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Des surdoués

Humanum paucis vivit genus – Lucanus

Surdon, Haut Potentiel, Surefficience mentale….

Quel que soit le terme retenu, la « douance » est à la mode et de nombreux psychologues se sont empressés d’exploiter ce juteux filon. Aux yeux des sceptiques, cet engouement suspect  achève de décrédibiliser un concept qui semblait déjà au départ un peu fumeux : si mon enfant est incontrôlable et indiscipliné, ce n’est pas parce que je l’ai mal éduqué mais parce qu’il est “hyperactif” ou surdoué. Ce serait pourtant une erreur de jeter le bébé du surdon avec l’eau du bain de l’époque car il s’agit d’une réalité observable et observée de longue date sur laquelle les psychologues ont tout simplement fini par mettre un nom.

Sur les plans biologiques et neurologiques, l’existence du surdon est aujourd’hui admise de façon indiscutable. Pour résumer, le cerveau d’un surdoué se distingue par une concentration plus importante de neurones dans le cortex  préfrontal et par un meilleur gainage de la myéline neuronale. Ces différences biologiques qui pourraient être d’origine génétique et  constituer un exemple d’adaptation évolutive permettent aux surdoués de traiter beaucoup plus rapidement l’information et de disposer d’une meilleure mémoire de travail. Ces différences neuronales et biologiques, se manifestent par ailleurs sur le plan comportemental  par un ensemble de traits clairement définis et identifiés.

Les traits les plus saillants du surdon sont : une soif de connaissance qui se manifeste dès l’enfance,  une hypersensibilité souvent invisible de l’extérieur, une pensée en arborescence qui fonctionne souvent par intuitions et fulgurances, une capacité de concentration et une mémoire largement supérieure à la moyenne, une maturité intellectuelle souvent en décalage avec la maturité affective, un perfectionnisme qui peut parfois être paralysant.

Pour résumer, comme l’explique avec humour l’association de de surdoués Mensa : « Tu sais que tu es surdoué quand tu as voulu écrire ta propre encyclopédie à  sept ans parce qu’il manquait des trucs dans celle que tu avais… »

Traditionnellement, la détection du surdon s’est faite par le biais de tests de QI, le standard retenu étant un résultat standard de 130 sur l’échelle de Wechsler. Cependant, de nombreux spécialistes considèrent, à l’instar du philosophe et statisticien Nicholas Taleb, que les tests de QI ne sont pas des outils adaptés pour mesurer la grande intelligence et ne rendent pas compte de la capacité à extraire et manipuler l’information dans un environnement réel et par conséquent, complexe.

En réalité, le meilleur moyen de détecter le surdon reste d’observer le fonctionnement du cerveau en temps réel via un IRM.  Malheureusement, pour d’évidentes raisons financières et logistiques, cette méthode reste limitée à des activités de recherche et ne peut être largement déployée à l’échelle d’une population dans le cadre d’une campagne de détection du surdon, pour le plus grand bonheur des psychologues et autres spécialistes du développement personnel.

Ceci étant dit, l’observation reste encore le meilleur moyen de détecter les surdoués.

Avec l’expérience et en sachant identifier les traits caractéristiques, il est possible de détecter le surdon chez un interlocuteur au bout de quelques secondes d’interaction. Cette identification est facilitée par le fait que les surdoués ont tendance à se regrouper : les surdoués épousent d’autres surdoués, travaillent avec des surdoués et ont des amis qui sont eux-mêmes surdoués, les membres du groupe ignorant le plus souvent cette spécificité qui pourtant les réunit.

Pourquoi est-il si important de parler du surdon ?

La première raison est d’ordre psychologique.

Pour beaucoup, se savoir surdoué, c’est le soulagement de mettre enfin un mot sur une différence constatée et ressentie de longue date mais qui ne pouvait jusque-là être précisément nommée.

Face à cette révélation, le premier réflexe de nombre de surdoués consiste à rejeter le diagnostic car comment concilier ce sentiment de n’être jamais assez bon, jamais à la hauteur, toujours imposteur avec cette étiquette de surdoué ?  L’ironie du surdoué, c’est d’être justement excellent parce qu’il n’est jamais satisfait.

Se savoir surdoué, c’est aussi connaître ses forces, ses failles et éviter les pièges tendus par la vie.

La spécialiste Christel Petitcollin a montré dans plusieurs livres que les surdoués sont extrêmement sensibles à la manipulation par les pervers et les psychopathes dont ils sont les véritables « proies naturelles ». Quand on se sait surdoué, on apprend à détecter les signaux d’alerte et on se protège, dans son travail comme dans sa vie, des personnalités  et des organisations toxiques pour notre psychologie.

La deuxième question posée par le surdon est d’ordre politique.

Pour commencer, les surdoués sont en France, et de loin, la minorité la plus discriminée.

Contrairement à d’autres pays comme la Suisse, la Belgique, la Russie ou Israël, la France, au nom de l’égalité républicaine, ne propose pas d’écoles ou de véritables filières adaptées aux enfants surdoués. Cette ignorance et cette négation de la différence conduisent souvent à l’échec scolaire, et plus tard professionnel, d’enfants qui ne demandaient pourtant qu’à apprendre,  gravant définitivement  en eux l’idée qu’ils ne peuvent pas être surdoués puisqu’ils n’étaient pas bons à l’école.

La discrimination se poursuit dans le monde du travail où le surdoué peut rapidement devenir au pire un souffre-douleur et au mieux, un bourreau de travail qui fait tourner la boutique à lui tout seul.

Posant des questions que personne ne se pose, voyant des choses que personne d’autre ne voit et refusant de surcroît l’autorité non légitime, le surdoué se retrouve souvent en conflit avec un monde du travail qui célèbre sur le papier la différence et l’altérité mais la refuse et la rejette lorsque cette dernière dépasse le cadre du simple slogan  pour responsable des ressources humaines.

Bien qu’il existe aujourd’hui des RH et des chefs d’entreprise sensibilisés à la question ainsi que des cabinets de recrutement spécialisés, la différence neuronale et cognitive continue d’être la seule diversité qui ne soit pas valorisée et encouragée dans le monde de l’entreprise et dans la société.

Ceci étant dit, la question du surdon dépasse de loin la simple question de l’épanouissement personnel ou du bien-être au travail. Il s’agit en effet d’un véritable enjeu de civilisation.

Le travail de recherche que je mène depuis des années sur cette question m’a convaincu que, s’il existe des surdoués sur tous les continents et dans toutes les ethnies, il existe en revanche des groupes humaines contenant une plus forte concentration de surdoués que d’autres et surtout, des groupes dont la culture permet l’épanouissement et la pleine expression des qualités latentes des surdoués.

Ce fut notamment le cas de la civilisation européenne.

L’histoire de l’Europe, c’est l’histoire d’une civilisation de surdoués et l’histoire de la France, c’est l’histoire d’une nation de surdoués, qui jusqu’à  récemment, avait réussi l’exploit d’attirer à elle les surdoués du monde entier qui y trouvaient enfin une patrie. Pour des raisons évidentes, il est pratiquement impossible de tester cette hypothèse à grande échelle, il faudrait faire passer dans des IRM un échantillon représentatif de milliers de personnes de tous les pays du monde mais je suis certain qu’un jour, probablement via la détection des marqueurs génétiques du surdon, cette hypothèse se trouvera validée.

Pour l’instant, ce qui devrait inquiéter les sociétés européennes, c’est le fait que les surdoués soient rongés par un véritable mal-être lié à l’évolution récente de ces dernières.

Dans le cadre de mon travail, j’ai rencontré des policiers surdoués en burn-out qui n’en pouvaient plus de l’impunité et du laxisme, des fonctionnaires surdoués en dépression qui ne supportaient plus la perte du bien commun et la gestion de services publics comme des entreprises privées, j’ai également rencontré des entrepreneurs et des commerciaux surdoués qui n’en pouvaient plus des normes, des règles,  des barrières érigées par des médiocres pour empêcher ceux qui font d’agir.

Et je ne parle même pas des enfants surdoués persécutés à l’école, parfois jusqu’au suicide et de tous les penseurs, écrivains, journalistes surdoués pourchassés et interdits d’antenne par les chiens de garde du système.

Confronté à cette situation désastreuse,  ma théorie est  la suivante :

La grandeur de la civilisation européenne fut d’avoir su poser un cadre politique, social et philosophique  dans lequel le talent des surdoués a pu pendant des siècles s’épanouir. Or, depuis la moitié du XXème siècle, en grande partie via le développement de la technique et des phénomènes sociaux comme l’immigration de masse, le multiculturalisme et l’accès massif à l’enseignement supérieur,  une sorte d’étau s’est peu à peu refermé sur les surdoués réduisant leur autonomie, niant leur différence et surtout punissant tous ceux osant penser hors des clous.  Dans la société actuelle, les traits distinctifs des surdoués  que sont  la curiosité, l’esprit critique, la propension à poser les questions qui dérangent, la volonté  farouche d’ indépendance et d’autonomie  et surtout la recherche du bien commun ne sont non seulement plus valorisés mais ils conduisent le plus souvent à la stigmatisation et à l’exclusion sociale. De plus, l’accès massif à l’enseignement supérieur a noyé les surdoués dans la masse des diplômés alors que, de Napoléon à l’après-guerre, le lycée et l’Université étaient de facto réservés pour l’essentiel aux seuls  authentiques surdoués.

Au lieu de mettre à profit les immenses talents de  surdoués  comme elle sut le faire par le passé, la civilisation européenne est en train d’étouffer, voire de tuer les individus qui ont rendu possible sa prééminence. Pire, elle valorise et porte au pouvoir des médiocres ou des surdoués dévoyés qui mènent une guerre sans pitié contre le surdon et ses manifestations.

Au sein de l’Europe, la France est le pays où ce phénomène trouve son expression la plus avancée.

Aujourd’hui, la France ne tient que parce que des surdoués malmenés, méprisés, humiliés continuent dans les entreprises, dans les services publics, dans les hôpitaux, dans les commissariats, dans les casernes à porter le pays à bout de bras.  Leur cas, étendu à toute une nation, est un cas d’école du surdoué qui  « ne voit pas le mal » manipulé par des pervers narcissiques et qui, au lieu d’assumer de « voir ce qu’il voit », et de sortir du petit jeu de manipulation de ses tortionnaires passe son temps à douter de lui et à se culpabiliser.

Aujourd’hui, cette France des surdoués est arrivée au bout de ses forces. 

Arrivé à ce stade, soit le surdoué se suicide,  soit il se réveille et découvre à quel point, il a été trompé, manipulé, blessé. Dans ce cas, sa fureur et sa soif de justice ne connaissent plus de limites.  C’est pour cela que la France est depuis toujours un pays qui se réforme à coups de révolutions.

English version

Pour aller plus loin:

Trop intelligent pour être heureux?: l’adulte surdoué, Jeanne Siaud-Facchin

Pourquoi trop penser rend manipulable, Christel Petitcollin

Comment les “autistes” ont sauvé le monde, Martin Geddes (anglais)

Notes:

1-Par sa différence cognitive, comportementale mais aussi verbale, le surdoué possède souvent les caractéristiques du bouc-émissaire idéal (membre du groupe mais en même temps différent et doté de pouvoirs “magiques”), d’après la grille de lecture développée par le philosophe et anthropologue René Girard.

Cette hypothèse se trouve confortée par le phénomène actuel de harcèlement, aussi bien par les professeurs que par les élèves, qui peut conduire jusqu’au suicide les élèves les plus brillants et les plus sensibles.

Sentant instinctivement le danger d’être désignés comme boucs-émissaires, un grand nombre de surdoués développent, en réaction, ce que les spécialistes ont appelé le “faux self”, un masque de normalité qui leur permet de dissimuler à leur entourage et à la société leur différence et leur véritable nature de surdoués. Si elle peut fonctionner un temps, notamment lors de l’adolescence, cette stratégie de dissimulation n’est pas sans risque car la tension croissante entre son faux self et sa nature “réelle” peut conduire le jeune adulte, confrontés aux exigences de son travail ou de sa vie de famille, à des comportements destructeurs (conduites à risques, auto-mutilations, addictions) parfaitement documentés par les psychologues spécialistes de ces questions.

Ces troubles peuvent être évités quand le surdoué a la chance de grandir dans un environnement social ou familial dans lequel sa différence est acceptée, reconnue et peut pleinement s’épanouir sans risquer de déclencher une crise de rivalité mimétique ou sacrificielle.

Pour ce que l’humanité possède, cognitivement, de meilleur, l’indifférenciation, l’égalité et le refus de la complémentarité se révèlent, une fois de plus, destructeurs, meurtriers et régressifs.

Des boucs émissaires

Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font.” Luc 23:34

Dans ses livres « La violence et le sacré » ou « Achever Clausewitz », le philosophe René Girard a parfaitement analysé les ressorts psychologiques et anthropologiques secrets qui gouvernent la violence mimétique.

Ce travail nous permet de comprendre deux choses très importantes :

1-Dans un conflit, le phénomène mimétique nous conduit toujours à devenir notre ennemi.

Par conséquent, s’il veut triompher du monde islamique, le monde occidental va devoir devenir comme lui, c’est-à-dire renoncer à la modernité et revenir à ses fondamentaux.  

C’est justement cette éventualité, confusément pressentie, qui est insupportable pour les sociétés européennes car accepter cette nécessité reviendrait à admettre qu’elles se sont trompées sur tout et que le sacrifice sur l’autel du “progrès”, de la religiosité, de la force, de l’honneur, des modèles familiaux traditionnels, de l’autorité, de la hiérarchie et du sacré, les a en réalité conduit dans une impasse.

2-Tout groupe humain se débarrasse de sa violence en la transférant sur un bouc émissaire qu’il finit par sacrifier. Or, aujourd’hui, confrontée à une agression sans précédent, la civilisation occidentale ne peut pas riposter de façon proportionnelle car en vertu de la loi de la violence mimétique et de la montée aux extrêmes, cela signifierait ouvrir un conflit avec le monde islamique et déclencher ainsi une nouvelle guerre mondiale qui, à ce stade, risquerait de faire disparaitre l’ensemble de l’Humanité.

Fidèles à leur héritage chrétien, les Occidentaux ont donc décidé de se sacrifier pour sauver le monde. L’apathie de l’Occident face à la conquête islamique, la haine de soi, le refus de faire des enfants au nom de l’écologie ne peuvent s’expliquer de façon satisfaisante que par le fait que  les Occidentaux ont choisi de canaliser la violence du monde en devenant eux-mêmes le bouc émissaire offert en sacrifice. Dans le même temps, le refus par les pays d’Europe de l’Est de jouer ce rôle s’explique  par leur expérience préalable d’un demi-siècle de souffrance sous le joug communiste et que par conséquent, ces peuples considèrent qu’ils furent autrefois offerts en sacrifice pour éviter à l’Occident un conflit ouvert avec l’URSS.

Cette brève analyse permet de comprendre pourquoi compte tenu des enjeux et des facteurs psychologiques et anthropologiques à l’œuvre, quiconque souhaite sauver la civilisation européenne doit aller au-delà de la politique pour mobiliser les forces puissantes et primitives du sacré.

Pour sauver les peuples européens, il faut donc les aider à rejeter la modernité et les accompagner dans cette démarche, une vérité déjà comprise par un grand nombre de patriotes, mais aussi, et il s’agit là d’une entreprise bien plus difficile, les faire sortir du rôle du bouc émissaire en leur rappelant que le génie européen justifie que l’Europe soit sauvée et qu’il est donc à ce titre criminel de s’offrir aussi bêtement en sacrifice.

Là où croît le péril croît aussi ce qui sauve.

Pour aller plus loin:

De la religion de l’Homme

Du triomphe de la Croix

Metropolis, Fritz Lang, 1927

Du quotient intellectuel

La carte n’est pas le territoire.

Alfred Korzybski.

Que ce soit via la fameuse carte de QI qui agite les réseaux sociaux ou sur les tests censés révéler l’existence du surdon, la question du QI et de sa mesure fait un retour en force dans le débat intellectuel.

Conçu à l’origine par le français Alfred Binet pour détecter le retard mental, le QI est en réalité, une fois sorti de ce rôle, un indicateur dépourvu de signification et il est regrettable qu’il se soit imposé comme la  mesure par excellence de l’intelligence dans l’esprit du public avec le soutien d’une partie de la communauté scientifique.

Dans un article très détaillé, Nassim Nicolas Taleb a expliqué pourquoi aussi bien sur le plan statistique que philosophique, le QI représente une escroquerie intellectuelle. De mon côté, j’ai proposé plusieurs hypothèses permettant d’expliquer les inégalités entre les individus et les groupes humains et expliqué pourquoi cet outil n’est pas du tout adapté pour identifier le surdon.

Plutôt que de revenir sur des arguments qui ont été longuement développés ailleurs, je voudrais revenir sur la critique centrale du QI qui, en dépit de sa grande simplicité, semble échapper à beaucoup.

La principale faiblesse du QI est qu’il s’agit d’un instrument beaucoup moins efficace et beaucoup moins rigoureux  que la mesure directe. 

Comme je l’ai expliqué, si vous voulez savoir si quelqu’un est surdoué, plutôt que de lui faire passer un test, regardez en temps réel comment fonctionne son cerveau dans un IRM. Si vous êtes vous-même surdoué, il vous suffira de quelques minutes de conversation pour déterminer si vous avez ou non à faire à un surdoué.

De la même manière, si vous devez recruter quelqu’un, plutôt que de regarder son diplôme ou son QI, il vaut mieux  regarder ses réalisations concrètes ou mieux encore, lui faire accomplir  la tâche pour laquelle vous allez le recruter et voir comment il se débrouille.

Enfin, pas besoin d’une carte de QI pour se rendre compte de l’insuffisance de certains groupes humains dans leur organisation ou dans leur culture, il suffit pour cela d’aller sur le terrain ou plus simplement encore de constater leur place ou leur influence  au sein de la hiérarchie mondiale.  

En réalité, le QI est un outil qui fut inventé pour répondre à une problématique industrielle : détecter rapidement les inaptes souffrant d’un profond retard mental dans le cadre de l’enseignement obligatoire et de la conscription militaire.  Au-delà de ce cadre, l’outil  n’est plus pertinent et devient même dangereux car il se substitue, par paresse intellectuelle,  à l’analyse concrète et réelle des qualités et des compétences des individus. Le QI, comme le diplôme, ne mesure en réalité  que la capacité à passer un test dans les conditions d’administrations de ce dernier et non la compétence réelle, sans parler du fait que ces tests sont souvent conçus par des individus dont le fonctionnement intellectuel se trouve particulièrement adapté, quelle surprise, à la résolution de tests de QI…

Tous les débats autour du QI révèlent en réalité la puissance de la mesure,  l’enjeu de son contrôle par un groupe et l’importance qu’elle revêt pour la validation sociale des compétences d’un individu ou de l’attribution de sa place au sein d’une hiérarchie. C’est pour cela que toute personne qui a été détectée comme surdoué par un test de QI refusera d’admettre que ce test est privé de toute signification. De la même manière, toute personne qui a investi plusieurs années de sa vie dans l’obtention d’un diplôme refusera toujours d’admettre que celui-ci ne dit rien de ses compétences et pire, qu’un autodidacte consciencieux et passionné  peut faire aussi bien, voire mieux. 

En dernière analyse, le QI est un enfant de cette modernité qui au nom de méthodes et de principes en apparence « scientifiques » et « rationnels »  construit une nouvelle forme de totalitarisme qui refuse de voir des individus pour ne plus voir que des numéros et des indicateurs pouvant être traités   avec « efficacité »  par le système.  Ceux qui, notamment dans la résistance patriote, utilisent cet outil avec gourmandise pour illustrer l’inégalité entre les races humaines ne se rendent pas compte qu’ils participent ainsi  à renforcer le système et les valeurs  qu’ils prétendent combattre.

Autant il est absurde et dangereux de nier les inégalités entre les individus et les groupes humains, autant il est tout aussi absurde et dangereux d’attribuer ces inégalités à un indicateur aussi totalitaire et privé de signification que le quotient intellectuel.

De la violence

I struggled with some demons
They were middle class and tame
I didn’t know I had permission to murder and to maim

Leonard Cohen

S’il y a bien une chose que notre époque abhorre plus que tout, c’est la violence.

Dès le plus jeune âge, nos parents et nos éducateurs nous ont répété que « la violence ne résout  jamais rien » et toute la société s’est jointe par la suite au chœur des non-violents.

Pour notre époque, le recours à la violence est pire qu’un échec, c’est une aberration.

Tout doit être désormais résolu par le dialogue, l’empathie et la compréhension mutuelle de nos différences.

Il s’agit là d’une immense erreur aussi bien sur le plan psychologique que politique.

Psychologiquement, il est capital d’admettre que la violence fait partie de la condition humaine.

Les rédacteurs de la Bible en avaient eu l’intuition en faisant de l’Humanité les descendants de Caïn, ce fils d’Adam et Eve qui tua par jalousie son frère, Abel, préféré par Dieu. De la même manière, la plupart des contes traditionnels comportent des éléments de grande violence, souvent expurgés dans leurs versions contemporaine, afin de préparer les enfants à la cruauté du monde. Plus proche de nous, le grand psychiatre Carl Jung expliqua qu’une personnalité parfaitement intégrée est celle qui est parvenue à accepter et à assimiler sa part « d’ombre », c’est-à-dire ce qu’il y a d’inférieur, de primitif et d’imparfait en nous. Si, terrifié par sa propre violence, l’être humain choisit de la nier et de la refouler, refusant, comme le chantait le poète, de se donner la  « permission de meurtrir et de mutiler » alors il s’expose non seulement au risque de la névrose mais surtout à un retour aussi  dévastateur qu’imprévisible de  cette violence contenue.

Pour un individu comme pour la société à laquelle il appartient, tout l’enjeu consiste à accepter cette violence et de trouver des moyens de la canaliser, par exemple en la dirigeant contre les ennemis du groupe (guerre, rivalité), de la ritualiser à travers des compétitions sportives, des cérémonies religieuses ou de certains manifestations populaires (carnaval, corrida) ou encore de l’homéopathiser via le jeu ou la culture de la vanne que l’on retrouve particulièrement dans les groupes ou les activités essentiellement masculines.

Rien n’est plus dangereux et destructeur pour la psyché que de refuser cette part d’ombre et nier la puissance de cette vie intérieure qui possède ses exigences propres. C’est pourtant ce que font tous ceux qui cherchent à expurger tout conflit et toute confrontation de la société en se faisant les apôtres inconditionnels de la bienveillance et de la non-violence, comme ces antispécistes qui refusent jusqu’à tuer les moustiques.

Dépassant désormais le seul cas du trouble individuel, ce refus de la violence devient aujourd’hui un phénomène politique concernant l’ensemble de la société.  Au-delà  de l’authentique violence physique, psychologique ou verbale, la  juste sanction, l’autorité et les hiérarchies sont  désormais perçues comme des violences et à ce titre condamnées.

Ce que refusent de voir les apôtres de la non-violence, c’est que le refus de la violence contribue à rendre paradoxalement  la société  encore plus violente et injuste. Si  un agresseur sait qu’il court le risque immédiat d’une riposte, il peut être découragé de passer à l’acte à condition que le menace soit perçue comme crédible. Il s’agit là du principe même de la dissuasion  et c’est d’ailleurs pour cela qu’un grand nombre d’espèces animales ont vu l’évolution sélectionner des caractéristiques physiques et des comportements hautement dissuasifs. A l’inverse, si l’agresseur sait que sa victime a peu de chances de riposter, il peut être tenté de laisser libre cours à son agressivité.  Ce n’est donc pas un hasard si les violences dites “gratuites” frappent aujourd’hui en priorité les membres de la société considérés comme les plus faibles : personnes âgées, SDF, femmes isolées…

Loin d’encourager la pitié ou la compassion, la faiblesse et la vulnérabilité encouragent le plus souvent l’agression.

Dans la plupart des sociétés, c’est habituellement l’État qui possède le monopole de la violence légitime via la justice, les forces armées et la police. Or, aujourd’hui,  dans les sociétés occidentales, ces trois fonctions sont de plus en plus défaillantes, encourageant les citoyens soit à subir passivement la violence, soit à se faire justice eux-mêmes.   

En réalité, en choisissant de nier la violence et en privant l’État de sa capacité à répondre à cette dernière par la violence légitime, notre société a fait le pire choix possible, d’autant plus que son hypocrisie sur le sujet est aussi totale que manifeste.

Alors que la société refuse de punir sévèrement la violence, celle-ci ne cesse d’augmenter et se porte désormais sur les symboles de l’État et de son autorité comme la police et les pompiers. Ne pouvant que constater l’impunité dont ils jouissent, les criminels remontent alors la chaîne alimentaire et cherchent à découvrir jusqu’où ils peuvent imposer leur dominance.

Alors que la société prétend pacifier les rapports sociaux  une violence économique et sociale sans précédent fait rage: licenciements,  précarité, exploitation mais aussi mépris de classe et dédain des élites pour le peuple, ces ploucs qui » fument des clopes et roulent au diesel ». Comme je l’ai expliqué dans un article sur le gaslighting politique, rien n’est plus  violent et destructeur pour le psychisme que la négation d’un antagonisme infligeant une souffrance bien réelle.  

Enfin, alors que notre société traque et condamne toutes les formes de « micro-agression » au point où même  les humoristes et les caricaturistes ne peuvent plus exercer librement leur métier, la violence au quotidien augmente et se manifeste par une exaspération générale, une agressivité latente et une hausse spectaculaire des incivilités.

Autrefois, la violence était gérée de façon à se déverser de façon puissante et contrôlée  dans les institutions et les occasions prévues à cet effet. Aujourd’hui, bloquée dans son écoulement « naturel », elle suinte à travers une multitude de petits ruisseaux qui viennent irriguer l’ensemble de la vie publique. Peu à peu, une logique perverse se met en place dans l’esprit de ceux qui subissent la violence sans pouvoir riposter : ils attendent de tomber sur plus faible qu’eux ou sur une espèce « non protégée » pour pouvoir enfin se libérer de cette violence contenue. C’est ainsi que durant les manifestations de décembre 2018, certains membres des forces de l’ordre et du gouvernement ont infligé aux Gilets Jaunes une violence qu’ils ne peuvent plus faire subir aux criminels et aux délinquants des quartiers. Comme nous l’a enseigné René Girard, la société doit toujours se décharger de sa violence sur un bouc émissaire. Aujourd’hui, le bouc émissaire que l’on sacrifie sur l’autel de la non-violence, c’est le peuple.

Si le peuple constitue la première victime, l’homme en est la deuxième.

En effet, le refus de la violence va souvent de pair avec la dénonciation d’une masculinité qui ne peut plus désormais être que toxique. Si l’homme est souvent celui par qui la violence arrive, il ne faut pas oublier qu’il est aussi souvent celui qui y met un terme. Ceux qui se complaisent dans la dénonciation de la “violence patriarcale” sont souvent les premiers à se précipiter vers un policier, un pompier ou un militaire pour les protéger de ceux qui n’ont, eux,  aucun scrupule à infliger une violence bien réelle. Notons enfin que tous les hommes ne sont pas égaux devant la dénonciation de la violence masculine : autant la violence émanant de l’homme blanc,  désormais responsable de tous les crimes, y compris ceux d’éventuels ancêtres, est vigoureusement condamnée, autant celle venant de l’Étranger est souvent excusée au nom du traumatisme colonial, de la différence culturelle ou de la non-maîtrise des codes culturels.

Dans tous les cas, le refus d’une réalité psychologique et sociale aussi fondamentale que la violence ne peut que conduire notre société et ses citoyens à la névrose et se terminer soit par une forme de suicide collectif, la victime s’abandonnant à la hache du bourreau, soit à un retour aussi spectaculaire que destructeur de cette violence refoulée.

Socialement et politiquement, la voie de la guérison serait que l’État et la société assument à nouveau pleinement leur monopole de la violence légitime et retrouvent un sens de la justice et du châtiment plus proche de Charles Martel et des Croisades que de l’ONU et des Droits de l’Homme mais les hommes du XXIème siècle n’ont pas encore  manifestement assez souffert pour en revenir à de telles évidences et quand bien même le voudraient-ils en auraient-ils encore la force ?

A l’échelle individuelle, le salut passe par l’acceptation de sa part d’ombre, la pratique d’activités permettant d’exprimer et de canaliser cette violence  (sports de combat, compétitions, jeux de rôle) et surtout le fait de ne jamais se laisser enfermer dans le statut de victime en cas d’agression. Mieux vaut être considéré, même à tort, comme une brute ou un fasciste que de finir névrosé et soumis.

Pour aller plus loin:

On Killing: The Psychological Cost of Learning to Kill in War and Society

On killing (livre)

« Si vous êtes vierge et que vous voulez vous préparer à votre nuit de noces, si vous avez des problèmes sexuels ou que vous êtes tout simplement curieux, vous pouvez trouver des centaines de livres traitant de la sexualité. Mais si vous êtes un jeune soldat ou un membre des forces de l’ordre anticipant votre baptême du feu, le conjoint d’un vétéran perturbé par le fait d’avoir dû tuer ou que vous êtes tout simplement curieux, il n’existe aucun livre sur le fait de donner la mort et les conséquences d’un tel acte. »

Après plusieurs années de pratique en tant que militaire, historien et psychologue, le lieutenant-colonel de l’armée américaine Dave Grossman a entrepris de rédiger un livre, aujourd’hui considéré comme un classique et une lecture obligatoire dans toutes les académies militaires américaines, sur la psychologie qui entoure le fait de donner la mort (killing), une nouvelle discipline qu’il a baptisé du nom de « killology ».

La première idée reçue à laquelle ce travail tord le cou est qu’il est extrêmement facile à l’être humain de tuer l’un de ses semblables.

En réalité, c’est tout le contraire. Après la première guerre mondiale,  le général et historien S.L.A Marshall fut le premier à se rendre compte que, lors d’un engagement, seuls 15 à 20% des soldats d’infanterie cherchaient véritablement à ouvrir le feu sur leurs adversaires, une observation corroborée par la suite par d’autres études ainsi que par la reconstitution des guerres du passé.

Dans la première partie du livre, Grossman revient sur les barrières psychologiques qui empêchent un être humain d’en tuer un autre et rappelle, en s’appuyant sur les travaux du célèbre éthologue Konrad Lorenz, que dans la Nature, la plupart des conflits sont évités par des postures d’intimidation et, une fois déclenchés, se terminent le plus souvent, non par la mise à mort, mais par l’adoption d’une posture de soumission par le vaincu.

Tuer un autre être humain demande en réalité de surmonter des résistances émotionnelles et psychologiques considérables. Plus l’ennemi est proche, par exemple au corps à corps, plus l’acte est difficile et les conséquences psychologiques lourdes. A l’inverse, plus l’ennemi est lointain ou dépersonnifié par la distance ou le matériel, bombardement aérien ou vision nocturne par exemple, plus l’acte de tuer est facile et l’impact psychologique d’avoir donné la mort, faible.

Dans la seconde partie du livre, Grossman présente un modèle dont les différentes variables visent à détailler le processus par lequel un individu peut être plus ou moins facilement amené à tuer :

-l’ordre donné par une autorité : il est d’autant mieux accepté quand l’autorité est légitime et présente à proximité. Les chefs et les officiers exercent donc une influence décisive sur la propension du soldat à tuer ou à se restreindre. Le livre révèle au passage que la supériorité de l’armée romaine reposait en partie sur le fait d’avoir été la première au monde à avoir eu des officiers chargés uniquement de manœuvrer la troupe et de la pousser au combat.

-l’absolution du groupe : nombre, proximité et identification avec le groupe, pression des pairs. Plus nous sommes intégrés dans un groupe et plus celui-ci exerce une surveillance directe, plus il est difficile de ne pas tuer. Alors que les soldats d’infanterie tirent peu, c’est le contraire pour les artilleurs, les snipers travaillant en binôme ou les équipes opérant une mitrailleuse lourde.

-les prédispositions du tueur : conditionnement/entraînement, l’expérience récente (par ex : il est plus facile de tuer si l’ennemi vient de tuer votre camarade sous vos yeux), le tempérament (à noter que le chiffre de 2%  de « tueurs naturels » sans remords cité par Grossman correspond à peu près à celui généralement accepté pour le pourcentage de psychopathes au sein d’une population)

-attractivité de la victime : distance physique et émotionnelle (culture, ethnie, classe sociale).  Il est généralement plus facile de tuer des gens avec lesquels nous semblons n’avoir rien en commun d’où la nécessité pour les soldats de déshumaniser l’ennemi (“sous-hommes”, “boches”, “bridés” etc…) et à l’inverse, celle des vaincus de chercher à susciter de l’empathie pour ne pas être exécutés.

Au-delà de ce travail théorique, l’intérêt de ce livre repose en partie sur les témoignages poignants de soldats qui, encouragés par l’écoute sans jugement du psychologue, se livrent à des confidences sur des états d’âme et des expériences douloureuses parfois gardés enfouis en eux pendant toute une vie. Certains racontent la honte qu’ils ressentent encore bien des années plus tard de ne pas avoir réussi à ouvrir le feu sur un ennemi qui menaçait leur patrouille, d’autres expliquent comment le premier ennemi qu’ils ont tué « les yeux dans les yeux » a passé toute leur vie à les hanter, d’autres plus rares, avouent que le fait de tuer les a plongé dans un état d’extase plus violent et dangereux que la meilleure des drogues.

Le grand mérite de ce livre est ainsi de rappeler que loin de l’image facile et glamour véhiculé par le cinéma, les jeux vidéo ou la littérature, tuer est un acte d’une intimité et d’une puissance émotionnelle intense ressemblant à bien des égards à l’acte sexuel, une comparaison revenant à de nombreuses reprises sous la plume de l’auteur qui, lecteur de Freud, fait du soldat un être soumis plus que les autres aux forces conjointes d’ Éros et de Thanatos, la pulsion de vie et la pulsion de mort.

Dans la dernière partie du livre, Grossman s’attache au désastre que fut, sur le plan psychologique, la guerre du Vietnam et revient longuement sur les millions de cas de stress post-traumatique suite à la mauvaise gestion par l’armée et la société américaines de l’acte de tuer et de ses conséquences . En effet, suite à la découverte du faible taux d’ouverture de feu par l’infanterie, les méthodes de conditionnement et d’entraînement du soldat furent complètement repensées, notamment via le passage de cibles rondes à des silhouettes à formes humaines.

Suite à ces modifications, les taux passèrent à 55% en Corée et à près de 95% au Vietnam. En utilisant des variations sur les techniques de conditionnement développées par Pavlov et Skinner, l’armée américaine parvint à parfaitement conditionner ses soldats pour tuer. Malheureusement, dans le même temps, elle échoua complètement à développer l’organisation et les outils permettant aux soldats de gérer psychologiquement le fait d’avoir tué.

Alors que les soldats de la seconde guerre mondiale partaient au front au sein d’une unité, bénéficiaient à leur retour d’un sas de décompression et étaient traités comme des héros lors de leur retour au pays, les vétérans du Vietnam partirent individuellement, passèrent sans transition de la jungle du Vietnam à la petite maison de banlieue et surtout se trouvèrent confrontés à une hostilité sans nom de la part de la société et notamment du mouvement anti-guerre.

Grâce à sa formation de psychologue, Grossman décrit parfaitement  à quel point il est destructeur pour la psyché d’un soldat d’avoir dû, pour sa patrie, par devoir et sous la pression du groupe, donner la mort et, de retour au pays, au lieu de recevoir l’absolution tant attendue de la communauté au sens large, se voir rejeté et traité d’assassin par celle-ci.

Lorsqu’un pays agit de la sorte, il détruit non seulement le mental de ses soldats mais c’est le pacte implicite entre ces derniers et la Nation qui se trouve rompu.

Ce livre étant centré sur les méthodes et l’expérience de l’armée américaine, il serait intéressant d’apprendre comment les autres armées et particulièrement l’armée française, ont appris à gérer dans leurs rangs la nécessité de donner la mort et ses conséquences psychologiques.

Pour terminer, la lecture de ce livre jette un éclairage des plus inquiétants sur l’épidémie de violences dites gratuites ou d’attaques au couteau motivées par le fanatisme islamique qui ensanglantent aujourd’hui la France.

En effet, les auteurs de telles violences évoluent le plus souvent dans un véritable no man’s land culturel et identitaire : ils ne se considèrent pas comme français sans pour autant évoluer à l’intérieur du cadre anthropologiquement cohérent de leurs sociétés d’origine; ils peuvent trouver la justification de leurs actes dans l’islam et la nécessité de porter la guerre aux mécréants avec, dans certains cas, un conditionnement psychologique renforcé de façon concrète par la pratique rituelle de l’égorgement du mouton ; ils bénéficient du soutien de nombreux membres de leur communauté et de la bénédiction des certains chefs spirituels ou politiques et enfin, ils évoluent dans un contexte de haine et de déshumanisation des Français de souche (les kouffars ou les babtous) encouragé par une partie des médias et de certains faiseurs d’opinion, sans parler des problèmes liés à l’éducation ou aux déficiences cognitives mises en avant par le pédopsychiatre, Maurice Berger.

Tous les éléments du modèle de Grossman sont là pour expliquer pourquoi les agressions dites « gratuites » sont de plus en plus violentes et fréquentes et pourquoi au lieu de chercher la simple soumission, elles laissent désormais libre cours à une véritable sauvagerie  qui laisse le plus souvent les victimes mortes ou gravement blessées.

Par naïveté, lâcheté et faiblesse, les sociétés occidentales ont laissé se développer et accueilli en leur sein des armées de véritables tueurs évoluant au sein d’un système culturel et identitaire dans lequel les résistances naturelles au fait de donner la mort aux occidentaux se trouvent détruites ou affaiblies. Les sociétés occidentales ont cru qu’en renonçant à la violence légitime,  à la discrimination et l’usage de la force, elles allaient donner naissance à des sociétés totalement pacifiques et apaisées, elles vont devoir au contraire réapprendre à se battre, à donner la mort et à en gérer les conséquences.

Voir également: “Sous le feu : la mort comme hypothèse de travail” de Michel Goya

NB: Cet article ne fait pas partie du recueil L’Homme et la Cité

Des techniques de manipulation politique

« Qui connaît son ennemi et se connaît lui-même, en cent combats ne sera point vaincu. »

Sun Tzu

Composée par définition d’un petit nombre de personnes, l’oligarchie mondialiste s’appuie pour dominer les masses sur un ensemble sophistiqué de techniques de manipulation lui permettant à la fois de maintenir son pouvoir et de faire avancer son projet. Commençons par rappeler que la science de l’ingénierie sociale trouve son origine dans la Société fabienne, think-tank britannique fondé en 1884, qui aura joué un rôle central dans formation des élites mondialistes, notamment via la fondation de la London School of Economics, et la promotion d’un « socialisme technocratique » dont des institutions comme le Forum économique mondial (WEF) sont aujourd’hui les héritières. Rappelons également que l’emprise exercée par le système mondialiste sur les consciences repose sur son contrôle des médias de masse (presse, télévision, radio, internet), ceux-ci devant être considérés comme la branche « propagande » du système et entretenant des liens étroits avec les services de renseignement comme l’atteste l’existence de l’opération Mockingbird.

Ajoutons que le contrôle des médias de masse par le système mondialiste permet à celui-ci de contrôler le récit médiatique, d’occulter certaines informations et de s’assurer que les véritables réseaux de pouvoir et leurs objectifs ne soient jamais révélés, mais également de segmenter l’opinion publique en autant de « segments de marché », de l’extrême-gauche à l’extrême-droite, de façon à encourager le processus de division du corps politique, processus désigné sous le terme technique de schismogenèse. La segmentation des différentes thématiques et leur association à une étiquette politique particulière, comme par exemple le soutien au peuple palestinien pour la gauche, la lutte contre l’immigration pour la droite ou encore la défense de la vie pour les catholiques, a pour conséquence l’impossibilité d’une véritable « convergence des luttes » sur un sujet d’intérêt général et la constitution d’un front uni contre le pouvoir. Pour régner, le mondialisme doit diviser.

Au-delà de ces méthodes d’ordre général, le mondialisme utilise également des techniques plus spécifiques qui vont être présentées ici :

l’infiltration

Le mondialisme a compris qu’il était plus efficace et moins coûteux, pour contrôler un pays, de l’infiltrer et de le subvertir plutôt que de l’occuper militairement. Ce processus, systématisé dès la fin du XIXe siècle en Angleterre avec le groupe de Millner et la Table Ronde (Carrol Quigley) ainsi que par la création des bourses Rhodes, se poursuit aujourd’hui avec des programmes comme ceux des Young Global Leaders du Forum économique mondial ou ceux de la French-American Fondation. Formés à l’idéologie mondialiste, les membres de ces programmes seront ensuite appelés à exercer des fonctions importantes au niveau politique, économique, médiatique, culturel ou dans l’appareil d’État où ils contribueront à la mise en place de l’agenda mondialiste. Comme le disait Klaus Schwab avec beaucoup de candeur lors d’une conférence à Harvard en 2017 : « Avec nos Young Leaders, nous avons pénétré tous les gouvernements de la planète. »

l’ingénierie sociale

Définie comme l’ensemble des techniques visant à modifier de façon furtive les comportements, l’ingénierie sociale, qui s’appuie également sur la notion de nudge développée en économie comportementale, repose sur la connaissance de la psychologie des individus comme des foules pour orienter leurs comportements. Pour ce faire, elle va s’appuyer sur un ensemble de vecteurs d’influence dont les principaux sont les médias, les normes réglementaires, les leaders d’opinion ou le divertissement de masse. Un exemple particulièrement parlant de ce processus d’ingénierie sociale se trouve dans le développement et la promotion des ESG (critères sociaux-environnementaux). Créés à l’initiative de grands fonds d’investissement mondialistes comme Blackrock ou Vanguard, ils visent à évaluer la performance des grandes entreprises ou des fonds d’investissement non plus en fonction de leur performance ou de leur rentabilité économiques mais également d’après un ensemble de critères comme le « zéro carbone », l’inclusivité, la diversité etc. Ainsi, de façon indirecte, via le recrutement, la publicité ou le choix des investissements, les grandes entreprises, leurs prestataires ou leurs sous-traitants vont contribuer, en partie par contrainte et en partie par adhésion, à la mise en place l’agenda mondialiste. Comme l’affirmait en 2017, le PDG de Blackrock, Larry Fink : « Que ce soit sur le genre ou sur la race, il faut forcer les comportements. »

la technique du pompier pyromane

Cette technique consiste à créer un problème puis à se présenter comme un sauveur en apportant une solution qui avait été prévue dès le départ. L’utilisation la plus frappante de cette technique se trouve dans la gestion du problème de l’immigration de masse en Occident. Le problème fut créé à partir des années soixante-dix avec l’importation massive de populations étrangères via le regroupement familial et l’ouverture des frontières, combinés au développement du laxisme judiciaire et la création de zone de non-droit desquelles les populations autochtones furent progressivement chassées par les nouveaux arrivants. À cette époque, toute évocation de ce problème et de ses conséquences se trouvait rapidement présentée comme d ’« extrême-droite », empêchant ainsi toute critique.

Cinquante ans plus tard, face à l’impossibilité de nier les conséquences désastreuses de l’immigration de masse sur la plan sécuritaire, économique ou social, le système mondialiste change désormais de stratégie pour offrir sa solution : présenter l’État, qu’il contrôle, comme le seul rempart contre le chaos et demander à ce que des moyens supplémentaires lui soient octroyés pour surveiller les populations et restreindre les libertés (fichage, surveillance vidéo, reconnaissance faciale, interdiction de l’instruction en famille pour lutter contre le séparatisme), soit la mise en place du projet de surveillance prévu dès le départ ! Suite aux violences survenus à Crépol, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin se félicitait que l’État ait pu intervenir pour empêcher la guerre civile en oubliant de rappeler que sont les réseaux mondialistes qui contrôlent l’État français qui ont créé depuis cinquante ans les conditions de ce chaos !

Selon le même principe, après avoir encouragé l’avortement (250 000 cas par an, soit environ dix millions de bébés tués depuis 1975), le gouvernement va justifier la poursuite de l’immigration de masse pour palier à la baisse de la natalité, soutenir l’activité économique et maintenir le modèle social. Grâce au processus de segmentation politique évoqué plus haut, le combat pour la vie et les enjeux démographiques seront présentés comme des sujets « catholiques » ou « de droite » empêchant ainsi la constitution d’un front uni pour lutter contre l’élimination physique du peuple français historique.

thèse/antithèse (opposition contrôlée)

Le système mondialiste fonctionne selon la logique hégélienne, reprise par la dialectique marxiste, qui veut que de l’affrontement de la thèse et de l’antithèse émerge la synthèse. Ainsi, comme l’a révélé Anthony Sutton, les puissances financières mondialistes de Wall Street financèrent à la fois la révolution bolchevique de 1917 (thèse) puis la montée du parti nazi dans les années 30 (antithèse). Le choc et les destructions sans précédent de la seconde guerre mondiale permettront alors de justifier la création de l’ONU et d’un ensemble d’institutions supranationales officiellement conçues pour garantir la paix mais conçues en réalité comme autant d’avancées vers la création d’un gouvernement mondial unifié (synthèse). À ce sujet, rappelons que le terrain sur lequel fut bâti le siège de l’ONU à New-York fut offert par les Rockefeller et qu’un grand nombre de d’institutions internationales eurent comme premiers directeurs des mondialistes et eugénistes convaincus comme Julian Huxley à l’UNESCO ou Brock Chisholm à l’OMS.

De manière plus locale, le mondialisme va également financer des organisations ou des partis en apparence hostiles au pouvoir mais qui se révéleront, lors d’un moment de vérité ou de crise, totalement alignés sur les objectifs du mondialisme. En France, l’affaire des convois de la liberté, offre un exemple édifiant d’une opération d’opposition contrôlée et des dangers que celle-ci peut représenter pour les véritables résistants.

Image tirée d’un film de 1933 montrant la future reine Elizabeth II effectuant un salut nazi sous l’œil de son père, le roi Edward VIII, sympathisant nazi.

L’attentat sous faux-drapeau

L’attentat sous faux-drapeau est une technique très ancienne qui consiste à justifier une action ou une riposte par une agression que l’on a soi-même organisé. À titre d’exemple, en 1931, l’incident de Mudken fut monté par le Japon et attribué aux Chinois pour justifier l’invasion de la Mandchourie. En 1933, les nazis déclenchèrent l’incendie du Reichstag et l’attribuèrent aux communistes. En 1953, en Iran, la CIA et le MI6 renversèrent le régime de Mossadegh lors de l’opération Ajax et firent porter la responsabilité aux communistes. Plus proche de nous, les bandes de vidéosurveillance ont révélé que « l’attaque » sur le Capitole américain du 6 janvier 2021 portait toutes les marques d’une opération sous faux-drapeau, de l’ouverture des portes par les gardes à la présence de nombreux agents du FBI prétendant être des supporters de Trump parmi les manifestants.

la divulgation partielle (limited hangout)

Cette technique consiste à communiquer seulement une partie de la vérité tout en omettant d’autres éléments permettant d’obtenir une vision d’ensemble ou de révéler les vrais enjeux. Par exemple, l’affaire Epstein fut traitée dans les grands médias uniquement du point de vue de des mœurs, en omettant de mentionner les amitiés politiques et économiques de haut niveau de Jeffrey Epstein, son financement de la recherche scientifique notamment dans les domaines de la virologie, de la génétique ou des nanotechnologies et surtout, ses liens, avec des réseaux financiers et mafieux, comme le Mega Group liés à l’État d’Israël via Robert Maxwell ou Les Wexner.

De la même manière de nombreux pédocriminels, comme Marc Dutroux ou Michel Fourniret, sont toujours présentés comme des prédateurs isolés pour mieux dissimuler les réseaux pédocriminels dont ils faisaient partie et qu’ils étaient chargés d’alimenter en chair fraîche.

la révolution de couleur

La révolution de couleur est un coup d’État organisé par les services de renseignement sous couvert de révolte démocratique et populaire. Cette méthode de changement de régime utilise généralement des organisations ou des personnalités issues de la société civile (ONG, mouvements étudiants). Pour être couronnée de succès, une révolution de couleur doit toujours être préparée en amont via la diabolisation du pouvoir en place (démoralisation) et, en parallèle, la promotion de figures d’opposition présentées dans les médias comme des figures d’opposition de premier plan, quand bien même ceux-ci seraient totalement inconnus de la plupart des habitants du pays.

Une fois, le terrain préparé, le système mondialiste va lancer une opération de déstabilisation avec le soutien d’une partie des services de renseignement et de l’armée du pays visé et surtout, avec l’appui des médias de masse chargés de « vendre » la révolution de couleur à l’opinion publique internationale. Ainsi, le renversement du pouvoir hostile aux intérêts mondialistes sera toujours présenté comme une victoire de la démocratie et des droits de l’homme, du peuple contre la tyrannie. Cette grille de lecture permet d’identifier des événements comme la révolution bolchévique de 1917, Mai 68, le Printemps arabe de 2010-2011 et l’Euro Maidan de 2014 comme autant de révolutions de couleur. Sans oublier bien sûr, la mère de toutes les révolutions de couleur : la Révolution française » planifiée dès 1782 au congrès maçonnique de Wilhemsbad, financée par le mondialisme britannique, préparée par une campagne d’infamie contre le roi et la reine (affaire du collier) et organisée par la franc-maçonnerie infiltrée dans l’armée, la noblesse, le clergé et même la cour. Comme toutes les révolutions de couleur, la Révolution française ne fut pas la victoire du peuple mais celle d’une oligarchie financière suffisamment habile pour dissimuler ses intérêts et maquiller ses forfaits.

Ces quelques exemples offrent une vue d’ensemble sur les techniques employées par le système mondialiste. Informé de l’existence de ces différentes méthodes, le résistant doit donc pouvoir être capable d’identifier facilement les tentatives d’infiltration ou ingénierie sociale, éviter le piège du pompier pyromane ou de l’opposition contrôlée et d’anticiper les tentatives de révolution de couleur. Il est d’autant plus important d’être familiarisé avec ces concepts que le mondialisme utilise toujours le même mode opératoire : les acteurs, les objectifs et les conditions varient mais les méthodes restent toujours les mêmes. Le diable est rusé mais il ne sait pas créer, il est stérile.

Pour aller plus loin :

Des mondialistes

De la désinformation

Du gaslighting politique

Du wokisme d’entreprise

De l’opposition contrôlée

Du Black Swan

« Il est difficile de faire des prédictions surtout en ce qui concerne l’avenir » Yogi Berra

Dans son livre, le « Cygne Noir » (Black Swan), le statisticien Nassim Nicholas Taleb a développé la théorie du même nom. Celle-ci désigne un événement imprévisible possédant une faible probabilité de survenir mais qui, au cas où il arriverait, aurait des conséquences d’une portée considérable et exceptionnelle. Cette théorie est utilisée pour expliquer l’impact disproportionné des événements difficiles à prédire, l’impossibilité de calculer de tels éléments en utilisant les méthodes statistiques classiques et enfin les biais cognitifs qui empêchent les individus, personnellement et collectivement, de comprendre et percevoir de tels événements.

Le terme « cygne noir » provient de l’anecdote suivante: jusqu’à la découverte du Nouveau-Monde, les européens pensaient que tous les cygnes étaient blancs. Or, la découverte d’un seul cygne noir fut suffisante pour remettre totalement en cause cette conception. Cet exemple offre une illustration du principe logique suivant : « l’absence de preuve n’est pas la preuve d’absence ».

En cette période de fêtes de fin d’année, l’histoire de la Dinde de Noël offre un bel exemple des dangers d’une pensée incapable d’intégrer la notion de « cygne noir ».

Durant toute l’année, mois après mois, la dinde de Noël est nourrie par son éleveur.

Dans l’esprit de la dinde commence à se dessiner une tendance.

A l’approche de Noël, son gavage s’intensifie.

La Dinde en conclut que la tendance est confirmée et que les choses vont de mieux en mieux pour elle. Si la veille de Noël, un sondeur demandait à la dinde sa prédiction pour l’année suivante, elle  anticiperait certainement la poursuite du gavage en s’appuyant sur les données des mois précédents.

Mais le jour de Noël, la série s’arrête brutalement : la Dinde est mise à mort pour être mangée.

Le graphique ci-dessous illustre parfaitement le choc causé par l’irruption soudaine d’un « cygne noir » dans une série considérée à tort comme linéaire.

Aujourd’hui, comme la dinde de Noël,  nos sociétés refusent  d’envisager qu’un grand nombre de « Black Swans » peuvent frapper les domaines suivants :

-l’Union Européenne

-la croissance économique

-le système bancaire et financier international

-la démographie

-la paix

-le « progrès »

“l’élite”

la République et les Droits de l’Homme

Pour accepter la réalité des « Cygnes Noirs », encore faut-il admettre que ces derniers existent mais aussi être prêts mentalement à changer radicalement de paradigme.

Pour aller plus loin:

Mini-conférences de Taleb sur les probabilités

De la désinformation

“Nous saurons que notre programme de désinformation a atteint son but lorsque tout ce que croira la population américaine sera faux. »

William Casey,  ancien directeur de la CIA

Dans le cadre de cette guerre hors limites menée par le mondialisme contre les peuples, le contrôle de l’information occupe une place centrale. En effet, comme nous l’avons écrit dans « La France Retrouvée » : « quiconque contrôle les médias et le récit médiatique possède le pouvoir de contrôler les esprits mais également de définir ce qu’une société tient pour réel, de déterminer les opinions considérées comme acceptables et pour finir, de contrôler la hiérarchie du pouvoir et des représentations. »

Pour aider les peuples à sortir de cette prison mentale et cognitive dans laquelle ils ont été enfermés pendant des siècles, il est donc essentiel de comprendre que les médias de masse et les “experts” qu’ils invitent n’ont pas pour vocation à informer mais à désinformer et qu’ils doivent donc être considérés comme la branche « propagande » du système mondialiste.

Pour s’en rendre compte, il suffit de constater qu’aucun média de masse ne fait référence au mondialisme ainsi qu’à ses multiples instances dirigeantes, telles que le Forum Économique Mondial (WEF), le groupe  Bilderberg, le Council on Foreign Relations (CFR) ou encore la Commission Trilatérale. Sur le plan politique, les médias maintiennent la fiction de l’opposition gauche/droite qui, comme nous l’avons expliqué dans notre essai consacré à l’opposition contrôlée, permet d’entretenir l’illusion du libre choix et du pluralisme dans un système présenté comme démocratique mais en réalité entièrement contrôlé en amont. Sur le plan historique, les médias continuent de diffuser une version « corrigée » de l’Histoire, en dissimulant par exemple le financement des mouvements bolcheviques et nazis par les financiers de Wall Street ou le rôle de l’oligarchie mondialiste britannique, incarnée par le « groupe de Milner », dans le déclenchement de la première guerre mondiale.

Même si une part croissante de la population fait preuve d’un scepticisme de plus en plus grand à l’encontre des médias de masse, moins nombreux sont ceux à avoir pris conscience que les médias ne se contentent pas de communiquer des informations fausses ou incomplètes mais qu’ils œuvrent à la construction d’une véritable réalité parallèle dont la création et la diffusion font appel à des techniques extrêmement sophistiquées de manipulation psychologique et d’ingénierie sociale.

Dans le cas de la crise Covid, il est possible de parler de « pandémie médiatique » tant la perception de la maladie et de sa dangerosité a été en grande partie due à son traitement par les médias. Face à une situation présentée comme apocalyptique et vendue comme telle au public à travers des images de services d’urgence saturés et le décompte quotidien des décès attribués au Covid, la réalité est celle d’une mortalité moyenne de 0.6% dont moins de 1% pour la tranche d’âge des 20 à 70 ans et d’une surmortalité de seulement 9% pour l’année 2020 par rapport aux années précédentes, avec de surcroît un nombre important de patients morts avec le Covid comptabilisés comme morts du Covid.

De la même manière, toutes les mesures de restrictions des libertés, dont les confinements, furent présentées comme nécessaires, sans informer le public des meilleurs résultats sanitaires obtenus par des pays comme la Suède dans lesquels il fut seulement conseillé aux personnes les plus fragiles et les plus âgées de rester chez elles. Enfin, le vaccin fut présenté par les médias comme le seul moyen de lutter contre le virus, sans informer le public sur l’existence de prophylactiques reconnus par l’académie de médecine comme la Vitamine D ainsi que des résultats obtenus par des dizaines de pays ayant choisi d’utiliser des médicaments tels que l’ivermectine dans le cadre de traitements précoces. Après avoir massivement promu les vaccins, les médias refusent toujours en revanche d’informer le public sur l’explosion des effets secondaires et de la surmortalité générale depuis 2021 ainsi que sur les conséquences désastreuses de la suspension des soignants non-vaccinés sur le fonctionnement de l’hôpital.

La même logique de désinformation se retrouve à l’œuvre dans le cas l’opération militaire en Ukraine, présentée par les médias comme l’invasion d’un pays innocent et pro-européen par une Russie impérialiste et belliqueuse. Là encore, les médias oublient de rappeler le financement, dès le XIXe siècle, du nationalisme ukrainien par des « marchands de révolution » comme Alexandre Parvus afin d’affaiblir l’Empire Russe. Oublié aussi “Le Grand Échiquier” de Zbigniew Brzezinski, bible des stratèges mondialistes, qui fait de l’Ukraine un pivot stratégique dont le contrôle permet celui du “Heartland” (Mackinder) donc de l’île-monde (l’Eurasie) et donc du monde. Oubliées également la révolution orange de 2004 et l’EuroMaïdan de 2014, véritables coups d’État menés par l’OTAN et orchestrés depuis Washington par des donneurs d’ordre telles que la vice-ministre des affaires étrangères pour l’Europe et l’Eurasie, Victoria Nuland. Oubliés aussi les bombardements sur les populations civiles du Donbass depuis 2014 ainsi que les massacres des populations russophones par milices néo-nazies, comme le bataillon Azov, soutenues financièrement par des oligarques comme Igor Kolomoïski. Et ne parlons même pas des preuves apportées par l’armée russe de l’existence de nombreux programmes de recherche bactériologique développés en Ukraine par des laboratoires financés dès 2005 par le Pentagone (DTRA) et des entreprises comme Metabiota liées à la famille Biden.

Sur le plan économique, nous avions montré en 2019 dans un essai consacré aux grands indicateurs macro-économiques tels que le PIB, l’inflation et le chômage, comment les chiffres étaient systématiquement truqués et privés de toute véritable signification. En effet, la « richesse » des pays occidentaux est aujourd’hui en grande partie virtuelle car reposant sur le secteur financier et « l’argent magique » créé ex-nihilo par les banques centrales. Cette richesse fictive, défendue en grande partie par la puissance militaire des États-Unis et la capacité du mondialisme à éliminer ceux qui refuseraient de « jouer le jeu » (Libye et Irak par exemple), ne saurait être comparée à la richesse réelle, productive et énergétique de pays tels que la Russie ou la Chine.

Pour finir, quand les médias ne désinforment pas, ils pratiquent la « divulgation partielle » (limited hangout), technique qui consiste à concentrer l’attention du public sur un détail mineur ou une dimension annexe afin de ne pas aborder le cœur du sujet. Le meilleur exemple de cette pratique se trouve dans le traitement de l’affaire Epstein, présentée comme une sordide affaire de mœurs, quand il s’agit en réalité d’un système sophistiqué de chantage et de manipulation des puissants de ce monde orchestré par les services de renseignement israéliens par l’intermédiaire de Robert Maxwell, père de Ghislaine Maxwell, elle-même associée et « rabatteuse » d’Epstein. En ce qui concerne cette dernière, les médias français se sont bien gardés de rappeler que celle-ci détient la nationalité française ou de mettre en avant sa relation avec Jean-Luc Brunel, autre bras droit d’Epstein, retrouvé lui aussi mort de façon suspecte dans sa cellule de la prison de la Santé.

Ces quelques exemples doivent aider à prendre conscience que les médias de masse sont en réalité des vecteurs de désinformation à grande échelle chargés de maintenir les peuples dans une réalité parallèle entièrement détachée du monde réel. Par conséquent, plus un individu s’appuie sur les médias de masse, y compris en multipliant les sources d’informations officielles, plus celui-ci se trouve victime de manipulation psychologique et plus il est difficile de lui faire admettre cette réalité. Sur ce point, force est de constater que tous ceux qui, par leur profession ou leur statut social se considèrent comme plus informés que la moyenne – élus, dirigeants, médecins, journalistes, universitaires, militaires – se révèlent plus susceptibles d’être victimes de cette manipulation et de succomber à ce que le philosophe Nassim Nicholas Taleb a appelé « l’arrogance épistémique ».

Dans le cadre de cette guerre de l’information menée aujourd’hui contre la dictature mondialiste, ce n’est qu’une question de temps avant que le système s’effondre et que les mensonges des médias soient révélés au grand jour. Pour les résistants, tout l’enjeu consiste à créer des canaux d’information alternatifs, à y relayer des informations fiables et, par ces moyens, d’aider nos contemporains à prendre conscience de la prison cognitive dans laquelle ils se trouvent enfermés pour mieux leur permettre de s’en échapper. Mais surtout, veiller à ce que ce système de manipulation de masse soit entièrement démantelé et ne parvienne pas à se reconstituer sous une autre forme, moyennant quelques arrangements et la diffusion de quelques inoffensives vérités.

Pour aller plus loin :

De la pilule rouge

Des bonnes questions

De la guerre de l’information

Principes de base de la propagande

Entretien Mike Benz sur le contrôle de l’information et la censure

Neuro-Pirates –Réflexions sur l’ingénierie sociale, Lucien Cerise

Confession d’un ancien de la CIA sur la manipulation de l’opinion publique par les médias

De l’effet d’ancrage

En psychologie, l’effet d’ancrage (anchoring) désigne un biais cognitif humain qui consiste à privilégier la première information reçue et à l’utiliser en tant que valeur de référence.

L’effet d’ancrage est une technique particulièrement utilisée en négociation ou en politique où elle se révèle particulièrement utile car elle permet de poser les termes de la discussion et de faire en sorte qu’il soit très difficile psychologiquement pour l’interlocuteur de s’en écarter.

Un exemple d’ancrage consiste à demander à des convives d’un repas de choisir entre fromage et dessert. En formulant les choses ainsi, vous avez « ancré » le choix.  Si suite à cela, un convive venait à demander s’il serait possible d’avoir fromage et dessert et pourquoi pas en plus un petit café, il passerait aux yeux de l’assemblée  pour quelqu’un d’exigeant, voire d’impoli.

De la même manière, l’effet d’ancrage explique pourquoi pour obtenir une augmentation de salaire significative, il est souvent préférable  de changer d’employeur, voire de métier plutôt que de rester dans la même entreprise. Même si vous le méritez, il est plus difficile pour votre ancien patron de vous payer 10 000€ de plus par an car c’est votre ancien salaire qui reste sa valeur de référence.

De tous temps, l’effet d’ancrage a été utilisé en politique pour défendre une position ou affaiblir celle de l’adversaire. Abraham Lincoln utilisa par exemple l’abolition de l’esclavage dans les Etats du Nord  comme effet d’ancrage dans ses négociations avec le sud esclavagiste comme le montre avec brio le film « Lincoln » de Steven Spielberg.

Aujourd’hui, aucun sujet n’illustre mieux l’utilisation de l’effet d’ancrage que celui du traitement de l’immigration. Le gouvernement français a par exemple annoncé récemment la mise en place de quotas sur l’immigration de travail et un durcissement des conditions d’accès à l’AME.

Ces décisions sont présentées par les commentateurs comme un « virage à droite » et des mesures dures.

Redoutable effet d’ancrage !

Un véritable virage à droite consisterait en réalité à ne plus accueillir de réfugiés, à expulser les clandestins, à mettre un terme au regroupement familial, à en finir avec le droit du sol, à déchoir de la nationalité française les criminels binationaux et de procéder à une remigration massive des populations indument naturalisées depuis quarante ans. Mais grâce à l’effet d’ancrage, des mesurettes à la portée limitée peuvent être présentées comme une politique de grande fermeté.

Le deuxième bonus de l’effet de l’ancrage est justement de présenter ceux qui osent sortir du cercle étroit des choix qu’il a tracé comme des extrémistes ou des gens déraisonnables.

Même si vous pouvez démontrer par A + B que le marché immobilier est surévalué d’environ 70%, vous aurez bien du mal à faire admettre au vendeur que le bien qu’il espérait vous vendre 100 000€ ne vaut en réalité que 30 000€ sans passer pour un idiot peu conscient de la réalité du marché.

Comprendre la puissance de l’effet d’ancrage, c’est comprendre l’importance du contrôle des médias et plus généralement des sources d’information par le pouvoir. En effet, dans nos sociétés contemporaines, ce sont les médias qui pour l’essentiel définissent les termes de l’ancrage.  Par le registre lexical, le choix des thématiques, des données ainsi que celui des intervenants, ces derniers ancrent dans l’esprit du public les valeurs de référence.

Celui qui contrôle les médias contrôle en réalité ce qui est considéré  par une société comme la norme raisonnable. Sur le plan politique, il est notamment amusant de constater par exemple que des thèmes ou des idées considérés comme appartenant à l’ultra-droite en France sont considérés comme de centre-droit dans des pays comme la Russie, la Hongrie ou la Pologne. A chaque pays, son ancrage.

Éviter les pièges tendus par l’ancrage demande une discipline mentale de fer.

Pour un négociateur, il faut dès le début  recadrer le débat en accusant au passage  l’interlocuteur de nous prendre pour un imbécile ou de nous manquer de respect.  Une fois l’ancrage établi, sortir du cercle tracé par celui-ci suppose une force de caractère et une indifférence au fait d’être traité d’extrémiste, d’idéaliste ou de dur en affaires. Sur le plan social et médiatique, le meilleur antidote reste encore de s’exposer le moins possible aux termes de l’ancrage pour ne pas l’intérioriser et au contraire aller chercher ce qu’on appelle les biais de confirmation pour se prémunir mentalement.

Face à l’effet d’ancrage, comme le capitaine pris dans la tempête,  il ne faut surtout pas chercher à jeter l’ancre mais plutôt chercher à son garder son cap et continuer à suivre son étoile.

Du paganisme

J’ai tendu mes mains tous les jours vers un peuple rebelle, qui marche dans une voie mauvaise, au gré de ses pensées. Esaïe 65:2

Signe des temps, le paganisme a aujourd’hui le vent en poupe et trouve de plus en plus d’adeptes à la fois chez une jeunesse perdue tentée par la sorcellerie mais aussi chez de jeunes identitaires pensant trouver leur salut dans une redécouverte de leur héritage pré-chrétien. De même que pour l’illusion européenne, si nous croyons aujourd’hui nécessaire de réfuter le paganisme c’est parce ce que cette doctrine exerce actuellement une importante séduction sur l’esprit des jeunes gens et contribue ainsi à les détourner de la vraie foi ainsi qu’à entraver le processus de redressement de la France.

Souvent inspirés par la pensée de Nietzsche, les jeunes païens fustigent la foi chrétienne, cette «religion des femmes et des faibles» ayant, selon eux, contribué à affaiblir les Européens en remplaçant l’antique et virile vigueur païenne par l’émolliente bienveillance égalitaire du christianisme. À leurs yeux, un retour au paganisme constituerait ainsi la seule solution pour sauver l’Europe du péril du Grand Remplacement mais aussi pour refonder notre culture sur des bases aussi fortes que saines.

La première erreur des nouveaux païens est de plaquer les défauts de notre époque sur le christianisme, d’avoir confondu la vision déformée par la modernité de cette religion avec sa réalité. Si les propos souvent lénifiants des dames catéchistes et des curés post-Vatican 2 ont pu donner au christianisme une apparence de mollesse et de tiédeur, commençons par rappeler que Jésus n’est pas venu pour nous endormir dans un confort bourgeois mais pour nous secouer et nous adjoindre à partir en guerre contre le mal. Écoutons ce que nous dit le Christ à ce sujet dans l’Évangile de Saint Matthieu :

« Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre : je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive. Oui, je suis venu séparer l’homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère : on aura pour ennemis les gens de sa propre maison. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi ; celui qui ne prend pas sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi. Qui veut garder sa vie pour soi la perdra ; qui perdra sa vie à cause de moi la gardera. » (Matthieu 10:34)

Cette injonction à tout risquer pour le Christ conduira les premiers chrétiens à subir l’opprobre puis les persécutions de la société romaine, les premiers missionnaires à partir évangéliser, souvent au péril de leur vie, les tribus barbares des tréfonds de l’Europe, aux croisés de partir reprendre Jérusalem pour la gloire de Dieu et aujourd’hui à de nombreux chrétiens de s’opposer, au mépris de leur carrière, de leur fortune ou de leur confort, à la tyrannie qui s’exerce aujourd’hui sur les corps comme sur les esprits.

En réalité, le christianisme constitue la religion virile par excellence et son ordre repose sur cette remarquable formule « un père dans la famille, un père pour la Nation, un père dans le Ciel » équilibrée par la présence de la femme venant introduire de l’horizontalité dans cette logique verticale. Comme l’a remarquablement démontré Sylvain Durain dans son livre « Ce Sang qui nous lie », ce sont en réalité les sociétés pré-chrétiennes, qu’elles soient primitives ou antiques, qui sont en réalité d’essence féminine car celles-ci pratiquent l’indifférenciation et obéissent au principe du « matriarcat sacrificiel ». Ainsi, le travail de Sylvain Durain nous invite à ne pas confondre l’apparence du pouvoir faussement appelé patriarcal et manifesté par l’exercice, souvent brutal, du pouvoir par les hommes avec la domination réelle de la société via un fond symbolique, sacré et familial d’essence purement féminine  (rôle des vestales à Rome, transmission des qualités par la mère etc…)

En réalité, seul le christianisme, religion de l’incarnation où le Verbe s’est fait chair, offre un chemin pour sortir du régime passé et présent du « matriarcat sacrificiel »  qui, loin d’être un progrès, constitue en réalité un retour aux formes les plus archaïques, primitives et destructrices d’organisations sociales.

En effet, comme l’a démontré le philosophe René Girard, le christianisme, par le sacrifice du Christ sur la croix, a permis à l’humanité de sortir à la fois du cercle de la violence mimétique mais aussi de la logique ancestrale du bouc émissaire. L’intuition de René Girard rejoint sur ce point les travaux de Monseigneur Gaume qui démontra en 1877  dans « Mort au cléricalisme ou résurrection du sacrifice humain » que toutes les sociétés pré-chrétiennes avaient en commun la pratique du sacrifice rituel d’êtres humains.

Ce fait méconnu contribue en grande partie à expliquer la rapidité de la diffusion originelle du christianisme car partout où elle s’implanta la religion chrétienne mit immédiatement un terme à cette odieuse pratique qui persistait encore au Nouveau-Monde avant l’arrivée des colons européens. A l’inverse, comme le souligne Girard, dès qu’une société se déchristianise, ce n’est qu’une question de temps avant qu’elle se ne remettre à pratiquer les sacrifices humains, une intuition là encore malheureusement confirmée par la crise que traverse aujourd’hui l’Occident.

Au-delà de leur pratique du sacrifice rituel, les païens partagent avec les lucifériens, ces mondialistes que pense combattre le paganisme identitaire, d’être possédés par le démon de l’orgueil. Là où le chrétien accepte de s’en remettre entièrement à Dieu et, certain de Son amour, ne cherche qu’à recevoir Sa grâce, le païen entre dans une logique transactionnelle avec la divinité, réalisant des rituels pour recevoir des pouvoirs ou obtenir des faveurs. Pensant retourner à un mode de pensée et de croyance traditionnels, les païens succombent en réalité à cet orgueil  résolument  moderne qui refuse de servir et prétend, à travers une action humaine, exercer une influence sur la volonté et le plan de Dieu. Païens, prenez garde : le paganisme n’est que le masque derrière lequel se cache en réalité Satan, votre adversaire!

Sur les plans culturels et religieux, ceux qui pensent que le paganisme constitue aujourd’hui la seule forme de pensée religieuse capable de revitaliser l’Occident sont invités à relire René Guénon qui, dès 1927, dénonçait cette impasse dans « La crise du monde moderne » :

Nous pensons d’ailleurs qu’une tradition occidentale, si elle parvenait à se reconstituer, prendrait forcément une forme religieuse, au sens le plus strict de ce mot, et que cette forme ne pourrait être que chrétienne car, d’une part, les autres formes possibles sont depuis trop longtemps étrangères à la mentalité occidentale, et , d’autre part, c’est dans le Christianisme seul, disons plus précisément encore dans le Catholicisme, que se trouvent, en Occident, les restes d’esprit traditionnel qui survivent encore.“

Le paganisme contemporain cherche en réalité à revenir à une source qui s’est tarie il y a bien longtemps pour la simple et bonne raison que le paganisme européen originel continue de vivre et d’exister à travers le christianisme en général et le catholicisme en particulier. Qu’il s’agisse des rites, des fêtes, des édifices, des saints ou même d’une figure comme la Vierge Marie, tout l’héritage païen de notre civilisation se retrouve intégré, préservé et surtout sanctifié par le catholicisme. Dès lors pourquoi se tourner vers une forme morte, et de surcroît inférieure, lorsqu’il existe aujourd’hui une forme encore vivante et transfigurée de ces croyances païennes ?  

Pour finir, comme nous l’avons écrit dans “La France Retrouvée“, il existe un lien charnel entre La France et le catholicisme, le peuple français ayant, selon la belle formule d’André Suarès, « l’Évangile dans le sang ». Affaiblir ou rejeter le christianisme, c’est tout simplement rejeter la France et tout ce qui est païen ne peut être que profondément anti-français et c’est d’ailleurs sans doute pour cela que tant de païens identitaires ont substitué la défense de la civilisation européenne à celle de la civilisation française. Ainsi, leur rejet du christianisme conduit les nouveaux païens à un véritable contresens : si la France se trouve aujourd’hui en danger de mort, ce n’est pas à cause du christianisme mais justement parce qu’elle n’est plus chrétienne !

Enfin, à ceux qui nous diront à quoi bon défendre la France si le catholicisme est universel, nous répondrons que le peuple français est le peuple de la nouvelle alliance avec Dieu, alliance scellée en 496 par le baptême de Clovis et que cette tension, voire cette contradiction, entre les exigences du temporel et celles du spirituel se trouve au cœur de l’identité française. Comme l’avait bien compris le très chrétien Charles De Gaulle : «la perfection évangélique ne conduit pas à l’empire».

Concédons aux païens que ce christianisme affaibli et coupé de son héritage populaire et païen par les réformes conduites récemment par l’Église n’a pas contribué à donner une image séduisante de la religion chrétienne et a pu agir sur de nombreux esprits comme un repoussoir. D’où l’importance de souligner que nous assistons aujourd’hui, en France, en Europe et aux États-Unis, à l’avènement d’une nouvelle génération de chrétiens ayant parfaitement intégré que « Dieu vomit les tièdes » et bien décidés à rappeler au monde que le Christ est « le chemin, la vérité et la vie » mais aussi que toutes les aspirations de nos contemporains : quête de sens, recherche de la transcendance, ordre naturel, solidarité organique, défense et respect de la nature, peuvent être parfaitement comblées par le christianisme.

En tant que gardien de ce trésor et dépositaire de cette Bonne Nouvelle (évangile), tout chrétien a donc pour devoir de ne pas laisser le païen ou l’athée, à plus forte raison s’ils sont français, persister dans l’erreur philosophique, politique et spirituelle du paganisme et de les inviter à devenir un frère ou une sœur dans le Christ pour la plus grande gloire de Dieu et le salut de la France.

Vous aussi, tenez-​vous prêts, parce que le Fils de l’homme viendra à une l’heure où vous ne l’attendrez pas. (Luc 12:40).

Pour aller plus loin :

Entretien Vexilla Galliae

Ce sang qui nous lie, Sylvain Durain

Mort au cléricalisme, Monseigneur Gaume

Le Triomphe de la Croix

De la religion de l’Homme

De la défaite des conservateurs