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Des origines du mondialisme

D’après l’article de Richard Poe publié le 27 avril 2021 sous le titre « How the British invented globalism ». Traduit de l’anglais par Stanislas Berton.

La majorité des patriotes s’accorde sur le fait que nous combattons quelque chose qui s’appelle « le mondialisme ». Mais de quoi s’agit-il ? Avant toute chose, il s’agit d’une invention britannique. Le mondialisme moderne est né dans l’Angleterre victorienne et fut ensuite promu par les socialistes fabiens britanniques. Dans le monde actuel, il est désormais le système de croyance dominant. George Orwell l’a appelé l’INGSOC. Dans son roman, 1984, Orwell imagine un futur où l’empire britannique aurait fusionné avec les États-Unis pour former l’Océania, un super-État dont l’idéologie diabolique est l’INGSOC (une abréviation du socialisme anglais). La dystopie d’Orwell s’appuyait sur sa connaissance des véritables plans des mondialistes.

Une fédération mondiale

Au XIXe siècle, tandis que la puissance britannique grandissait, la domination mondiale apparaissait comme inévitable. Les administrateurs impériaux avaient conçu des plans pour un monde unifié sous le joug britannique. Pour que ce plan réussisse, il fallait que la Grande-Bretagne et les États-Unis unissent leurs forces, exactement comme Orwell l’avait imaginé dans son roman. Aux États-Unis, un grand nombre d’anglophiles étaient plus que prêts à mettre en œuvre ce projet. « Nous sommes une grande partie de cette plus que Grande-Bretagne qui semble clairement destinée à dominer le monde » s’enthousiasmait le New-York Times en 1897, lors des festivités pour le Jubilé de la reine Victoria.

En 1842, Alfred Tennyson, qui allait bientôt devenir le poète lauréat officiel de la reine Victoria, écrivait dans son poème « Locksley Hall » qu’il « voyait arriver un âge d’or de la paix » sous une « loi universelle », un « Parlement de l’homme » et une « Fédération du monde ». Les mots de Tennyson préfigurent la Ligue des nations et les Nations unies. Mais Tennyson n’était pas l’auteur de ces concepts. Il ne faisait que célébrer des plans développés par les élites britanniques.

Des générations de mondialistes britanniques ont considéré le poème de Tennyson comme s’il s’agissait des Saintes Écritures. En 1931, Winston Churchill le loua comme « la plus merveilleuse de toutes les prophéties modernes ». Il déclara que la Ligue des nations marquait l’accomplissement de la vision de Tennyson.

Libéralisme impérial

Une autre personnalité britannique influencée par le poème de Tennyson fut le philosophe John Ruskin. En 1870, lors de son premier cours à Oxford, Ruskin électrisa ses étudiants en déclarant que la destinée de la Grande-Bretagne était de « régner ou mourir », de diriger le monde ou d’être dirigée par d’autres. Par ces mots, Ruskin donna naissance à une doctrine qui deviendrait connue sous le nom « d’impérialisme libéral », notion selon laquelle les nations « libérales » doivent conquérir les peuples barbares afin de diffuser les valeurs « libérales ». Un terme plus approprié serait « l’impérialisme socialiste » car la plupart des personnes adhérant à cette doctrine étaient en réalité des socialistes. Ruskin se considérait d’ailleurs comme « communiste » avant que Marx n’eut fini d’écrire Le Capital. Pour Ruskin, l’Empire britannique était le moyen parfait de diffuser le socialisme.

Le socialisme de Ruskin se mélangeait de façon étrange avec l’élitisme. Il vantait la supériorité des races « nordiques », c’est à dire les Normands, les Celtes et les Anglo-Saxons qui avaient construit l’Angleterre. Il voyait l’aristocratie, et non le peuple, comme l’incarnation des vertus britanniques. Ruskin était également un occultiste et, selon certains biographes, un pédophile. Sur ces différents points, ses goûts particuliers semblent encore être à la mode dans les cercles mondialistes actuels.

La fondation Rhodes

Les enseignements de Ruskin inspirèrent une génération d’hommes d’États britanniques. Un des disciples les plus fervents de Ruskin fut Cecil Rhodes (1853-1902). Alors étudiant, Rhodes assista à à la leçon inaugurale de Ruskin et en fit une copie qu’il conserva jusqu’à sa mort. En tant qu’homme d’État, Rhodes fut un inlassable champion de l’expansionnisme britannique. « Plus il y d’endroits dans le monde où nous nous trouvons, mieux la race humaine se porte » affirma-t-il. Dans son testament, Rhodes laissa une fortune pour promouvoir « la domination britannique partout dans le monde », la consolidation de tous les pays anglophones au sein d’une même fédération, et, selon les propres mots de Rhodes, « la réintégration totale des États-Unis comme partie intégrale de l’Empire britannique ». Tout ceci devait conduire, concluait le testament de Rhodes à « la création d’un pouvoir si grand qu’il rendrait les guerres impossibles et permettrait de défendre les intérêts de l’humanité ». En conséquence, la paix mondiale deviendrait une réalité grâce à l’hégémonie britannique. Dans les années 1890, la plupart des dirigeants britanniques partageaient le point de vue de Rhodes.

La « Table Ronde »

Suite à la mort de Rhodes en 1902, Alfred Milner prit la direction de son mouvement et créa des groupes secrets « la Table ronde » pour promouvoir une fédération mondiale de pays anglophones. Dans chaque pays cible, y compris les États-Unis, les membres des « tables rondes » recrutèrent des dirigeants locaux pour agir en tant que « chèvres de Judas ». La chèvre de Judas est un animal conditionné pour emmener ses congénères à l’abattoir. Dans les faits, la Table ronde conduisait littéralement le peuple à l’abattoir.

La guerre avec l’Allemagne était planifiée. La Table ronde chercha à obtenir l’engagement de chaque colonie anglophone d’envoyer des troupes au moment venu. L’Australie, le Canada, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud acceptèrent. La Première Guerre mondiale fit avancer la cause du mondialisme à l’échelle globale, donnant naissance à la Ligue des nations. Cela faisait partie du plan. Le plan britannique. Des générations d’écoliers ont appris que Woodrow Wilson était le père du mondialisme. Mais les « idéaux » de Wilson lui avaient été soufflés à l’oreille par des agents britanniques.

La guerre pour mettre fin à la guerre

Le 14 août 1914, dix jours seulement après que l’Angleterre eut déclaré la guerre, le romancier H.G. Wells rédigea un article intitulé « La guerre qui mettra fin à la guerre ». « Il s’agit maintenant d’une guerre pour la paix », déclara t’il, « elle vise un accord qui mettra un terme définitif à ce genre d’événement ». En octobre 1914, Wells publia son article sous la forme d’un livre. Il écrivit « Si les libéraux du monde entier[…]insistaient pour qu’à la fin de ce conflit, une conférence mondiale ait lieu[…]Celle-ci pourrait donner naissance à une Ligue pour la paix qui contrôlerait le monde ». Wells n’avait pas inventé l’idée d’une « Ligue pour la paix ». Il ne faisait que promouvoir la politique officielle de l’empire britannique. Wells était un agent secret du bureau de la propagande de guerre de la Grande-Bretagne, connu sous le nom de Wellington House.

Des agents britanniques à la Maison Blanche

Les dirigeants britanniques avaient conscience que leur Ligue pour la paix ne pourrait pas marcher sans le soutien des États-Unis. Pour cette raison, le renseignement britannique redoubla d’efforts pour infiltrer l’administration Wilson, ce qui s’avéra être étonnamment facile. Le plus proche conseiller de Wilson était le « Colonel » Edward House, un texan dont les liens familiaux avec l’Angleterre étaient très forts. Durant la guerre civile, le père de House, né anglais, avait fait fortune en forçant le blocus et en échangeant du coton contre des munitions destinées à armer les rebelles. Le jeune Edward House et ses frères étudièrent dans des pensionnats anglais. Tout en conseillant le président Wilson, le colonel House travaillait en étroite collaboration avec des espions anglais, particulièrement Sir William Wiseman, le chef de station aux États-Unis pour les services secrets britanniques (SIS). House, Wiseman et Wilson devinrent des amis proches, allant jusqu’à passer leurs vacances ensemble.

L’idée d’une « Ligue des nations » vint de Sir Edward Grey, le ministre britannique des affaires étrangères. Dans une lettre du 22 septembre 1915, Grey demande au colonel House s’il serait possible de convaincre le président de proposer une « ligue des nations » car l’idée serait mieux reçue si elle venait d’un président américain. Wilson donna son accord. Quand Wilson participa à la conférence de paix à Paris en 1919, Wiseman et House étaient à ses côtés, guidant ses moindres décisions en compagnie d’un aréopage de dignitaires britanniques et américains tous fidèles à l’agenda mondialiste et dont nombre d’entre eux étaient directement liés à la Table ronde.

La relation spéciale

L’ancien officier des services secrets britanniques, John Bruce Lockhart, affirma que Wiseman avait été le « meilleur agent d’influence » que les britanniques n’aient jamais eu. L’historien britannique A.J.P Taylor écrivit que « Wiseman et House avaient fait de la « relation spéciale » une réalité ». De nombreux historiens considèrent que la « relation spéciale » entre les États-Unis et la Grande-Bretagne commença seulement après la Deuxième Guerre mondiale avec la création de l’OTAN et de l’ONU. Cependant, Taylor note, à juste titre, que les graines de la « relation spéciale » furent plantées bien plus tôt, dès 1919 à la conférence de Paris. À Paris, les dignitaires américains et britanniques s’accordèrent en secret pour coordonner leur politique de façon à ce les deux pays agissent de concert. Deux cercles de réflexion furent créés pour faciliter ce processus, Chatham House (Grande-Bretagne) et le Council on Foreign Relations (États-Unis).

Au grand dam des mondialistes britanniques, le Sénat américain refusa de rejoindre la Ligue des nations. Il fallut une autre guerre mondiale, ainsi que les talents de persuasion de Winston Churchill, pour finalement intégrer les États-Unis dans une gouvernance mondiale via l’OTAN et l’ONU.

Winston Churchill, père du mondialisme moderne

La vision de Churchill d’un gouvernement mondial était étonnamment proche de celle de Cecil Rhodes et de la Table ronde. Churchill appelait à la constitution d’une « organisation mondiale » fondée sur une « relation spéciale » entre les pays anglophones. Le 16 février 1944, Churchill déclara qu’« à moins que la Grande-Bretagne et les États-Unis soient liés par une relation spéciale sous la férule d’une organisation mondiale, une guerre destructrice se produira à nouveau ». En conséquence, les Nations unies furent fondées le 24 octobre 1945. Cependant, l’ONU n’était pas suffisant. Cecil Rhodes et la Table ronde avaient toujours maintenu que le véritable pouvoir derrière tout gouvernement mondial devait être une union des peuples anglophones. Churchill réaffirma ce plan dans son discours sur le « Rideau de fer » du 5 mars 1946. Churchill y rappela que l’ONU n’avait ni « force armée internationale », ni bombes atomiques. Il fallait donc que les États-Unis rejoignent la Grande-Bretagne et les autres pays anglophones dans une alliance militaire. Aucune autre force ne serait capable d’arrêter les Soviets, affirma Churchill.

“Une association fraternelle des peuples anglophones”

Churchill affirma qu’une « organisation mondiale » était inutile sans l’association fraternelle des peuples anglophones. Cela signifie une relation spéciale entre le Commonwealth britannique, l’Empire et les États-Unis ».

Les déclarations de Churchill eurent pour conséquence le traité de l’OTAN de 1949 et l’accord « Five Eyes » [NdT : Cinq Yeux] qui permit la mise en commun des efforts des services de renseignement des États-Unis, de la Grande-Bretagne, du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande. Étape par étape, Churchill nous rapprochait du super-État mondial qu’Orwell avait appelé Océania.

Se décrivant comme un « anarchiste de droite », Orwell détestait le communisme soviétique. Si tel avait été son souhait, il aurait pu écrire 1984 comme une version britannique d’Aube Rouge, avec une Angleterre souffrant de l’occupation soviétique. Mais tel n’était pas le message d’Orwell. Orwell voulut nous avertir d’un danger bien plus proche. Son avertissement portait sur les mondialistes britanniques et leur plan d’une union des pays anglophones dominés par l’idéologie INGSOC. À bien des égards, nous vivons dans le monde anticipé par Orwell.

Note du traducteur 

Sans ces éléments, impossible de comprendre que ce qui se joue depuis plusieurs années aux États-Unis, à travers la personne et l’administration de Donald Trump, n’est rien de moins qu’une nouvelle guerre d’indépendance visant à libérer le peuple américain du joug britannique. Confrontés à la perspective d’une défaite, les intérêts mondialistes britanniques tentèrent de déclencher une guerre civile aux États-Unis, dont le point culminant furent les émeutes Black Lives Matter de 2020, visant à détruire l’Union par le chaos et entraîner la sécession de plusieurs États. Cette tentative fut très habilement contrée par Donald Trump qui entrera dans l’histoire comme l’un des plus grands présidents de l’histoire des États-Unis.

Pour aller plus loin 

La société fabienne

Des mondialistes (Stanislas Berton)

Comment les Britanniques ont vendu le mondialisme aux Américains (Richard Poe)

L’invention des révolutions de couleur par les Britanniques (Richard Poe)

L’invention de George Soros par les Britanniques (Richard Poe)

Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine (Carrol Quigley)

Des origines du mondialisme à la grande réinitialisation (Pierre Hillard)

Le Council of Foreign Relations (CFR), le relai de la politique étrangère britannique aux États-Unis

La face cachée de la monarchie anglaise (Pierre Hillard)

De la civilisation française

« La France, le plus beau royaume après celui du ciel »

Grotius

Développé en partie par Alexandre Douguine dans son livre « Théorie d’un monde multipolaire » et repris depuis aussi bien par des diplomates chinois que par le président Vladimir Poutine lui-même, le concept « d’État-civilisation » s’est peu à peu imposé dans les débats concernant la géopolitique et les relations internationales.

Construit en opposition au modèle européen d’État-nation ainsi qu’à celui de gouvernement mondial unifié, ce concept s’appliquerait à des États dépassant le cadre national pour représenter une aire civilisationnelle dans son ensemble. Comme l’écrit Douguine : « L’État-civilisation peut interagir avec le monde extérieur, mais il n’en devient jamais dépendant et conserve toujours son autosuffisance, son autonomie et son autarcie. L’État-civilisation est toujours plus qu’un simple État, tant sur le plan spatial que temporel (historique) ».

D’après Douguine, la Chine constituerait l’exemple le plus emblématique d’État-civilisation et la Russie serait en train d’évoluer vers un tel statut car « la Russie est plus qu’un État-nation (ce qu’est la Fédération de Russie). La Russie est un monde à part ». Quant à l’Occident, il serait, toujours selon Douguine, un État-civilisation, divisé en deux parties : l’Amérique du Nord et l’Europe.

Si le concept d’État-civilisation apparaît comme pertinent, il s’agit en revanche d’une grave erreur de parler de l’Europe comme d’une entité civilisationnelle en ignorant qu’il existe déjà un État-civilisation au sein du continent européen et que celui-ci s’appelle la France.  

En effet, comme nous allons le démontrer, la France possède toutes les caractéristiques lui permettant de prétendre au statut d’État-civilisation et de constituer une entité politique, sociale, économique et culturelle parfaitement autonome.

Tout d’abord, il existe un véritable « monde français ». Celui-ci se compose de la métropole, l’hexagone, ouvert sur la mer méditerranée et l’océan atlantique, territoire contenant à lui seul une incroyable diversité d’ensembles topographiques, de paysages naturels et de terroirs, des plateaux fertiles de la Beauce ou de la Brie aux voies de passage naturelles comme la vallée du Rhône en passant par les littoraux de la Côte d’Azur ou de la Bretagne. À cette richesse de la métropole vient s’ajouter celle des territoires ultra-marins qui permettent à la France d’être présente sur les cinq continents, sous tous les hémisphères et de posséder le deuxième domaine maritime au monde après les États-Unis soit une surface de plus de 10 millions de kilomètres carrés. À cette réalité territoriale et géographique vient s’ajouter une zone d’influence historique et culturelle caractérisée, entre autres, par l’usage du français recouvrant le Québec (Amérique du Nord), la Wallonie (Belgique) et la Suisse romande. À cette zone d’influence directe vient s’ajouter, de façon beaucoup plus lâche, la Francophonie dans son ensemble ainsi que les anciennes possessions impériales (la rive gauche du Rhin ainsi qu’une partie de l’Italie du Nord) et coloniales (Syrie, Liban, Maghreb, Afrique de l’Ouest, Indochine).

Sur le plan de l’économie et des ressources, bien que dépourvue de pétrole et de gaz, la France a pu longtemps compter sur l’existence de gisements de charbon dans le Nord et dans l’Est. Si ceux-ci sont aujourd’hui épuisés ou inexploitables, la France possède néanmoins une abondance de ressources naturelles telles que son important domaine forestier, quatrième en Europe, la fertilité de ses sols, le colossal domaine maritime que nous venons d’évoquer, sa richesse hydrographique (fleuves, sources, cours d’eau), atout crucial dans un monde où l’eau va devenir une ressource de plus en plus rare. La présence de zones montagneuses et d’importants dénivelés permet de surcroît une importante production hydroélectrique mais ouvre également la possibilité, aujourd’hui sous-exploitée, de recours à des stations de transfert d’énergie par pompage (STEP). Mais la ressource la plus précieuse de la France est sans aucun doute le génie créatif, artisanal et industriel du peuple français. Celui-ci permit à notre pays d’être pionnier dans de nombreux domaines (automobile, aviation, textile, agriculture, cinéma) et de posséder encore aujourd’hui des savoir-faire uniques au monde aussi bien dans le domaine de l’artisanat d’art que celui de la technologie de pointe. Sous réserve de pouvoir accéder à certaines matières premières et de mettre en place des mesures adaptées de soutien à l’activité productive, la France peut redevenir une grande puissance industrielle capable de tout produire par elle-même et pour elle-même tout en maintenant des relations commerciales avec le reste du monde lorsque les termes de l’échange lui sont favorables.

Si la France peut donc bien être considérée comme un État-civilisation par ses caractéristiques matérielles, elle l’est encore davantage par ses qualités immatérielles.

Comme nous l’avons expliqué dans notre livre, « Être Français : lettre à ma sœur », il existe en effet un génie français qui s’est exprimé de façon continue dans l’Histoire aussi bien à travers la vie quotidienne du peuple que les productions économiques, politiques et culturelles des élites. Sur ce point, force est de constater que la France a su donner au monde un nombre impressionnant de génies, de la science aux arts en passant par l’architecture, l’industrie et l’artisanat, sans oublier ces « génies de Dieu » que sont les saints et les bienheureux. Tous ces talents ont contribué à travers les siècles à forger une culture et un authentique style français admiré, envié et souvent imité par l’ensemble des peuples du monde.

Au-delà de ces grandes figures emblématiques, il existe chez le peuple une forme de génie simple et populaire, un « être au monde » spécifiquement français constitué, comme l’a démontré Geert Hofstede, de l’alliance unique de caractéristiques habituellement opposées : l’individualisme et le sens du collectif, la familiarité et le sens de la hiérarchie, la finesse et la robustesse, la légèreté et la profondeur. C’est à cet esprit français, à son rapport particulier au temps, aux hommes et à l’espace que l’on doit l’art de vivre, le sens de l’honneur et l’amour des terroirs. C’est à ce même esprit français que l’on doit le repas gastronomique, la révolte des gilets jaunes et le rejet de la mondialisation libérale. C’est enfin à cet esprit français que l’on doit cette douceur de vivre, cette bonté parfois un peu naïve et cet amour souvent excessif de tout ce qui est lointain ou étranger aux dépens de ce qui est proche et national.

Mais surtout, si la France peut prétendre au titre d’État -civilisation, c’est parce qu’elle est avant tout une puissance catholique dont l’acte fondateur reste le baptême du roi des Francs, Clovis, par l’évêque Saint Rémy à Reims, le jour de Noël 496. Par cette passation de pouvoir de la royauté davidique à la royauté française, le peuple français se voyait confier une mission divine, le roi de France devenant le  « lieutenant de Dieu sur Terre » et jurant « premièrement, de faire conserver en tout temps à l’Église de Dieu, la paix par le peuple chrétien ». Cette alliance entre la France et le catholicisme sera réactualisée le 21 juin 1429 lors de la triple donation de Sainte Jeanne d’Arc qui viendra réaffirmer la royauté du Christ sur la France et l’exercice, par le roi, du pouvoir en son nom.

En tant que « fille aînée de l’Église », la France a pour mission de défendre la foi catholique dans le monde, distincte sur ce point d’une Russie orthodoxe ou d’une Amérique protestante.  En tant que protectrice de la foi catholique et soutien de la Sainte Église, la France doit agir dans le monde selon sa vocation et intervenir, lorsque la situation l’exige, partout où la foi catholique se trouve menacée et les chrétiens en danger.

Si la réalité de la France comme État-civilisation semble aujourd’hui plus difficile à admettre ou à saisir, c’est parce que depuis plus de deux siècles, notre pays s’est détournée de sa vocation à travers le rationalisme des Lumières et son expression politique que fut la Révolution française. En décapitant Louis XVI, le peuple français a rompu le lien qui l’unissait avec Dieu et en chassant le catholicisme de la sphère publique, il a renié le sens même de son existence et de sa mission. Comme nous l’avons expliqué dans notre essai consacré au mondialisme et dans notre livre « La France Retrouvée », ces événements catastrophiques ont été le fait d’une minorité d’idéologues fanatiques qui ont trompé le peuple français et l’ont conduit à la ruine matérielle, spirituelle et morale.

L’empoisonnement des consciences françaises a été si profond que la plupart des Français, y compris nombre de  patriotes, persistent à croire qu’il serait possible de redresser la France sans la rétablir en tant que puissance catholique et sans retour massif du peuple, comme des élites, à la religion de leurs pères. Faute de comprendre la mission divine de la France et le lien intime qui unit la puissance française au catholicisme ainsi qu’à l’Église, un grand nombre de Français, pourtant attachés à la survie et à la défense de leur pays, continuent de professer l’athéisme, défendent les dogmes et les superstitions de la Modernité contre les vérités de la Tradition et poursuivent, en promouvant le paganisme ou en réduisant la France à une composante de la civilisation européenne, l’œuvre de destruction de notre pays.

Un tel aveuglement révèle de façon éclatante le principe satanique à l’œuvre depuis plus de deux siècles. Dans l’esprit du peuple comme dans celui de l’élite, la confusion règne. Des vérités pourtant simples et évidentes ne sont plus comprises. Le renoncement et la lâcheté sont préférés à l’épreuve et au combat. Au lieu d’être encouragés et soutenus, ceux qui croient encore en la France et rappellent sa mission divine sont ignorés ou marginalisés. Le peuple béni de Dieu, celui qui avait reçu tant de dons, de richesses et de talents, celui qui devait rayonner le plus pour rendre témoignage de Sa puissance et de Sa gloire, doute de lui-même, de sa mission et de son génie. Ce peuple donné au monde pour être une force d’équilibre, pour tempérer les excès des autres grandes puissances et incarner une alternative catholique fondée sur la foi, l’honneur et le bien commun à un monde anglo-saxon protestant, dominé par l’argent, l’individualisme et le contrat, n’ose plus assumer sa singularité et multiplie les marques de soumission à l’égard de puissances rivales.

Au lieu de tracer sa propre voie, le peuple français court derrière les autres, se compare, cherche à leur ressembler et à gagner leur approbation ; ce peuple qui devrait être un modèle pour les autres peuples, ce peuple qui « ne peut être lui-même qu’au premier rang » est devenu une petite chose rabougrie qui ne se croit plus capable de se tenir debout toute seule sans la béquille de l’Europe et qui ne comprend plus que lorsqu’elle est elle-même, la France est l’Europe.

En rompant avec le catholicisme et les réalités surnaturelles, les dogmes et les superstitions des Lumières ont fait perdre à la France son statut d’État-civilisation pour en faire une simple nation, une insignifiante « puissance moyenne ». Alors qu’elle se trouve aujourd’hui au bord de l’abîme, La France se trouve aujourd’hui confrontée à un choix : poursuivre dans l’erreur de la modernité et se fondre dans une « grande Europe » dominée par une Russie orthodoxe, qui, malgré le communisme, aura su rester fidèle aux vérités de la Tradition ; ou bien, guidée par une élite catholique et patriote, rompre avec la modernité qu’elle a contribué à diffuser dans le monde, retourner à la foi catholique de ses ancêtres et, après un long travail de rénovation matérielle et spirituelle, redevenir l’État-civilisation qu’elle n’aurait jamais dû cesser d’être, puissance européenne d’un monde multipolaire, à l’égal de la Russie ou de la Chine. 

Dans une interview donnée en 2018, Vladimir Poutine affirmait : à quoi bon vivre dans un monde dans lequel la Russie n’existe plus ? Aux Français d’ajouter : à quoi bon vivre dans un monde où la France n’est plus la France ?

Pour aller plus loin:

Être Français: lettre à ma sœur

La France Retrouvée

Serment des rois de France

Pour qu’Il règne, Jean Ousset

Instructions de Bismarck au comte von Arnim, ambassadeur à Paris datées du 16 novembre 1871 et citées par Gaudin de Vilaine au Sénat, le 6 avril 1911 (Journal Officiel du 7 avril 1911)

Nous devons enfin désirer le maintien de la République en France pour une raison qui est majeure : la France monarchique était et sera toujours catholique ; sa politique lui donnait une grande influence en Europe, en Orient et jusqu’en Extrême-Orient. Un moyen de contrecarrer son influence au profit de la nôtre, c’est d’abaisser le catholicisme et la papauté qui en est la tête. Si nous pouvons atteindre ce but, la France est à jamais annihilée. La monarchie nous entraverait dans ces tentatives. la République nous aidera… J’entreprends contre l’Église catholique une guerre qui sera longue, et peut-être terrible! On m’accusera de persécution et j’y serai peut-être conduit, mais il le faut pour achever d’abaisser la France et établir notre suprématie religieuse et diplomatique, comme notre suprématie militaire. Eh bien, je le répète : ici encore les républicains m’aideront ; ils joueront notre jeu ; ce que j’attaque par politique, ils l’attaquent par formalisme anti-religieux. Leur concours est assuré. Entretenez dans les feuilles radicales française à notre dévotion la peur de l’épouvantail clérical, en faisant propager les calomnies ou les préjugés qui font naître cette peur… Faites aussi parler dans ces feuilles des dangers de la réaction, des crimes de l’absolutisme, des empiètements du clergé. Ces balivernes ne manquent jamais leur effet sur la masse ignorante. Oui, mettez tous vos soins à entretenir cet échange de services mutuels entre les républicains et la Prusse ! C’est la France qui paiera les frais!

De l’anthropologie politique

Le peuple français est le plus facile à tromper, le plus difficile à détromper, le plus puissant à tromper les autres.” Joseph de Maistre

L’anthropologie est une rivière qui, même détournée, finit toujours par retrouver son lit.

Pour dire les choses plus clairement : l’anthropologie de chaque peuple détermine une forme bien spécifique de gouvernement, d’organisation économique et sociale ainsi que de philosophie politique.

L’histoire récente de la Russie offre la meilleure preuve de la validité de cette thèse.

En 1917, une minorité de bolcheviks, organisés et intransigeants, prend le pouvoir et impose par la force et la terreur un système politique totalitaire et un matérialisme athée à tout un peuple.

Quatre-vingt ans plus tard , le système soviétique s’effondre et voilà la Russie éternelle qui réapparaît et reprend ses droits : le christianisme orthodoxe fait son grand retour, le pays retrouve son tsar sous les traits de Vladimir Poutine et les Romanov sont exhumés de leur fosse commune pour retourner reposer parmi leurs prédécesseurs dans le mausolée de la cathédrale Pierre et Paul de Saint-Pétersbourg, où les jours de fête nationale, comme j’ai pu personnellement le constater, une foule immense et populaire vient leur rendre hommage comme si près d’un siècle de communisme n’avait jamais existé.

Comprendre la puissance des déterminants anthropologiques, c’est comprendre pourquoi l’universalisme est un leurre et pourquoi son application ne peut que déboucher sur le plus absurde et le plus violent des totalitarismes.  C’est aussi comprendre pourquoi il est grotesque de demander aux Chinois de respecter les Droits de l’Homme, au monde arabo-musulman de rejeter l’Islam pour embrasser la laïcité et d’imaginer que la France puisse rester encore longtemps une république.

Comme je l’ai déjà expliqué, la France est le cas typique d’un peuple qui a pris ses vessies anthropologiques pour de lumineuses lanternes. En effet, il se trouve encore dans notre pays un nombre considérable d’intellectuels, d’éditorialistes et d’hommes politiques qui n’ont toujours pas compris que la République Française, qu’ils confondent désormais avec la France, est une forme d’organisation politique née à la fois  d’une anthropologie bien spécifique, le système familial nucléaire égalitaire du bassin parisien mais aussi de la pensée chrétienne universaliste dont la séparation du temporel et du spirituel permet la laïcité. Ainsi, les francs-maçons et les laïcards les plus farouches sont, le plus souvent sans en avoir conscience, de véritables croyants possédés par ces fameuses vertus chrétiennes devenues folles.

Cette analyse nous révèle la situation politique pour ce qu’elle est :

La République Française est à la France ce que le bolchevisme fut à la Russie : un projet d’une minorité imposé à une majorité s’appuyant sur une base anthropologique réelle mais néanmoins minoritaire à l’échelle du pays. Pour plus de détails, lire les travaux d’Emmanuel Todd sur les systèmes familiaux ainsi que la remarquable étude que Claude Quétel a consacré à ce sujet dans son livre “Crois ou meurs! Histoire incorrecte de la Révolution Française“.

Comprendre cela, c’est comprendre pourquoi la République Française est condamnée à terme en tant que régime. Ultime ironie, c’était précisément le maintien d’une religiosité chrétienne forte qui assurait l’équilibre du système. Mais le phénomène de déchristianisation progressive à partir des années 70 a rompu cet équilibre, ce qui, à terme et en vertu des forces anthropologiques à l’œuvre, ne peut que mécaniquement conduire l’effondrement total du système.  Par conséquent, la seule vraie et grande question politique française est : comment gérer l’effondrement et la disparition programmée  de la République sans trop de dégâts pour le pays et sans effusion de sang ?

Une fois ce fait admis, la grande question qui se pose ensuite est la suivante : par quel système politique les Français doivent-ils remplacer la République ?

Là encore, l’apport de l’anthropologie politique et culturelle se révèle décisif.

Comme l’a démontré Geert Hofstede, la France est un système culturel unique combinant des caractéristiques partout ailleurs opposées que sont la distance hiérarchique et l’individualisme forts. De plus, comme je l’ai expliqué, il s’agit d’une nation de surdoués auxquels il est impératif de fournir un cadre social, culturel et philosophique sous peine de voir ces derniers tomber systématiquement dans la division, le désordre et la dissipation de leurs énergies. Enfin, la diversité géographique, anthropologique et culturelle française nécessite une véritable clé de voûte pour faire tenir l’ensemble.

Par ailleurs, la tendance générale à la dépersonnalisation de l’autorité politique a permis à une caste de technocrates et à des réseaux d’influence opaques de jouir de des privilèges du pouvoir sans pour autant être exposés aux risques et aux responsabilités inhérentes à l’exercice de ce dernier, sans parler de l’absurdité institutionnelle de la Vème République qui impose au candidat à la présidentielle d’être d’abord le chef de son camp politique pour ensuite tenter de rassembler derrière lui la majorité des Français.

Par conséquent, la forme de gouvernement la plus adaptée à l’anthropologie française et la réponse aux dysfonctionnements politiques actuels est la concentration du pouvoir politique entre les mains d’un homme porté aux responsabilités par la volonté populaire, placé de façon décisive au-dessus du régime des partis et dont le seul véritable contre-pouvoir serait le peuple.

Les principes fondateurs d’un tel régime pourraient s’inspirer en partie de ceux vigoureusement rappelés et synthétisés par le roi Louis XV le 3 mars 1766 lors de son discours au parlement de Paris.  Pour résumer : « c’est en ma personne seule que réside la puissance souveraine, dont le caractère propre est l’esprit de conseil, de justice et de raison ; que c’est de moi seul que mes cours tiennent leur existence et leur autorité ; que c’est à moi seul qu’appartient le pouvoir législatif, sans dépendance et sans partage ; que l’ordre public tout entier émane de moi : que j’en suis le gardien suprême ; que mon peuple n’est qu’un avec moi ; et que les droits et les intérêts de la nation, dont on ose faire un corps séparé du monarque, sont nécessairement unis avec les miens, et ne reposent qu’en mes mains. […] Enfin, ce spectacle scandaleux d’une contradiction rivale de ma puissance souveraine me réduirait à la triste nécessité d’employer tout le pouvoir que j’ai reçu de Dieu, pour préserver mes peuples des suites funestes de telles entreprises. »

Ceux qu’une conception aussi absolutiste pourrait choquer doivent comprendre que malgré la Révolution Française et en vertu des principes présentés ici, la rivière anthropologique française n’a jamais cessé de retrouver son lit.   A chaque période de crise, le plus souvent ouverte par les défauts structurels de la République et du régime parlementaire, la France a dû faire appel à un monarque pour la sauver, restaurer son unité et faire avancer le pays :

-Napoléon met fin aux troubles révolutionnaires et réalise l’unité administrative du pays

-Napoléon III met un terme à l’instabilité de 1830 et 1848 et industrialise la France tout en y introduisant les premières mesures sociales

-Clemenceau devient dictateur de fait et conduit la France à la victoire en 1918

-De Gaulle sauve la France des occupations allemandes et américaines et la modernise via une politique de grands projets

En réalité, tous les débats sur la restauration d’une forme d’organisation d’inspiration monarchique sont vains car en vertu du principe de permanence anthropologique présenté ici, la France n’a, dans les faits, jamais cessée de tendre vers une telle forme d’organisation et de pratique du pouvoir.

Aujourd’hui, le peuple élit un monarque au suffrage universel, ce monarque réside dans un palais où il gouverne entouré de conseillers et dont l’autorité s’exerce en France via des préfets nommés par ses soins. Le Parlement n’est plus qu’une chambre d’enregistrement ; la justice n’est pas indépendante ; via l’audiovisuel public, les subventions et les commandes publiques, la presse ne l’est pas davantage et enfin, une nouvelle aristocratie d’état jouit de privilèges inouïs et d’une impunité totale vis-à-vis de ses échecs, de ses dérives et de ses trahisons.

Dans les faits, la France fonctionne déjà comme une monarchie mais elle dépense une énergie et des ressources considérables à tenter de maintenir les apparences républicaines, sans parler du fait que le caractère impersonnel du régime et les dérives inhérentes à la démocratie (électoralisme, clientélisme, court-termisme, influence disproportionnée des minorités) font que la France à tous les inconvénients d’un système monarchique centralisé sans aucun des avantages.

Aujourd’hui, confrontée aux périls du  Grand Remplacement, de l’islamisation, du mondialisme, du déclassement économique et de la trahison des élites, la France attend le nouveau monarque capable de sauver le peuple français de l’anéantissement, de reprendre le pays en main et de lui faire retrouver son rang. Là encore, c’est une erreur de croire que le salut de la France viendra des prétendants historiques au trône de France. C’est par son courage, sa valeur, son engagement et son amour profond pour son pays et pour son peuple que le futur monarque se distinguera et se fera connaître des Français.

Ce serait par ailleurs une grave erreur de croire que les malheurs et les dysfonctionnements français proviennent justement de cette dérive monarchique et seraient susceptibles d’être corrigés en donnant plus de pouvoir au Parlement ou à d’autres organes de prise de décision, les expériences de la IIIe et de la IVe République sont, sur ce point, particulièrement dissuasives.

Le vrai problème, c’est que la République est une monarchie dévoyée et que depuis plus de cinquante ans, la France est dirigée par de mauvais monarques qui ont trahi le peuple et la nation en servant des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt général.

Au vu des crises qui menacent et de la colère qui gronde, l’effondrement de la République n’est désormais qu’une question de temps. Aveuglés par leur idéologie et incapables de prendre du recul vis-à-vis de leur époque, ses défenseurs n’arrivent pas à voir que ce régime ne représentera au final qu’une courte parenthèse dans l’histoire de la France.

De Gaulle disait que la Russie absorberait l’Union Soviétique comme le buvard absorbe l’encre.

La France en fera de même avec la République.

Du Grand Remplacement

Le nombre, le poids et la mesure ne se négligent pas impunément.

Jacques Bainville

Le terme de « Grand Remplacement » dont la paternité est attribuée à l’écrivain français Renaud Camus désigne le phénomène de remplacement des populations européennes sur leur propre sol par des populations étrangères issues pour l’essentiel des pays d’Afrique ou du Moyen-Orient. Pour Renaud Camus, le Grand Remplacement doit être compris comme un véritable génocide des peuples européens car à terme, il signifie la disparition de ces derniers et de leur culture.

Le Grand Remplacement est considéré par la quasi-totalité du spectre médiatique et politique  comme une théorie complotiste d’extrême droite et à ce titre, indigne d’être discutée ou débattue.

En réalité, les choses sont simples : soit le Grand Remplacement constitue un phénomène bien réel et auquel cas il est tout à fait possible de le quantifier et de le mesurer de façon précise ; soit il s’agit bel et bien d’une élucubration sans fondement et il est également possible de le prouver.

Il est d’autant plus difficile de s’y retrouver que les médias ont dit sur le sujet à peu près tout et son contraire. En effet, pendant des années, ces derniers ont désigné  le Grand Remplacement comme un fantasme d’extrême droite pour changer tout à coup de discours et expliquer, à l’instar du démographe Hervé le Bras, longtemps pourfendeur du concept, qu’il y avait bien un grand remplacement mais qu’il ne fallait pas s’en inquiéter car la France avait toujours été une terre d’immigration, que la diversité était une chance  et que les phénomènes migratoires étaient de toute façon  une fatalité qu’il était illusoire de vouloir combattre.

Pour y voir plus clair, il est nécessaire, avant de rentrer dans le vif du sujet, de tordre le coup à plusieurs contre-vérités.

 « La France a toujours été une terre d’immigration ».

Cette affirmation est tout simplement fausse.

Les études historiques, démographiques et généalogiques ont montré que la population française est restée d’une grande homogénéité durant l’essentiel de son histoire. Pendant des millénaires, les gens vivaient et mourraient à dix kilomètres de leur lieu de naissance et encore aujourd’hui, la mobilité se fait pour l’essentiel d’un département limitrophe à un autre. En 1851, les étrangers représentaient en France à peine 1% de la population.

Au XIXème, la France connut les premières vagues migratoires issues de pays comme le Portugal, L’Espagne, l’Italie ou la Suisse mais ces dernières concernèrent en réalité quelques millions de personnes au total, dont un grand nombre retournèrent ensuite dans leur pays d’origine,  et surtout elles furent d’origine exclusivement intra-européennes, c’est-à-dire de pays appartenant à la même civilisation européenne et chrétienne que la France.

Ce n’est en réalité qu’à partir des années 70 et la mise en place du regroupement familial que l’immigration en provenance de l’Afrique et du Maghreb cessa d’être une immigration de travail pour devenir une immigration massive de peuplement. A ce sujet, profitons pour rappeler que la France de l’après-guerre n’a pas été construite ou reconstruite par les immigrés car ceux-ci ne représentaient alors que 5% de la population active, à peu près la même proportion que les troupes coloniales dans l’armée française.

La deuxième contre-vérité concerne la part des étrangers en France.

Selon les commentateurs, cette part serait stable depuis des décennies, se situant autour de 10% de la population totale. Pour l’INSEE en 2018, sur 65 millions de français, 9,7% étaient des immigrés . Ce chiffre cache en réalité un redoutable tour de passe-passe démographique et statistique. En effet, à partir du moment où des parents nés à l’étranger mais résidant en France, donc immigrés, ont des enfants qui acquièrent la nationalité française, ces derniers et leurs descendants  ne sont plus considérés comme des immigrés mais comme des français. En prenant en compte les immigrés et leurs descendants directs, le chiffre grimpe à 20,9% de la population et la courageuse démographe Michèle Tribalat estimait en 2011 que sur trois générations, la part des français d’origine étrangère dans la population chez les moins de 60 ans s’élevait en réalité à près de 30%. Rappelons que ces chiffres ne prennent pas en compte l’immigration illégale. En 2018, un rapport parlementaire estimait que pour le seul département de la Seine Saint Denis, entre 150 000 et 400 000 personnes se trouveraient en situation irrégulière. Récemment, l’Etat avouait qu’il n’était pas capable d’évaluer de façon précise le nombre de personnes présentes dans ce département.

Tout ce débat sur la réalité du Grand Remplacement pourrait être facilement réglé s’il existait des statistiques ethniques en France. Or, ces dernières sont malheureusement interdites mais comme dit le proverbe : quand on veut, on peut.

La drépanocytose est une maladie héréditaire qui touche quasi-exclusivement les populations d’Afrique et du Moyen-Orient. A ce titre, son dépistage est obligatoire pour tous les nouveau-nés issus de ces groupes ethniques.  A partir des chiffres communiquées par les agences de santé régionales, le site Fdesouche a réalisé en 2016 une carte de France du taux de dépistage de la drépanocytose permettant d’avoir une idée de la part des populations d’origine africaine ou moyen-orientale dans les naissances.

En 2016, la moyenne française était de 39% contre 31% en 2010 avec un pic à 73% en île de France.

Curieusement, en 2018, l’agence qui recensait ces chiffres a fermé.

De son côté, le politologue Jérôme Fourquet a réalisé pour son livre « L’Archipel Français » une grande étude sur les prénoms donnés aux enfants en France. Cette dernière a révélé qu’en France, en moyenne, 18% des nouveau-nés reçoivent un prénom arabo-musulman. Ces chiffres sont à mettre en relation avec l’affirmation d’Ahmet Ogras, président du conseil français du culte musulman sur Radio Maghreb 2 : «  nous avons plus de dix millions de musulmans en France dont six millions d’origine algérienne ».

Cette réalité démographique doit également être comprise à l’aune de la fécondité. Le taux de fécondité en France se situe à 1,8 enfants par femme, c’est-à-dire légèrement en-dessous du seuil de renouvellement des générations. En dépit de ces chiffres, la population française n’a cessé d’augmenter. Pourquoi ? Cela est dû d’une part aux naturalisations (entre 60 000 et 80 000 par an) mais surtout grâce à la fécondité des femmes immigrées : 2.6 enfants par femme selon l’INED dont 3.5 pour celles originaires du Maghreb.

Tous ces éléments sont nécessaires pour comprendre la dynamique  du Grand Remplacement : d’un côté une population jeune, féconde, d’origine étrangère, de culture musulmane en augmentation constante ; de l’autre, une population autochtone, blanche et de culture chrétienne dont le nombre stagne ou diminue et dont une large part est vieillissante.

D’ici une dizaine d’années, la population française originelle connaîtra un véritable effet ciseau : la nouvelle génération d’origine étrangère, déjà très nombreuse, commencera à  arriver en  âge de procréer tandis que la génération du baby-boom, largement autochtone, aura presque entièrement disparu. Cette dynamique  en faveur des populations étrangères se trouve encouragée par une politique sociale généreuse qui profite aux familles nombreuses et aux ménages aux bas revenus, ainsi que par l’implantation de ces populations en banlieue, à proximité des bassins d’emploi des métropoles, sans oublier une importante solidarité ethnique ou religieuse qui ne trouve plus d’équivalent chez les français de souche.

La réalité du Grand Remplacement est la suivante: dans l’indifférence quasi-générale, le peuple français est en train d’être mis en minorité sur une terre qu’il occupe depuis des millénaires et ce phénomène se trouve  aggravé voir encouragé par des responsables politiques qui ne semblent guère soucieux d’y mettre un terme. Parmi ces derniers comme parmi les français, peu semblent comprendre pourquoi le Grand Remplacement est de loin la plus grande menace qui n’ait jamais pesée sur notre pays et notre peuple.

Passons rapidement sur le fait que via les taux d’imposition et de prélèvements sociaux parmi les plus élevés au monde, le peuple français finance aujourd’hui en grande partie  son propre remplacement, situation absolument unique dans l’histoire de l’Humanité.

Dans un précédent article, j’ai expliqué, à la suite d’un nombre considérable d’études, pourquoi la diversité n’est pas une force ou une chance mais au contraire, une arme de destruction massive des communautés humaines. En effet, plus la diversité ethnique et culturelle augmente, plus le lien social s’effondre et la violence s’accroît.  Que ce soit par le biais de la démographie ou de l’immigration, plus l’homogénéité ethnique de la France se réduira, plus le pays sera en proie à des troubles de plus en plus violents et déchiré par des conflits de plus en plus importants entre ses différentes communautés.

En effet, la violence suscitée par le Grand Remplacement prend chaque jour des formes de plus en plus concrètes. Rappelons pour commencer que les populations étrangères ou d’origine étrangère sont surreprésentées dans les statistiques de la criminalité en France comme dans d’autres pays européens. En 2018, un rapport de la gendarmerie passé sous silence révélait que 90% des auteurs de crimes étaient des individus ou de groupes criminels d’origine étrangère, des maghrébins et africains jusqu’aux kosovars, géorgiens et albanais.

En  Suède, pays caractérisé depuis les années 90 par une large politique d’accueil des immigrés et qu’il est impossible d’accuser de toute forme d’oppression coloniale ou de politique de ghettoïsation , des pans entiers du territoire sont devenus des zones de non-droit et la police a perdu le contrôle de la troisième ville du pays, Malmö.  A ces chiffres  viennent s’ajouter les milliers d’agressions quotidiennes dites « gratuites » qui, comme le révèle la lecture quotidienne de la presse quotidienne régionale, sont en réalité le plus souvent des agressions par des individus d’origine étrangère sur les français ou les européens de souche.

Si les Français ne réagissent pas, la dernière phase du Grand Remplacement les verra subir le sort des chrétiens du Moyen-Orient, persécutés pour leurs croyances, ou celui des fermiers blancs d’Afrique du Sud, massacrés en masse pendant que le gouvernement du pays ferme les yeux et que les médias du monde entier détournent complaisamment le regard de cette véritable tragédie.

Face à ce grave péril, le traitement du phénomène de Grand Remplacement par les pouvoirs publics et les médias interpelle. Depuis des années, toutes les mesures qui auraient pu y mettre un terme ou le restreindre ont été interdites. A plusieurs reprises, les plus hautes institutions de l’Etat comme le Conseil d’Etat ou le Conseil Constitutionnel se sont prononcées contre la fin du regroupement familial ou la simple réduction du délai de recours des étrangers menacés d’expulsion. A l’heure actuelle, la direction du renseignement militaire connaît avec précision les chemins empruntés par les migrants et l’identité des trafiquants et pourtant aucun ordre n’est donné pour stopper les flux. Chaque jour, les chiffres du Grand Remplacement et des troubles qu’il induit remontent à l’Elysée. Avant de partir, l’ancien ministre de l’intérieur Gérard Collomb prit soin de rappeler qu’aujourd’hui, nous vivions côte à côte mais que demain nous risquions de vivre face à face.

Malgré tout cela, le gouvernement poursuit sa politique d’asile, élargit les conditions du regroupement familial et octroie de plus en plus de visas aux étudiants étrangers.

Dans le même temps, des consignes sont données aux médias de ne pas parler du sujet de priver d’antenne tous ceux qui voudraient témoigner de la réalité  du Grand Remplacement ou de ses conséquences désastreuses.

Face à  ces faits, une seule conclusion s’impose : le Grand Remplacement ne peut être qu’un projet politique délibéré et voulu. Sur le site du département “population” de l’ONU, il est d’ailleurs possible de trouver un rapport parlant de de “migration de remplacement” face au vieillissement des populations occidentales. Récemment, le haut-commissaire français aux retraites, Jean-Paul Delevoye affirmait qu’il fallait faire venir 50 millions d’étrangers en Europe d’ici 2050 pour équilibrer la population active. Si le Grand Remplacement procède bien d’une volonté politique , les responsables politiques qui cherchent à le mettre en place se rendent responsables non seulement d’un crime envers leur peuple mais aussi d’un très mauvais calcul.

A bien des égards, les responsables politiques français et le patronat sont en train d’être dépassés par le monstre qu’ils ont créé. Si le premier but de l’immigration massive était de faire pression à la baisse sur les salaires ou de créer une armée de domestique, livreurs, nounous, serveurs vigiles destinées à servir les populations aisées des métropoles tandis que les français de souche se trouvaient relégués à la périphérie, le plan a merveilleusement fonctionné.

Le problème, c’est que la démographie, c’est le destin. Dès la fin des années 60, le Général de Gaulle avait compris le risque d’une France où les musulmans seraient dix millions, puis vingt, puis trente et c’est l’anticipation de ce danger qui, en partie, le conduisit à séparer la France de l’Algérie. Se croyant plus malins, ses successeurs ouvrirent les vannes et pensèrent sans doute pouvoir gérer le phénomène.

Mais le monstre de Frankenstein est en train d’échapper à son créateur.

Les populations étrangères ont bien compris le rôle que les dirigeants de la France ont voulu leur assigner mais elles ont également compris qu’à partir d’un certain seuil, une quantité devient une qualité et qu’il leur suffisait d’attendre et de se multiplier pour gagner la partie par KO démographique.

Pendant des années,  les maires de banlieues ont acheté le vote communautaire en fermant les yeux sur l’islamisation et en déversant l’argent public sur les quartiers. Mais quand les mouvements  islamiques prendront le pouvoir, ils n’auront alors aucune gratitude envers leurs anciens maîtres et quand toute la Seine Saint Denis sera devenue un califat ou une zone de non-droit, il ne fera pas bon vivre à Paris. Enfin quand d’ici vingt ou trente ans, la majeure partie de la France sera islamisée ou africanisée, nos élites se demanderont si cela valait vraiment la peine de « régner en enfer plutôt que de servir au paradis ».

Enfin, pour certains, le Grand Remplacement trouve sa justification dans l’économie et la nécessité de maintenir l’équilibre des comptes sociaux, notamment les retraites, par l’injection de « sang frais » dans des économies vieillissantes et en stagnation. Passons sur le fait que l’immigration de masse a un coût et des externalités négatives jamais vraiment mesurées, pour rappeler qu’il est délirant d’imaginer que des populations issues de pays pauvres à faible niveau éducatif pourront contribuer et s’insérer dans des économies matures marquées par le chômage de masse et qu’il l’est tout autant de croire que des populations jeunes de culture arabo-musulmanes finiront un jour par se sentir solidaires d’une bande de vieux kouffars.

En réalité, le véritable problème est que la croissance ne reviendra pas et qu’il est illusoire de chercher à maintenir en vie à tout prix un système économique qui se trouve depuis dix ans en soins palliatifs. J’ai longuement expliqué pourquoi la crise correspond à une réalité physique thermodynamique, celle de la contraction énergétique manifestée par la chute du Taux de Rendement Énergétique (TRE) et comment un douloureux mais nécessaire rééquilibrage a été différé par un endettement massif qui permet à l’hyperclasse de réaliser le casse du siècle et aux taux d’intérêts négatifs de détruire le concept même d’épargne.

Dans un tel contexte, encourager le Grand Remplacement représente un véritable crime contre son peuple mais aussi un non-sens économique total, l’exemple type d’une politique contra-cyclique !

Au lieu de forcer la croissance via l’immigration et la dette, il faudrait en réalité cesser cette fuite en avant et accompagner le cycle de décroissance dans lequel nous sommes entrés sans chercher à différer un ajustement auquel il sera de toute façon impossible d’échapper. Avec le Grand Remplacement, nous créons les véritables conditions d’une guerre entre des populations qui seront demain en concurrence sur un même territoire pour des ressources de plus en plus rares. Cette guerre a d’ailleurs déjà commencé et la France périphérique est en train de la perdre.

Face au Grand Remplacement, l’aveuglement et l’incompétence des responsables politiques et économiques ne mettent pas seulement en péril le bien-être et le confort du peuple français mais tout simplement sa survie. La France a survécu à la guerre, à la peste, aux privations. Elle peut survivre à une crise économique, à la fin du pétrole et même à l’effondrement de la civilisation moderne mais elle ne peut pas survivre à la disparition pure et simple du peuple français.

Face au péril du Grand Remplacement, il n’existe en réalité qu’une seule solution : la remigration.

Il s’agit là du seul véritable enjeu politique de ce début du XXIème siècle : islamisation, insécurité, chômage,  accès au logement logement, charges sociales, imposition, qualité des services publics : tout le reste en découle.

La remigration n’est pas une utopie pas plus qu’elle ne doit nécessairement conduire à une effroyable guerre ethnique sur le territoire national. Pour peu qu’elle soit menée avec fermeté, humanité et intelligence, cette politique est la seule capable de sauver le peuple français, de garantir sa prospérité et d’éviter la guerre.  

La remigration pourrait être mise en en place de façon graduelle  en commençant par exemple par une déchéance de la nationalité française suivie d’une expulsion de tous les terroristes, les islamistes et les criminels d’origine étrangère ainsi que tous les migrants arrivés en France au cours des dix dernières années. De telles mesures concerneraient des millions d’individus et permettraient d’enrayer la dynamique du Grand Remplacement ainsi que de traiter les problèmes les plus urgents qui menacent la France.

Si cette politique peut encore être menée, la fenêtre d’action est en revanche très étroite.

La France a dix ans pour mettre en œuvre et accomplir la remigration. Au-delà, l’inversion du rapport de force  démographique et la réalité de la crise énergétique rendront cette option impossible et la partition, suivie d’une reconquête pouvant durer jusqu’à plusieurs siècles, inévitable.  Ce qui se joue aujourd’hui n’est  en réalité rien de moins que le destin de la France et l’avenir de notre peuple. A nous de tout mettre en œuvre pour que notre grande nation resurgisse une fois de plus, régénérée et triomphante, de l’abîme dans lequel l’aveuglement, l’incompétence et la trahison  de ses chefs l’ont plongé. La France peut encore être sauvée mais pour ce faire, nous allons devoir radicalement changer de paradigme.

MAJ: Nouveaux chiffres du Grand Remplacement dans les grandes villes françaises à partir de données récoltées par l’organisme France Stratégie rattaché à Matignon.

MAJ2: Évolution de l’attribution des prénoms d’origine musulmane à partir de la base de données de l’INSEE

MAJ 3 : Chiffres naissance INSEE Seine-Saint-Denis

Genèse et explication du terme “Grand Remplacement” (Renaud Camus)

De l’Égalité

Dans la vie sociale, la liberté et l’égalité tendent à s’exclure mutuellement et sont même des concepts antagonistes! La liberté détruit l’égalité sociale, c’est même là un de ses rôles, tandis que l’égalité restreint la liberté car, autrement, on ne saurait l’atteindre. Alexandre Soljenitsyne

Toute époque possède son nœud gordien politique qu’elle doit finir par trancher.

AU XVIIIème siècle, ce nœud était celui des privilèges.

AU XXIème siècle, ce nœud est celui de l’égalité.

La République Française, fruit d’une anthropologie spécifique et de l’universalisme chrétien,  s’est construite sur ses deux propositions mutuellement exclusives et antagonistes que sont la liberté et l’égalité . En effet, la liberté détruit l’égalité sociale et l’égalité, pour être pleinement atteinte, doit détruire la liberté.

Aujourd’hui, la tension née de ce défaut de conception de la République Française a atteint son paroxysme. Pour sauver la France du désastre et apporter des solutions aux maux qui l’accablent, le nœud gordien de l’égalité doit donc être résolument tranché.

Sur le plan démographique le peuple français ne pourra pas être sauvé du péril du Grand Remplacement tant que la République s’obstinera à ne pas voir de différence  entre les français de souche et les français de papier, entre les étrangers pleinement assimilés et ceux à peine intégrés.

Sur le plan politique, rien ne pourra être résolu tant que la pleine jouissance des droits politiques  se trouvera garantie uniquement par la naissance et non par un engagement citoyen concret, civil ou militaire, et une participation effective à la construction du bien commun.

Sur le plan social, rien ne pourra être résolu tant qu’il ne sera pas admis que tout pays doit être dirigé par une élite et que l’appartenance à cette dernière doit être fondée non pas sur la naissance, l’argent ou le diplôme mais sur le courage, la volonté de servir et l’acceptation, jusqu’au sacrifice suprême, d’assumer son risque et de faire toujours passer l’intérêt général avant l’intérêt particulier.  

Sur le plan sociétal, rien ne pourra être résolu tant que les rapports homme/femme ne seront pas vus sous l’angle de la complémentarité plutôt que de la stricte égalité et qu’en conséquence, l’obligation absurde de la parité ne sera pas abolie. De même, rien ne pourra être résolu tant qu’il ne sera pas admis que toute société doit fixer une norme  et qu’elle a pour devoir de défendre vigoureusement le respect de cette norme dans l’espace public tout en laissant à chacun la liberté d’agir à sa guise, dans les limites de la loi, dans la sphère privée.  

Sur le plan éducatif, rien ne pourra être résolu tant que ne sera pas rétablie l’inégalité fondamentale entre le maître et l’élève,  de même que rien ne pourra être résolu tant qu’il ne sera pas admis que seuls 10% de la population possède les capacités cognitives pour atteindre le niveau réel de l’enseignement supérieur et qu’il est donc absurde de chercher à « démocratiser » ce dernier.

Sur le plan économique, rien ne pourra être résolu tant que les lois, les règles, les normes seront les mêmes pour les petites entreprises que pour les grosses et tant qu’il ne sera pas possible de privilégier à nouveau l’emploi et la production nationale par rapport aux biens et services produits à l’étranger.

Sur le plan de la justice, rien ne pourra être résolu tant que ne sera pas rétablie l’inégalité fondamentale entre la victime et le coupable et tant que notre droit n’intégrera pas des dispositions spéciales pour les 20% de criminels qui sont responsables d’environ 80% des crimes.

Sur le plan spirituel, rien ne pourra être résolu tant que ne sera pas restaurée l’inégalité fondamentale entre ce qui est sacré et ce qui est profane et tant que la tolérance religieuse s’appliquera à des religions et des doctrines qui ont à terme pour objectif la destruction et la soumission des communautés où elles cherchent à s’implanter.  

De manière générale, rien ne pourra être résolu tant que ne sera pas réintroduite l’inégalité politique fondatrice de tout groupe humain qui distingue ceux qui appartiennent à la communauté (Nous) et ceux qui se trouvent ou se sont placés en dehors de cette dernière (les Autres).

Enfin, rien ne sera résolu tant que notre pensée politique persistera à voir l’Homme et non pas les hommes et à se soucier de leurs droits plutôt que de leurs devoirs.

Tous ceux attachés à sortir la France de l’abîme dans lequel elle est en train de plonger doivent comprendre que la notion d’égalité constitue le verrou politique, psychologique et philosophique qu’il est nécessaire de faire sauter.  

Depuis plus de deux siècles, au mépris des lois fondamentales du vivant que sont la sélection, l’inégalité et les hiérarchies, une minorité d’idéologues organisés, intransigeants et  possédés par le démon de l’hubris, s’est convaincu que le devoir de l’Homme était de corriger la Nature et qu’ignorer les lois fondamentales du vivant constituait un progrès.

Partout où leurs idées ont pu prendre racine, ces dangereux tyrans ont trompé le peuple et imposé leur religion funeste de l’égalité.

Partout où de légitimes résistances à ce projet se sont manifestés, elles ont été écrasées.

Partout où ce projet totalitaire a été pleinement réalisé, il n’a débouché que sur un désastre.

Aujourd’hui, l’égalité républicaine menace la survie de la France.

Sauver notre patrie nous impose donc de de combattre sous toutes ses formes le totalitarisme égalitaire et de retrouver notre liberté de discriminer, c’est-à-dire de faire des choix.

Richelieu disait que la politique était l’art de rendre possible le nécessaire.

Pour garantir la liberté, il est nécessaire d’en finir avec l’égalité.  

De l’effet Lindy

L’effet Lindy est une théorie selon laquelle l’espérance de vie future d’éléments non-périssables tels qu’une technologie, une idée ou une œuvre est proportionnelle à leur âge actuel ou, pour dire les choses plus simplement : si quelque chose a réussi à survivre pendant de nombreuses années, vous pouvez vous attendre à ce que cette même chose parvienne encore à survivre pendant une durée encore plus importante.

La première mention de l’effet Lindy  se trouve dans un article que Robert Goldman rédigea en 1964 pour le journal The New Republic. Dans ce dernier, intitulé « la loi du Lindy », Goldman racontait comment les humoristes de New-York se retrouvaient au restaurant “Le Lindy” où ils se livraient à des analyses leur permettant de prévoir leurs chances de se maintenir à l’antenne ou à l’affiche.

En 1982, le mathématicien Benoit Mandelbrot affina le concept en montrant que, mathématiquement, plus un humoriste apparaissait à l’écran, plus il augmentait ses chances d’y apparaître à nouveau à l’avenir ou, pour dire les choses autrement, comment l’espérance de vie future de certaines choses est proportionnelle à leur passé.

Au cours des années 2000, le philosophe et mathématicien Nassim Nicholas Taleb développa encore davantage cette idée dans deux livres : « Le Cygne Noir » et « Antifragile ». L’apport de Taleb fut, entre autre, de montrer que l’effet Lindy fonctionne à la fois comme un processus de vieillissement inversé, chaque année qui passe sans qu’il y ait extinction du phénomène double son espérance de vie additionnelle, mais aussi d’expliquer que l’effet Lindy permet de mesurer la robustesse d’un phénomène voire son antifragilité (les chocs et les crises le renforcent).

Comme l’explique Taleb : « Si un livre continue d’être imprimé quarante ans après sa sortie, on peut s’attendre à ce qu’il soit encore imprimé quarante ans plus tard. Mais s’il est encore imprimé dix ans après cela, on peut s’attendre à ce qu’il soit encore imprimé dans cinquante ans. Cette simple règle vous permet de comprendre pourquoi les choses qui existent depuis longtemps ne vieillissent pas comme des personnes mais qu’elles bénéficient au contraire du passage du temps. »

Sur les plans philosophiques et politiques, l’effet Lindy nous invite donc à considérer tout ce qui se présente comme un progrès ou une nouveauté avec scepticisme, non pas par pure hostilité mais tout simplement parce que ce qui a survécu au passage du temps et bénéficié de l’effet Lindy est par essence plus robuste, voire antifragile, que tout ce qui est nouveau.

Aujourd’hui, l’un des problèmes majeurs de nos sociétés est que celles-ci méconnaissent et rejettent l’effet Lindy pour embrasser avec ferveur un grand nombre d’idées ou de comportements qui n’ont pas été testées par le temps et dont les externalités, les effets secondaires, ne sont pas connues.

Pour certains phénomènes de fond, la présence ou non de l’effet Lindy doit se compter non pas en années mais en siècles. Par exemple, une religion comme le christianisme ou un système politique comme la monarchie existent depuis plus de 2000 ans, ils peuvent donc être considérés comme Lindy et il existe donc une très forte probabilité que ces derniers existent encore d’ici 2000 ans. A l’inverse, il est encore trop tôt pour se prononcer sur la viabilité à long terme de la République Française, vieille de seulement  250 ans et à plus forte raison encore de l’athéisme dont la généralisation date d’il y a à peine 50 ans.

Dans un monde de « progrès », il  est donc très intéressant d’appliquer la grille de l’effet Lindy aux idées, aux technologies et aux systèmes qui nous entourent

Ce qui est Lindy : la sagesse classique  (stoïcisme, Homère, Montaigne), la religion (monothéiste/polythéiste), la monarchie, les systèmes familiaux traditionnels, les petites villes et villages, tout ce qui a été construit avant 1945, l’agriculture et l’artisanat, les identités régionales, les livres, l’or.  

Ce qui n’est pas Lindy : le relativisme, l’athéisme, l’individualisme,  la démocratie parlementaire, les grandes métropoles, tout ce qui a été construit après 1945, l’économie numérique, l’universalisme, l’Union Européenne, les smartphones, la monnaie fiduciaire.

En règle générale, pour construire et préparer l’avenir, mieux vaut s’appuyer sur ce qui est Lindy que sur ce qui ne l’est pas. 

Du “Joker”

Véritable phénomène culturel et succès inattendu au box-office, le film de Todd Phillips,  Joker  a su de toute évidence parler à son époque.  Sous couvert de dévoiler la genèse du célèbre antagoniste du justicier Batman, il décrit le basculement dans la folie et le passage à l’acte criminel d’un jeune homme perturbé, Arthur Fleck, comique et clown raté, évoluant dans une métropole ravagée par la violence gratuite et la pauvreté.

Loin d’être un film de super-héros,   Joker  se veut avant tout un film social qui utilise le célèbre personnage pour parler de son époque. Métaphore d’une Amérique ou plus largement d’un monde occidental marqué par les inégalités sociales, l’incivilité, l’isolement et l’abandon des classes populaires par des élites brutales et donneuses de leçons, la ville de Gotham City dépeint une société en phase terminale de décomposition.

Le film montre comment un tel terreau, via l’humiliation quotidienne, l’absence de perspectives et la destruction des derniers garde-fous sociaux sous prétexte d’économies budgétaires, peut conduire au basculement d’un individu dans la vengeance et la violence. Le Joker, c’est à la fois les Gilets Jaunes ou les « déplorables » de l’Amérique de Trump conspués par Hillary Clinton et l’establishment.

Malheureusement, tout comme l’époque qu’il décrit, Joker  refuse de faire de la politique ce que l’antihéros ne manque d’ailleurs pas de le rappeler au début de la scène clé du film.  Pour le Joker comme pour les révoltés du monde d’aujourd’hui,  la révolte est avant tout une affaire personnelle. Sauf qu’une addition de souffrances et de révoltes, aussi légitimes soient-elles, ne suffit pas à fonder un projet politique.

En ce sens, Joker est un pur produit de son époque et un excellent révélateur de ses limites : un film qui se veut politique  mais qui réduit cette dimension à son l’aspect individuel et émotionnel. A aucun moment, il n’est  en effet question ni des causes, ni des idéologies, ni de l’éventuelle construction d’un projet collectif  susceptible d’apporter une solution aux problèmes.

Il y a pratiquement 50 ans, Taxi Driver de Martin Scorcese dont  The Joker est un quasi-remake avec De Niro en guise de fil rouge, abordait exactement le même sujet mais prenait soin de s’attarder longuement sur la responsabilité du politique dans la déliquescence de la société. Il y a vingt ans, Fight Club de David Fincher, autre influence évidente, allait encore plus loin en montrant comment le héros parvenait à échapper à son aliénation en créant une véritable armée révolutionnaire et un nouveau système de valeurs.

Joker, lui, ne se contente que de constater la souffrance et de montrer comment un homme que l’époque a poussé jusqu’au bout de sa folie peut devenir un instrument jouissif de la vengeance sociale ainsi que le héraut  de tous les opprimés.  Mais sans projet collectif, ni buts politiques, cette révolte individuelle reste stérile et n’aboutit qu’à un chaos qui soulage brièvement mais ne résout absolument rien.

La grande faiblesse  de Joker, qui explique son immense succès, est d’être totalement de son époque : nihiliste, narcissique et farouchement individualiste. Ce que montre en réalité Joker, c’est que notre société  a perdu jusqu’à la capacité de faire  de la politique, c’est-à-dire d’imaginer des projets collectifs visant le bien commun.

Après Moi le chaos.

Leçon de Joker et épitaphe de notre époque.

Du Marathon de Cent Ans (livre)

Le peuple chinois est désormais organisé et doit être pris au sérieux

Mao Zedong

Il existe en ce monde une chose encore plus rare que les éclipses complètes de soleil ou le passage de certaines comètes : qu’un expert et universitaire reconnu admette publiquement qu’il s’est trompé et publie un livre dans lequel il ne craint pas de revenir longuement sur les conséquences dramatiques pour son pays de son erreur.

C’est pourtant ce qu’a fait Michael Pillsbury, un des plus grands spécialistes américains de la Chine et conseiller de toutes les administrations américaines à partir de Nixon, dans ce livre « Le Marathon de 100 ans » paru en 2016 et toujours non traduit en français.

Dans cet ouvrage, à la fois réflexion d’ensemble sur la stratégie chinoise et chronique des rapports aussi bien économiques que sécuritaires entre les hautes administrations chinoises et américaines, Michael Pillsbury révèle qu’il fut pendant des décennies l’un de ses « panda-huggers », ces « cajoleurs de Panda » qui conseillèrent aux administrations américaines successives de soutenir le développement de la Chine et défendirent auprès de celles-ci comme du grand public l’idée d’une Chine qui, une fois pleinement intégrée dans l’ordre économique et institutionnel mondial, finirait par embrasser les valeurs libérales et démocratiques de l’Occident.

Or, dans ce livre, Michael Pillsbury a le courage et l’honnêteté intellectuelle de reconnaître qu’il s’est trompé et que pendant des décennies, dupé par les Chinois, il contribua en réalité à aider la Chine à accomplir son plan à long terme de domination mondiale, ce fameux « Marathon de 100 ans ».

Le grand mérite de ce livre est de montrer que la stratégie de rattrapage et de conquête adoptée par la Chine communiste s’inscrit dans la droite lignée de la tradition philosophique, culturelle et littéraire chinoise, notamment les grands classiques de l’antiquité que sont “Les 36 Stratagèmes” ou ” l’Art de la Guerre”. A travers les citations qui ouvrent chacun des chapitres du livre ainsi qu’une multitude d’exemples concrets Michael Pillsbury montre comment cet art de la guerre indirecte et asymétrique infuse en profondeur la pensée chinoise et comment ses principes font partie intégrante du bagage éducatif et culturel des élites et des classes dirigeantes du pays.

M. Pillsbury ne manque pas de rappeler également le contexte historique, celui du « siècle de l’humiliation » qui, aux XIXe et XXe siècles,  vit la Chine occupée, dépecée et pillée par les puissances occidentales ainsi que par le Japon, une réalité totalement oubliée par l’Occident (combien de Français ont connaissance du pillage du Palais d’Été par nos troupes en 1860?) mais encore bien vivante dans l’esprit des Chinois.  A partir de l’avènement de la République Populaire de Chine en 1949, les nouvelles élites n’auront désormais qu’un seul but : laver cette humiliation et faire retrouver à la Chine son rang de première puissance mondiale.

Confrontées à la réalité d’un pays certes très peuplé mais pauvre et arriéré aussi bien sur le plan économique qu’éducatif, les élites chinoises comprirent rapidement que ce rapport de force défavorable leur imposait, pour arriver à leurs fins, d’employer toutes les ressources de la tradition stratégique chinoise fondée sur la ruse, la guerre asymétrique et le travail de sape sur le temps long.

C’est ainsi que, dans un premier temps, la Chine s’appuya sur son « frère » communiste, l’URSS. Transferts de technologie, assistance militaire, formation de cadres, tout ce qui était bon à prendre le fut jusqu’au moment où les rivalités de plus en plus fortes entre les deux puissances communistes qui culminèrent en 1963 par des affrontements frontaliers encore aujourd’hui largement méconnus, conduisirent les stratèges chinois, après avoir pressé tout le jus du citron soviétique, à effectuer un radical changement de cap.

A partir de ce moment, la stratégie de la Chine fut en effet d’opérer un rapprochement avec les États-Unis, appâtant l’Oncle Sam par la perspective de jouer Pékin contre Moscou, une rupture en réalité déjà bien entamée dans les faits ! Sans jamais donner l’impression d’être demandeurs, les Chinois parvinrent ainsi à obtenir une coopération économique, technologique et militaire très avantageuse pour la Chine qui fut concrétisée aux yeux de l’opinion publique américaine et mondiale par la visite du Président Nixon en 1972.

Quelques décennies plus tard, pour entrer à l’OMC, la Chine promit tout ce qu’on lui demanda de promettre : libéralisation économique et politique, progressive, respect de la propriété intellectuelle, privatisation future des entreprises d’état etc…  Bien entendu, ces promesses n’engagèrent que ceux qui, comme Michael Pillsbury, avaient choisi d’y croire et l’Empire du Milieu parvint une fois de plus à obtenir, sans réelles contreparties, des avantages considérables et à poursuivre avec succès sa course dans le Marathon.

Devenue une grande puissance économique la Chine continua, en ce début de XXIe siècle, à mener une politique d’infiltration et de conquête : espionnage industriel, création de relais d’influence via les Instituts Confucius, prise de participation dans les médias ou entreprises technologiques occidentales, financement de programmes de recherche pour les universités ou emploi au titre « d’activités de conseil » de responsables politique de premier plan…

Ainsi, comme le révèle avec une grande franchise le livre de Michael Pillsbury, pendant plus d’un demi-siècle, la Chine parvint à tromper la vigilance des États-Unis et l’Occident en général parvenant avec une suprême habileté à les pousser à encourager, voire à financer le développement d’une puissance rivale cherchant à les dominer ainsi qu’à prendre leur place.

A travers ses expériences de conseiller et de diplomate,  Michael Pillsbury révèle comment le gouvernement Chinois sut parfaitement exploiter les faiblesses des démocraties occidentales  (l’absence d’une administration unique capable de centraliser l’information et de travailler dans la durée), d’utiliser le matérialisme et l’avidité des capitalistes pour mieux leur vendre la corde avec laquelle les pendre («l’accès à l’immense marché chinois ») et surtout de toujours dire aux Occidentaux ce qu’ils voulaient entendre, à savoir que grâce à leur soutien, la démocratie et les principes libéraux finiraient inévitablement par s’imposer en Chine !  

Dans les meilleures pages du livre, Michael Pillsbury révèle notamment comment les services de renseignement refusèrent de prêter foi aux avertissements d’un déserteur dénonçant dès les années 80 le double jeu de la Chine ou encore comment un analyste de la CIA l’informa, après bien des difficultés, qu’il avait reçu pour ordre ne pas traduire les communications interceptées jugées « trop nationalistes » pour ne pas contribuer à remettre en cause la grande et lucrative stratégie de coopération avec la Chine !

Du récit de première main de Pillsbury, il ressort que le stratagème le plus redoutable employé par les Chinois fut d’une part de systématiquement présenter la Chine comme un pays fragile nécessitant le soutien des États-Unis et l’accès au marché mondial pour garantir sa stabilité et de l’autre, d’agiter sans cesse la menace d’un renversement de la faction des « modérés » par les « extrémistes » (ying pai) afin de pousser les États-Unis et les Occidentaux en général à faire des concessions toujours très avantageuses pour la Chine.

Quelle ne fut pas la surprise de Michael Pillsbury de découvrir que cette stratégie de communication était, depuis le début, dictée par la frange radicale elle-même pour mieux duper les États-Unis et que les librairies chinoises possédaient un rayon spécial, interdit aux étrangers, où une littérature nationaliste, contraire à tout le discours officiel, rencontrait un large succès tout en étant recommandée par le parti !  

Cette dissimulation et ce double-discours permanent s’expliquent par le fait que le plus grand risque pour la Chine durant ce « Marathon de 100 ans » était de de se révéler trop tôt aux yeux des États-Unis comme un rival stratégique ou, pour reprendre l’expression traditionnelle, « de demander trop tôt le poids des chaudrons de l’empereur ».

Aujourd’hui, après avoir su pendant près plus d’un demi-siècle “tromper le ciel pour traverser la mer”, “tuer avec une épée empruntée” ou encore “piller la maison en feu“, c’est une Chine désormais sûre de sa puissance, de son influence et de son statut qui n’hésite plus à abattre ses cartes et à révéler beaucoup plus crûment sa volonté de puissance. Pour la Chine, s’assurer le rôle de première puissance mondiale représente aujourd’hui une nécessité, non seulement pour s’assurer que les objectifs du marathon soient atteints en 2049 pour le centenaire de la fondation de la République Populaire mais mais également afin de faire face aux crises qui menacent le pays, notamment l’épuisement des ressources et la dégradation catastrophique de l’environnement. Selon Michael Pillsbury,  55% de l’eau en Chine ne serait en effet plus potable…

Publié en 2016, « le Marathon de 100 ans » a vu passer depuis quatre années d’une présidence Trump déterminée à rompre avec la coopération et l’aveuglement des administrations précédentes pour entrer dans un véritable rapport de force économique mais aussi politique avec la Chine. En 2020, la victoire apparente de Joe Biden, candidat plus que largement soutenu par la Chine et liée à cette dernière par un grand nombre d’intérêts économiques, peut en revanche s’interpréter comme une victoire des intérêts chinois aux États-Unis.

Pour mieux saisir la réalité de cet affrontement entre deux puissances rivales mais également comprendre les méthodes de cette stratégie de conquête, d’infiltration et de subversion chinoise qui est aujourd’hui également appliquée à la France avec la complicité d’une large partie de la classe politique française, la lecture du « Marathon de 100 ans » est plus que recommandée à tous les décideurs publics, chefs d’entreprise, diplomates, officiers de l’armée ou du renseignement et plus généralement, tous ceux qui continuent d’ignorer ou de nier la volonté de conquête de la Chine et la guerre asymétrique qu’elle mène de longue date aux nations occidentales.

Pour les patriotes français, cette lecture peut constituer une leçon ainsi qu’une source d’inspiration car pour sauver la France et lui faire retrouver son rang, il faudra, pour elle aussi,  « un Marathon de 100 ans. »

Du plan

« Que vos plans soient aussi impénétrables que la nuit la plus noire et lorsque vous agissez, frappez comme l’éclair. » Sun Tzu, l’Art de la guerre

Imaginez que vous vous trouviez confronté au problème suivant :

Vous avez découvert que suite à un long processus d’infiltration, de subversion et d’élimination, une oligarchie mondialiste opérant comme une véritable mafia a pris le contrôle, à l’échelle mondiale, de la monnaie, des grandes entreprises, de la politique et d’une partie des forces armées avec pour objectif d’éliminer une large partie de la population et de réduire le reste en esclavage. Grâce à un travail de renseignement et d’enquête, vous n’avez aucun doute sur les intentions de cette oligarchie ainsi que sur sa capacité à exécuter ce plan, d’autant plus que tout a été écrit dans de nombreux livres et annoncé lors de multiples interventions.

Si vous avez pu découvrir ce complot, vous êtes probablement un militaire, un membre des services de renseignement ou un dirigeant politique et vous devez cette découverte à un membre de votre famille, à un mentor ou tout simplement parce que vous avez été directement confronté au pouvoir de cette oligarchie durant vos études ou dans votre travail. Si vous avez décidé, non pas de rejoindre, mais de combattre cette oligarchie mondialiste et son plan, vous vous êtes rapidement heurté à deux problèmes concrets.

Tout d’abord, combattre cette mafia suppose d’agir à l’échelle mondiale. En effet, l’interdépendance du système et son caractère global rendent impossible de libérer uniquement votre pays, sans parler du danger de laisser cette oligarchie se reconstituer sur une base arrière d’où elle pourrait à nouveau vous attaquer. Ensuite, vous avez conscience que cette oligarchie a mis en place des mesures de sécurité lui permettant de plonger le monde entier dans le chaos et la destruction au cas où son pouvoir viendrait à être réellement menacé. Pour finir, vous devez également libérer les esprits des individus qui ont été « capturés » par la propagande, la désinformation et les techniques sophistiquées d’ingénierie sociale déployées par cette oligarchie pour empêcher les peuples de prendre conscience de la nature du système dans lequel ils vivent.

Ces contraintes uniques en leur genre vont donc vous obliger à mener une guerre invisible, hybride et dirigée de l’intérieur en coordination avec d’autres pays du monde. Pour conduire cette guerre, la première étape va consister à identifier les pays, ou les groupes au sein de chaque pays ou organisation, susceptibles de rejoindre votre coalition. Rapidement, vous allez prendre conscience de la nécessité de vous appuyer sur les trois grandes puissances que sont les États-Unis, la Russie et la Chine. Pourquoi ?

Dans le cas des États-Unis : parce ce pays est la première puissance économique et financière mondiale, parce qu’il compte encore une véritable élite patriote et parce que les forces armées américaines sont le bras armé de l’oligarchie mondialiste, instrument que vous devez impérativement neutraliser ou retourner contre ceux qui le contrôlent.

Dans le cas de la Russie : parce que ce pays lutte et résiste depuis plusieurs siècles à l’oligarchie mondialiste, qu’il est parvenu, sous la direction de Vladimir Poutine, à largement « nettoyer » la société et l’appareil d’État des agents mondialistes et enfin, parce qu’il possède une force armée et des services de sécurité compétents et efficaces.

Dans le cas de la Chine : parce que ce pays est devenu l’atelier du monde, qu’il compte plus d’un milliard d’habitants, qu’il est membre du Conseil de Sécurité de l’ONU et qu’il a été lui aussi, aux XIXe et XXe siècles, victime des politiques menées par cette oligarchie. En ce qui concerne les pays occidentaux, vous savez que le contrôle absolu exercé par le mondialisme depuis plusieurs siècles sur des pays comme la France limite la résistance à l’action de petits groupes devant être soutenus par une force extérieure dans ce combat pour la libération de leurs pays respectifs.

Après avoir identifié vos alliés potentiels et vos points d’appui, vous allez commencer par créer, dans chaque pays et à l’intérieur du système, des groupes de résistants triés sur le volet. Avec prudence et méthode, vous allez recruter au fil du temps et dans la plus grande discrétion des éléments prometteurs susceptibles de vous rejoindre dans cette guerre contre la cabale. À ce stade, l’objectif n’est pas de prendre le contrôle de tout le système mais uniquement de constituer des bastions destinés à agir comme « têtes de pont » et d’identifier des « capitaines » susceptibles de mener l’offensive dans des domaines aussi divers que l’économie, le droit, la politique et les médias. En parallèle, des contacts vont progressivement s’établir entre les différents groupes de résistance et certains de vos membres iront s’installer au sein des pays « amis » en tant qu’« officiers de liaison », tout en continuant de maintenir leurs activités professionnelles ou leurs fonctions officielles. Durant tout ce processus, vous gardez en tête que le temps joue contre vous, la phase finale du projet mondialiste étant prévue à l’horizon 2025-2030.

Dans le cadre de cette guerre contre l’oligarchie mondialiste, la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine, malgré le système sophistiqué de fraude électorale chargé d’assurer la victoire d’Hillary Clinton, va représenter une avancée majeure. Suite à cette victoire, qui vous donne le contrôle d’une partie des forces armées, des services de renseignements, de l’administration et du réseau diplomatique américains vous aller pouvoir passer à la phase suivante de l’opération.

Vous allez donc lancer la première « grande offensive » de cette guerre le 4 novembre 2017 durant laquelle le comité anti-corruption présidé par le prince saoudien Mohammed Ben Salman va ordonner l’arrestation de plus de cinq cent membres de la famille royale, de ministres et d’hommes d’affaires saoudiens, tout en procédant à la saisie de deux mille comptes bancaires pour un montant de plus huit cent milliards de dollars. Grâce à cette offensive, pour la première fois dans l’Histoire, c’est une face entière du triangle du pouvoir mondialiste qui vient de s’effondrer.

Au même moment, vous allez lancer l’opération Q, faussement appelée Qanon par les médias de masse. Le but de cette opération, longuement analysée ici, est de commencer la libération des esprits en communiquant au public américain et mondial des informations sur cette guerre de l’ombre contre le mondialisme. Dans cette guerre de l’information qui vous oppose aux médias de masse, c’est à dire la branche propagande de l’oligarchie mondialiste, vous allez développer vos propres canaux de réinformation mais aussi utiliser vos propres techniques de « petits pas » et d’ingénierie sociale, non pas pour manipuler l’opinion publique, mais pour l’éveiller progressivement à la réalité du système de contrôle et de désinformation dont elle est victime.

À un niveau fondamental, cette guerre de l’ombre ressemble à une opération de chirurgie des plus délicates : éliminer le parasite (l’oligarchie mondialiste) sans tuer l’hôte (les peuples et les nations du monde). La première phase de l’opération va ainsi conduire à la destruction du sommet de la pyramide et de ses structures de commandement, comme dans le cas de l’élite saoudienne ou, hypothétiquement, celui du baron Benjamin de Rothschild, dirigeant du groupe Edmond de Rothschild, décédé d’une crise cardiaque à 57 ans le 15 janvier 2021. De la même manière, très peu de personnes comprirent la mesure prise par Donald Trump en mars 2020 lui ayant permis, sur le plan technique, de nationaliser une large partie des marchés financiers américains et de prendre ainsi le contrôle de la Réserve Fédérale.

Une fois le haut de la pyramide et ses capacités de riposte neutralisés, vous allez déclencher la phase suivante de l’opération. Et c’est là que va intervenir cette idée de génie : pour mieux la détruire, vous allez maintenir publiquement l’illusion de la continuité du pouvoir de l’oligarchie mondialiste tout en contrôlant entièrement cette dernière en coulisses. Cette stratégie, aussi culottée et invraisemblable que les manipulations orchestrées pendant des années par vos adversaires, va vous permettre de :

– contrôler de façon précise le processus de démantèlement, notamment en ce qui concerne les révélations faites à l’opinion publique ;

– d’identifier, en interne, les agents mondialistes présents à l’intérieur du système et qui continuent d’exécuter les ordres qu’ils croient recevoir de leurs chefs ;

– de jouer les différentes factions mondialistes les unes contre les autres en profitant des dissensions qui commencent à apparaître entre ces dernières ;

-d’éviter le chaos, la panique et un choc psychologique trop grand pour l’opinion public. Comme l’a écrit Q : « La vérité enverrait 99 % des gens à l’hôpital. Sa révélation doit être contrôlée. »

Dans le cadre de cette grande opération de « théâtre politique », le contrôle par des forces extérieures de certaines personnalités ou institutions sera, dans certains cas, comme celui de la « présidence » Biden, rendu visible. Dans d’autres cas, des personnalités joueront le rôle qui leur a été assigné en échange d’une remise de peine ou d’un jugement à huis-clos. Dans tous les cas, le processus sera entièrement sous votre contrôle et vous dirigerez la pièce avec une rigueur et une précision toute militaire.

Pour finir, plutôt que de mener une guerre ouverte au système mondialiste, vous allez le détruire en retournant ses propres armes contre lui. Ils voulaient vacciner la terre entière ? Vous allez les laisser faire, avec quelques garde-fous, en utilisant le scandale des effets secondaires et la preuve de l’inefficacité des vaccins pour rendre visible au grand public la propagande du gouvernement, la complicité des médias, la corruption de l’industrie pharmaceutique et les mensonges des experts. Ils veulent abolir les différences entre les sexes et nier les réalités biologiques ? Vous allez encourager leurs excès, rendre encore plus visible l’obsession transgenre et laisser les lobbys LGBT, écologistes et progressistes aller au bout de leurs délires. Résultat : en accélérant un changement conçu à l’origine pour être diffus et progressif, vous allez provoquer une prise de conscience et une saturation de l’opinion publique accompagnée d’un puissant phénomène de rejet.

Pour finir, ils veulent leur guerre avec la Russie ? Vous allez leur donner l’opération militaire spéciale en Ukraine qui va vous permettre d’en remettre une couche sur la propagande des médias, de montrer l’incompétence du haut-commandement militaire, de révéler l’aveuglement des gouvernements occidentaux et, d’un point de vue tactique, de canaliser toutes les ressources matérielles et humaines de l’OTAN vers ce conflit qui, tel un gigantesque trou noir, va toutes les aspirer pour mieux les détruire. Enfin, la crise énergétique causée par cette guerre va vous fournir, en temps voulu, un prétexte pour faire tomber les gouvernements mondialistes d’une façon justifiée aux yeux de l’opinion publique. Comme le dit un proverbe russe : « le réfrigérateur gagne toujours contre la télévision ». (победа холодильника над телевизором)

Grâce à des outils sophistiqués d’analyse psycho-sociale et la coordination des différents corps d’armée de l’alliance anti-mondialiste, vous avez la capacité de mesurer de façon très fine l’avancée du plan et la libération aussi bien politique que mentale des peuples et des pays occupés. Une fois vos objectifs stratégiques atteints et la masse critique de personnes « éveillées » suffisante, vous allez détruire, avec un minimum de pertes, la partie visible et publique du système mondialiste pour le remplacer par un autre. Comme tout bon stratège, vous avez déjà gagné la bataille avant même qu’elle n’ait commencé.

Une fois cette oligarchie mondialiste vaincue et son système de contrôle détruit, vous allez pouvoir mettre en place un nouveau système économique, politique, juridique et financier fondé sur la souveraineté des nations, le respect des spécificités religieuses et culturelles de chaque peuple et un système de relations internationales dont les règles seront les mêmes pour tous.

Pour comprendre cette stratégie et envisager le plan d’ensemble de cette guerre de libération sans équivalent dans l’Histoire, nul besoin de posséder des informations secrètes ou de bénéficier de contacts privilégiés. Il suffit d’analyser toutes les données disponibles en sources ouvertes, d’aborder le problème avec un esprit logique et enfin, de se poser cette simple question : si j’avais voulu démanteler de façon durable et efficace le système mondialiste, comment m’y serai-je pris ? 

Pour aller plus loin :

Des mondialistes

De l’alliance-anti-mondialiste

De la guerre de l’information

De la désinformation

De l’opposition contrôlée

Opération Vampire Killer

De l’alliance antimondialiste

« Les ennemis de mes ennemis sont mes amis »

Proverbe français

Pour le sociologue Julien Freund, le politique, en tant qu’essence, se trouve structuré par plusieurs couples de notions telles qu’obéissance/commandement, public/privé et surtout ami/ennemi. Dans le cadre de la guerre en cours contre le mondialisme, cette dernière distinction est plus importante que jamais et trop de patriotes commentent l’erreur d’utiliser les critères suggérés ou imposés par les médias de masse pour déterminer qui sont leurs amis et qui sont leurs ennemis.

Commençons par rappeler que le mondialisme est un projet d’essence totalitaire qui vise justement à supprimer le politique tel que défini par la typologie de Julien Freund : suppression de la vie et de la propriété privées (surveillance généralisée + économie de la location perpétuelle) ; obéissance imposée par la technostructure (crédit social, passe climatique ou sanitaire) et exprimée par des commandements (« vous ne posséderez rien et vous serez heureux » ) et enfin, mise en place d’un gouvernement mondial supprimant de fait la possibilité même d’une alternative politique (s’il existe une gouvernance mondiale, aucune structure politique terrestre ne peut lui être extérieure.)

Ce projet, porté par l’oligarchie mondialiste, repose sur le contrôle de la monnaie via les banques centrales, la manipulation psychologique de l’opinion publique par les médias de masse et vise à la destruction des nations, des peuples et de toute forme organique et traditionnelle de culture au nom d’un projet messianique d’inversion de toutes les valeurs et de transformation de l’Homme en « dieu ».

Si un tel projet a pu séduire une large partie des « élites » occidentales, une large coalition antimondialiste est apparue au cours des dernières décennies afin d’une part, de mettre en échec le projet mondialiste et d’autre part, de proposer une alternative à ce projet totalitaire global. Dans le cadre de cette guerre, si le rôle joué par des chefs d’états comme Donald Trump, Vladimir Poutine, Jair Bolsonaro, Viktor Orban apparaît comme relativement clair, cette coalition compte d’autres alliés dont le rôle peut être plus difficile à admettre ou à saisir.

Imaginons par exemple que vous soyez un prince saoudien. Issu d’une longue lignée de fiers guerriers du désert, vous n’appréciez pas que votre pays se trouve sous la coupe du mondialisme depuis le début du XXe siècle et que certains agents locaux soient en mesure de contester ou concurrencer votre pouvoir de futur monarque. En tant que musulman et protecteur de plusieurs lieux saints, vous n’appréciez pas non plus que le mondialisme ait pour objectif, à terme, de dissoudre l’Islam dans une grande religion mondiale inclusive avec un statut spécial réservé pour la Mecque. Pour finir, vous comprenez également comment votre participation à une alliance antimondialiste pourrait renforcer votre rôle de puissance régionale et pourquoi le fait que votre pays soit une plaque tournante du trafic d’êtres humains n’est pas forcément une bonne chose pour son image ou ses perspectives d’avenir.

Par conséquent, tout musulman et saoudien que vous êtes cela fait de vous un allié objectif dans la guerre contre le mondialisme et pour sceller cette alliance, vous allez recevoir en grande pompe le président Trump et l’inviter à participer à l’Al Ardha, cette danse des sabres que pratiquent depuis des temps immémoriaux les guerriers saoudiens avant d’entrer en guerre.

Imaginons ensuite que vous soyez un taliban et que vous voulez vivre comme vous avez toujours vécu, c’est-à-dire vivre selon les principes du pachtounwali, le code de l’honneur du pachtoun. Vous n’avez pas non plus envie de voir des drapeaux LGBT flotter dans les rues de Kaboul, ni les femmes afghanes « s’occidentaliser », ce qui, de votre point de vue, serait la pire chose qui puisse leur arriver. De la même manière, vous n’appréciez pas que les troupes de l’OTAN viennent occuper votre pays pour y réautoriser la pédophilie et la pratique du bacha bazi (jeu avec les garçons), crime sévèrement puni lors que vous exerciez le pouvoir, et y cultiver massivement un pavot qui sera ensuite transformé en drogues dures pour empoisonner l’Occident via l’héroïne ou des opioïdes comme l’Oxycontin, la Vicodin ou le Fentanyl. (D’après le CDC, l’épidémie d’opioïdes est responsable de la mort de plus de 500 000 américains entre 1999 et 2018).

Tout Taliban que vous êtes, vous n’aimez pas les pédophiles, les trafiquants de drogue et encore moins  les gens qui viennent envahir votre pays pour vous forcer à abandonner un mode de vie ancestral, soutenu par plus de  80% de la population, au nom de la démocratie, des droits de l’homme et du « Progrès ». Cela fait donc de vous un allié objectif dans la lutte contre le mondialisme et explique sans doute pourquoi en 2021, les États-Unis ont apparemment quitté votre pays la queue entre les jambes après y avoir laissé pour plusieurs dizaines de milliards de dollars d’armes, de matériel et d’équipement.

Imaginons ensuite que vous soyez un dirigeant chinois. En bon connaisseur de l’Histoire, vous vous souvenez des guerres de l’opium de 1839 à 1856 et de l’occupation de la Chine par les forces mondialistes impérialistes britanniques et françaises. Vous vous souvenez également que la banque JP Morgan, alliée à la compagnie britannique des indes orientales cherchèrent, à partir de 1911, à neutraliser Sun-Yat-Sen, le père de la république chinoise opposé à l’exploitation coloniale de son pays. Conscient de présider aux destinées d’un des plus vieux états du monde, vous ne souhaitez pas voir la Chine perdre sa souveraineté dans le cadre d’un Nouvel Ordre Mondial et souhaitez continuer à suivre un chemin de développement qui vous est propre, qu’il s’agisse du « socialisme avec des caractéristiques chinoises » ou du mouvement « néo-autoritaire » mêlant le socialisme marxiste avec les valeurs confucéennes traditionnelles. Très bien conseillé par Wang Huning, vous avez compris que l’idéologie mondialiste ne peut que conduire à l’effondrement interne des peuples et des nations via la promotion du matérialisme,  le développement du nihilisme et à la désintégration de la cellule de base de la société qu’est la famille.

En bon stratège chinois, si vous avez su pendant un temps utiliser le mondialisme pour développer la Chine et atteindre vos objectifs dans le cadre du « Marathon de Cent Ans », vous avez désormais compris la nécessité de lutter contre cette idéologie et avez pris un ensemble de mesures pour neutraliser ses agents, garantir votre souveraineté et éviter la perversion de la jeunesse chinoise, des décisions qui vous ont valu d’être publiquement désigné comme “l’un des plus grands ennemis des sociétés ouvertes” par le financier George Soros.

Enfin, admettons que vous soyez un haut-fonctionnaire bardé de diplôme ou un journaliste influent. En partie par opportunisme, en partie par conviction, vous avez cru au mondialisme. Vous avez adhéré à l’idée d’un monde sans frontières dirigé par une élite éclairée utilisant des technologies avancées pour résoudre les grands problèmes de l’humanité. Mais avec le temps, votre opinion a changé. La gestion de la crise Covid, les personnes âgées euthanasiées à coup de Rivotril dans les maisons de retraite, l’AVC ou la crise cardiaque de votre beau-père suite à sa troisième dose, l’explosion des pensées suicidaires chez les enfants et les adolescents, le mépris généralisé pour une population considéré comme du bétail, tout cela vous a fait un peu réfléchir. Et puis, il y a eu toutes ces affaires de pédocriminalité, ces appels répétés à réduire la population mondiale et ces rumeurs de rituels sataniques dont vous aviez déjà entendu parler mais que vous aviez toujours refusé de prendre au sérieux. Et puis un jour, quelqu’un vous a approché et vous a fait une offre que vous ne pouviez pas refuser. Cette personne vous a expliqué qu’il  serait mieux pour vous, pour votre famille et pour le monde que vous aidiez à détruire le système mondialiste de l’intérieur et que votre coopération pourrait vous éviter de finir en prison, voire d’être pendu ou fusillé en place publique.

Au lieu d’aller directement en enfer, vous vous retrouvez au Purgatoire et cela fait de vous un allié objectif dans la guerre contre le mondialisme.

Dans cette guerre contre le mondialisme, l’ami ou l’allié est celui qui, pour des raisons qui lui sont propres, contribue à la destruction de cette mafia transnationale qui a infiltré pour mieux subvertir les institutions économiques, politiques et intellectuelles de la plupart des pays de la planète. A l’inverse, l’ennemi est celui qui cherche à maintenir ce système, y compris sous la forme redoutable de l’opposition contrôlée. A la guerre, l’adversaire le plus dangereux n’est pas celui qui vous dit qu’il est votre ennemi mais celui qui se fait passer pour votre ami.

L’objectif de cette guerre contre le mondialisme n’est pas de mettre un terme à la pauvreté, à la maladie ou à l’injustice mais de donner une chance aux peuples et aux nations de vivre comme bon  leur semble et de faire leurs propres choix, bons ou mauvais, après avoir retrouvé leur souveraineté politique, économique et culturelle. Cela n’empêchera pas les Russes de chercher à espionner les Américains et les Américains, les Russes, ni aux Chinois de s’intéresser à la propriété intellectuelle des deux. Cela n’empêchera pas non plus  les musulmans de penser que les chrétiens sont des mécréants et qu’il n’y a pas d’autre dieu qu’Allah, ni les chrétiens de penser que le Christ est le chemin, la vérité et la vie et que nul ne vient au Père que par Lui. Enfin, cela n’empêchera pas les requins de continuer à plumer les pigeons, ni « au fort de faire ce qu’il peut et au faible de souffrir ce qu’il doit » (Thucydide).

Mais tout cela se fera désormais « à la régulière » dans le cadre d’une concurrence classique entre nations souveraines, libres de se développer selon des schémas qui leur sont propres et de former des alliances stratégiques conformes à leurs intérêts, comme sont actuellement en train de le faire les BRICS, actuellement en discussion pour inclure l’Arabie Saoudite, la Turquie et l’Égypte.

Cet objectif n’est peut-être pas suffisant pour ceux qui espéraient une libération de l’humanité de toutes ses souffrances et de toutes ses servitudes. En tant que peuple franc, c’est-à-dire libre, les Français doivent se souvenir que rien n’est plus important et précieux que la liberté. Quant aux chrétiens, ils savent que l’Homme est un être déchu, marqué par le péché, et que le Paradis ne se trouve pas sur cette Terre mais au Ciel. Et même si Satan reste le « Prince de ce Monde », c’est le devoir de tous les hommes de bonne volonté de se battre de toutes leurs forces pour que ses plans soient mis en échec, que son pouvoir demeure aussi limité et dérisoire que possible et surtout, que les enfants, présents ou à venir, soient protégés aussi bien de son influence que des sacrifices qu’il exige.

Pour aller plus loin :

Des mondialistes

De l’opposition contrôlée

De la désinformation

Entretien avec Sergei Glaziev sur le nouveau système financier mondial

Le virage historique du prince Mohammed Ben Salmane

Coopération renforcée entre la Russie et la Corée du Nord