures emblématiques, il existe chez le peuple une forme de génie simple et populaire, un « être au monde » spécifiquement français constitué, comme l’a démontré Geert Hofstede, de l’alliance unique de caractéristiques habituellement opposées : l’individualisme et le sens du collectif, la familiarité et le sens de la hiérarchie, la finesse et la robustesse, la légèreté et la profondeur. C’est à cet esprit français, à son rapport particulier au temps, aux hommes et à l’espace que l’on doit l’art de vivre, le sens de l’honneur et l’amour des terroirs. C’est à ce même esprit français que l’on doit le repas gastronomique, la révolte des gilets jaunes et le rejet de la mondialisation libérale. C’est enfin à cet esprit français que l’on doit cette douceur de vivre, cette bonté parfois un peu naïve et cet amour souvent excessif de tout ce qui est lointain ou étranger aux dépens de ce qui est proche et national.

Mais surtout, si la France peut prétendre au titre d’État -civilisation, c’est parce qu’elle est avant tout une puissance catholique dont l’acte fondateur reste le baptême du roi des Francs, Clovis, par l’évêque Saint Rémy à Reims, le jour de Noël 496. Par cette passation de pouvoir de la royauté davidique à la royauté française, le peuple français se voyait confier une mission divine, le roi de France devenant le  « lieutenant de Dieu sur Terre » et jurant « premièrement, de faire conserver en tout temps à l’Église de Dieu, la paix par le peuple chrétien ». Cette alliance entre la France et le catholicisme sera réactualisée le 21 juin 1429 lors de la triple donation de Sainte Jeanne d’Arc qui viendra réaffirmer la royauté du Christ sur la France et l’exercice, par le roi, du pouvoir en son nom.

En tant que « fille aînée de l’Église », la France a pour mission de défendre la foi catholique dans le monde, distincte sur ce point d’une Russie orthodoxe ou d’une Amérique protestante.  En tant que protectrice de la foi catholique et soutien de la Sainte Église, la France doit agir dans le monde selon sa vocation et intervenir, lorsque la situation l’exige, partout où la foi catholique se trouve menacée et les chrétiens en danger.

Si la réalité de la France comme État-civilisation semble aujourd’hui plus difficile à admettre ou à saisir, c’est parce que depuis plus de deux siècles, notre pays s’est détournée de sa vocation à travers le rationalisme des Lumières et son expression politique que fut la Révolution française. En décapitant Louis XVI, le peuple français a rompu le lien qui l’unissait avec Dieu et en chassant le catholicisme de la sphère publique, il a renié le sens même de son existence et de sa mission. Comme nous l’avons expliqué dans notre essai consacré au mondialisme et dans notre livre « La France Retrouvée », ces événements catastrophiques ont été le fait d’une minorité d’idéologues fanatiques qui ont trompé le peuple français et l’ont conduit à la ruine matérielle, spirituelle et morale.

L’empoisonnement des consciences françaises a été si profond que la plupart des Français, y compris nombre de  patriotes, persistent à croire qu’il serait possible de redresser la France sans la rétablir en tant que puissance catholique et sans retour massif du peuple, comme des élites, à la religion de leurs pères. Faute de comprendre la mission divine de la France et le lien intime qui unit la puissance française au catholicisme ainsi qu’à l’Église, un grand nombre de Français, pourtant attachés à la survie et à la défense de leur pays, continuent de professer l’athéisme, défendent les dogmes et les superstitions de la Modernité contre les vérités de la Tradition et poursuivent, en promouvant le paganisme ou en réduisant la France à une composante de la civilisation européenne, l’œuvre de destruction de notre pays.

Un tel aveuglement révèle de façon éclatante le principe satanique à l’œuvre depuis plus de deux siècles. Dans l’esprit du peuple comme dans celui de l’élite, la confusion règne. Des vérités pourtant simples et évidentes ne sont plus comprises. Le renoncement et la lâcheté sont préférés à l’épreuve et au combat. Au lieu d’être encouragés et soutenus, ceux qui croient encore en la France et rappellent sa mission divine sont ignorés ou marginalisés. Le peuple béni de Dieu, celui qui avait reçu tant de dons, de richesses et de talents, celui qui devait rayonner le plus pour rendre témoignage de Sa puissance et de Sa gloire, doute de lui-même, de sa mission et de son génie. Ce peuple donné au monde pour être une force d’équilibre, pour tempérer les excès des autres grandes puissances et incarner une alternative catholique fondée sur la foi, l’honneur et le bien commun à un monde anglo-saxon protestant, dominé par l’argent, l’individualisme et le contrat, n’ose plus assumer sa singularité et multiplie les marques de soumission à l’égard de puissances rivales.

Au lieu de tracer sa propre voie, le peuple français court derrière les autres, se compare, cherche à leur ressembler et à gagner leur approbation ; ce peuple qui devrait être un modèle pour les autres peuples, ce peuple qui « ne peut être lui-même qu’au premier rang » est devenu une petite chose rabougrie qui ne se croit plus capable de se tenir debout toute seule sans la béquille de l’Europe et qui ne comprend plus que lorsqu’elle est elle-même, la France est l’Europe.

En rompant avec le catholicisme et les réalités surnaturelles, les dogmes et les superstitions des Lumières ont fait perdre à la France son statut d’État-civilisation pour en faire une simple nation, une insignifiante « puissance moyenne ». Alors qu’elle se trouve aujourd’hui au bord de l’abîme, La France se trouve aujourd’hui confrontée à un choix : poursuivre dans l’erreur de la modernité et se fondre dans une « grande Europe » dominée par une Russie orthodoxe, qui, malgré le communisme, aura su rester fidèle aux vérités de la Tradition ; ou bien, guidée par une élite catholique et patriote, rompre avec la modernité qu’elle a contribué à diffuser dans le monde, retourner à la foi catholique de ses ancêtres et, après un long travail de rénovation matérielle et spirituelle, redevenir l’État-civilisation qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, puissance européenne d’un monde multipolaire, à l’égal de la Russie ou de la Chine. 

Dans une interview donnée en 2018, Vladimir Poutine affirmait : à quoi bon vivre dans un monde dans lequel la Russie n’existe plus ? Aux Français d’ajouter : à quoi bon vivre dans un monde où la France n’est plus la France ?

Pour aller plus loin:

Être Français: lettre à ma sœur

La France Retrouvée

Serment des rois de France

Pour qu’Il règne, Jean Ousset

Instructions de Bismarck au comte von Arnim, ambassadeur à Paris datées du 16 novembre 1871 et citées par Gaudin de Vilaine au Sénat, le 6 avril 1911 (Journal Officiel du 7 avril 1911)

Nous devons enfin désirer le maintien de la République en France pour une raison qui est majeure : la France monarchique était et sera toujours catholique ; sa politique lui donnait une grande influence en Europe, en Orient et jusqu’en Extrême-Orient. Un moyen de contrecarrer son influence au profit de la nôtre, c’est d’abaisser le catholicisme et la papauté qui en est la tête. Si nous pouvons atteindre ce but, la France est à jamais annihilée. La monarchie nous entraverait dans ces tentatives. la République nous aidera… J’entreprends contre l’Église catholique une guerre qui sera longue, et peut-être terrible! On m’accusera de persécution et j’y serai peut-être conduit, mais il le faut pour achever d’abaisser la France et établir notre suprématie religieuse et diplomatique, comme notre suprématie militaire. Eh bien, je le répète : ici encore les républicains m’aideront ; ils joueront notre jeu ; ce que j’attaque par politique, ils l’attaquent par formalisme anti-religieux. Leur concours est assuré. Entretenez dans les feuilles radicales française à notre dévotion la peur de l’épouvantail clérical, en faisant propager les calomnies ou les préjugés qui font naître cette peur… Faites aussi parler dans ces feuilles des dangers de la réaction, des crimes de l’absolutisme, des empiètements du clergé. Ces balivernes ne manquent jamais leur effet sur la masse ignorante. Oui, mettez tous vos soins à entretenir cet échange de services mutuels entre les républicains et la Prusse ! C’est la France qui paiera les frais!

De l’anthropologie politique

Le peuple français est le plus facile à tromper, le plus difficile à détromper, le plus puissant à tromper les autres.” Joseph de Maistre

L’anthropologie est une rivière qui, même détournée, finit toujours par retrouver son lit.

Pour dire les choses plus clairement : l’anthropologie de chaque peuple détermine une forme bien spécifique de gouvernement, d’organisation économique et sociale ainsi que de philosophie politique.

L’histoire récente de la Russie offre la meilleure preuve de la validité de cette thèse.

En 1917, une minorité de bolcheviks, organisés et intransigeants, prend le pouvoir et impose par la force et la terreur un système politique totalitaire et un matérialisme athée à tout un peuple.

Quatre-vingt ans plus tard , le système soviétique s’effondre et voilà la Russie éternelle qui réapparaît et reprend ses droits : le christianisme orthodoxe fait son grand retour, le pays retrouve son tsar sous les traits de Vladimir Poutine et les Romanov sont exhumés de leur fosse commune pour retourner reposer parmi leurs prédécesseurs dans le mausolée de la cathédrale Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg, où les jours de fête nationale, comme j’ai pu personnellement le constater, une foule immense et populaire vient leur rendre hommage comme si près d’un siècle de communisme n’avait jamais existé.

Comprendre la puissance des déterminants anthropologiques, c’est comprendre pourquoi l’universalisme est un leurre et pourquoi son application ne peut que déboucher sur le plus absurde et le plus violent des totalitarismes.  C’est aussi comprendre pourquoi il est grotesque de demander aux Chinois de respecter les Droits de l’Homme, au monde arabo-musulman de rejeter l’Islam pour embrasser la laïcité et d’imaginer que la France puisse rester encore longtemps une république.

Comme je l’ai déjà expliqué, la France est le cas typique d’un peuple qui a pris ses vessies anthropologiques pour de lumineuses lanternes. En effet, il se trouve encore dans notre pays un nombre considérable d’intellectuels, d’éditorialistes et d’hommes politiques qui n’ont toujours pas compris que la République Française, qu’ils confondent désormais avec la France, est une forme d’organisation politique née à la fois  d’une anthropologie bien spécifique, le système familial nucléaire égalitaire du bassin parisien mais aussi de la pensée chrétienne universaliste dont la séparation du temporel et du spirituel permet la laïcité. Ainsi, les francs-maçons et les laïcards les plus farouches sont, le plus souvent sans en avoir conscience, de véritables croyants possédés par ces fameuses vertus chrétiennes devenues folles.

Cette analyse nous révèle la situation politique pour ce qu’elle est :

La République Française est à la France ce que le bolchevisme fut à la Russie : un projet d’une minorité imposé à une majorité s’appuyant sur une base anthropologique réelle mais néanmoins minoritaire à l’échelle du pays. Pour plus de détails, lire les travaux d’Emmanuel Todd sur les systèmes familiaux ainsi que la remarquable étude que Claude Quétel a consacré à ce sujet dans son livre “Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution Française“.

Comprendre cela, c’est comprendre pourquoi la République Française est condamnée à terme en tant que régime. Ultime ironie, c’était précisément le maintien d’une religiosité chrétienne forte qui assurait l’équilibre du système. Mais le phénomène de déchristianisation progressive à partir des années 70 a rompu cet équilibre, ce qui, à terme et en vertu des forces anthropologiques à l’œuvre, ne peut que mécaniquement conduire l’effondrement total du système.  Par conséquent, la seule vraie et grande question politique française est : comment gérer l’effondrement et la disparition programmée  de la République sans trop de dégâts pour le pays et sans effusion de sang ?

Une fois ce fait admis, la grande question qui se pose ensuite est la suivante : par quel système politique les Français doivent-ils remplacer la République ?

Là encore, l’apport de l’anthropologie politique et culturelle se révèle décisif.

Comme l’a démontré Geert Hofstede, la France est un système culturel unique combinant des caractéristiques partout ailleurs opposées que sont la distance hiérarchique et l’individualisme forts. De plus, comme je l’ai expliqué, il s’agit d’une nation de surdoués auxquels il est impératif de fournir un cadre social, culturel et philosophique sous peine de voir ces derniers tomber systématiquement dans la division, le désordre et la dissipation de leurs énergies. Enfin, la diversité géographique, anthropologique et culturelle française nécessite une véritable clé de voûte pour faire tenir l’ensemble.

Par ailleurs, la tendance générale à la dépersonnalisation de l’autorité politique a permis à une caste de technocrates et à des réseaux d’influence opaques de jouir de des privilèges du pouvoir sans pour autant être exposés aux risques et aux responsabilités inhérentes à l’exercice de ce dernier, sans parler de l’absurdité institutionnelle de la Vème République qui impose au candidat à la présidentielle d’être d’abord le chef de son camp politique pour ensuite tenter de rassembler derrière lui la majorité des Français.

Par conséquent, la forme de gouvernement la plus adaptée à l’anthropologie française et la réponse aux dysfonctionnements politiques actuels est la concentration du pouvoir politique entre les mains d’un homme porté aux responsabilités par la volonté populaire, placé de façon décisive au-dessus du régime des partis et dont le seul véritable contre-pouvoir serait le peuple.

Les principes fondateurs d’un tel régime pourraient s’inspirer en partie de ceux vigoureusement rappelés et synthétisés par le roi Louis XV le 3 mars 1766 lors de son discours au parlement de Paris.  Pour résumer : « c’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison ; que c’est de moi seul que mes cours tiennent leur existence et leur autorité ; que c’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif, sans dépendance et sans partage ; que l’ordre public tout entier émane de moi : que j’en suis le gardien suprême ; que mon peuple n’est qu’un avec moi ; et que les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du monarque, sont nécessairement unis avec les miens, et ne reposent qu’en mes mains. […] Enfin, ce spectacle scandaleux d’une contradiction rivale de ma puissance souveraine me réduirait à la triste nécessité d’employer tout le pouvoir que j’ai reçu de Dieu, pour préserver mes peuples des suites funestes de telles entreprises. »

Ceux qu’une conception aussi absolutiste pourrait choquer doivent comprendre que malgré la Révolution Française et en vertu des principes présentés ici, la rivière anthropologique française n’a jamais cessé de retrouver son lit.   A chaque période de crise, le plus souvent ouverte par les défauts structurels de la République et du régime parlementaire, la France a dû faire appel à un monarque pour la sauver, restaurer son unité et faire avancer le pays :

-Napoléon met fin aux troubles révolutionnaires et réalise l’unité administrative du pays

-Napoléon III met un terme à l’instabilité de 1830 et 1848 et industrialise la France tout en y introduisant les premières mesures sociales

-Clemenceau devient dictateur de fait et conduit la France à la victoire en 1918

-De Gaulle sauve la France des occupations allemandes et américaines et la modernise via une politique de grands projets

En réalité, tous les débats sur la restauration d’une forme d’organisation d’inspiration monarchique sont vains car en vertu du principe de permanence anthropologique présenté ici, la France n’a, dans les faits, jamais cessée de tendre vers une telle forme d’organisation et de pratique du pouvoir.

Aujourd’hui, le peuple élit un monarque au suffrage universel, ce monarque réside dans un palais où il gouverne entouré de conseillers et dont l’autorité s’exerce en France via des préfets nommés par ses soins. Le Parlement n’est plus qu’une chambre d’enregistrement ; la justice n’est pas indépendante ; via l’audiovisuel public, les subventions et les commandes publiques, la presse ne l’est pas davantage et enfin, une nouvelle aristocratie d’état jouit de privilèges inouïs et d’une impunité totale vis-à-vis de ses échecs, de ses dérives et de ses trahisons.

Dans les faits, la France fonctionne déjà comme une monarchie mais elle dépense une énergie et des ressources considérables à tenter de maintenir les apparences républicaines, sans parler du fait que le caractère impersonnel du régime et les dérives inhérentes à la démocratie (électoralisme, clientélisme, court-termisme, influence disproportionnée des minorités) font que la France à tous les inconvénients d’un système monarchique centralisé sans aucun des avantages.

Aujourd’hui, confrontée aux périls du  Grand Remplacement, de l’islamisation, du mondialisme, du déclassement économique et de la trahison des élites, la France attend le nouveau monarque capable de sauver le peuple français de l’anéantissement, de reprendre le pays en main et de lui faire retrouver son rang. Là encore, c’est une erreur de croire que le salut de la France viendra des prétendants historiques au trône de France. C’est par son courage, sa valeur, son engagement et son amour profond pour son pays et pour son peuple que le futur monarque se distinguera et se fera connaître des Français.

Ce serait par ailleurs une grave erreur de croire que les malheurs et les dysfonctionnements français proviennent justement de cette dérive monarchique et seraient susceptibles d’être corrigés en donnant plus de pouvoir au Parlement ou à d’autres organes de prise de décision, les expériences de la IIIe et de la IVe République sont, sur ce point, particulièrement dissuasives.

Le vrai problème, c’est que la République est une monarchie dévoyée et que depuis plus de cinquante ans, la France est dirigée par de mauvais monarques qui ont trahi le peuple et la nation en servant des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.

Au vu des crises qui menacent et de la colère qui gronde, l’effondrement de la République n’est désormais qu’une question de temps. Aveuglés par leur idéologie et incapables de prendre du recul vis-à-vis de leur époque, ses défenseurs n’arrivent pas à voir que ce régime ne représentera au final qu’une courte parenthèse dans l’histoire de la France.

De Gaulle disait que la Russie absorberait l’Union Soviétique comme le buvard absorbe l’encre.

La France en fera de même avec la République.

Des surdoués

Humanum paucis vivit genus – Lucanus

Surdon, Haut Potentiel, Surefficience mentale….

Quel que soit le terme retenu, la « douance » est à la mode et de nombreux psychologues se sont empressés d’exploiter ce juteux filon. Aux yeux des sceptiques, cet engouement suspect  achève de décrédibiliser un concept qui semblait déjà au départ un peu fumeux : si mon enfant est incontrôlable et indiscipliné, ce n’est pas parce que je l’ai mal éduqué mais parce qu’il est “hyperactif” ou surdoué. Ce serait pourtant une erreur de jeter le bébé du surdon avec l’eau du bain de l’époque car il s’agit d’une réalité observable et observée de longue date sur laquelle les psychologues ont tout simplement fini par mettre un nom.

Sur les plans biologiques et neurologiques, l’existence du surdon est aujourd’hui admise de façon indiscutable. Pour résumer, le cerveau d’un surdoué se distingue par une concentration plus importante de neurones dans le cortex  préfrontal et par un meilleur gainage de la myéline neuronale. Ces différences biologiques qui pourraient être d’origine génétique et  constituer un exemple d’adaptation évolutive permettent aux surdoués de traiter beaucoup plus rapidement l’information et de disposer d’une meilleure mémoire de travail. Ces différences neuronales et biologiques, se manifestent par ailleurs sur le plan comportemental  par un ensemble de traits clairement définis et identifiés.

Les traits les plus saillants du surdon sont : une soif de connaissance qui se manifeste dès l’enfance,  une hypersensibilité souvent invisible de l’extérieur, une pensée en arborescence qui fonctionne souvent par intuitions et fulgurances, une capacité de concentration et une mémoire largement supérieure à la moyenne, une maturité intellectuelle souvent en décalage avec la maturité affective, un perfectionnisme qui peut parfois être paralysant.

Pour résumer, comme l’explique avec humour l’association de de surdoués Mensa : « Tu sais que tu es surdoué quand tu as voulu écrire ta propre encyclopédie à  sept ans parce qu’il manquait des trucs dans celle que tu avais… »

Traditionnellement, la détection du surdon s’est faite par le biais de tests de QI, le standard retenu étant un résultat standard de 130 sur l’échelle de Wechsler. Cependant, de nombreux spécialistes considèrent, à l’instar du philosophe et statisticien Nicholas Taleb, que les tests de QI ne sont pas des outils adaptés pour mesurer la grande intelligence et ne rendent pas compte de la capacité à extraire et manipuler l’information dans un environnement réel et par conséquent, complexe.

En réalité, le meilleur moyen de détecter le surdon reste d’observer le fonctionnement du cerveau en temps réel via un IRM.  Malheureusement, pour d’évidentes raisons financières et logistiques, cette méthode reste limitée à des activités de recherche et ne peut être largement déployée à l’échelle d’une population dans le cadre d’une campagne de détection du surdon, pour le plus grand bonheur des psychologues et autres spécialistes du développement personnel.

Ceci étant dit, l’observation reste encore le meilleur moyen de détecter les surdoués.

Avec l’expérience et en sachant identifier les traits caractéristiques, il est possible de détecter le surdon chez un interlocuteur au bout de quelques secondes d’interaction. Cette identification est facilitée par le fait que les surdoués ont tendance à se regrouper : les surdoués épousent d’autres surdoués, travaillent avec des surdoués et ont des amis qui sont eux-mêmes surdoués, les membres du groupe ignorant le plus souvent cette spécificité qui pourtant les réunit.

Pourquoi est-il si important de parler du surdon ?

La première raison est d’ordre psychologique.

Pour beaucoup, se savoir surdoué, c’est le soulagement de mettre enfin un mot sur une différence constatée et ressentie de longue date mais qui ne pouvait jusque-là être précisément nommée.

Face à cette révélation, le premier réflexe de nombre de surdoués consiste à rejeter le diagnostic car comment concilier ce sentiment de n’être jamais assez bon, jamais à la hauteur, toujours imposteur avec cette étiquette de surdoué ?  L’ironie du surdoué, c’est d’être justement excellent parce qu’il n’est jamais satisfait.

Se savoir surdoué, c’est aussi connaître ses forces, ses failles et éviter les pièges tendus par la vie.

La spécialiste Christel Petitcollin a montré dans plusieurs livres que les surdoués sont extrêmement sensibles à la manipulation par les pervers et les psychopathes dont ils sont les véritables « proies naturelles ». Quand on se sait surdoué, on apprend à détecter les signaux d’alerte et on se protège, dans son travail comme dans sa vie, des personnalités  et des organisations toxiques pour notre psychologie.

La deuxième question posée par le surdon est d’ordre politique.

Pour commencer, les surdoués sont en France, et de loin, la minorité la plus discriminée.

Contrairement à d’autres pays comme la Suisse, la Belgique, la Russie ou Israël, la France, au nom de l’égalité républicaine, ne propose pas d’écoles ou de véritables filières adaptées aux enfants surdoués. Cette ignorance et cette négation de la différence conduisent souvent à l’échec scolaire, et plus tard professionnel, d’enfants qui ne demandaient pourtant qu’à apprendre,  gravant définitivement  en eux l’idée qu’ils ne peuvent pas être surdoués puisqu’ils n’étaient pas bons à l’école.

La discrimination se poursuit dans le monde du travail où le surdoué peut rapidement devenir au pire un souffre-douleur et au mieux, un bourreau de travail qui fait tourner la boutique à lui tout seul.

Posant des questions que personne ne se pose, voyant des choses que personne d’autre ne voit et refusant de surcroît l’autorité non légitime, le surdoué se retrouve souvent en conflit avec un monde du travail qui célèbre sur le papier la différence et l’altérité mais la refuse et la rejette lorsque cette dernière dépasse le cadre du simple slogan  pour responsable des ressources humaines.

Bien qu’il existe aujourd’hui des RH et des chefs d’entreprise sensibilisés à la question ainsi que des cabinets de recrutement spécialisés, la différence neuronale et cognitive continue d’être la seule diversité qui ne soit pas valorisée et encouragée dans le monde de l’entreprise et dans la société.

Ceci étant dit, la question du surdon dépasse de loin la simple question de l’épanouissement personnel ou du bien-être au travail. Il s’agit en effet d’un véritable enjeu de civilisation.

Le travail de recherche que je mène depuis des années sur cette question m’a convaincu que, s’il existe des surdoués sur tous les continents et dans toutes les ethnies, il existe en revanche des groupes humaines contenant une plus forte concentration de surdoués que d’autres et surtout, des groupes dont la culture permet l’épanouissement et la pleine expression des qualités latentes des surdoués.

Ce fut notamment le cas de la civilisation européenne.

L’histoire de l’Europe, c’est l’histoire d’une civilisation de surdoués et l’histoire de la France, c’est l’histoire d’une nation de surdoués, qui jusqu’à  récemment, avait réussi l’exploit d’attirer à elle les surdoués du monde entier qui y trouvaient enfin une patrie. Pour des raisons évidentes, il est pratiquement impossible de tester cette hypothèse à grande échelle, il faudrait faire passer dans des IRM un échantillon représentatif de milliers de personnes de tous les pays du monde mais je suis certain qu’un jour, probablement via la détection des marqueurs génétiques du surdon, cette hypothèse se trouvera validée.

Pour l’instant, ce qui devrait inquiéter les sociétés européennes, c’est le fait que les surdoués soient rongés par un véritable mal-être lié à l’évolution récente de ces dernières.

Dans le cadre de mon travail, j’ai rencontré des policiers surdoués en burn-out qui n’en pouvaient plus de l’impunité et du laxisme, des fonctionnaires surdoués en dépression qui ne supportaient plus la perte du bien commun et la gestion de services publics comme des entreprises privées, j’ai également rencontré des entrepreneurs et des commerciaux surdoués qui n’en pouvaient plus des normes, des règles,  des barrières érigées par des médiocres pour empêcher ceux qui font d’agir.

Et je ne parle même pas des enfants surdoués persécutés à l’école, parfois jusqu’au suicide et de tous les penseurs, écrivains, journalistes surdoués pourchassés et interdits d’antenne par les chiens de garde du système.

Confronté à cette situation désastreuse,  ma théorie est  la suivante :

La grandeur de la civilisation européenne fut d’avoir su poser un cadre politique, social et philosophique  dans lequel le talent des surdoués a pu pendant des siècles s’épanouir. Or, depuis la moitié du XXème siècle, en grande partie via le développement de la technique et des phénomènes sociaux comme l’immigration de masse, le multiculturalisme et l’accès massif à l’enseignement supérieur,  une sorte d’étau s’est peu à peu refermé sur les surdoués réduisant leur autonomie, niant leur différence et surtout punissant tous ceux osant penser hors des clous.  Dans la société actuelle, les traits distinctifs des surdoués  que sont  la curiosité, l’esprit critique, la propension à poser les questions qui dérangent, la volonté  farouche d’ indépendance et d’autonomie  et surtout la recherche du bien commun ne sont non seulement plus valorisés mais ils conduisent le plus souvent à la stigmatisation et à l’exclusion sociale. De plus, l’accès massif à l’enseignement supérieur a noyé les surdoués dans la masse des diplômés alors que, de Napoléon à l’après-guerre, le lycée et l’Université étaient de facto réservés pour l’essentiel aux seuls  authentiques surdoués.

Au lieu de mettre à profit les immenses talents de  surdoués  comme elle sut le faire par le passé, la civilisation européenne est en train d’étouffer, voire de tuer les individus qui ont rendu possible sa prééminence. Pire, elle valorise et porte au pouvoir des médiocres ou des surdoués dévoyés qui mènent une guerre sans pitié contre le surdon et ses manifestations.

Au sein de l’Europe, la France est le pays où ce phénomène trouve son expression la plus avancée.

Aujourd’hui, la France ne tient que parce que des surdoués malmenés, méprisés, humiliés continuent dans les entreprises, dans les services publics, dans les hôpitaux, dans les commissariats, dans les casernes à porter le pays à bout de bras.  Leur cas, étendu à toute une nation, est un cas d’école du surdoué qui  « ne voit pas le mal » manipulé par des pervers narcissiques et qui, au lieu d’assumer de « voir ce qu’il voit », et de sortir du petit jeu de manipulation de ses tortionnaires passe son temps à douter de lui et à se culpabiliser.

Aujourd’hui, cette France des surdoués est arrivée au bout de ses forces. 

Arrivé à ce stade, soit le surdoué se suicide,  soit il se réveille et découvre à quel point, il a été trompé, manipulé, blessé. Dans ce cas, sa fureur et sa soif de justice ne connaissent plus de limites.  C’est pour cela que la France est depuis toujours un pays qui se réforme à coups de révolutions.

English version

Pour aller plus loin:

Trop intelligent pour être heureux?: l’adulte surdoué, Jeanne Siaud-Facchin

Pourquoi trop penser rend manipulable, Christel Petitcollin

Comment les “autistes” ont sauvé le monde, Martin Geddes (anglais)

Notes:

1-Par sa différence cognitive, comportementale mais aussi verbale, le surdoué possède souvent les caractéristiques du bouc-émissaire idéal (membre du groupe mais en même temps différent et doté de pouvoirs “magiques”), d’après la grille de lecture développée par le philosophe et anthropologue René Girard.

Cette hypothèse se trouve confortée par le phénomène actuel de harcèlement, aussi bien par les professeurs que par les élèves, qui peut conduire jusqu’au suicide les élèves les plus brillants et les plus sensibles.

Sentant instinctivement le danger d’être désignés comme boucs-émissaires, un grand nombre de surdoués développent, en réaction, ce que les spécialistes ont appelé le “faux self”, un masque de normalité qui leur permet de dissimuler à leur entourage et à la société leur différence et leur véritable nature de surdoués. Si elle peut fonctionner un temps, notamment lors de l’adolescence, cette stratégie de dissimulation n’est pas sans risque car la tension croissante entre son faux self et sa nature “réelle” peut conduire le jeune adulte, confrontés aux exigences de son travail ou de sa vie de famille, à des comportements destructeurs (conduites à risques, auto-mutilations, addictions) parfaitement documentés par les psychologues spécialistes de ces questions.

Ces troubles peuvent être évités quand le surdoué a la chance de grandir dans un environnement social ou familial dans lequel sa différence est acceptée, reconnue et peut pleinement s’épanouir sans risquer de déclencher une crise de rivalité mimétique ou sacrificielle.

Pour ce que l’humanité possède, cognitivement, de meilleur, l’indifférenciation, l’égalité et le refus de la complémentarité se révèlent, une fois de plus, destructeurs, meurtriers et régressifs.