Tout comme la mort de dieu prophétisée par Nietzsche, les taux d’intérêts négatifs sont un événement prodigieux qui n’a pas fait son chemin jusqu’aux oreilles des hommes.
Hors de la communauté financière, peu de gens comprennent la gravité et l’ampleur de ce qui est en train de se produire.
Les taux d’intérêt négatifs signifient à terme la destruction du système financier et bancaire avec des conséquences incalculables sur la protection sociale, notamment les retraites et l’emploi.
Mais surtout, les taux d’intérêts négatifs signifient la destruction du concept même d’épargne.
Depuis l’émergence des systèmes économiques, il a toujours été bénéfique d’épargner, c’est-à-dire de différer la consommation pour pouvoir investir ou faire face à une période de creux. Or, dans un contexte de taux négatifs, l’argent épargné est de l’argent dont la valeur diminue de jour en jour.
Dans un tel système, la préférence pour l’avenir n’a plus aucun sens. Sur le plan philosophique, les taux d’intérêts négatifs sont le symbole et l’aboutissement de notre époque individualiste qui préfère la satisfaction égoïste du désir immédiat au fait de préparer l’avenir.
La vérité, c’est qu’avec les taux d’intérêts négatifs et les politiques «d’ajustements quantitatifs », l’argent n’a plus aucune valeur, c’est même l’ancien PDG du Crédit Suisse qui le dit.
Avec l’avènement de la monnaie fiduciaire, l’argent n’était plus qu’une convention mais aujourd’hui, même cette convention ne vaut plus rien. Le système économique et financier est à l’agonie et toutes les politiques mises en œuvre ne sont plus que des soins palliatifs pour prolonger cette dernière le plus longtemps possible.
Tôt ou tard, l’acharnement thérapeutique va prendre fin et à ce moment, face à l’effondrement, la valeur ne pourra que retourner à son refuge historique : l’or et l’argent.
Accrochez-vous au mât, ça va tanguer…