« N’interrompez jamais un ennemi qui est en train de faire une erreur »
Napoléon
Au jeu d’échecs, le terme Zugzwang, de l’allemand Zug, « coup », et Zwang, « contrainte », fait référence à une situation dans laquelle un joueur est obligé de jouer un coup qui ne peut que conduire à une perte ou à une dégradation de sa position. Si le joueur pouvait passer son tour, il pourrait éviter ce problème mais dans un jeu où cela n’est pas possible, le problème du Zugzwang apparaît.
A bien des égards, le mondialisme se trouve aujourd’hui en situation de Zugzwang. Au lieu de lui permettre d’avancer vers la réalisation de son projet, chacun de ses mouvements sur l’échiquier mondial semble se retourner contre lui et le rapprocher un peu plus de la défaite : la « pandémie » de Covid19 aura permis de révéler l’incompétence du corps médical, la corruption de l’industrie pharmaceutique et la trahison des classes dirigeantes ; la défaite de la coalition otanienne en Ukraine aura démontré la faiblesse militaire de l’Occident, sa duplicité diplomatique ainsi que son hystérie belliciste ; les sanctions contre la Russie auront renforcé son autosuffisance, poussé au développement des BRICS et accéléré le processus de dédollarisation des échanges internationaux ; la paupérisation généralisée, les sacrifices économiques au nom du « climat » et la hausse du coût de l’énergie auront radicalisé les classes moyennes, prouvé l’incompétence des « Mozarts de la finance » et achevé de détruire le mythe de la prospérité occidentale ; les cours d’éducation sexuelle en maternelle, la promotion délirante du transgenre et les outrances du lobby LGBT auront permis à tous de découvrir les mœurs de ceux qui nous gouvernent et de faire du « modèle occidental » un véritable repoussoir pour l’ensemble des peuples du monde. Quant à la censure et à la stigmatisation de tous ceux qui osent dénoncer ces problèmes sous le terme de « complotistes », elles auront achevé de décrédibiliser la classe dirigeante, les « experts » et les médias de masse aux yeux de l’opinion publique.
Sur tous ces points, et bien d’autres, c’est comme si, à chaque étape, le projet mondialiste voyait la force de chacun de ses coups être retournée contre lui dans une sorte de prise de judo cognitif et stratégique. La machine continue de fonctionner mais la belle mécanique s’est grippée et le charme s’est rompu. Sentant que la situation est en train de lui échapper et que ses leviers d’action ne répondent plus comme ils le devraient, le pouvoir devient de plus en plus nerveux et, en conséquence, augmente la pression, tombe le masque et accélère le rythme, avec comme unique résultat de rendre son projet encore plus visible et de contribuer ainsi à grossir les rangs de ceux désormais conscients de son existence et opposés à celui-ci.
Un cybernéticien dirait que le pouvoir mondialiste est actuellement coincé dans une boucle de feed-back négatif, c’est à dire un processus dans lequel les effets négatifs se renforcement mutuellement et vont en s’amplifiant. A ce stade, le principal danger, hors le risque d’implosion ou d’effondrement du système, est que celui-ci, pour sortir de la spirale dont il est prisonnier, cherche à s’en extraire par une action aussi suicidaire que dangereuse comme une guerre ouverte avec la Russie, un krach financier mondial ou un blackout généralisé.
Si l’existe bel et bien des forces combattant le mondialisme dans le cadre de cette « guerre invisible », évoquée dans le volume III des Essais, gageons qu’elles ont intégré ce risque dans leur planification stratégique que leur priorité fut de gérer cette éventualité en développant des contre-mesures afin de neutraliser cette option « Samson ».
Quoi qu’il en soit, le mondialisme est aux abois et le moment de vérité approche.
Rappelons qu’aux échecs, le Zugzwang est une configuration qui ne se retrouve généralement qu’en fin de partie.
[NdA : L’option Samson est une doctrine nucléaire officieuse de l’État d’Israël. Selon cette dernière, en cas de risque d’anéantissement, Israël pourrait déclencher un holocauste nucléaire contre ses adversaires. Le nom de cette doctrine fait référence au personnage biblique de Samson qui, enchaîné aux colonnes du temple par les Philistins, préféra faire s’écrouler l’édifice sur lui-même plutôt que de rester captif.]
Pour aller plus loin :
The age of Zugswang (Big Serge)
The Avengers : End Game