“On est jamais excusable d’être méchant, mais il y a quelque mérite à savoir qu’on l’est ; et le plus irréparable des vices est de faire le mal par bêtise“. Charles Baudelaire
Les erreurs des « élites » françaises actuelles s’expliquent en grande partie par leur ignorance totale des réalités anthropologiques.
Dans une émission de débat, un représentant de cette « élite »,
expliquait que pour résoudre leurs problèmes, les pays scandinaves n’avaient
qu’à importer le modèle républicain français et que pour résoudre les nôtres,
nous n’avions qu’à importer le modèle
social scandinave.
Cette idée complètement délirante sur le plan anthropologique n’est
pas neuve. Dans « Le Mal Français », Alain Peyrefitte se lamentait
déjà que les français soient trop
catholiques et trop latins et pas assez protestants. Ah si seulement la France
était comme l’Allemagne, quelle grande nation industrielle elle serait !
Ce que ne comprennent pas nos têtes bien pleines formées à l’ENA ou à Sciences Po, c’est que les systèmes politiques, économiques et sociaux sont toujours le fruit d’une anthropologie spécifique.
Le système économique allemand ne peut exister que parce qu’il repose sur un type de relations sociales et un système éducatif qui reposent eux-mêmes sur le protestantisme, qui repose lui-même sur un modèle anthropologique familial de type souche-inégalitaire, qui repose lui-même, en partie, sur le fait que la Germanie n’ait pas été colonisée par les romains dans l’Antiquité.
De la même façon, le système social scandinave repose sur une
homogénéité ethnique qui était, jusqu’il y a peu, une des plus fortes du monde
mais aussi sur un pilier de la culture scandinave, le Janteloven, qui décourage
l’individualisme et invite chacun à trouver sa place au sein du collectif.
L’ironie qui échappe à nos «élites » françaises, c’est que leur
absence de vision anthropologique s’explique en grande partie par
l’anthropologie française !
En effet, comme l’a brillamment démontré Emmanuel Todd, cet universalisme
français qui se concentre sur des êtres abstraits et des valeurs universelles
provient en grande partie du système familial nucléaire égalitaire
caractéristique du bassin parisien et de
l’île de France. La république française est le fruit de ce système. De plus, seuls des principes abstraits
pouvaient rassembler en nation cette mosaïque de peuples européens qu’est la
France. Ce fut le long travail des rois de France, achevé par Napoléon.
L’universalisme français est donc paradoxalement le fruit d’une histoire et d’une identité
spécifique En niant l’anthropologie, les « élites » françaises ne
font en réalité que succomber à leurs
propres déterminants anthropologiques !
Déjà problématique en lui-même, cet aveuglement se révèle aujourd’hui
absolument catastrophique.
Confronté à l’islam et à la
civilisation arabo-musulmane, il s’obstine à penser que pour peu que la
République investisse suffisamment dans l’éducation, l’égalité et l’emploi, il
serait possible d’intégrer à la France un système anthropologique et religieux
radicalement exogène.
Les têtes pensantes de la République oublient que Napoléon, malgré tous ses efforts, s’est cassé les dents sur la civilisation arabo-musulmane lors de sa campagne d’Égypte et qu’en Algérie, en 1870, les musulmans ont préféré conserver leur statut personnel, c’est-à-dire la charia plutôt que de s’assimiler à la République.
Dans un entretien avec le Roi Hassan 2 du Maroc, la journaliste Anne-Saint Clair demandait à ce dernier s’il était possible que la France intégrât ses sujets marocains. Celui-ci répondait : « Quand bien même exprimeraient-ils la volonté d’être intégrés, ils ne le pourront pas. C’est possible entre européens. Vous n’en avez que faire, ce seront de mauvais français. »
Malheureusement,
nos dirigeants ont refusé d’écouter les sages conseils du roi du Maroc.
Aveuglés par
l’universalisme à la française et non formés à l’anthropologie, ils ne se
rendent pas compte que tout oppose les systèmes anthropologiques européens
et arabo-musulmans : modèles
familiaux, rapport au sacré et au temps, relations hommes/femmes, pratique religieuse,
organisation politique, philosophie. Avec un orgueil démesuré, ils pensent être
capables d’aller contre les lois fondamentales de l’anthropologie et de réussir
là où des milliers d’années d’histoire ont échoué : faire cohabiter et
assimiler des peuples que tout oppose sur les plans anthropologiques et
culturels.
Cette
ignorance et cet orgueil sont en train de conduire à la France au désastre.
En ce début de XXIe siècle, il est surprenant de constater que les mondialistes, les baby-boomers et une partie la jeunesse identitaire ont en commun de vouloir sacrifier la Nation au profit de l’illusion européenne. A leurs yeux, les anciens États-nations constitueraient un cadre désormais obsolète et il serait vain, pour ne pas dire illusoire, de chercher à défendre la France et ses intérêts car l’avenir de notre pays ne pourrait passer que par son intégration au sein d’une « Grande Europe » qui respecterait la réalité des peuples et des nations pour les identitaires ou qui serait soumise au Nouvel Ordre Mondial pour les mondialistes.
Dans le cadre de cet article, nous laisserons de côté le projet mondialiste pour nous concentrer sur les arguments présentés par les européistes ainsi que de tous les Français qui défendent l’idée « d’Europe puissance ». Pour ces derniers, la France serait désormais trop petite pour espérer faire jeu égal avec des puissances telles que les États-Unis, la Chine ou encore la Russie et l’Europe constituerait le levier lui permettant d’atteindre la fameuse « masse critique ».
Pour les identitaires, face au danger d’un Grand Remplacement qui menace l’existence même des peuples européens, il serait temps de cesser nos querelles intestines et de surmonter nos égoïsmes nationaux pour présenter un front commun et défendre la civilisation européenne dans son ensemble. Enfin, parmi ceux qui défendent l’idée européenne, un grand nombre considère que la nation fut une invention du XIXe siècle qui fit beaucoup de mal aux peuples européens en les entraînant dans d’absurdes conflits fratricides d’où la nécessité de dépasser le cadre national pour recréer une unité européenne semblable à ce que put être la chrétienté au Moyen Âge.
Soyons clairs : le simple fait que ces idées et ces arguments puissent aujourd’hui être sérieusement considérés et défendus par des Français dont certains luttent avec courage pour la défense de notre peuple et de son identité suffit à prouver l’effondrement qu’a connu la France en tant que pays, en tant que puissance mais aussi en tant que projet. Dans une France fidèle à elle-même, de tels débats n’auraient aucune raison d’être tant il serait clair dans l’esprit de tous, à l’exception de quelques marginaux, que le devoir de tout Français est de défendre la France, « ce plus beau Royaume après celui du Ciel ».
Si nous croyons aujourd’hui nécessaire de dénoncer et de réfuter l’illusion européenne, c’est d’une part parce qu’elle exerce actuellement une importante séduction sur l’esprit des jeunes gens et détourne une quantité importante de talents et d’énergie du combat pour le redressement national où ces derniers pourraient être utilement employés mais aussi parce que sa pénétration dans les esprits témoigne du succès de l’opération de propagande orchestrée depuis des décennies par les mondialistes avec pour objectif de détruire l’idée même d’État-nation pour aboutir à une « Europe des régions » dominée par des institutions supranationales.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, commençons par rappeler que loin d’être partagée par tous les peuples européens, cette passion pour tout ce qui est étranger ainsi que pour les grandes constructions politiques théoriques représente malheureusement une constante chez une grande partie des élites françaises. Au XIXe siècle, Chateaubriand constatait déjà que : « Le suprême bon ton était d’être américain à la ville, anglais à la cour, prussien à l’armée ; d’être tout, excepté français. » S’inscrivant dans cette vieille tradition, ceux qui aujourd’hui prônent l’Europe plutôt que la France sont les mêmes que ces philosophes des Lumières fascinés par l’Angleterre ou que cette jeunesse d’après-guerre envoûtée par l’URSS ou la Chine de Mao, tous ces adeptes de la « préférence étrangère » ayant en commun d’avoir toujours considéré avec morgue et dédain tous ceux qui, n’ayant visiblement rien compris au « sens de l’Histoire », s’obstinent tant bien que mal à défendre de façon stricte et exclusive les intérêts de la nation et du peuple français.
À bien des égards, les européistes donnent raison à cette boutade de diplomate selon laquelle, il faut toujours nommer des Français à la direction des institutions internationales car ce sont les seuls qui mettent un point d’honneur à ne jamais défendre les intérêts de leur propre pays.
Plaisanterie mise à part, l’illusion européenne témoigne d’une certaine naïveté politique et d’une incapacité à tirer les leçons de plus de cinquante ans d’une construction européenne dont la France n’a cessé d’être l’éternelle cocue. Alors que notre pays avait en main toutes les cartes pour dominer l’espace européen : l’armée, la technologie, l’industrie, l’agriculture, l’emplacement géographique et le soft-power (culture et prestige), tous ces atouts ont été sacrifiés les uns après les autres au nom de « l’idée européenne » pour le plus grand profit de la puissance rivale qu’est l’Allemagne ou de divers intérêts privés.
Ainsi, l’arrivée au pouvoir d’européistes, même identitaires, représenterait une véritable catastrophe pour le pays, ceux-ci continuant de sacrifier les intérêts de la France au nom du « bien commun européen » tandis que nos partenaires, sidérés face à une telle naïveté, ne manqueraient pas de se frotter les mains et de continuer avec succès de défendre l’Europe en paroles et de préserver leurs intérêts nationaux en actes.
Après ce préambule, il est temps de nous attaquer à l’argument central des européistes : la notion de « masse critique ». Dans mon essai consacré à la densité informationnelle, j’ai amplement démontré la fausseté de cette approche purement quantitative. Au-delà de ces considérations théoriques, l’exemple concret d’Israël suffit à démontrer qu’un pays ou un peuple de taille modeste peut exercer une influence considérable sur les affaires du monde à condition de posséder une véritable volonté de puissance et de développer une doctrine stratégique lui permettant d’exercer une véritable influence à l’échelle internationale. Sur ce point, notons que tous les pays capables d’assumer un rôle de puissance mondiale ou régionale ont en commun de s’appuyer sur l’idée d’une « élection » de nature principalement religieuse (Turquie, Iran, Arabie Saoudite, Russie) sur laquelle nous ne manquerons pas revenir.
Soulignons ensuite que cette obsession pour la « taille critique » constitue la marque d’une pensée moderne incapable de penser autrement qu’en termes quantitatifs et non qualitatifs. Sur ce point, il est amusant de constater que les Français européistes et identitaires ne semblent plus croire au génie du peuple qu’ils prétendent pourtant défendre. En effet, si le peuple français est vraiment un grand peuple alors 50 millions de Français peuvent facilement tenir tête à l’Europe entière, voire au reste du monde et c’est d’ailleurs ce que fit notre pays durant la majeure partie de son histoire. Au-delà du changement de peuple induit par l’immigration de masse, ce qui a changé depuis, c’est surtout la perception que les Français ont d’eux-mêmes, leur croyance en la capacité de la France de n’être qu’elle-même qu’au premier rang (De Gaulle) et surtout la rupture du modèle politico-religieux qui avait rendu possible sa prééminence.
Pour finir, défendre l’idée européenne au nom de la « masse critique » témoigne d’une incompréhension des vrais enjeux du XXIe siècle et d’une tendance, là encore bien française, à s’obstiner à refaire la dernière guerre plutôt que se préparer à la réalité de celle qui vient. En effet, si, comme l’avait compris Napoléon, le XIXe et le XXe siècles furent ceux de la masse et des empires, nous nous trouvons aujourd’hui dans un monde en contraction où l‘avenir n’appartient pas aux immenses constructions condamnées à s’effondrer sous leur propre poids mais à un retour à l’échelle locale et à un monde dominé par des puissances régionales de taille moyenne capable d’offrir de la stabilité dans un monde en plein chaos et de proposer l’adhésion à un récit national, identitaire et religieux aussi fort que structuré. Comprendre cela, c’est comprendre pourquoi chercher à intégrer la France dans un nouvel « empire européen » revient en réalité à vouloir devenir membre du club des dinosaures à la veille de leur extinction.
Pour finir, l’adhésion à l’idée européenne prouve, et c’est sans doute là le plus grave, que les européistes sont en réalité de purs modernes qui, d’une part, s’appuient sur les mêmes présupposés philosophiques que ceux qu’ils prétendent combattre et qui, d’autre part, n’ont absolument rien compris à l’essence de la France ainsi qu’à la source de son génie et de sa grandeur.
Commençons par rappeler que s’il existe au monde un pays qui peut prétendre être une nation, c’est bien la France et que la construction de cette nation fut l’œuvre patiente des rois de France parachevée dans les conditions que l’on sait par la Révolution Française. Le caractère précoce à la fois de l’État et du sentiment national fut ce qui permit à la France de dominer pendant des siècles un espace européen morcelé en une multitude de principautés trop faibles pour pouvoir s’opposer efficacement à une puissance étatique et nationale. L’immense stratège que fut Bismarck ne s’y trompa pas et entreprit de forger la nation allemande autour de la Prusse, offrant ainsi à ce pays la place de nouvelle puissance dominante de l’espace européen.
Mais surtout ce qui échappe aux esprits européistes possédés par le rationalisme et le matérialisme moderne, c’est qu’un pays, un peuple, une nation, c’est bien plus qu’un PIB ou une masse, c’est une transcendance, une idée et une mission.
Comme je l’ai écrit dans « Être Français», tous les grands peuples du monde, passés ou présents, possèdent des caractéristiques communes :
1-croire en quelque chose qui les dépasse, une « élection » venant justifier leur prétention à la puissance, qu’il s’agisse de la « destinée manifeste » des États-Unis, de l’assurance d’être le « peuple élu » pour Israël, d’être la « Troisième Rome » pour Moscou ou « l’empire au centre du monde » pour les Chinois.
2-d’avoir su préserver, au moins en partie, une pensée traditionnelle qui se caractérise entre autres par le règne de la qualité sur la quantité, par le primat du spirituel sur le matériel et la défense de certaines vérités éternelles et immuables et cela indépendamment de leur niveau de développement industriel ou technologique.
Or avec la Révolution et les Lumières, le peuple français a purement et simplement liquidé cet esprit traditionnel, adoptant au nom du « Progrès» et de la «Raison», le rationalisme le plus stérilisateur et le plus étroitrendant ainsi inaccessibles au peuple français les raisons historiques de sa force et les causes profondes de sa grandeur.
Un Français de 2021 est-il encore capable de comprendre qu’en 496, lors du baptême de Clovis, une alliance fut conclue entre Dieu et le peuple des Francs, c’est-à-dire les Français ? Cette nouvelle alliance venue remplacer l’ancienne faisait de la France le nouvel Israël, de Paris, la nouvelle Jérusalem et du Roi de France, le lieutenant de Dieu sur terre.
Si la France put dominer pendant des siècles l’Europe et exercer une telle influence sur les peuples européens, c’est parce qu’elle fut la fille aînée de l’Église, qu’elle fut dirigée par des rois très chrétiens et que le peuple français reçut la grâce et les bienfaits réservés à tout peuple béni de Dieu resté fidèle à son serment. Or, cette alliance avec Dieu fut rompue en 1789 par la Révolution Française, un évènement cataclysmique dont le peuple français ne cesse depuis deux siècles de subir et payer les conséquences. Comme l’écrivait Joseph de Maistre dès 1797 : « Puisque la France s’est servie de son influence pour contredire sa vocation et démoraliser l’Europe, il ne faut pas être étonnée qu’elle y soit ramenée par des moyens terribles. »
Depuis que le peuple français s’est détourné de Dieu et a rejeté cette alliance, la France n’a cessé d’aller de crises en crises et de défaites en défaites au point de voir aujourd’hui son peuple menacé de mort, le pays vendu à la découpe et les Français de connaître le sort humiliant des populations vaincues, occupées et soumises. Or, au lieu de comprendre que seul le rétablissement de l’Alliance avec Dieu permettrait de sauver la France, les européistes persistent et même aggravent l’erreur des révolutionnaires en demandant au peuple français de renoncer à son élection et à son destin pour accepter de se dissoudre dans une « grande Europe » quand bien même fusse-t-elle celle des peuples et des nations.
Pour le peuple français et pour la France il n’existe en réalité que deux chemins possibles :
-reconnaître que le peuple français est le peuple de la Nouvelle Alliance avec Dieuet que cette alliance aujourd’hui rompue doit être renouée afin que la fille aînée de l’Église redevienne fidèle à la promesse de son baptême.
-admettre que le peuple français n’a rien de spécial, qu’il n’a reçu de Dieu aucune mission particulière et qu’à ce titre, rien ne justifie réellement l’existence de la France, ni même son statut de grande puissance.
En réalité, ce qui conduit tant que de Français vers l’illusion européenne, c’est l’absence de Dieu. Sans Dieu, impossible de comprendre l’élection du peuple français, béni entre tous les peuples et dès lors comment comprendre la grandeur de la France mais aussi son mystère ?
À tous les européistes, je dis : à travers l’Europe, vous adorez une idole et cette idole vous empêche de comprendre cette simple vérité : pour sauver l’Europe, il faut commencer par servir la France car qui sert la France fait l’œuvre de Dieu.
À tous les souverainistes, je dis : la souveraineté sans le Christ ne peut exister en France.
Si tous les talents français, aujourd’hui mobilisés pour défendre et célébrer « la civilisation européenne » décidaient de renoncer à cette chimère pour se mettre au service de la France et son peuple leur récompense serait grande à la fois sur terre mais aussi dans les cieux. Quant à ceux qui s’obstineraient à persister dans l’illusion européiste ou dans le souverainisme athée nous ne pouvons que les inviter à méditer sur les sages paroles du prophète Osée :
Mon peuple est détruit, parce qu’il lui manque la connaissance. Puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai, et tu seras dépouillé de mon sacerdoce; puisque tu as oublié la loi de ton Dieu, j’oublierai aussi tes enfants. (Osée 4:6)
“L’Europe n’est pas vieille ; ce sont ses institutions qui étaient trop vieilles pour elles. Les peuples d’Europe ne sont pas vieux ; ce sont les élites européennes qui auraient besoin de se renouveler, qui s’y refusent, qui nous encombrent de leurs déchets.” George Bernanos
Le terrible secret de tout conflit est que le vainqueur finit souvent par devenir l’ennemi qu’il a combattu.
En 1989, les
démocraties libérales triomphaient du communisme.
Vingt ans plus
tard, elles sont devenues le totalitarisme qu’elles ont vaincu.
Excessif ? Caricatural ?
Faisons l’inventaire:
-Pouvoir
exercé par une nomenklatura incompétente et corrompue apparaissant aux yeux du
peuple comme de plus en plus illégitime
-Organisations de plus en plus bureaucratiques et tentaculaires cherchant à réglementer chaque aspect de la vie du citoyen sans que ce dernier ne puisse avoir de véritables prises sur elles
-Médias aux
ordres du pouvoir, défendant systématiquement, parfois au mépris de l’évidence
ou de la logique, la ligne du parti
-Sélection et accès aux responsabilités fondés non pas sur la compétence ou le sens l’intérêt général mais sur la loyauté et la pureté idéologique, le « progressisme » ayant remplacé le marxisme-léninisme
-Intelligentsia subventionnée par le système qui a remplacé l’éloge du prolétariat par celui du métissage et du vivre-ensemble et la dénonciation de la « bourgeoisie » par celle du « populisme »
-Chasse aux
dissidents menée par les pouvoirs politiques, médiatiques et judiciaires allant
jusqu’à une violente répression policière dans le cas des gilets jaunes
-Pouvoir qui plutôt que de reconnaître ses erreurs et de se remettre en cause, renforce la répression, pratique le déni et accélère la tendance
Illégitimes,
inefficaces et construits sur des fondations branlantes, de tels régimes
finissent toujours par s’effondrer. Le mur du « progressisme »
tombera comme est tombé celui de Berlin.
James Davies est un psychologue et un anthropologue anglais diplômé d’Oxford.
Après plusieurs années de pratique de la psychologie, il s’est mis à se poser un grand nombre de questions dérangeantes sur son métier et sur la psychiatrie.
Existe-t-il
des bases scientifiques solides sur les nombreux troubles mentaux recensés par
les manuels ?
Les
antidépresseurs prescrits en masse sont-ils vraiment efficaces ?
Comment
expliquer cette inflation massive des troubles mentaux au point que près d’un
quart de la population américaine ou anglaise en soit aujourd’hui
affecté ?
Pour
répondre à ces questions, James Davies s’est lancé dans une grande enquête,
consultant des milliers d’études et interrogeant les sommités mondiales de la
psychiatrie.
Ses résultats sont sidérants.
On y apprend
que le DSM, la bible de la psychiatrie mondiale, a été rédigé pour l’essentiel
avec des critères d’exigence scientifiques faibles, voire inexistants.
On y apprend également que la plupart des troubles mentaux qui y sont recensés n’ont d’une part aucune réalité biologique mesurable et d’autre part que leur inclusion repose sur un consensus social plutôt que sur une véritable base scientifique.
On y voit ensuite que l’effet des antidépresseurs sur la grande majorité des patients se distingue très difficilement du placebo mais qu’en revanche ces derniers possèdent des effets secondaires néfastes qui peuvent aller jusqu’à l’altération de la personnalité.
Pour
terminer, Davies montre que les grands gagnants de toute cette affaire sont les
grands laboratoires pharmaceutiques qui ont noués des liens incestueux avec le
monde de la psychiatrie.
Pour dire
les choses clairement, ce livre constitue une remise en cause complète des
fondations de la psychologie et de la psychiatrie moderne.
Dans un monde où de plus en plus de comportements sont médicalisés et psychiatrisés et où les systèmes de santé publiques doivent faire face aux coûts faramineux de ces traitements, la lecture de ce livre devrait être considérée de salut public. « Cracked » devrait être lu par tous les psychologues et les psychiatres mais aussi par les hommes politiques, les magistrats, les travailleurs sociaux et tous ceux qui sont concernés de près ou de loin par la question des troubles mentaux.
Paru en 2013, Cracked n’a toujours pas été traduit en français. Il serait temps qu’un éditeur se penche sur la question.
« Les articles ci-dessous présentent, sous différentes perspectives, la théorie moderne russo-ukrainienne de l’origine abiotique et profonde du pétrole. Compte tenu du fait que ce sujet reste méconnu par la plupart des personnes vivant en dehors de l’ex-URSS, un rapide résumé de cette théorie, de sa provenance et de son histoire est donné ici.
1. Les points fondamentaux de la théorie moderne russo-ukrainienne de l’origine abiotique et profonde du pétrole.
La théorie moderne russo-ukrainienne de l’origine abiotique et profonde du pétrole constitue un ensemble complet de connaissances scientifiques qui recouvre les sujets de l’origine chimique des molécules d’hydrocarbure qui composent le pétrole naturel, les processus physiques qui causent leur concentration sur terre, les processus dynamiques du mouvement de ces matériaux dans des réservoirs géologiques de pétrole et la localisation et l’économie de la production de pétrole. La théorie moderne russo-ukrainienne de l’origine abiotique et profonde du pétrole admet que le pétrole constitue un matériau primordial d’origine profonde qui s’est frayé un chemin jusqu’à la croûte terrestre. En résumé et pour dire les choses clairement, le pétrole n’est pas une « énergie fossile » et ne possède aucun lien intrinsèque avec des dinosaures morts (ou toute autre forme de déchets biologiques) dans des « sédiments » (ou tout autre endroit).
La théorie moderne russo-ukrainienne de l’origine abiotique et profonde du pétrole est fondée sur des raisonnements scientifiques rigoureux en accord avec les lois de physique et de la chimie ainsi que sur des observations géologiques détaillées, et respecte les principes généralement admis de la physique/chimie sur lesquels elle s’appuie. La majeure partie de la théorie moderne russo-ukrainienne de l’origine abiotique et profonde du pétrole a été développée à partir des sciences de la chimie et de la thermodynamique, et en conséquence, la théorie moderne a toujours considéré comme central le principe selon lequel la génération des hydrocarbures devait se produire, comme toute forme de matière, dans le respect des lois générales de la thermodynamique chimique. Sur ce point, la science pétrolière moderne russo-ukrainienne diffère fortement de tout ce qui est parvenu à se faire passer pour des « théories » dans le domaine de la géologie, en Angleterre comme aux États-Unis.
Comme nous allons le montrer dans cette série d’articles, le pétrole ne possède aucune association intrinsèque avec des matériaux biologiques. Les seules molécules d’hydrocarbures qui font exception à cette règle sont le méthane, le type d’alcane d’hydrocarbure possédant le potentiel chimique le plus faible de tous les hydrocarbures et, dans une moindre mesure, l’éthane, l’alcane au potentiel chimique le plus faible de la série moléculaire homologue. Seul le méthane possède une stabilité thermodynamique au régime de température et de pression qui règne à proximité de la croûte terrestre et peut, en conséquence, apparaître de façon spontanée à cet endroit, comme cela a en effet pu être observé dans les cas de gaz d’égouts ou de marais. Cependant, le méthane est pratiquement la seule molécule d’hydrocarbure possédant de telles caractéristiques au sein de cette famille thermodynamique ; pratiquement toutes les autres molécules, à l’exception de plus légères, sont polymorphes à haute pression du système hydrogène-carbone. La génération spontanée des hydrocarbures plus lourds, pétrole inclus, ne peut se produire qu’à des régimes de haute pression de l’ordre du multi-kilobar, comme cela sera démontré dans les articles suivants.
2. Les origines historiques de la science pétrolière, avec une pointe d’ironie
Il est possible de considérer que l’histoire de la science pétrolière commença en 1757 quand le grand savant Mikhail V. Lomonosov formula l’hypothèse que le pétrole pouvait provenir de déchets biologiques. Utilisant les capacités d’observation rudimentaires et les outils analytiques évidemment limités disponibles à son époque, Lomonosov suggéra que : « « l’huile de roche » (le pétrole) se forma lorsque les corps des animaux marins et autres se trouvèrent enterrés dans des sédiments et, suite au passage du temps et sous l’influence de la pression et de la chaleur, se transformèrent en « huile de roche ». » Telle était la science descriptive pratiquée au XVIIIe siècle par Lomonosov et Linnaeus.
Au début du XIXe siècle, les scientifiques qui commencèrent par rejeter l’hypothèse de Lomonsov furent le célèbre naturaliste et géologue Alexander von Humboldt et le chimiste et thermodynamicien français Louis Joseph Gay-Lussac qui suggérèrent tous deux que le pétrole était un matériau primordial surgissant des grandes profondeurs sans la moindre connexion avec de la matière biologique présente à proximité de la surface terrestre.
Ainsi, ces deux conceptions antagonistes furent défendues par des hommes éminents : la fausse notion ayant été défendue par le plus grand scientifique russe de son temps ; et la proposition abiotique, environ un demi-siècle plus tard, par respectivement deux des plus grands scientifiques français et allemands.
Historiquement, la première réfutation scientifique de l’hypothèse de Lomonosov sur l’origine biologique du pétrole vint des chimistes et des thermodynamiciens. Avec les débuts de la chimie durant le XIXe siècle et en particulier suite à la formulation de la seconde loi de la thermodynamique par Clausius en 1850, l’hypothèse biologique de Lomonosov se retrouva inévitablement contestée.
Le grand chimiste français Marcellin Berthelot fut l’un des plus grands critiques de l’hypothèse de l’origine biologique du pétrole. Berthelot commença par conduire plusieurs expériences, impliquant, entre autres, une série de ce que nous appelons aujourd’hui des réactions de Kolbe et fit la démonstration de la génération de pétrole en dissolvant de l’acier dans un puissant acide. Il produisit une suite de n-alcanes et montra de façon évidente que celles-ci étaient générées en l’absence totale de tout processus ou molécule de nature « biologique ». Les études de Berthelot furent suite étendues et affinées par d’autres scientifiques dont Biasson et Sokolov, lesquels observèrent des phénomènes similaires et conclurent également que le pétrole n’était pas lié à la matière biologique.
Durant le dernier quart du XIXe siècle, le grand chimiste russe Dimitri Mendeleïev examina puis rejeta l’hypothèse de Lomonosov sur l’origine biologique du pétrole. A l’inverse de Berthelot qui n’avait pas offert de suggestion sur la provenance ou la nature du pétrole, Mendeleïev affirma clairement que le pétrole était un matériau primordial provenant des grandes profondeurs. Avec une prescience extraordinaire, Mendeleïev formula l’hypothèse de structures géologiques qu’il appela des « failles profondes » et les identifia à juste titre comme le « maillon faible » dans la croûte terrestre permettant au pétrole de jaillir des profondeurs. Après avoir formulé cette hypothèse, Mendeleïev fut violemment critiqué par les géologues de son temps car la notion de « failles profondes » était alors inconnue. Aujourd’hui, il est évident que notre compréhension de la tectonique des plaques serait inimaginable sans la reconnaissance de l’existence de ces failles profondes.
3. La formulation et le développement de la science pétrolière moderne
L’incitation au développement d’une science moderne du pétrole fit son apparition peu de temps après la fin de la 2nde Guerre Mondiale et découla de la reconnaissance de ce qui était alors l’URSS de l’importance du pétrole dans la conduite de la guerre moderne. En 1947, l’URSS avait (d’après les estimations des « experts » pétroliers) des réserves pétrolières très limitées dont les plus grandes étaient les champs pétrolifères de la région de la péninsule d’Abseron, près de la ville caspienne de Bakou dans l’actuel Azerbaïdjan. A cette époque, les champs pétrolifères près de Bakou étaient considérés comme « épuisés » ou « proche de l’épuisement ». Durant la 2nde Guerre Mondiale, les Soviets avaient occupé les deux provinces du nord de l’Iran ; en 1946, le gouvernement britannique les en avait chassés. Dès 1947, les Soviets avaient pris conscience que ni les américains, les britanniques ou les français n’allaient les laisser opérer au Moyen-Orient ou dans les régions pétrolières d’Afrique, pas plus qu’en Indonésie, en Birmanie, en Malaisie, en Orient ou en Amérique Latine. Le gouvernement de l’Union Soviétique prit conscience que les nouvelles réserves pétrolières devraient être découvertes et exploitées en URSS.
Le gouvernement de l’Union Soviétique mit alors en place un programme de type « Projet Manhattan » [NdT : programme de recherche américain ayant conduit au développement de la bombe atomique] dont la plus grande priorité fut d’étudier chaque aspect du pétrole, de déterminer ses origines ainsi que la façon dont les réserves se constituaient et de définir les stratégies les plus efficaces pour l’exploration pétrolière. A cette époque, la Russie bénéficiait d’un excellent système d’éducation qui avait été mis en place après la révolution de 1917. La communauté russe du pétrole pouvait donc compter sur pratiquement deux générations d’hommes et de femmes scientifiquement compétents et hautement qualifiés, prêts à s’attaquer au problème des origines du pétrole. La science moderne du pétrole fut développée dans les cinq années qui suivirent.
En 1951, la théorie moderne russo-ukrainienne de l’origine abiotique et profonde du pétrole était formulée pour la première fois par Nikolai A. Kudryavtsev au congrès géologique du pétrole de l’Union. Kudryavtsev avait analysé l’hypothèse de l’origine biologique du pétrole et mis en évidence la fausseté des arguments habituellement avancés pour soutenir cette hypothèse. Kudryavtsev fut bientôt rejoint par d’autres géologues russes et ukrainiens dont les premiers furent P. N. Kropotkin, K. A. Shakhvarstova, G. N. Dolenko, V. F. Linetskii, V. B. Porfir’yev, et K. A. Anikiev.
Durant la première décennie de son existence, la théorie moderne de l’origine abiotique du pétrole fit l’objet de nombreux débats et controverses. Entre 1951 et 1965, sous l’influence de Kudryavtsev et Porfir’yev, un nombre croissant de géologues publièrent des articles démontrant les erreurs et les incohérences inhérentes à l’ancienne hypothèse de « l’origine biologique ». Au bout d’une décennie d’utilisation de la théorie moderne, l’erreur de l’ancienne théorie, datant du XVIIIe siècle, d’un pétrole provenant de déchets biologiques contenus dans des sédiments à proximité de la surface, avait été totalement démontrée, l’hypothèse de Lomonosov discréditée et la théorie moderne établie sur des bases fermes.
Il est important de reconnaître que la théorie moderne de l’origine abiotique du pétrole était, au départ, une théorie de géologues. Kudryavtsev, Kropotkin, Dolenko, Porfir’yev et tous les contributeurs à la théorie moderne du pétrole étaient tous des géologues. Leurs arguments étaient ceux de géologues, développés à partir à partir de nombreuses observations, de beaucoup de données, organisés de façon structurée et défendus par la persuasion.
A l’inverse, la pratique générale de la science moderne prédictive, la physique et la chimie en particulier, s’appuie sur des observations ou des données minimales, ne fait que très peu appel aux lois physiques, toujours exprimées par des mathématiques formelles, et a recours aux arguments d’autorité. La preuve prédictive des affirmations des géologues en faveur de la théorie moderne de l’origine profonde abiotique du pétrole a dû attendre près d’un demi-siècle l’arrivée, non seulement de la mécanique moderne de statistiques quantiques, mais également des techniques de la théorie des corps multiples et l’application de la géométrie statistique à l’analyse des fluides denses ainsi que l’émergence de la scaled particle theory [NdT : littéralement « théorie des particules mises à l’échelle. Il s’agit d’une théorie permettant d’exprimer les propriétés thermodynamiques des sphères élastiques infiniment dures].»
[…]
Note du traducteur :
Dans “l’Homme et la Cité – Volume I », plusieurs essais s’appuient sur les thèses développées par le Club de Rome et le rapport Meadows sur la question de l’épuisement des ressources naturelles. Depuis la rédaction et la publication de ces textes, en 2019 et 2020, j’ai découvert le rôle joué par les mondialistes dans la diffusion de ces thèses et leur utilisation pour justifier à la fois la surveillance et le contrôle accrus des populations ainsi que la mise en œuvre d’un grand programme mondial de dépopulation. Si je maintiens que l’énergie et le taux de rendement énergétique (TRE) jouent un rôle central et sous-estimé dans les systèmes économiques, que la gestion et l’emploi des ressources naturelles doit se faire de façon raisonnée et que la protection de l’environnement et la lutte contre la pollution sont des nécessités vitales, je regrette d’avoir contribué à la diffusion des thèses du Club du Rome sur l’épuisement des ressources inspirées par le projet mondialiste.
“Nous avons réussi à transformer la croyance religieuse en crédulité pour tout ce qui parvient à se faire passer pour de la science.” Nassim Nicholas Taleb
Keynes disait qu’un économiste devait être un mathématicien, un historien un homme d’état et un philosophe. A partir des années 70, cette approche globale fut supplantée par un recours massif à la statistique et à la mathématisation. Aujourd’hui, l’attribution du prix « Nobel » d’économie à Esther Duflo pour son utilisation des random controlled trials (RCT) dans le cadre de programmes de lutte contre la pauvreté confirme que désormais pour être salué comme économiste, il faut savoir coder et mener des RCT.
Dans le cadre de la démarche scientifique, la seule question valable devrait toujours être : les outils et les concepts utilisés permettent-ils de décrire précisément le réel et d’identifier les grandes lois qui régissent, dans le cas de l’économie, les comportements et les systèmes économiques humains.
Le problème avec ces modèles micro et macroéconomiques reposant sur l’approche classique et néo-classique, c’est qu’aussi élégants et sérieux qu’ils puissent sembler, ils ne décrivent pas comment les agents économiques se comportent dans le monde réel.
Même si les mathématiques et les statistiques sont des outils très
utiles, la place centrale qu’ils occupent empêche les économistes d’étudier et
de maîtriser des concepts fondamentaux nécessaires à la compréhension du
fonctionnement réel de l’économie.
Pour étudier et modéliser un système économique, il est en effet
nécessaire maîtriser :
-La physique et plus particulièrement la thermodynamique. En effet, toute activité économique est une activité de transformation de la matière et ce processus demande de l’énergie. Dire que l’activité économique provient du capital et du travail, c’est construire la science économique sur des notions purement verbales qui n’ont aucune réalité physique. Les trois grandes lois de la thermodynamique, le concept d’entropie et d’EROI devraient être maîtrisés par tous les économistes. La production économique, mesurée par le PIB, devrait être au premier ordre une fonction linéaire de la quantité d’énergie consommée.
-l’anthropologie : toute activité économique s’inscrit dans un contexte culturel fait de rituels, de valeurs et de croyances. A titre d’exemple, Max Weber a montré comment l’éthique protestante a influencé le capitalisme et Geert Hofstede a détaillé comment l’éthique confucéenne explique en grande partie le décollage des pays du Sud-est asiatique et de la Chine. Dans son travail sur la pauvreté, Esther Duflo prend-elle en compte l’anthropologie et la façon dont les systèmes culturels et les représentations peuvent freiner le développement économique dans les pays pauvres ?
-la psychologie : les agents économiques sont avant tout des êtres humains et leurs décisions économiques reposent en grande partie sur leur psychologie, elle-même influencée par leur anthropologie. En économie, la psychologie reste le plus souvent abordée par le biais de la rationalité des agents mais cette approche ne prend pas compte comment certains comportements perçus par l’économie classique comme « irrationnels » possèdent en réalité une véritable rationalité comme l’a brillamment expliqué Nicholas Taleb.
En matière de psychologie, il est également important de s’intéresser aux biais cognitifs, à la neurobiologie et à la différence entre la psychologie de l’individu et celle des foules. L’éthologie et la psychologie évolutive apportent un éclairage important sur ce point.
-l’histoire : l’étude historique permet d’avoir une vue d’ensemble sur l’histoire économique, ses cycles ainsi que l’évolution des idées et des techniques. Par exemple, il est impossible de comprendre la réalité économique dans laquelle nous vivons sans comprendre l’histoire de la pensée occidentale ou celle de la révolution industrielle. De la même manière, pour comprendre l’économie japonaise et ses conglomérats, il faut remonter à l’histoire de la féodalité japonaise.
Une approche complète de l’économie fait donc appel aussi bien à la physique et à ses modélisations mathématiques qu’à la biologie et aux sciences du vivant sans oublier bien sûr les sciences humaines et comportementales. Malheureusement, il est aujourd’hui quasiment impossible d’enseigner l’économie de cette façon. L’approche classique domine le monde universitaire et les futurs économistes, comme leurs professeurs, sont recrutés et sélectionnés en premier lieu sur leurs compétences statistiques et mathématiques. Comme en psychologie et en sciences politiques, la solution réside dans l’émergence d’un système d’enseignement supérieur alternatif, solution qui pose néanmoins la question de la reconnaissance, de l’employabilité et du financement.
Aujourd’hui, la plupart économistes ressemblent à ces médecins du XVIIème siècle moqués par Molière qui parlent en latin et prescrivent de savants remèdes sans comprendre les lois fondamentales de la médecine ou de l’anatomie humaine. Cette situation est d’autant plus ridicule que tous les concepts et les connaissances nécessaires à une compréhension réelle de l’économie sont là. Encore faut-il qu’ils puissent être expliqués et transmis.
Nassim Nicolas Taleb, auteur du « Cygne Noir », d’ »Antifragile » et de « Jouer sa peau » développait récemment sur Twitter son concept d’ « effet Lindy ».
Traduit de l’anglais par Stanislas Berton
« Vous
voulez écrire un livre capable de survivre deux ou trois décennies ? Le premier
réflexe est d’écrire quelque chose tourné vers le futur. Non. Assurez-vous
que le contenu du livre est pertinent à la fois aujourd’hui mais aussi à un
moment déterminé du passé, par exemple il y a 30 ans.
Inversement,
si vous voulez qu’un livre meure, assurez-vous qu’il n’ait aucun intérêt pour
un homme du passé.
Cette astuce
s’applique aux institutions, aux idées, aux théories, aux technologies, et
toutes ces autres choses non-périssables : la vieille technologie survit
en grande partie parce qui est nouveau se trouve remplacé par ce qui est encore
plus nouveau.
Le temps est
à la fois un détecteur et une cause de fragilité : ce qui a survécu
possède une résistance aux événements aléatoires.
Cette petite
astuce nous permet de nous livrer à de la prédiction
négative. L’Histoire n’a pas de sens ou plutôt, elle a un sens qui ne nous
est pas accessible. En revanche, tout ce qui est fragile finira par rompre sous
le poids du temps. Par conséquent l’effondrement est plus facile à prévoir que
l’émergence : l’innovation est plus susceptible d’attaquer ce qui est
nouveau et d’épargner ce qui est ancien.
En
conséquence, certains éléments modernes seront remplacés- on ne sait pas encore
par quoi, tout ce que l’on peut savoir est que ce qui est fragile s’effondrera et que ce qui a été éprouvé par le passage du
temps sera épargné. Voici donc une liste de choses nouvelles et fragiles qui
sont susceptibles de disparaître au cours des dix prochaines années. Elles sont
très modernes, hautement fragiles et soumises à des pressions donc
attendez-vous qu’au moins quatre sur huit disparaissent :
Les huiles végétales (soja, maïs, palme), les statines et les médicaments psychotropes, la monnaie fiduciaire, le régime d’Arabie Saoudite, l’ordinateur de bureau, les compagnies aériennes nationales, le mouvement néo-athéiste, l’économie comportementale et le nudge, CNN, l’architecture non-fractale, les organisations centralisées et kafkaïennes comme Bruxelles ou Whitehall (UK), l’éducation d’ « élite » au niveau licence, et pour terminer, les organismes génétiquement modifiés»
A la liste de Taleb, j’ajouterai à titre personnel : l’idéologie égalitaire universaliste et la République Française, en tant que régime.
NB : Cet article ne fait pas partie du recueil l’Homme et la Cité
Tout comme la mort de dieu prophétisée par Nietzsche, les taux d’intérêts négatifs sont un événement prodigieux qui n’a pas fait son chemin jusqu’aux oreilles des hommes.
Hors de la communauté financière, peu de gens comprennent la gravité
et l’ampleur de ce qui est en train de se produire.
Les taux d’intérêt négatifs signifient à terme la destruction du système financier et bancaire avec des conséquences incalculables sur la protection sociale, notamment les retraites et l’emploi.
Mais surtout, les taux
d’intérêts négatifs signifient la
destruction du concept même d’épargne.
Depuis l’émergence des systèmes économiques, il a toujours été bénéfique d’épargner, c’est-à-dire de différer la consommation pour pouvoir investir ou faire face à une période de creux. Or, dans un contexte de taux négatifs, l’argent épargné est de l’argent dont la valeur diminue de jour en jour.
Dans un tel système, la préférence pour l’avenir n’a plus aucun sens. Sur le plan philosophique, les taux d’intérêts négatifs sont le symbole et l’aboutissement de notre époque individualiste qui préfère la satisfaction égoïste du désir immédiat au fait de préparer l’avenir.
La vérité, c’est qu’avec les taux d’intérêts négatifs et les
politiques «d’ajustements quantitatifs », l’argent n’a plus aucune valeur,
c’est même l’ancien
PDG du Crédit Suisse qui le dit.
Avec l’avènement de la monnaie fiduciaire, l’argent n’était plus qu’une convention mais aujourd’hui, même cette convention ne vaut plus rien. Le système économique et financier est à l’agonie et toutes les politiques mises en œuvre ne sont plus que des soins palliatifs pour prolonger cette dernière le plus longtemps possible.
Tôt ou tard, l’acharnement thérapeutique va prendre fin et à ce moment, face à l’effondrement,
la valeur ne pourra que retourner à son
refuge historique : l’or et l’argent.
Discours prononcé en 2016 par Nassim Nicholas Taleb lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’Université de Beyrouth. Article original publié sur Medium.
Traduit de l’anglais par Stanislas Berton
Chers diplômés,
C’est la première cérémonie de remise de diplômes à laquelle j’assiste (je n’ai pas assisté à ma propre remise de diplôme). En plus, il faut que je trouve un moyen de vous parler de ce que réussir veut dire alors que je n’ai pas encore le sentiment d’avoir réussi et il ne s’agit pas là de fausse modestie.
Le succès en tant que construction fragile
Car j’ai une seule définition du succès : vous vous regardez dans le miroir tous les soirs et vous vous demandez si vous avez déçu la personne que vous étiez à 18 ans, juste avant l’âge où les gens commencent à être corrompus par la vie. Qu’il ou qu’elle soit le seul juge ; pas votre réputation, pas votre fortune, pas votre statut dans la communauté, pas les décorations accrochées à votre veste. Si vous ne vous sentez pas honteux, vous avez réussi. Toutes les autres définitions de la réussite ou du succès sont des constructions modernes, des constructions modernes et fragiles.
Pour les anciens grecs, la principale définition de la réussite était d’avoir une mort héroïque. Compte tenu du fait que, même au Liban, nous vivons dans un monde moins martial, nous pouvons par conséquent adapter notre définition de la réussite : avoir emprunté un chemin héroïque au profit du collectif, ce collectif étant défini aussi largement ou étroitement que vous le souhaitez.
Le plus important est que tout ne soit pas ramené à vous : les sociétés secrètes avaient une règle pour les uomo d’onore: vous accomplissez quelque chose pour vous et quelque chose pour les autres membres. Et la vertu est inséparable du courage. Comme le courage de faire quelque chose d’impopulaire. Prenez des risques pour les autres ; vous n’avez pas à le faire pour la terre entière, ça peut être simplement d’aider Beirut Madinati ou la municipalité locale. Plus c’est à l’échelle micro, moins c’est abstrait, mieux c’est.
La réussite exige l’absence de fragilité. J’ai vu des milliardaires terrifiés par les journalistes, des gens fortunés qui se sentaient abattus parce que leur beau-frère était devenu riche, des universitaires avec des prix Nobel qui avaient peur de commentaires sur le net. Plus haut vous montez, plus dure est la chute. Pour presque tous les gens que j’ai rencontrés, la réussite extérieure a été accompagnée par une fragilité accrue et une augmentation du sentiment d’insécurité. Les pires sont les “ex-quelque chose” avec des CV de 4 pages qui, après avoir quitté leur poste et être devenus accrocs à la considération de bureaucrates serviles, se trouvent mis au placard, comme si de retour chez vous, vous découvriez que quelqu’un avait profité de votre absence pour vider votre maison de tous ses meubles.
Mais le respect de soi est robuste, c’est l’approche de l’école stoïque qui, au passage, était un mouvement phénicien (si quelqu’un demande qui sont les stoïques, je dirai que ce sont des bouddhistes avec un sale caractère, imaginez quelqu’un qui soit à la fois très libanais et très bouddhiste). Dans mon village d’Amioun, j’ai vu des gens robustes qui étaient fiers d’être des citoyens locaux impliqués dans la vie de leur tribu ; ils vont se coucher fiers et se réveillent heureux. Ou des mathématiciens russes qui, durant la période de transition post-soviétique, étaient fiers de gagner 200 dollars par mois et de faire un travail apprécié par vingt personnes et qui considéraient que montrer ses décorations ou accepter des récompenses était un signe de faiblesse et de manque de confiance dans la valeur de ses contributions. Et croyez-le ou non, certaines personnes fortunées sont robustes mais vous n’en entendez jamais parler parce qu’ils ne participent pas à la vie mondaine, vivent à côté de chez vous et boivent de l’Arak baladi et non de la Veuve Clicquot.
Histoire personnelle
Maintenant un peu de ma propre histoire.
Ne le répétez à personne mais si vous pensez que toutes mes idées proviennent d’une profonde réflexion philosophique sachez que tout cela n’est que du théâtre : cela vient d’un instinct de joueur qu’il est impossible d’éradiquer, imaginez un joueur compulsif jouant au grand prêtre. Les gens n’aiment pas le croire : toute mon éducation vient de mon expérience de trader et de preneur de risque avec un peu d’aide de l’école.
J’ai eu la chance d’avoir une formation plus proche d’un méditerranéen de l’antiquité ou d’un européen de l’époque médiévale que d’un citoyen moderne. En effet, je suis né dans une bibliothèque, mes parents avaient un compte à la Librairie Antoine à Bab ED Driss et une grande bibliothèque. Ils achetaient plus de livres qu’ils n’étaient capables de lire et ils étaient heureux que quelqu’un les lise à leur place. Mon père connaissait tous les érudits du Liban, en particulier les historiens. Par conséquent, nous avions souvent des prêtres jésuites à dîner et par leur érudition multidisciplinaire, ils étaient pour moi les seuls modèles de référence : ma conception de l’éducation était d’avoir des professeurs juste pour manger avec eux et leur poser des questions. C’est ainsi que j’en vins à valoriser l’érudition plutôt que l’intelligence et c’est d’ailleurs toujours le cas. Au départ, je voulais être un écrivain et un philosophe et pour cela, il faut lire des tonnes de livres, vous n’avez aucun avantage si votre connaissance est limitée au programme du Baccalauréat libanais. C’est comme cela qu’à l’âge de 14 ans, je me mis à sécher l’école la plupart du temps et à dévorer des livres. Plus tard, je découvris une incapacité à me concentrer sur les sujets que m’imposaient les autres. Je séparai l’école pour les diplômes et la lecture pour sa culture personnelle.
Qui j’étais à 20-22 ans. Pas un saint mais il voudrait que je sois aujourd’hui un saint pour l’absoudre de quelques péchés (véniels) qu’il a pu commettre.
Premier déclic
Jusqu’à l’âge de 23 ans, je dérivais un peu, sans objectif et j’étais resté bloqué à la page 8 du Grand Roman Libanais (mon roman avançait au rythme d’une page par an). Soudain, à Wharton, j’eus un déclic le jour où je découvris par accident la théorie des probabilités et devins complètement obsédé par le sujet. Mais, comme je l’ai dit, cela ne trouva pas son origine dans de hautes considérations philosophiques ou une soif de savoir scientifique, mais uniquement dans le frisson et la décharge hormonale que ressent celui qui prend un risque sur les marchés.Un ami m’avait parlé des produits dérivés financiers complexes et j’ai décidé de faire carrière dans ce domaine. C’était la combinaison du trading et de mathématiques complexes. Le sujet était nouveau et peu exploré. Mais très très difficile sur le plan mathématique.
L’avidité et la peur sont des professeurs. J’étais comme ces drogués qui ont une intelligence inférieure à la moyenne mais qui sont capables des astuces les plus ingénieuses pour se procurer leur drogue. Quand il s’agissait de risque, un second cerveau se manifestait et tous ces théorèmes devenaient intéressants. Quand il y a le feu, vous courrez plus vite que dans n’importe quel championnat. Et quand la situation redevenait calme, je redevenais stupide.
De plus, en tant que trader, les mathématiques que nous utilisions allaient comme un gant à nos problèmes contrairement aux universitaires qui ont des théories à la recherche d’une application. Appliquer des maths à des problèmes pratiques était une tout autre affaire ; cela supposait une compréhension profonde des problèmes avant de mettre des équations dessus. C’est ainsi que je trouvais qu’obtenir un doctorat après 12 ans dans la finance était bien plus facile que d’obtenir des diplômes d’un niveau moindre.
En chemin, je découvris que les économistes et les experts en sciences sociales utilisaient toujours des mathématiques inadaptées à leurs problèmes, ce qui devint plus tard le thème du Cygne Noir. Ce n’est pas juste que leurs outils statistiques étaient faux, ils étaient outrageusement faux et ils le sont toujours. Leurs méthodes sous-estimaient les « événements de queue » (tail events), ces sauts rares mais lourds de conséquences. Ils étaient trop arrogants pour l’accepter. Cette découverte me permit de devenir financièrement indépendant dans ma vingtaine après le krach de 1987.
Je pensais donc que j’avais quelque chose à dire sur la façon dont nous utilisons les probabilités et la façon dont nous considérons et gérons l’incertitude. Les probabilités sont la logique de la science et de la philosophie ; elle concernent de nombreux sujets : la théologie, la philosophie, la psychologie, la science et de façon plus banale, la gestion des risques, au passage, les probabilités sont nées au Levant au 8ème siècle en tant que 3elm el musadafat et utilisées pour décrypter des messages.
Les trente dernières années ont été pour moi une flânerie à travers les sujets, embêtant les gens au passage, jouant des tours aux types qui se prennent au sérieux. Vous prenez un article de recherche médical et demandez à un scientifique imbu de lui-même comment il interprète la valeur p- ; l’auteur va se décomposer.
L’association internationale des name-droppers
Mon second déclic eut lieu lors de la crise de 2008 qui confirma mes dires et me fit gagner une belle somme d’argent en risquant une fois de plus ma peau. Mais la célébrité vint avec la crise et je découvris que je détestais la célébrité, les gens célèbres, le caviar, le champagne, la nourriture compliquée, le vin cher et surtout les experts en œnologie.
J’aime les mezzés avec un Arak baladi local et du calamar dans son encre (sabbidej), pas plus, pas moins et les gens riches ont tendance à avoir leurs préférences dictées par un système conçu pour les plumer. Mes propres préférences me furent révélées quand, après un dîner dans un restaurant trois étoiles au Michelin avec des gens ennuyeux et coincés, je m’arrêtai à la pizzeria de Nick pour un plat à 6,95 dollars et depuis je n’ai plus jamais pris un repas Michelin ou quoi que ce soit avec un nom compliqué.
Je suis particulièrement allergique aux gens qui aiment être entourés de gens célèbres, l’AIND (l’association internationale des name-droppers). Après un an sous les feux de la rampe, je retournai à mon isolement dans ma bibliothèque (à Amioun ou près de New-York) et commençai une carrière de chercheur travaillant sur des sujets techniques. Quand je lis ma biographie, j’ai toujours le sentiment qu’il s’agit de celle d’une autre personne : elle décrit ce que j’ai fait pas ce que je suis en train de faire ou ce que j’aimerais faire.
Au sujet des conseils et du fait de jouer sa peau
Je ne fais que décrire ma vie. J’hésite à donner des conseils car tous les conseils importants que j’ai reçus se sont révélés faux et je suis heureux de ne pas les avoir suivis.On m’a dit de me concentrer sur un sujet et je ne l’ai jamais fait. On m’a dit de ne jamais faire traîner les choses, j’ai attendu vingt ans pour le Cygne Noir et j’en ai vendu trois millions d’exemplaires. On m’a dit d’éviter de mettre des personnages fictifs dans mes livres et j’ai créé Nero Tulip et Fat Tony car autrement je m’ennuyais. On m’a dit de ne jamais insulter le New York Times et le Wall Street Journal ; plus je les insultais, plus ils étaient sympathiques avec moi et me demandaient d’écrire des éditos. On m’a dit d’éviter de soulever des poids à cause d’un problème de dos et je me suis mis à soulever des poids, je n’ai plus eu un problème de dos depuis.
Si je devais refaire ma vie, je serai encore plus têtu que je ne l’ai été et je ferai encore moins de compromis que ceux que j’ai fait.
Personne ne devrait jamais rien faire sans jouer sa peau. Si vous donnez un conseil, vous devez être exposé aux pertes qu’il peut occasionner. C’est une extension de la règle d’argent. Je vais vous donner toutes les astuces que j’utilise.
Ne lisez pas les journaux ou ne suivez pas les actualités d’une quelconque façon ou manière. Pour en être convaincu, lisez les journaux de l’année dernière. Cela ne veut pas dire qu’il faut ignorer l’actualité, cela veut dire que vous partez de l’événement pour aller à l’actualité et non le contraire
Si quelque chose est bidon, dites-le et dites le fort. Cela vous fera un peu de mal mais vous serez antifragile et sur le long terme, les gens qui ont besoin de vous faire confiance vous feront confiance.
Quand je n’étais encore qu’un obscur auteur, j’ai quitté le studio de la radio Bloomberg pendant une interview parce que le journaliste racontait n’importe quoi. Trois ans plus tard, Bloomberg fit sa couverture sur moi. Tous les économistes de la planète me détestent (sauf ceux de l’université américaine de Beyruth bien sûr)
J’ai dû faire face à des campagnes de diffamation et, encouragé par le Libanais le plus courageux depuis Hannibal, Ralph Nader, j’ai mis ma réputation en danger en mettant en évidence les infâmes malversations d’entreprises comme Monsanto et le prix à payer fut une campagne de diffamation menée contre moi.
Traitez le portier avec un peu plus de respect que le grand patron
Si quelque chose vous ennuie, évitez-le, à l’exception des impôts et des visites à votre belle-mère. Pourquoi ? Parce que la biologie est le meilleur outil qui soit pour détecter ce qui est bidon, utilisez-le pour mener votre vie.
A éviter à tout prix
Il y a beaucoup de règles de ce genre dans mes livres alors pour le moment, laissez-moi terminer avec quelques maximes. Celles qui suivent sont des choses à éviter à tout prix :
« Défiez-vous, disait-il, de ces cosmopolites qui vont chercher loin de leur pays des devoirs qu’ils dédaignent accomplir chez eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d’aimer ses voisins. » Jean Jacques Rousseau
« La diversité est une chance », « La diversité est une force ».
Cette
affirmation est devenue un lieu commun du discours politique qui, à force
d’être répétée, a fini par s’imposer comme une vérité.
Pourtant,
cette affirmation ne repose sur aucune base réelle.
Elle est un
dogme, un article de foi dont la fausseté a été démontrée à plusieurs reprises
par l’analyse scientifique.
En 2007, le professeur Robert Putnam, sociologue à Harvard, de surcroît marqué à gauche, a démontré dans une série de brillantes études consacrées au délitement du lien social que l’augmentation de la diversité entraînait la diminution de la confiance et du lien social au sein des communautés.
Plus récemment, une meta-analyse menée à partir de 87 études par des chercheurs danois de l’université de Copenhague et d’Aarhus a confirmé que la diversité ethnique impactait de façon négative la confiance au sein des groupes.
Dans le même registre le sociologue finlandais Tatu Vanhanen a démontré en 1999 comment le multiculturalisme était facteur de multiconflictualité à cause notamment de ce qu’il a appelé le « népotisme ethnique ».
La diversité
n’est donc pas une force.
C’est un
facteur de destruction des communautés naturelles et ceux qui continuent de la
promouvoir témoignent soit d’une profonde ignorance, soit d’une volonté
délibérée d’engendrer le chaos.
Dans tous
les cas, il est grand temps que la diversité cesse d’être présentée comme un
souverain bien et que ceux qui défendent publiquement cette idée soient considérés
comme des charlatans et des imposteurs.