Article publié le 12 mai 2022 par Martin Geddes sous le titre « Beyond Babylon ».
Traduit de l’anglais par Stanislas Berton
Il n’est jamais agréable d’apprendre que vous avez été élevé pour devenir, à votre insu, un esclave. Cela est d’autant plus difficile à accepter quand on vous a raconté que vous viviez dans une société libre constituant l’apogée de la sophistication technologique et culturelle. Et c’est quasiment insupportable quand tous ceux qui vous entourent refusent de voir les chaînes qui les entravent et sont prêts à défendre jusqu’à la mort leurs propres geôliers.
Notre planète a été gérée jusqu’à présent comme une prison à ciel ouvert utilisant l’usurpation d’identité, des stratagèmes juridiques et le racket de l’impôt pour s’emparer de l’énergie humaine et de l’abondance naturelle. Ce système d’asservissement généralisé a pris de nombreuses formes au cours de l’Histoire : l’Ukraine moderne, la City de Londres, Washington DC, le Vatican ; Venise et la route de la soie ; le Saint-Empire romain germanique ; la Rome antique, Carthage et la Phénicie ; jusqu’à Babylone.
« Cela va être biblique » n’est pas une formule éculée pour décrire la libération de l’humanité de milliers d’années d’une captivité soigneusement dissimulée. C’est une description précise de notre passé, de notre présent et probablement de notre futur. Il me semble que la majeure partie de l’Histoire peut être expliquée par les systèmes ou les dieux que nous vénérons. Car nous adorons tous quelque chose que nous plaçons au-dessus de tout, que nous en soyons conscients ou non.
A l’heure où j’écris ces lignes, je constate qu’un petit nombre de gens sont en train de « de quitter le Système© », appelons-le « Babylone » pour plus de simplicité, et cherchent à créer une nouvelle société libre. Pendant ce temps, je vois deux groupes de personnes qui tentent de maintenir leur confort et leurs privilèges en essayant de trouver une façon de s’arranger avec Babylone. Ces deux groupes sont « religieux » mais dans les deux cas, leur religion est celle de l’Homme et de ses institutions.
Le premier groupe est composé des matérialistes scientifiques dont la religion implicite est le postmodernisme. Ils vénèrent la connaissance pour elle-même et cherchent à monter dans l’échelle sociale grâce à la « domination des diplômes ». J’inclus dans ce groupe mes anciens associés appartenant à l’intelligentsia de l’industrie de la technologie [NdT : Martin Geddes est un spécialiste mondialement reconnu des technologies de l’information et des télécoms]. Ils sont souvent trop arrogants sur le plan intellectuel, ce qui les rend vulnérables à la subversion spirituelle : ils sont convaincus que leur éducation et le consensus au sein du groupe les protègent de toute tromperie ou manipulation.
Ce groupe s’apprête à subir une profonde humiliation. Si nous prenons le cas de la fraude électorale en Amérique en tant qu’exemple d’une croyance, ce fait a tout simplement été effacé du champ de leur conscience. Si un sujet n’est pas abordé, il n’existe pas car la vérité et la moralité sont fixées par le groupe. En paroles, ils sont individualistes et libéraux mais dans les faits, ils sont collectivistes et autoritaires.
Cette mentalité de groupe est sur le point de s’effondrer. Les deux mille « mules » qui ont bourré les urnes [NdT : référence au documentaire « 2000 mules » sur la fraude à l’élection présidentielle américaine de 2020] ont au moins été payées pour leur forfait ; ces « vingt millions de crétins diplômés » n’ont même pas vendu leur conscience et leur réputation pour un plat de lentilles. Leur relativisme moral et leur déni de l’existence du mal en font des proies faciles, susceptibles de succomber aux ruses du diable. Ils ont obtenu toutes sortes de privilèges au sein du système babylonien et ils les perdront avec l’effondrement de ce dernier.
Mon opinion est que ce groupe se retrouve pris au piège : étant impitoyables, personne ne les prendra en pitié. Cela signifie qu’une petite erreur commise par orgueil dans un certain contexte ne pourra pas être facilement corrigée ; au lieu de perdre la face, ils persistent dans leur erreur. Quiconque remet en cause l’orthodoxie est exclu du groupe afin de maintenir l’illusion d’une fausse normalité. J’ai été banni de plusieurs groupes pour avoir remis en cause l’orthodoxie concernant l’architecture des réseaux de communication, de la même manière que je l’ai été en questionnant la validité scientifique du port de la muselière chez les enfants.
Mais ce groupe n’est pas le seul à lutter avec les notions d’orgueil et de pardon. Un autre groupe, et celui-ci se trouve probablement dans une situation encore plus critique, est celui des « Chrétins conservaleurs » [NdT : Conservatish Christinots]. En paroles, ils affirment chercher les vérités éternelles, à agir de façon juste et admettre l’existence du mal. Ces gens ont toujours voté « comme il faut », sont toujours allés à la « bonne » église, ont toujours dit « ce qu’il fallait », ont toujours été avec les « bonnes » personnes et se sont toujours comportés de la « bonne » façon. Mais leurs actions ne sont pas si bonnes.
En paroles, ils ont suivi la « bonne » voie mais dans les faits, ils sont tout aussi attachés à leur confort personnel et à leur respectabilité au sein du groupe. Les élites ont au moins le mérite de ne pas prétendre appartenir au « peuple de Dieu ». En revanche, ceux qui ont cette prétention ont succombé à l’orgueil en proclamant leur supériorité sur ce premier groupe. Si l’élite postmoderne et matérialiste va subir une profonde humiliation, le châtiment sera bien plus sévère pour ceux qui ont invoqué le nom de Dieu en vain.
Mon opinion est que ce deuxième groupe est amoureux de sa propre image et satisfait de sa place au sein de la hiérarchie institutionnelle. Ses membres cherchent à obtenir un statut non pas grâce à la révélation des merveilles de la science naturelle [NdT: ou par la Grâce de Dieu] mais via leur parfaite compréhension des comportements à adopter pour bien se conduire au sein de « Babylone ». Leur raffinement et leur respectabilité les protègent du véritable prix qui doit être payé par quiconque combat véritablement la corruption, les malversations et les abus de pouvoir.
Les épreuves de ces deux dernières années ont été un test qui a révélé la véritable nature de chaque personne, de chaque institution et l’a rendue visible à tous. En particulier, ces épreuves ont permis de révéler quel Dieu nous adorons vraiment. Ceux qui sont du côté de la vérité et de la justice ont fermement résisté à la pression du conformisme social et à ses abus ; avoir une conscience a un prix et il doit être payé. Beaucoup d’entre nous ont été persécutés : j’ai perdu ma carrière, de nombreux amis, des liens familiaux, j’ai été calomnié dans la presse.
En observant les deux groupes précédemment évoqués, je constate un point commun : un refus de tout sacrifice personnel si cela constitue le prix à payer pour faire le bien. C’est toujours le travail de quelqu’un d’autre de faire la guerre, de combattre le mal, et de risquer de tout perdre. Cela leur permet de garder leur travail au service de Babylone et d’aller tous les dimanches dans leurs églises babyloniennes et de continuer à dire en privé qu’ils ont bien de la chance d’être plus respectables que tous ces « complotistes » ou ces « intouchables ». Tant qu’il n’est pas question de prendre une position ferme ou de rencontrer des difficultés en menant le combat, tout est pour le mieux.
Pour les croyants, si vous vous souciez du regard des autres et cherchez à être acceptés ou reconnus alors vous n’avez rien compris au « combat contre Babylone ». Les diplômes, le nombre d’abonnés sur les réseaux sociaux, les promotions, tout notre monde est conçu pour faire de vous un couillon au service de Babylone. Tous ceux qui montent au créneau et partent en guerre contre le pouvoir en place seront toujours ostracisés car ils montrent la lâcheté, la faiblesse et la folie de ceux qui vivent encore en esclavage.
Après avoir été privé encore et encore de mon gagne-pain et du fruit de mon travail par Babylone, je suis particulièrement frappé par la passivité d’un si grand nombre face à la persécution endurée par les résistants. Je peux tolérer l’hypocrisie de la « gauche progressiste » au sujet de la liberté d’expression, à quoi s’attendre d’autre ? Mais il est frappant que si peu de gens se mobilisent pour protéger les victimes de la « cancel culture » ou ceux qui ont perdu leur emploi pour avoir refusé le « vaccin ». Comme si la persécution était une chose contagieuse.
« C’est vraiment terrible, j’espère que tu vas t’en sortir ». Si nous devons collectivement transcender la société de l’esclavage, il faut que les choses changent. La résistance individuelle au mal est nécessaire mais n’est pas suffisante ; cela doit se faire à l’échelle de la communauté. Cependant, cela n’est pas suffisant de chanter « Gloire à Dieu » ensemble et de chercher la vérité sous le même clocher. Cela n’est pas suffisant de faire preuve d’humilité et d’accepter la douleur du changement après avoir commis des erreurs.
Se contenter de satisfaire uniquement les besoins matériels revient à être seulement « 100% fermier et 0% soldat » et cela n’est pas suffisant quand les forces de Babylone considèrent la société comme le champ de bataille d’une éternelle guerre « sainte ». L’objectif final de Babylone est une société divisée entre la classe des maîtres et celle des esclaves ; le transhumanisme est seulement la dernière version. Nous devons activement nous protéger les uns les autres quand Babylone attaque et persécute ceux qui font le bien au nom de l’humanité.
Car Babylone aboutit toujours à une culture du sacrifice humain, c’est la conclusion inévitable d’un système qui promeut l’orgueil et l’intérêt personnel avant tout. Cette catastrophe morale débute quand nous considérons que c’est le boulot de quelqu’un d’autre de faire un sacrifice afin de pouvoir garder notre bonne conscience. Pour dépasser Babylone, nous devons agir pour qu’il soit de plus en plus coûteux de faire le mal et de moins en moins douloureux de faire le bien.
La première étape est de prendre soin des résistants et des dissidents car les autres membres du groupe vont observer la façon dont ils sont traités et décideront en conséquence de prendre exemple sur eux (ou non). Ce n’est pas quelque chose que les scientifiques matérialistes ou les « chrétins conservaleurs » sont prêts à faire car ils sont deux rouages qui permettent à Babylone de fonctionner. Si vous n’êtes pas persécuté par Babylone car vous résistez à sa culture du « sacrifice des autres pour mon gain personnel » alors il est possible que vous ne fassiez pas ce qu’il faut.
Note du traducteur:
Totalement inconnu en France, Martin Geddes, auteur de plusieurs livres, de dizaines d’essais et d’un travail colossal de réinformation sur les réseaux sociaux, est un des acteurs majeurs du Grand Réveil. Tous les écrits de Martin Geddes, libres de droits et en accès libre, peuvent être consultés ici.
Pour aller plus loin:
Des blessures des guerres de l’information